Re: Assainissement du Champ de bataille
Publié : jeu. déc. 13, 2007 4:17 pm
Bonjour,
Voici un extrait d'une instruction datée du 29 mars 1915, concernant l'Assainissement du champ de Bataille
L'intégralité du texte se trouve sur:
http://lorette.canalblog.com/archives/infos/index.html
Bien cordialement
Alain
Désinfection de la fosse. – Les tombes sont individuelles ou collectives. Il est nécessaire de prévoir dans certains cas une désinfection préalable avant l’exhumation. La fosse est souvent remplie d’eau, les cadavres y baignent. Parfois on doit opérer une saignée sur la partie déclive du terrain pour évacuer cette eau, chargée de principes malodorants et non sans danger. Il convient alors de désinfecter l’eau qui s’écoulera de la fosse pour empêcher les contaminations de voisinage, sol et eaux, en y ajoutant du crésyl de manière à faire une solution à 4% qui séjournera deux heures au moins.
Lorsque le corps a été exhumé, identifié si possible, et mis en bière il est procédé immédiatement à la désinfection des abords et du lieu où il reposait en les recouvrant d’une couche de chaux vive d’environ 0,10 m d’épaisseur.
La fosse est ensuite remblayée par couches successives de terre et de chaux vive, enfin la partie supérieure du tumulus et ses abords sont encore recouverts d’une nouvelle couche de chaux vive.
Il faut 100 à 120 kilog. de chaux vive pour désinfecter une fosse d’environ un mètre de profondeur et n’ayant contenu qu’un seul corps.
Si l’odeur est très incommodante, on peut, préalablement à l’emploi de la chaux et dès qu’on a ouvert la fosse, arroser celle-ci et ses abords avec une solution concentrée de crésyl, (8 à 10 %).
Amélioration et surélévation des tumuli, sans exhumation.
Si les corps insuffisamment enterrés, sont trop nombreux et accumulés dans des tranchées ou fosses en masse telle qu’il serait impossible de procéder aux opérations indiquées précédemment, - ou bien s’il s’agit de soldats pour lesquels l’identification n’a pas eu lieu,- on peut avoir seulement à modifier sur place les conditions défectueuses d’inhumation.
Dans ce cas enlever la terre jusqu’aux cadavres, recouvrir ceux-ci de chaux vive, puis d’une couche de terre plus épaisse, de manière à exhausser les tumuli.
La chaux vive détruit les corps en contact avec elle, aussi ne doit-on pas en saupoudrer les cadavres des soldats pour lesquels il peut se produire des recherches et tentatives d’identification de la part des familles.
Lorsqu’il s’agit d’une tombe insuffisamment profonde et qu’on ne doit pas déplacer, ou d’un corps à identifier ultérieurement, surélever le tumulus d’un mètre au minimum en ajoutant simplement de la terre, sans découvrir ni mettre de chaux vive sur le cadavre, contrairement à l’opération précédente.
Il convient dans certains cas de creuser autour des tumuli un fossé de manière à assurer l’évacuation des eaux pluviales.
Cimetière spécial. – Lorsqu’il sera nécessaire de centraliser les cadavres isolés et disséminés dans les champs il peut arriver que le cimetière communal soit de dimension insuffisante pour recevoir ces corps ou mal approprié en raison de la proximité des habitations, de la nature du terrain, du danger pour les eaux potables. La création d’un cimetière spécial s’imposera donc. Il convient alors d’en déterminer l’emplacement d’après l’examen du géologue, l’étude des couches du sol et leur qualité oxydante, la circulation de l’eau, la profondeur et les oscillations de la nappe souterraine.
Le terrain doit être autant que possible sec, poreux perméable. S’il est compact argileux, humide, la décomposition de la matière organique s’opère mal et insuffisamment. L’eau empêche la destruction des cadavres.
Il est donc indiqué d’aménager le cimetière de façon à assurer l’aération des tombes en vue de produire la combustion rapide et naturelle des corps en organisant des drains destinés à évacuer les eaux, à dessécher et aérer le sous-sol. Ces drains seront établis à l’aide de tranchées recouvertes de cailloux, mâchefer, etc… et avec un écoulement indiqué suivant les conditions locales.
Corps de chevaux, bovins, et débris d’animaux. – Il s’agit d’en précipiter la destruction rapide : les corps seront mis à découvert et traités par la chaux vive. Celle-ci favorise la destruction des tissus et laisse les ossements.
Lorsque le cadavre d’animal est dégagé, creuser sur le côté de celui-ci, dans le sens de la longueur et un peu au-dessous une excavation d’environ un mètre de profondeur dans laquelle il est projeté de la chaux vive sur toute la surface du fond et de 0,15 centimètres d’épaisseur. On fait alors basculer l’animal sur ce lit de chaux vive et on le recouvre d’au moins 250 kilog. de chaux vive, enfin le tumulus et les abords sont recouverts d’une nouvelle couche de chaux.
Il faut en moyenne 1000 kil. de chaux vive pour chaque cadavre d’animal.
Incinération. – Il est très difficile de brûler entièrement un cadavre d’homme ou d’animal de grande taille à l’air libre, quelque soit le procédé employé.
S’il s’agit d’un certain nombre de corps, les difficultés deviennent insurmontables.
Voici un extrait d'une instruction datée du 29 mars 1915, concernant l'Assainissement du champ de Bataille
L'intégralité du texte se trouve sur:
http://lorette.canalblog.com/archives/infos/index.html
Bien cordialement
Alain
Désinfection de la fosse. – Les tombes sont individuelles ou collectives. Il est nécessaire de prévoir dans certains cas une désinfection préalable avant l’exhumation. La fosse est souvent remplie d’eau, les cadavres y baignent. Parfois on doit opérer une saignée sur la partie déclive du terrain pour évacuer cette eau, chargée de principes malodorants et non sans danger. Il convient alors de désinfecter l’eau qui s’écoulera de la fosse pour empêcher les contaminations de voisinage, sol et eaux, en y ajoutant du crésyl de manière à faire une solution à 4% qui séjournera deux heures au moins.
Lorsque le corps a été exhumé, identifié si possible, et mis en bière il est procédé immédiatement à la désinfection des abords et du lieu où il reposait en les recouvrant d’une couche de chaux vive d’environ 0,10 m d’épaisseur.
La fosse est ensuite remblayée par couches successives de terre et de chaux vive, enfin la partie supérieure du tumulus et ses abords sont encore recouverts d’une nouvelle couche de chaux vive.
Il faut 100 à 120 kilog. de chaux vive pour désinfecter une fosse d’environ un mètre de profondeur et n’ayant contenu qu’un seul corps.
Si l’odeur est très incommodante, on peut, préalablement à l’emploi de la chaux et dès qu’on a ouvert la fosse, arroser celle-ci et ses abords avec une solution concentrée de crésyl, (8 à 10 %).
Amélioration et surélévation des tumuli, sans exhumation.
Si les corps insuffisamment enterrés, sont trop nombreux et accumulés dans des tranchées ou fosses en masse telle qu’il serait impossible de procéder aux opérations indiquées précédemment, - ou bien s’il s’agit de soldats pour lesquels l’identification n’a pas eu lieu,- on peut avoir seulement à modifier sur place les conditions défectueuses d’inhumation.
Dans ce cas enlever la terre jusqu’aux cadavres, recouvrir ceux-ci de chaux vive, puis d’une couche de terre plus épaisse, de manière à exhausser les tumuli.
La chaux vive détruit les corps en contact avec elle, aussi ne doit-on pas en saupoudrer les cadavres des soldats pour lesquels il peut se produire des recherches et tentatives d’identification de la part des familles.
Lorsqu’il s’agit d’une tombe insuffisamment profonde et qu’on ne doit pas déplacer, ou d’un corps à identifier ultérieurement, surélever le tumulus d’un mètre au minimum en ajoutant simplement de la terre, sans découvrir ni mettre de chaux vive sur le cadavre, contrairement à l’opération précédente.
Il convient dans certains cas de creuser autour des tumuli un fossé de manière à assurer l’évacuation des eaux pluviales.
Cimetière spécial. – Lorsqu’il sera nécessaire de centraliser les cadavres isolés et disséminés dans les champs il peut arriver que le cimetière communal soit de dimension insuffisante pour recevoir ces corps ou mal approprié en raison de la proximité des habitations, de la nature du terrain, du danger pour les eaux potables. La création d’un cimetière spécial s’imposera donc. Il convient alors d’en déterminer l’emplacement d’après l’examen du géologue, l’étude des couches du sol et leur qualité oxydante, la circulation de l’eau, la profondeur et les oscillations de la nappe souterraine.
Le terrain doit être autant que possible sec, poreux perméable. S’il est compact argileux, humide, la décomposition de la matière organique s’opère mal et insuffisamment. L’eau empêche la destruction des cadavres.
Il est donc indiqué d’aménager le cimetière de façon à assurer l’aération des tombes en vue de produire la combustion rapide et naturelle des corps en organisant des drains destinés à évacuer les eaux, à dessécher et aérer le sous-sol. Ces drains seront établis à l’aide de tranchées recouvertes de cailloux, mâchefer, etc… et avec un écoulement indiqué suivant les conditions locales.
Corps de chevaux, bovins, et débris d’animaux. – Il s’agit d’en précipiter la destruction rapide : les corps seront mis à découvert et traités par la chaux vive. Celle-ci favorise la destruction des tissus et laisse les ossements.
Lorsque le cadavre d’animal est dégagé, creuser sur le côté de celui-ci, dans le sens de la longueur et un peu au-dessous une excavation d’environ un mètre de profondeur dans laquelle il est projeté de la chaux vive sur toute la surface du fond et de 0,15 centimètres d’épaisseur. On fait alors basculer l’animal sur ce lit de chaux vive et on le recouvre d’au moins 250 kilog. de chaux vive, enfin le tumulus et les abords sont recouverts d’une nouvelle couche de chaux.
Il faut en moyenne 1000 kil. de chaux vive pour chaque cadavre d’animal.
Incinération. – Il est très difficile de brûler entièrement un cadavre d’homme ou d’animal de grande taille à l’air libre, quelque soit le procédé employé.
S’il s’agit d’un certain nombre de corps, les difficultés deviennent insurmontables.