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Re: le plus jeune poilu

Publié : mar. mars 20, 2007 8:03 pm
par chemindesdames72
bonsoir, a lire le plus jeune poilu de la première guerre



Le plus jeune "Poilu" de la Guerre 1914-1918

Pourquoi ressortir après tant d'années ce qu'a pu réaliser, grâce à sa ténacité, à son patriotisme, à son courage, un jeune français, un jeune breton de 15 ans? Tout simplement parce qu'une telle abnégation, un tel dévouement ne sont jamais périmés et doivent être connus par les générations futures. Enfant de la base, il a droit comme tous à être honoré. L'histoire de Jean Corentin Carré est merveilleuse. Le plus jeune "Poilu" de la guerre 1914-1918 tenait son carnet de route, tout est rigoureusement exact. N'oublions pas que notre jeune héros fut tué à 18 ans dans le ciel meusien.
Jean Corentin naquit le 9 janvier 1900. Très bon élève, il est recommandé dès la fin de sa scolarité en 1912 au percepteur du Faouët par son maître d'école et devient commis aux écritures. Quand éclate la guerre en août 1914, Jean Corentin songe à s'engager pour rejoindre son père mobilisé, mais comment faire? Il n'a que 14 ans. Il écrit au Maire du Faouët et lui demande les pièces nécessaires correspondant à l'état-civil de son frère qui vient d'avoir 17 ans. Le Maire tout naturellement refuse.
Il trouve la solution en avril 1915. Après avoir prévenu ses parents de son départ pour l'Amérique du Sud, il se présente le 27 avril au bureau de recrutement de Pau, où il souscrit un engagement pour la durée de la guerre en déclarant s'appeler Auguste Duthoy, 17 ans, originaire de Rumigny (Ardennes), d'où l'impossibilité de faire venir les papiers nécessaires d'un département envahi.
Jean Corentin a réussi cette fois! Le voilà incorporé, il rejoint le dépôt du 140è d'infanterie, 29è compagnie à Rennes où il suit le peloton des élèves caporaux.
Le 20 octobre 1915 -il avait 15 ans et 9 mois- "Auguste Duthoy" part pour le front. Deux jours plus tard, il arrive à Sainte-Ménéhould où il a son premier contact avec la guerre.
Le 27 octobre il part pour Ante, où les nouveaux arrivés vont être entraînés pendant quelques jours et dans les premiers jours de novembre c'est le départ vers une destination inconnue. Un nom cicule: Ménil les Hurlus, de terrible réputation. Le 15 novembre c'est la montée en ligne pour relever une autre compagnie. "Je trouve mes débuts un peu durs", confesse le jeune Poilu. "Il neige, il fait un froid terrible".
Le 25 janvier 1916 il est nommé caporal, puis promu sergent le 19 juin. En août il part enfin en permission, mais est obligé de faire établir son titre à destination d'un village voisin: il était trop connu au Faouët pour se présenter à la gendarmerie sous le nom d'Auguste Duthoy. Ses camarades de classe s'ébahissent de le voir sergent, il n'a que 16 ans et demi. Il craint un instant qu'on ne le dénonce, mais au contraire on l'admire et ceux qui le connaissent bien lui font fête, son ancien instituteur en tête. Personne n'est dupe cependant, et les gendarmes moins que personne.
De retour au front, la guerre quotidienne se poursuit jusqu'à une première action: il fait un prisonnier au Cavalier de Courcy le 15 novembre, ce qui lui vaut sa première citation, la croix de guerre et une prime de 200 F qu'il distribue à ses hommes.
Sa fausse position lui pèse et le 29 décembre, il n'y tient plus: il écrit à son colonel pour lui demander de reprendre son véritable nom avant l'âge réglementaire.
La réponse du colonel ne se fait pas attendre: deux jours plus tard le "sergent Duthoy" est promu adjudant et promesse lui est faite d'un rapport favorable pour que le jeune Carré retrouve son identité et conserve ses galons. Hélas! règlement, règlement... il doit renoncer à son grade et souscrire un nouvel engagement comme simple soldat. Il n'hésite pas et c'est chose faite à Châlons le 7 février.
Le colonel fera tout, cependant, pour rendre son grade très vite au jeune engagé.
Une autre action, le 16 juin 1917, lui vaudra une deuxième citation, bien à son nom cette fois: "Sous-officier d'une admirable bravoure, s'est engagé à 15 ans sous un nom d'emprunt pour aller plus tôt au feu... Toujours volontaire pour les missions les plus périlleuses, qu'il exécute avec un sang-froid et un courage remarquables".
Cependant, quatre jours plus tard, il apprend qu'il doit se rendre à Dijon, c'est le résultat d'une requête qu'il a faite: entrer dans l'aviation.
Avant son départ un honneur lui est réservé: il reçoit une invitation à diner du général qui tient à recevoir à sa table le petit "Poilu" du Faouët.
Il obtint très vite son brevet de pilote et eut une véritable passion pour cette arme aérienne où il eut tôt fait, au cours de ses vols, d'apporter la preuve de son audace et de son sang-froid. Il obtient l'insigne d'élève aviateur à Etampes le 23 juillet 1917, l'insigne de pilote, brevet numéro 6642 à l'école d'aviation d'Avord le 3 octobre 1917.
Il devait tomber au cours d'un combat aérien en 1918 au dessus de Souilly. Voici l'ultime hommage que lui rendit une citation à l'ordre de l'armée:
"Adjudant Carré Jean Corentin, du 410è Régiment d'Infanterie, pilote à l'escadrille S.O. 229. Attaqué par trois avions ennemis, le 18 mars, s'est défendu énergiquement jusqu'à ce que son appareil soit abattu, l'entraînant dans une mort glorieuse".

Re: le plus jeune poilu

Publié : mar. mars 20, 2007 8:58 pm
par Laurent59
Bonsoir, à cette page l'histoire d'un autre Breton de 16 ans en 1914.

Laurent :hello:

Re: le plus jeune poilu

Publié : mer. mars 21, 2007 2:52 pm
par mounette_girl

Re: le plus jeune poilu

Publié : dim. mars 25, 2007 9:59 pm
par gg101hop
Bonjour chemindesdames72,
J'ai trouvé votre récit très émouvant, voilà des récits comme on voudrait en trouver sur le site, merci encore.
Guy




Re: le plus jeune poilu

Publié : lun. mars 26, 2007 7:24 pm
par histoiraden
Bonjour à tous,

Un autre exemple :

http://histoiraden.free.fr/Portraits%20 ... France.pdf

Pages 19 et 20 du *.pdf : Désiré Bianco, "pupille du 58° RIC" (je sais rien de plus..)

Cordialement.

Denis Gaugry

Re: le plus jeune poilu

Publié : mar. mars 27, 2007 12:11 am
par fernande sonntag
Bonsoir à tous,

pour info,

un article est paru sous le titre "JEUNESSE DE 1914", de Désiré Bianco,
dans l'almanach du COMBATTANT DE 1974.

cdt

Fernande