Re: Dernières lettres.
Publié : dim. mars 12, 2006 11:45 pm
Bonsoir à toutes et à tous,
A l'issue des cérémonies ayant marqué la dernière commémoration de l'armistice de 14-18 dans un petit village basque, un camarade m'a remis la transcription de 6 lettres que sa grand-mére avait reçues après la mort de son mari, le soldat Emile CHERRUAULT du 54ème RI/5ème Compagnie/Secteur n°33.
Je les retranscris en respectant l'orthographe et la ponctuation initiales.
(Les Eparges)Le 9 juillet(1915)
Ma cher Femme je voi que ses inpossible pour moi de men sovers donc je voi que je vas mourire.Je suis résignée a mourire pour la Frence je regréte rien que ma femme et mes enfents et mon frère puisque nous somme que nous deux
Ma cher femme ne te fait pas tros de chagrin pour moi puis il faut vencré ou mourire ses se qu'il me fait le plus de pène ses d'çetre entérez dans sète terre sacré loin de ma maison paternèle et pas revoir ma femme et mes petits enfents que j'aime temps.Ma cher Valentine fait bien prier le bon Dieu pour leur povre père qu'il est bien loin de eux et qu'ils ne revoiron jamai sur sette tère mais lon se voiras un jour,ma cher fille ne te fait pas tros de chagrin pour moi il le faut pas pour ta santée.Je vous récommende bien mes enfents de bien avoir soin de votre povre mère quil a bien besoin de vous Je vous dit aurevoir et ma femme et enfents Je voi que je suis perdu si je meur ses pour défendre la frence mon pays ma femme et mes enfents Je tenvoi pas sette lettre elle seras trouvé sur moi à ma morts et je tien quelle te soit rendu mais ne fait pas tros de pènne mais panse a moi et est bien soin de tes enfents si tu as une penne a confier tu peux tadrèser à mon Frère il les la pour te consoler.Je ten marque pas plus long car les balles me siffle a la tète aurevoir et adieu pardonne moi sans moi je te pardonne Ton homme quil defens la patrie
Emile Cherruault Au 54 d'infanterie 5 Compagnie
Aurevoir ma femme et mes cher enfents ne m'oublier pas si je meurs ses pour la Frence Ne m'oublier pas chaque jour jai fait mon devoir de brave Frençais
Le lendemain soir,10 juillet 1915,il était très grièvement blessé par une balle explosive en pleine tête.Evacué sur l'Hôpital de Verdun,il décédait le 15 juillet,à l'âge de 32 ans.Il avait trois garçons.
Madame Valentine Cherruault reçut 3 lettres donnant des nouvelles de son époux:2 d'un camarade, 1 de l'infirmier qui le soignait.
Dimanche 11 juillet
Madamme
Je vous prévien que votre Mari est blesser il a resu une balle esplosive en plène tête donc sa la mie 2 mètre de profendeur en terre avec notre courage nous avon pavenir a le rétiré avec son bon Courage et son sen froid il nous a prononsé de lui prendre ses papier pour écrire a sa femme et ses cher enfents.Donc il était brave sur le front Madamme prené bon Courage sa va peux ètre aller mieux ses a le desiré Je sorai pas ou il est évacué si est dans une anbulence ou hopitale bon Courage et bonne senté
Bena Eugaine 5 Compagnie
Secteur postal N 33
Dimanche 11 juillet 1915
Madame Cherruault
Je vous envoi deus mots seulement poure vous dire que votre marie et blessé di hier soire y les blessé a la téte pare une bale se nai pas bien crave il ne faut pas se de couragés poure cette blessure se sera bien vite guerrie
Je finis ma lettre en vous souhaitan bien le bonjour
Besnard Eugène au 54 dinfanterie
5° compagnie Secteur N° 33
Hopital N°4
Verdun 13 juillet
Madame,
Votre mari me charge de la délicate mission de vous informer qu'il vient d'être blessé très sérieusement par une balle explosive, qui là atteint au visage.
Je me ferai un devoir de vous mettre au courant de l'état de santé de votre cher blessé,au sujet duquel je me propose de vous écrire encore prochainement.
En attendant,je me permets de recommander selon le désir de l'intéressé,le malade à vos bonnes prières et à ceux de ses enfants en vous souhaitant bon courage et grande confiance
Respectueuses salutations
P. Liesnard Infirmier militaire Hopital N°4 Verdun Meuse
Par l'intermédiaire du curé de sa paroisse,Madame Cherruault reçut cette lettre de l'infirmier qui suivait son mari hospitalisé et qui devait être séminariste ou prêtre.
Hopital N°4
Verdun le 28 juillet 1915
Monsieur le curé et chère confrère
Je navait pas Repondu jusqu ici aux lettre de Mad cherrault parce que je tenais part discrétion disiplinaire a ce que la mort de son mari lui fut anoncé Davance part nos chefs.Puisque la triste nouvelle lui est parvenue hierarchiquement je menpresse de donner satisfaction a Votre malheureuse paroissienne Rassurez la son mari est mort en héros et en bon chretien.
Il nous est arrivé dans un état lamentable et la lettre qui faisait part de sa situation étant lue entre les ligne laissait tout prévoire.
Une balle entrée part la tempe lui avait labouré le visage traverssant les yeux brisant le nez le Blessé a subi lopération du trepa executé avec le plus grand soin Il n'y avait aucune chance de guerrison.Le Blessé nous arrivait des Eparges il nest Rester que quatre ou cinq jours.Ne sentant presque pas son mal il est mort subitement sans crise une certaine nuit effet probablement dune embolie.
Il nous parlait dans sont délire très souvent de sa femme et de ses enfant il leurs expliquait ce qui est curieux la nature de sa maladie sa provenance ses effet.Il appelait part leur non ses enfants et parressait les carresser et leur donner des consiels
Il était très corect très délicats très obéissant avec ses infirmier qui lon regretté.Il va sans dire qu il a reçu tout les sacrements avec dexelente disposition et une parfaite soumision a la volonté divine que cette mort pieuse et courageuse réconforte sa famille eproué que je salue avec simpatie Veuillez agréé monsieure le curé et chère confrère mes respectueuse salutation
Yeinard
Enfin une dernière lettre,non datée,adressée à l'un de ses fils,peut-être à Emile, l'aîné,né en 1901.
Ne demende jamais à y venir il y a des jeune qui son avec moi qui non pas vint en si tu voyet comme il son decharné on est tousse paraille par la misière on est touse couver de pou et toute espesse de vermine ses la misière qui fai sela les rats les souris tou sela nous manger et bien sur les tranché les mors qui ne son pas enterré sa sen pas la roze ondi aussi que tou est pas roze a la guerre ses bien frai il ny a pas de misière plu grande si la guerre avait retardé de 10 sens on aurait été tous de ché nou et ta pauvre mère sera resté toute seul vau mieu encor que ses moi qui est le seul au moin vous este la pour avoir soin de votre mère et a lavenir relevé la famille.De ton pauvre père pri bien le bon Dieu si tu as envie que je menretourne a vous tous.Je sui en se mom sous un sousterrin car les boche il ne fon que de nous envoyer des bonbe et je ne voi pas trau clerre enfin je pense que tu liras bien ma lettre et tu peu la montré a seu que tu voudra
Quels témoignages! tant dans la forme que dans le fond...
Je souhaiterais que ces témoignages soient utilisés uniquement à des fins personnelles,avec tact, et à bon escient par respect pour la mémoire de ce grand Ancien,de sa famille et de mon camarade Louis CHERRUAULT.Merci.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
A l'issue des cérémonies ayant marqué la dernière commémoration de l'armistice de 14-18 dans un petit village basque, un camarade m'a remis la transcription de 6 lettres que sa grand-mére avait reçues après la mort de son mari, le soldat Emile CHERRUAULT du 54ème RI/5ème Compagnie/Secteur n°33.
Je les retranscris en respectant l'orthographe et la ponctuation initiales.
(Les Eparges)Le 9 juillet(1915)
Ma cher Femme je voi que ses inpossible pour moi de men sovers donc je voi que je vas mourire.Je suis résignée a mourire pour la Frence je regréte rien que ma femme et mes enfents et mon frère puisque nous somme que nous deux
Ma cher femme ne te fait pas tros de chagrin pour moi puis il faut vencré ou mourire ses se qu'il me fait le plus de pène ses d'çetre entérez dans sète terre sacré loin de ma maison paternèle et pas revoir ma femme et mes petits enfents que j'aime temps.Ma cher Valentine fait bien prier le bon Dieu pour leur povre père qu'il est bien loin de eux et qu'ils ne revoiron jamai sur sette tère mais lon se voiras un jour,ma cher fille ne te fait pas tros de chagrin pour moi il le faut pas pour ta santée.Je vous récommende bien mes enfents de bien avoir soin de votre povre mère quil a bien besoin de vous Je vous dit aurevoir et ma femme et enfents Je voi que je suis perdu si je meur ses pour défendre la frence mon pays ma femme et mes enfents Je tenvoi pas sette lettre elle seras trouvé sur moi à ma morts et je tien quelle te soit rendu mais ne fait pas tros de pènne mais panse a moi et est bien soin de tes enfents si tu as une penne a confier tu peux tadrèser à mon Frère il les la pour te consoler.Je ten marque pas plus long car les balles me siffle a la tète aurevoir et adieu pardonne moi sans moi je te pardonne Ton homme quil defens la patrie
Emile Cherruault Au 54 d'infanterie 5 Compagnie
Aurevoir ma femme et mes cher enfents ne m'oublier pas si je meurs ses pour la Frence Ne m'oublier pas chaque jour jai fait mon devoir de brave Frençais
Le lendemain soir,10 juillet 1915,il était très grièvement blessé par une balle explosive en pleine tête.Evacué sur l'Hôpital de Verdun,il décédait le 15 juillet,à l'âge de 32 ans.Il avait trois garçons.
Madame Valentine Cherruault reçut 3 lettres donnant des nouvelles de son époux:2 d'un camarade, 1 de l'infirmier qui le soignait.
Dimanche 11 juillet
Madamme
Je vous prévien que votre Mari est blesser il a resu une balle esplosive en plène tête donc sa la mie 2 mètre de profendeur en terre avec notre courage nous avon pavenir a le rétiré avec son bon Courage et son sen froid il nous a prononsé de lui prendre ses papier pour écrire a sa femme et ses cher enfents.Donc il était brave sur le front Madamme prené bon Courage sa va peux ètre aller mieux ses a le desiré Je sorai pas ou il est évacué si est dans une anbulence ou hopitale bon Courage et bonne senté
Bena Eugaine 5 Compagnie
Secteur postal N 33
Dimanche 11 juillet 1915
Madame Cherruault
Je vous envoi deus mots seulement poure vous dire que votre marie et blessé di hier soire y les blessé a la téte pare une bale se nai pas bien crave il ne faut pas se de couragés poure cette blessure se sera bien vite guerrie
Je finis ma lettre en vous souhaitan bien le bonjour
Besnard Eugène au 54 dinfanterie
5° compagnie Secteur N° 33
Hopital N°4
Verdun 13 juillet
Madame,
Votre mari me charge de la délicate mission de vous informer qu'il vient d'être blessé très sérieusement par une balle explosive, qui là atteint au visage.
Je me ferai un devoir de vous mettre au courant de l'état de santé de votre cher blessé,au sujet duquel je me propose de vous écrire encore prochainement.
En attendant,je me permets de recommander selon le désir de l'intéressé,le malade à vos bonnes prières et à ceux de ses enfants en vous souhaitant bon courage et grande confiance
Respectueuses salutations
P. Liesnard Infirmier militaire Hopital N°4 Verdun Meuse
Par l'intermédiaire du curé de sa paroisse,Madame Cherruault reçut cette lettre de l'infirmier qui suivait son mari hospitalisé et qui devait être séminariste ou prêtre.
Hopital N°4
Verdun le 28 juillet 1915
Monsieur le curé et chère confrère
Je navait pas Repondu jusqu ici aux lettre de Mad cherrault parce que je tenais part discrétion disiplinaire a ce que la mort de son mari lui fut anoncé Davance part nos chefs.Puisque la triste nouvelle lui est parvenue hierarchiquement je menpresse de donner satisfaction a Votre malheureuse paroissienne Rassurez la son mari est mort en héros et en bon chretien.
Il nous est arrivé dans un état lamentable et la lettre qui faisait part de sa situation étant lue entre les ligne laissait tout prévoire.
Une balle entrée part la tempe lui avait labouré le visage traverssant les yeux brisant le nez le Blessé a subi lopération du trepa executé avec le plus grand soin Il n'y avait aucune chance de guerrison.Le Blessé nous arrivait des Eparges il nest Rester que quatre ou cinq jours.Ne sentant presque pas son mal il est mort subitement sans crise une certaine nuit effet probablement dune embolie.
Il nous parlait dans sont délire très souvent de sa femme et de ses enfant il leurs expliquait ce qui est curieux la nature de sa maladie sa provenance ses effet.Il appelait part leur non ses enfants et parressait les carresser et leur donner des consiels
Il était très corect très délicats très obéissant avec ses infirmier qui lon regretté.Il va sans dire qu il a reçu tout les sacrements avec dexelente disposition et une parfaite soumision a la volonté divine que cette mort pieuse et courageuse réconforte sa famille eproué que je salue avec simpatie Veuillez agréé monsieure le curé et chère confrère mes respectueuse salutation
Yeinard
Enfin une dernière lettre,non datée,adressée à l'un de ses fils,peut-être à Emile, l'aîné,né en 1901.
Ne demende jamais à y venir il y a des jeune qui son avec moi qui non pas vint en si tu voyet comme il son decharné on est tousse paraille par la misière on est touse couver de pou et toute espesse de vermine ses la misière qui fai sela les rats les souris tou sela nous manger et bien sur les tranché les mors qui ne son pas enterré sa sen pas la roze ondi aussi que tou est pas roze a la guerre ses bien frai il ny a pas de misière plu grande si la guerre avait retardé de 10 sens on aurait été tous de ché nou et ta pauvre mère sera resté toute seul vau mieu encor que ses moi qui est le seul au moin vous este la pour avoir soin de votre mère et a lavenir relevé la famille.De ton pauvre père pri bien le bon Dieu si tu as envie que je menretourne a vous tous.Je sui en se mom sous un sousterrin car les boche il ne fon que de nous envoyer des bonbe et je ne voi pas trau clerre enfin je pense que tu liras bien ma lettre et tu peu la montré a seu que tu voudra
Quels témoignages! tant dans la forme que dans le fond...
Je souhaiterais que ces témoignages soient utilisés uniquement à des fins personnelles,avec tact, et à bon escient par respect pour la mémoire de ce grand Ancien,de sa famille et de mon camarade Louis CHERRUAULT.Merci.
Cordialement.
Jean RIOTTE.