Bonjour à tous,
Bonjour Joe
Le piégage à déclenchement électrique n'a d'autres limites que celles du matériel disponible, du temps dont on dispose et de l'imagination.
Vous avez raison.
A condition que les mains soient encore attachées aux avant-bras et que la tête soit toujours reliée au tronc...
Parce qu'après, le piégeage, ça marche beaucoup moins bien...
Les modérateurs de la rubrique Génie rappellent :
Les munitions trouvées sur le terrain sont souvent actives. Les désassembler, en extraire la mise à feu, l'explosif
puis les remonter pour les bidouiller est TOUJOURS une opération MORTELLE.
Pour répondre à Ferns.
mais surtout de faire des victimes.
Le but du piégeage est en effet de ralentir la progression de l'ennemi par la destruction d'infrastructure, l'augmentation des délais pour le rétablissement de l'itinéraire, la saturation des personnels spécialisés et démoraliser les troupes qui progressent. Tous ces effets contribuent à guider l'ENI vers le terrain qui lui est le moins favorable.
Les victimes ne sont que des dommages collatéraux.
La
mise en œuvre d'un piège résulte toujours (sauf dysfonctionnement), soit d'un effet mécanique dont l'ENI est l'origine (pression-traction), soit d'un retard calculé (montre, réveil).
Tous les autres cas sont commandés par le réalisateur du piège, l'électricité n'étant qu'un des moyens.
Cas école simplissime :
Pour détruire un pont, vous réalisez un profil de rupture qui joue à XX heures voire Y jours avant l'arrivée de l'ENI. Vous pouvez également le faire quand ses équipes de reconnaissance montent sur le pont.
Si vous piégez, vous avez l'obligeance de laisser à l'ennemi le choix de l'horaire, mais,
1°) Vous piégez les berges départ et arrivée parce que l'ennemi sera bien obligé de mettre des bateaux à l'eau.
2°) Vous piégez les infrastructures qui ne sont pas détruites, à dessein, par l'explosion initiale (rampes, piles, culée départ)
3°) Vous piégez les parking possibles, les aires de travaux de déport potentiels etc...
4°) ... La liste est longue.
Tout dépend des délais de rétablissement que vous voulez voulez imposer à l'ENI. Coupure "normale" : de 3 à 12 heures. Coupure piégée : plusieurs jours.
Le gain n'est pas négligeable.
Moralité : Si 3 itinéraires sur 4 sont piégés, méfiance... L'absence de piège ne garantit pas le salut !
Dans le cas du retrait allemand en 1918, les pièges sont d'abord disposés sur les axes où leurs troupes sont les plus faibles. Les autres sont sur les itinéraires logistiques dont ils supposent l'emploi par les Alliés.
Les buts à atteindre sont multiples, les objectifs encore plus.
Ainsi, on cite le cas d'un établissement public dont la destruction entraîna la perte d'un conseil d'élus. Il serait facile de croire que celui-ci était visé.
Sans doute. On peut aussi penser que les état-majors s'installant souvent dans les mairies, les allemands l'aient piégé. Dans ce cas, ce n'est pas le conseil municipal qui est perdu, mais un état-major de division par exemple, qui est détruit. Autant dire que le pionner allemand aurait alors décroché le jackpot !
Enfin, sans doute allez vous trouver l'argutie assez légère, mais il est convenable de ne pas confondre
piégeage et
attentat.
Le premier est un acte de combat, le second est un acte terroriste.
Cordialement,
Louis Le Bègue