Re: Casque de cuirassier modèle 1874 de troupe
Publié : lun. août 03, 2009 12:50 am
Bonsoir
Voici un petit sujet sur le casque de cuirassier modèle 1874:
Après dix mois d'épreuves la France devenue république depuis le 4 septembre 1870 signait à Francfort le 10 mai 1871, la paix imposée par le nouvel Empire allemand.
Fustigée par la défaite, mais encore pleine de ressources malgré "l'Année terrible", notre pays se releva rapidement, au grand étonnement du Chancelier Bismarck, qui regretta paraît-il, de ne pas avoir demandé une contribution de guerre plus importante.
Comme tout pays vaincu, la France s'empressa de se forger une nouvelle armée dont curieusement le vainqueur avait oublié de limiter les effectifs.
Cette rénovation fut entreprise, dès la fin de 1871, par le président du conseil Adolphe Thiers et, dès le premier semestre de l'année suivante, fut voté la "Loi militaire".
Outre qu'elle obligeait au service militaire jusqu'à 40 ans tous les Français valides hormis un petit nombre d'exceptions, elle édictait un nouveau règlement prescrivant entre autre la modernisation des uniformes.
La nouveauté la + marquante pour les casques de cuirassier et de dragon fût l'abandon définitif du bandeau de fourrure le 12 juin 1872 porté par les cuirassier depuis 1801 et les dragons depuis 1743.
Ceux-ci constituaient ainsi une seconde génération du "casque à cimier français"; elle était issue du "casque des carabiniers du Premier empire" en passant par celui des "Mousquetaires de la Maison du Roi"(1814), pour continuer par ceux de la "Garde impériale de Napolééon III" L'ultime représentation encore existante est le " casque des Gardes Républicains à cheval de Paris", ainsi que celui de quelques "gardes gouvernementales d'Amérique latine ou d'Afrique noire."
Ils ressemblaient plus spécialement aux "casques des Cuirassiers de Dragons de la Seconde Garde Impériale", aussi bien par le cimier, légèrement plus bas, que par le couvre-nuque protégeant bien le cou des intempéries, et des coups de sabre.
Ce cimier pu être abaissé par la supression, sur le contour externe des concentriques, maintenant des jugulaires à écailles en cuivre jaune montées sur cuir noir.
Quant à la crinière noire, rouge pour les trompettes elle partait à nouveau du haut du cimier, à environ 20/30mm de la crosse avant.
Rompant avec la tradition du casque entièrement en cuivre, les dragons en coiffaient un semblable, à quelques détails près, le plus marquant était son cimier plus bas.
En effet, il ne fallait pas que le casque fut disproportionné avec la taille du cavalier:
Celle des cuirassiers devait aller de 1,70 à 1,85 M, des dragons de 1,64 à 1,74 m:
Les cavaliers légers chasseurs et hussards qui furent plus tard coiffés d'un "casque à cimier, Modèle 1913" devaient mesurer au plus 1,68M et au minimum 1,59m.
Suivant ces tailles, les casques à cimier se répartissaient donc en 3 hauteurs différentes et, par contrecoup, leur plumets étaient forcément moins élevés.
Au début, le plumet ne fût donné qu'aux cuirassiers, suivant les précédentes réglementations(cf: photos).
Les colonels se distinguaient en principe par une aigrette de héron blanc, complétée d'une base tricolore en plume de coq, mais ils portaient le plus souvent le plumet tricolore du petit état-major.
La distinction n'étant pas assez nette entre cuirassiers et dragons d'autant que les premiers ne portaient plus la cuirasse pour certains régiments (la cuirasse n’a plus été portée à partir du 15
juillet 1880 au 29 avril 1883 mais seulement par les 6 régiments de cuirassiers au nombre pair.) qui ne leur fut donc comme dis précédemment rendue qu'en 1883, différentes transformations du casque furent promulguées par décision ministérielle du 6 juin 1874.
Celle-ci rendait aux cuirassiers le marmouset avec houppette écarlate fixée au sommet du cimier d'une courbe externe de 300mm.
De plus, les ailerons de cimier devaient être bordés d'un double filet saillant, tandis que les extrémités du couvre-nuque se terminaient par une courbe dégageant l'oreille.
Pour la crinière, comme on avait constaté qu'elle gênait souvent le cavalier en se rabattant sur son visage au vent de la course, il y fut obvié par la pose d'un cordon à la base de la semelle de crinière; celui-ci permettait de la lier en une seule gerbe, ne laissant flotter que sa partie inférieure, longue de 750mm.
Quand à la hauteur du plumet, elle fut fixée à 180mm, celui-ci devait être en " plumes de coq ourlées" pour la troupe et en "vautour" pour les officier, et de couleurs écarlates ou tricolores, comme précédemment.
le casque modèle 1874 sera donc le dernier modèle ayant subit des modifications ( réglementaire) et sera en service jusqu'en 1915.
Voici ce que sont devenu certains de ces casques suite à la fin de la guerre de mouvement:
Dès la fin de la course à la mer, certains escadrons de cavalerie servent comme infanterie d'appoint dans les tranchées des Flandres.
Les cuirassiers et les dragons conservent alors leurs casques dont ils suppriment les cimiers inutiles, encombrants et peu discrets.
Les trous d'aération de la bombe alors à jour sont couverts par différents moyens de fortune, plaque de cuir, d'acier, voir la pose d'un cimier de casque adrian etc.
Les casques sont ensuite recouverts d'un couvre-casque de camouflage.
Le résultat est satisfaisant et assez efficace.
On constatera que dans les tranchées ces cavaliers ainsi transformés en fantassins subiront bien moins de pertes que leurs homologues de la cavalerie légère non dotés du casque.
(je n'ai personnellement pas un de ces casques modifiés, cependant j'ai pu en voir 2 sur ebay dont j'ai gardé les photos, si vous voulez je peux les mettre sur votre demande)

description rapide de ses éléments ( description du 06 juin 1874):
- une bombe.
- une visière.
- un couvre nuque.
- un bandeau.
- deux jugulaires.
- un cimier.
- une houppette mobile
- une crinière.
- un porte-plumet.
- une garniture intérieure.
la bombe:
est toujours d'une seule pièce fondue puis emboutie, à son sommet sont percés quatre ou cinq trous-ventouse de 15mm(voir la photo intérieure de la bombe sans la coiffe qui n'est pas la mienne car je n'ai pas osé démonter la coiffe intérieure de mon casque; ce système d'aération est je pense valable sur tous les casques modèle 1874 jusqu'à ceux fabriqués en 1911 car en 1912 le cuir de basane de la visière et du couvre-nuque sera remplacé par de la simple peinture verte comme sur mon casque à moi et la modification d'aération a s'est peut-être faite à partir de cette date ?; ce n'est qu'une hypothèse qui reste à confirmer car cela peut aussi dépendre p-e des fabricants, je ne sais pas.), l'intérieur de la bombe est verni en noir ( contre l'oxydation)
Le nom du fabriquant figureau-dessous de la ventouse de la nuque, il y a plusieurs fabricant, on peut citer Alexis Godillot, Hellbronner, Siraudin, B.Franck & Ses Fils Aubervillers (cette entreprise fournissant les casques de cuirassiers et de dragons puis ceux de chasseurs à cheval et de hussards dut bénéficier d'un marché de gré à gré; les coiffures fabriquées par ses soins se signalent par l'existence de 6 rivets d'acier maintenant le couvre-nuque en sus des rivets réglementaires en cuivre) etc...
Il peut aussi figurer la taille du casque qui à partir du 28 décembre 1897 est indiquée sur les casques non plus par une étiquette de papier mais par un poinçon sur la bombe au-dessous de la ventouse de la nuque, opération effectuée par le chef armurier.
Et, le n° du régiment. (sur le miens je n'ai que le nom du fabriquant)




Voici un petit sujet sur le casque de cuirassier modèle 1874:
Après dix mois d'épreuves la France devenue république depuis le 4 septembre 1870 signait à Francfort le 10 mai 1871, la paix imposée par le nouvel Empire allemand.
Fustigée par la défaite, mais encore pleine de ressources malgré "l'Année terrible", notre pays se releva rapidement, au grand étonnement du Chancelier Bismarck, qui regretta paraît-il, de ne pas avoir demandé une contribution de guerre plus importante.
Comme tout pays vaincu, la France s'empressa de se forger une nouvelle armée dont curieusement le vainqueur avait oublié de limiter les effectifs.
Cette rénovation fut entreprise, dès la fin de 1871, par le président du conseil Adolphe Thiers et, dès le premier semestre de l'année suivante, fut voté la "Loi militaire".
Outre qu'elle obligeait au service militaire jusqu'à 40 ans tous les Français valides hormis un petit nombre d'exceptions, elle édictait un nouveau règlement prescrivant entre autre la modernisation des uniformes.
La nouveauté la + marquante pour les casques de cuirassier et de dragon fût l'abandon définitif du bandeau de fourrure le 12 juin 1872 porté par les cuirassier depuis 1801 et les dragons depuis 1743.
Ceux-ci constituaient ainsi une seconde génération du "casque à cimier français"; elle était issue du "casque des carabiniers du Premier empire" en passant par celui des "Mousquetaires de la Maison du Roi"(1814), pour continuer par ceux de la "Garde impériale de Napolééon III" L'ultime représentation encore existante est le " casque des Gardes Républicains à cheval de Paris", ainsi que celui de quelques "gardes gouvernementales d'Amérique latine ou d'Afrique noire."
Ils ressemblaient plus spécialement aux "casques des Cuirassiers de Dragons de la Seconde Garde Impériale", aussi bien par le cimier, légèrement plus bas, que par le couvre-nuque protégeant bien le cou des intempéries, et des coups de sabre.
Ce cimier pu être abaissé par la supression, sur le contour externe des concentriques, maintenant des jugulaires à écailles en cuivre jaune montées sur cuir noir.
Quant à la crinière noire, rouge pour les trompettes elle partait à nouveau du haut du cimier, à environ 20/30mm de la crosse avant.
Rompant avec la tradition du casque entièrement en cuivre, les dragons en coiffaient un semblable, à quelques détails près, le plus marquant était son cimier plus bas.
En effet, il ne fallait pas que le casque fut disproportionné avec la taille du cavalier:
Celle des cuirassiers devait aller de 1,70 à 1,85 M, des dragons de 1,64 à 1,74 m:
Les cavaliers légers chasseurs et hussards qui furent plus tard coiffés d'un "casque à cimier, Modèle 1913" devaient mesurer au plus 1,68M et au minimum 1,59m.
Suivant ces tailles, les casques à cimier se répartissaient donc en 3 hauteurs différentes et, par contrecoup, leur plumets étaient forcément moins élevés.
Au début, le plumet ne fût donné qu'aux cuirassiers, suivant les précédentes réglementations(cf: photos).
Les colonels se distinguaient en principe par une aigrette de héron blanc, complétée d'une base tricolore en plume de coq, mais ils portaient le plus souvent le plumet tricolore du petit état-major.
La distinction n'étant pas assez nette entre cuirassiers et dragons d'autant que les premiers ne portaient plus la cuirasse pour certains régiments (la cuirasse n’a plus été portée à partir du 15
juillet 1880 au 29 avril 1883 mais seulement par les 6 régiments de cuirassiers au nombre pair.) qui ne leur fut donc comme dis précédemment rendue qu'en 1883, différentes transformations du casque furent promulguées par décision ministérielle du 6 juin 1874.
Celle-ci rendait aux cuirassiers le marmouset avec houppette écarlate fixée au sommet du cimier d'une courbe externe de 300mm.
De plus, les ailerons de cimier devaient être bordés d'un double filet saillant, tandis que les extrémités du couvre-nuque se terminaient par une courbe dégageant l'oreille.
Pour la crinière, comme on avait constaté qu'elle gênait souvent le cavalier en se rabattant sur son visage au vent de la course, il y fut obvié par la pose d'un cordon à la base de la semelle de crinière; celui-ci permettait de la lier en une seule gerbe, ne laissant flotter que sa partie inférieure, longue de 750mm.
Quand à la hauteur du plumet, elle fut fixée à 180mm, celui-ci devait être en " plumes de coq ourlées" pour la troupe et en "vautour" pour les officier, et de couleurs écarlates ou tricolores, comme précédemment.
le casque modèle 1874 sera donc le dernier modèle ayant subit des modifications ( réglementaire) et sera en service jusqu'en 1915.
Voici ce que sont devenu certains de ces casques suite à la fin de la guerre de mouvement:
Dès la fin de la course à la mer, certains escadrons de cavalerie servent comme infanterie d'appoint dans les tranchées des Flandres.
Les cuirassiers et les dragons conservent alors leurs casques dont ils suppriment les cimiers inutiles, encombrants et peu discrets.
Les trous d'aération de la bombe alors à jour sont couverts par différents moyens de fortune, plaque de cuir, d'acier, voir la pose d'un cimier de casque adrian etc.
Les casques sont ensuite recouverts d'un couvre-casque de camouflage.
Le résultat est satisfaisant et assez efficace.
On constatera que dans les tranchées ces cavaliers ainsi transformés en fantassins subiront bien moins de pertes que leurs homologues de la cavalerie légère non dotés du casque.
(je n'ai personnellement pas un de ces casques modifiés, cependant j'ai pu en voir 2 sur ebay dont j'ai gardé les photos, si vous voulez je peux les mettre sur votre demande)


description rapide de ses éléments ( description du 06 juin 1874):
- une bombe.
- une visière.
- un couvre nuque.
- un bandeau.
- deux jugulaires.
- un cimier.
- une houppette mobile
- une crinière.
- un porte-plumet.
- une garniture intérieure.
la bombe:
est toujours d'une seule pièce fondue puis emboutie, à son sommet sont percés quatre ou cinq trous-ventouse de 15mm(voir la photo intérieure de la bombe sans la coiffe qui n'est pas la mienne car je n'ai pas osé démonter la coiffe intérieure de mon casque; ce système d'aération est je pense valable sur tous les casques modèle 1874 jusqu'à ceux fabriqués en 1911 car en 1912 le cuir de basane de la visière et du couvre-nuque sera remplacé par de la simple peinture verte comme sur mon casque à moi et la modification d'aération a s'est peut-être faite à partir de cette date ?; ce n'est qu'une hypothèse qui reste à confirmer car cela peut aussi dépendre p-e des fabricants, je ne sais pas.), l'intérieur de la bombe est verni en noir ( contre l'oxydation)
Le nom du fabriquant figureau-dessous de la ventouse de la nuque, il y a plusieurs fabricant, on peut citer Alexis Godillot, Hellbronner, Siraudin, B.Franck & Ses Fils Aubervillers (cette entreprise fournissant les casques de cuirassiers et de dragons puis ceux de chasseurs à cheval et de hussards dut bénéficier d'un marché de gré à gré; les coiffures fabriquées par ses soins se signalent par l'existence de 6 rivets d'acier maintenant le couvre-nuque en sus des rivets réglementaires en cuivre) etc...
Il peut aussi figurer la taille du casque qui à partir du 28 décembre 1897 est indiquée sur les casques non plus par une étiquette de papier mais par un poinçon sur la bombe au-dessous de la ventouse de la nuque, opération effectuée par le chef armurier.
Et, le n° du régiment. (sur le miens je n'ai que le nom du fabriquant)






