Re: Artillerie Spéciale : Des Marins dans les chars en 1917
Publié : dim. mai 02, 2010 8:29 pm
Bonjour,
En réponse a une question par mail d'Alain sur les Marins dans l'Artillerie Spéciale" :
"A la recherche de l'origine des sources de l'auteur de l'article sur "Les automitrailleuses 1915-1918 (1re partie)" dans le n°91 de GBM, j'ai relu le chapitre "Autos-canons et autos-projecteurs" dans l'ouvrage "Les marins à terre", auteur A.THOMAZI éditions Payot-Paris.
Cela m'a permis de me remettre en mémoire le détachement dans l'Artillerie Spéciale d'officiers de la Marine Nationale. A la page 192, deux noms sont cités :
- Capitaine de frégate de PERRINELLE, seconde le général ETIENNE dans l'organisation de cette nouvelle arme (AS), il commande un groupe de char à la bataille de La Malmaison OCT1917, et termine la Grande Guerre en qualité de LCL commandant le 146è RI.
- Lieutenant de vaisseau BARGONE, plus connu sous le nom de Claude FARRERE, qui en 1918, son groupe ne devant pas prendre part à la bataille devant Compiègne, prit la place d'un canonnier dans un autre groupe pour aller se battre.
A la lecture des états de service du LCL PERRINEL il s'avère qu'il y a bénéficié d'un changement d'Armée, pour le LV BARGONE cela est moins clair puisqu'il n'est qualifié que d'ancien lieutenant de vaisseau.
Est ce que ce dernier était simplement détaché dans l'AS ou a-t'il aussi changé d'Armée?
Cette possibilité de changement d'Armée pour être affecté à l'AS a-t'elle concerné aussi des officiers-mariniers et des matelots ? "
Voici quelques éléments de réponse :
Si les 20 Groupes de chars Schneider, initialement prévu comme le seul modèle de char, nécessitaient déjà un certain nombre d'électriciens, la décision de mettre aussi en service le char St Chamond rendait particulièrement difficile le recrutement du nombre nécessaire et satisfaisant de ces spécialistes.
Le St Chamond disposant d'une motorisation mixte, ce char exigeait, plus encore que le Schneider, l'emploi de vrais électriciens.
Le 13 Août 1916, le Service Automobile était à recherche de 60 mécaniciens (dont 30 électriciens) pour couvrir le simple besoin de 40 Groupes de chars.
Les SRR et toutes les structures techniques qui se sont ensuite greffées n'étaient alors pas encore prises en compte.
Le 18 Décembre 1916, le même Service Automobile (qui dépendait du Ministère des Armements et Fabrications de Guerre) demandait à l'Etat-Major de l'Armée de solliciter auprès du Ministère de la Marine, le prêt pour l'Artillerie Spéciale, de brevetés électriciens de la Marine Nationale.
A la demande du chef du Bureau Organisation et Mobilisation de l'Etat-Major de l'Armée n° 20809 1/11 du 21 Décembre16, le chef de la Direction Militaire des Services de la Flotte répondait (note n° 17288 Ministère de la Marine/Direction Militaire des Services de la Flotte du 28/12/16) :
" En réponse à la demande contenue dans votre lettre n° 20809 I/11, du 21 Décembre courant, j'ai l'honneur de vous faire connaître qu'il m'est impossible de mettre des électriciens à la disposition de votre Département, le nombre de ces spécialistes présents dans les équipages de la Flotte étant à peine suffisant pour assurer l'armement des bâtiments de combat."
A côté de cette demande précise, un certain nombre de personnels, répondant probablement à la prospection lancée au niveau nationale, faisaient individuellement acte de candidature pour cette nouvelle subdivision d'arme de l'armée de terre.
Le 13 Décembre 1916 le Bureau Organisation et Mobilisation de l'Etat-Major de l'Armée (note n° 20347 1/11) informait le Ministre de la Marine que plusieurs officiers de Marine (dont le Capitaine de Frégate de Perrinelle) avaient fait acte de candidature.
La réponse du Ministre de la Marine à cette demande prenait acte de cet acte de candidature et proposait en plus celle du Lieutenant de Vaisseau Bargonne.
Le rédacteur de la note précisait aussi que :
- " la pénurie extrême d'officiers ne permet pas de faire plus "
- "Ces officiers seront, sauf avis contraire de votre part, désignés pour servir auprès de votre Département à partir du 1° Janvier prochain et dans les mêmes conditions que ceux qui ont été mis aux ordres du Général Vincent-Duportal, Commandant l'ALGP. Ils seront payés par mes soins et administrés par le Dépôt des Equipages de la Flotte de Paris."
Le 4 Janvier 1917 (note n° 206 - 1/11), le Général Duport (Chef d'Etat-Major Général) acceptait le détachement de ces deux officiers et précisait qu'il devait être dirigeait sur le Centre d'Instruction de Marly-le-Roi (80° Batterie du 81° RALT du Fort du Trou d'Enfer).
Il ne semble pas que le Général Estienne ait été mis dans la boucle de ces négociations. Aucune note sollicitant son avis sur la mutation dans l'AS de ces deux marins ne semble lui avoir été envoyé.
En définitive le besoin de l'AS en soldats qualifiés "électricien", a été transformé par la Marine en détachement de 2 officiers.
Une poignée de Marins ou Sous-officiers mariniers ont par la suite aussi été affectés dans l'AS comme le Maître Mécanicien Gontran Viel (du Bataillon de Fusiliers Marins) ou le Quartier-maître Emile Leydet (affecté à Champlieu à la SP 54).
Il faut reconnaître qu'avec l'armement des unités de l'ALGP, la Marine avait déjà fait un effort important.
Qui étaient ces deux officiers.
Louis Paul André de Perrinelle-Dumay (1864 - 1938)
Appartenait à la promotion 1881 de l'école navale.
Aspirant le 2 octobre 1884 il est affecté au port de Cherbourg.
Affecté sur le croiseur Duguay-Trouin (Escadre de l'Extrême-Orient) le1er janvier 1885
Affecté sur la canonnnière Lutin, (Division navale du Tonkin) le 1er janvier 1886.
Enseigne de vaisseau le 2 octobre 1886,
Lieutenant de vaisseau le 1er janvier 1892.
Affecté à à Cherbourg le 1er janvier 1899.
Affecté à la Commission de réglage, (Direction des défenses sous-marines à Toulon) le 1er janvier 1901.
Affecté sur le cuirassé d'escadre Dévastation, en essai à Brest le 1er janvier 1903
Versé dans le cadre de réserve (port Cherbourg) le 1er décembre 1906.
Le Capitaine de Frégate de Perrinelle-Dumay quitte donc la Marine après 25 ans de service.
Il est, à la fin de cette année 1916, Président de la Commission de Contrôle Télégraphique au Havre.
Mis à la disposition de l'AS et probablement arrivé à Marly le Roi dans les premiers jours de Janvier 17, il deviendra le premier chef du Groupement de St Chamond n° X (AS 31, AS 33 et AS 36)
A l'arrivée du Groupe AS 31 à Champlieu le 23 Février 1917, ce groupe est classé, avec le Groupe Schneider AS 1 du Capitaine Lefebvre, de Groupe d'expérimentation. (note n° du 21 Février 17)
Le CF de Perrinelle-Dumay est, dans cette note, nommé comme commandant du Groupe AS 31.
Ce groupe est en fait commandé par le Cne Calmels, et le CF de Perrinelle-Dumay est plus vraisemblable dans une position "d'observateur-conseiller" en attendant la création effective du Grpt n° X.
Le Grpt n° X sera constitué avec l'arrivée du Groupe AS 33 à Champlieu le 30 Mars 1917 et finalement complet (avec ses 3 groupes de chars) le 16 Août 17.
Les problèmes de mise au point du St Chamond explique ce démarrage difficile et la mise sur la touche du St Chamond pour les premières opérations.
- La première opération lancée en Mars 17 dans le secteur de Tilloloy n'engageait que des chars Schneiders.
Cette première attaque avec char sera annulée par le retrait allemand sur la ligne Hindenburg.
- La deuxième opération est celle du 16 Avril 1917 à Juvincourt. Elle n'a aussi concerné que des chars Schneiders.
- La troisième opération aurait du être celle du Bois de la Grille du 17 Avril 1917 (Attaque du Mont Cornillet). Elle a aussi été annulée.
C'est dans cette action qu'aurait du être engagé le premier des Groupes de chars Saint Chamond (l'AS 31 du Cne Calmels).
Le Groupement provisoire, créé pour cette action, le 1° Avril 17 comprenait les Groupes Schneider AS 1 et AS 10, associés au Groupe Saint Chamond AS 31.
Il est intéressant de noter que le Général Estienne confie ce Groupement temporaire au Capitaine Lefebvre par la lettre de service n° 310/C du 28 Mars 17.
Ce Groupement va participer, sous son commandement, aux opérations du Mont Cornillet (évoqué plus haut) et de Laffaux (5 Mai 1917).
Les photos et films d'époque montrent que le CF de Perrinelle-Dumay était bien présent sur chacune des opérations depuis l'affaire du Bois de la Grille.
Son rôle n'était visiblement que celui d'un observateur. Les ordres et rapports sur ces deux opérations sont signés Lefebvre.
En dépit de son grade plus élévé, le Général Estienne ne souhaitait visblement pas voir un tel commandement confié à un marin, dont la formation militaire était très éloignée de celle d'un officier de l'Armée de Terre.
Il est aussi important de souligner que le Capitaine Lefebvre faisait partie de la petite équipe avec laquelle le Général Estienne est venu créer l'arme des chars.
Le Groupement provisoire Lefebvre est dissous après le combat de Laffaux, et lors de l'engagement d'Octobre 17 sur Laffaux et La Malmaison, le Groupement n° X sera engagé avec l'AS 31 et l'AS 33 aux ordres du Capitaine de Frégate de Perrinelle-Dumay.
C'est à partir de cette date que son rôle et ses connaissances techniques le feront pleinement participer à la mise au point du char Saint Chamond et du Groupement n° X.
Le choix d'officiers de marine (ayant inévitablement des connaissances sérieuses en electricité) n'était finalement pas une mauvaise décision. Ses notes au Général justifiant l'emploi du courant fourni par les chars St Chamond, lors de la charge des batteries de chars (pour éclairer, à Champlieu, les batiments du Grpt X), en sont un bon exemple.
Lors de création des commandement d'AS des Groupes d'Armée, le Général Estienne n'a pas voulu lui confier un de ces commandements.
Ces premiers commandements d'officiers supérieurs ont été confiés au Lt Colonel Wahl (AS du GAE) et au Lt Colonel Chedeville (AS du GAC).
Au même moment, par la note n° 7005 / AS du 171129, le Général demandait la remise à disposition de la Marine du CF de Perrinelle.
En tant que commandant d'un Groupement de chars, il se trouvait aux ordres d'un Lieutenant-Colonel plus jeune en grade.
Les commandements de Goupements de chars, puis des Régiments de chars légers étaient normalemnt donnés à des Commandant, ou de tout jeunes Lt-Colonel.
Dans sa note demande le retour du CV de Perrinelle-Dumay dans la Marine, le Général Estienne précisait :
"Le Capitaine de Frégate de Perrinelle a rendu, grâce à ses qualités techniques, de bons services à l'AS dans la mise au point du matériel de St Chamond, mais, son maintien à l'AS, étant donné l'organisation actuelle présente de sérieuses difficultés à cause de son grade trop élévé.
La création d'un AS de Groupe d'Armée m'ayant conduit à placer le Capitaine de Frégate de Perrinelle sous les ordres de mêm grade plus qualifié à mon avis, par son expérience de la guerre, il en résulte des difficultés journalières de commandement qui pourraient devenir graves et auquelles il est désirable de couper court dès maintenant.
Je demande, en conséquence, que le Capitaine de Frégate de Perrinelle Commandant le X° Groupement d'AS soit remis à votre disposition pour être affecté à un emploi de son grade ou réintégré dans les cadres de la Marine. Signé Estienne "
Cette demande du Général Estienne est signée du 29 Décembre 1917, et son remplaçant à la tête du Groupement X a été désigné le 27 Décembre 1917.
(note GQG / Armées du Nord et du Nord/est /AS n° 7459).
Il s'agit du Chef de Bataillon Georges Fornier du Violet qui était alors en position de stagiaire au Groupement St Chamond n° XII.
Frédéric-Charles Pierre Edouard Bargone
Né en 1876, il entre en 1894 à l’École navale
Promu aspirant de seconde classe le 1° août 1896 il est affecté le 1° octobre 1896 sur la frégate mixte Iphigénie.
Nommé aspirant de première classe le 5 octobre 1897 il est affecté, en Extrême-Orient, et embarque sur le cuirassé Bayard le 14 décembre 1897.
Le 18 mai 1898, il est affecté sur le cuirassé Vauban
Le 13 février 1899, il est affecté sur le croiseur Descartes
Le 14 juillet 1899, il est affecté sur le croiseur Pascal, avec lequel il rentre en France.
Promu Enseigne de Vaisseau le 5 octobre 1899, il est envoyé le 15 Octobre 1899 au 5° Dépôt de Toulon.
Le 8 Avril 1901 il embarque à Brest sur le cuirassé Masséna qu'il quitte le 15 Octobre 1901 pour rejoindre Toulon.
Le 5 Novembre 1901, il embarque à Toulon sur le Calédonien.
De Mars à Juillet 1902 il passe à Bord de la Couronne sont brevet d'officier canonnier.
Le 7 Août 1902, il embarque à Constantinople sur le Vautour. Affectation qu'il quitte le 5 Septembre 1904.
Le 29 Octobre 1904, il embarque à Toulon sur le Saint-Louis.
Le13 0ctobre 1906 au 14 Février 1907, il embarque à Toulon sur le Masséna.
Le16 Février 1907, il embarque à Toulon sur le cuirassé Brennus qu'il quitte en le 23 Août 1907 pour être affecté au 1° Groupe de Réserve à Toulon.
Le 4 Septembre 1907, il embarque sur sur le contre-torpilleur Cassini qu'il quitte le 2 Janvier 1908 pour être affecté à Toulon comme aide de camp du Préfet Maritime.
Le 25 Octobre 1910, il est affecté à Paris à l'Etat-Major de la Marine pour y créer une Section Historique.
Il est promu Lieutenant de Vaisseau en 1911
Sa publication d'un article dans le journal "Le Temps" le fait réaffecter à Toulon le 13 Février 1911.
Il y reste en poste à terre (avec une période d'affectation de 10 jours sur le croiseur-cuirassé Ernest Renan).
Le 5 Mars 1914, un congé sans solde lui est accordé pour servir à Compagnie Générale Transatlantique.
Avec la déclaration de guerre il est mobilisé et embarque à Toulon le 2 Août 1914 sur le cuirassé Bouvet.
Le 27 Avril 1915, un décret ministériel le met en "non activité par retrait d'emploi" à compter du 7 Mai 1915.
Son embarquement sur le Bouvet dure 2 mois, et son inactivité est probablement du à des problèmes de santé.
Le 5 Mai 1916, il est rappelé au service actif et embarque le 10 Mai 1916 sur le croiseur-cuirassé Amiral Aube.
Le 22 Décembre 1916, il est envoyé au Dépôt de Paris et c'est en Janvier 1917 qu'il rejoint les chars à Marly le Roi.
Il est affecté comme stagiaire dans les chars Schneider au Groupement n° IV (Groupe AS 14) et rejoint Champlieu avec ce Groupe le 25 Avril 1917.
S'il est proposé par l'Etat-Major de la Marine pour l'Artillerie Spéciale, rien n'indique (dans les documents conservés) si cette demande de mutation dans l'AS vient de lui ou si cette affectation hors de la Marine correspondait à un souhait de l'Etat-Major, un peu encombré par le personnage . . . .
Le 4 Octobre 17, il est affecté au Groupement II et devient chef de char d'un Schneider de la 1° Batterie de l'AS 12 du Lt Binet-Valmer (2° char de la Batterie).
La note le mutant de l'AS 14 à l'AS 12 le cite comme "Commandant de Batterie". Il n'est finalement que chef de char à l'AS 12.
C'est à ce titre qu'il participe au combat de La Malmaison du 23 Octobre 1918. Son char est mis en panne lors de l'escalade du plateau des Marraines (panne d'embrayage).
Citation obtenu lors de cette action par le LV Bargonne à cette occasion :
« Bargone Frédéric-Charles, lieutenant de vaisseau Groupe AS 12, commandant un char, au combat du 23 octobre 1917, l'a conduit bravement à l'attaque, triomphant des difficultés d'un terrain détrempé et bouleversé. Son char d'assaut s'étant trouvé immobilisé par une panne, ne l'a pas quitté jusqu'au lendemain, malgré les bombardements ».
Le JMO et les rapports de l'AS 12 sont un peu "confus" sur cette affaire.
Dans son rapport le LV Bargonne donne comme numéro de son char le 61302 (qui est aussi celui donné par le Cne Lévêque, commandant de la 4° Batterie, dans son rapport.
Par ailleurs, le rapport du Commandant de la 1° Batterie ne le cite pas comme équipage de sa Batterie.
Les 4° et la 1° Batterie étaient ensemble sur les flancs du plateau des Marraines et rien n'est très clair dès qu'on se penche sur les numéros de chars ou les équipages de ces deux Batteries.
Les 6 chars de ces Batteries se sont tous mis en panne au niveau de la première ligne allemande conquise par l'infanterie. Il n'ont eu aucun action dans ce combat.
Le déroulement de sa carrière pendant l'année 1918 manque sérieusement de lisibilité dans les archives de l'AS.
Le 3 août 1918, il est promu Capitaine de Corvette et affecté au Commissariat de la Propagande.
Contrairement au CF de Perrinelle, il ne semble pas exister de demande de l'AS ou de la Marine mettant fin à sa présence dans l'Artillerie d'Assaut.
Comme Lieutenant de Vaisseau (Capitaine dans l'Armée de Terre) sa place aurait été plus cohérente au commandement d'une Batterie de chars.
Comme Capitaine de Corvette (Commandant pour l'Armée de Terre), cela devenait visiblement plus compliqué.
Apparement le commandement de l'AS ne savait pas trop qu'en faire une fois formé et employé comme simple chef de char Schneider.
Il ne faut pas perdre de vue que bon nombre de chefs de char étaient simplement Maréchal des Logis.
Il est bon de rappeler qu'à côté de sa carrière d'officier de Marine, il a toujours mené une carrière littéraire qui lui permis, entre autre, d'obtenir le prix Goncourt en 1905 et qu'il sera aussi "de l'académie française".
Comme tous les personnels affectés dans les chars au début de cette année 1917, ces deux officiers n'ont jamais quitté la Marine.
Visiblement dans "Les marins à terre" A.Thomazi n'a pas trop approfondi son affaire. . . . .
Il existe 3 autres Perrinelle-Dumay qui ont eu une carrière militaire hors de la Marine Nattionale :
Le fils du Capitaine de Frégate Louis de Perrinelle-Dumay, (Rémi Louis Paul Perrinelle-Dumay), né en 1896 est mort des suites de ses blessures en 1924.
Deux cousins du CF de Perrinelle ont aussi fait une carrière militaire. Il s'agit de :
- Paul de Perrinelle-Dumay, officier de cavalerie et Saint Cyrien de la promotion (1883 -1885) "de Madagascar" né en 1863.
- Maurice de Perrinelle-Dumay, officier de cavalerie et Saint Cyrien de la Promotion (1882 -1884) "des Pavillons noirs", né en 1861
Pour ce qui est du commandement du 146° RI, il suffit de se pencher sur le JMO de ce régiment pour voir, qu'en 1918, aucun Perrinelle-Dumay ne commandait ce régiment.
La question qui restera sans réponse : Y aurait-il eu des Marins dans les chars sans cette demande d'électriciens au Ministère de la Marine ?
Quand on analyse le retard pris par le programme Saint Chamond et la réduction à 32 du nombre de Groupes de chars il semble bien
les que besoins dans cette spécialité nejustifiait pas cette demande pressante de la fin 1916.
Si la Marine n'a pu répondre au besoin de l'Artillerie Spéciale, elle y a muté un écrivain célèbre à l'époque, dont les dédicaces ont fait le bonheur
de tous ses camarades de combat qui ont, après guerre, écrit l'histoire de l'Artillerie Spéciale.
Michel
En réponse a une question par mail d'Alain sur les Marins dans l'Artillerie Spéciale" :
"A la recherche de l'origine des sources de l'auteur de l'article sur "Les automitrailleuses 1915-1918 (1re partie)" dans le n°91 de GBM, j'ai relu le chapitre "Autos-canons et autos-projecteurs" dans l'ouvrage "Les marins à terre", auteur A.THOMAZI éditions Payot-Paris.
Cela m'a permis de me remettre en mémoire le détachement dans l'Artillerie Spéciale d'officiers de la Marine Nationale. A la page 192, deux noms sont cités :
- Capitaine de frégate de PERRINELLE, seconde le général ETIENNE dans l'organisation de cette nouvelle arme (AS), il commande un groupe de char à la bataille de La Malmaison OCT1917, et termine la Grande Guerre en qualité de LCL commandant le 146è RI.
- Lieutenant de vaisseau BARGONE, plus connu sous le nom de Claude FARRERE, qui en 1918, son groupe ne devant pas prendre part à la bataille devant Compiègne, prit la place d'un canonnier dans un autre groupe pour aller se battre.
A la lecture des états de service du LCL PERRINEL il s'avère qu'il y a bénéficié d'un changement d'Armée, pour le LV BARGONE cela est moins clair puisqu'il n'est qualifié que d'ancien lieutenant de vaisseau.
Est ce que ce dernier était simplement détaché dans l'AS ou a-t'il aussi changé d'Armée?
Cette possibilité de changement d'Armée pour être affecté à l'AS a-t'elle concerné aussi des officiers-mariniers et des matelots ? "
Voici quelques éléments de réponse :
Si les 20 Groupes de chars Schneider, initialement prévu comme le seul modèle de char, nécessitaient déjà un certain nombre d'électriciens, la décision de mettre aussi en service le char St Chamond rendait particulièrement difficile le recrutement du nombre nécessaire et satisfaisant de ces spécialistes.
Le St Chamond disposant d'une motorisation mixte, ce char exigeait, plus encore que le Schneider, l'emploi de vrais électriciens.
Le 13 Août 1916, le Service Automobile était à recherche de 60 mécaniciens (dont 30 électriciens) pour couvrir le simple besoin de 40 Groupes de chars.
Les SRR et toutes les structures techniques qui se sont ensuite greffées n'étaient alors pas encore prises en compte.
Le 18 Décembre 1916, le même Service Automobile (qui dépendait du Ministère des Armements et Fabrications de Guerre) demandait à l'Etat-Major de l'Armée de solliciter auprès du Ministère de la Marine, le prêt pour l'Artillerie Spéciale, de brevetés électriciens de la Marine Nationale.
A la demande du chef du Bureau Organisation et Mobilisation de l'Etat-Major de l'Armée n° 20809 1/11 du 21 Décembre16, le chef de la Direction Militaire des Services de la Flotte répondait (note n° 17288 Ministère de la Marine/Direction Militaire des Services de la Flotte du 28/12/16) :
" En réponse à la demande contenue dans votre lettre n° 20809 I/11, du 21 Décembre courant, j'ai l'honneur de vous faire connaître qu'il m'est impossible de mettre des électriciens à la disposition de votre Département, le nombre de ces spécialistes présents dans les équipages de la Flotte étant à peine suffisant pour assurer l'armement des bâtiments de combat."
A côté de cette demande précise, un certain nombre de personnels, répondant probablement à la prospection lancée au niveau nationale, faisaient individuellement acte de candidature pour cette nouvelle subdivision d'arme de l'armée de terre.
Le 13 Décembre 1916 le Bureau Organisation et Mobilisation de l'Etat-Major de l'Armée (note n° 20347 1/11) informait le Ministre de la Marine que plusieurs officiers de Marine (dont le Capitaine de Frégate de Perrinelle) avaient fait acte de candidature.
La réponse du Ministre de la Marine à cette demande prenait acte de cet acte de candidature et proposait en plus celle du Lieutenant de Vaisseau Bargonne.
Le rédacteur de la note précisait aussi que :
- " la pénurie extrême d'officiers ne permet pas de faire plus "
- "Ces officiers seront, sauf avis contraire de votre part, désignés pour servir auprès de votre Département à partir du 1° Janvier prochain et dans les mêmes conditions que ceux qui ont été mis aux ordres du Général Vincent-Duportal, Commandant l'ALGP. Ils seront payés par mes soins et administrés par le Dépôt des Equipages de la Flotte de Paris."
Le 4 Janvier 1917 (note n° 206 - 1/11), le Général Duport (Chef d'Etat-Major Général) acceptait le détachement de ces deux officiers et précisait qu'il devait être dirigeait sur le Centre d'Instruction de Marly-le-Roi (80° Batterie du 81° RALT du Fort du Trou d'Enfer).
Il ne semble pas que le Général Estienne ait été mis dans la boucle de ces négociations. Aucune note sollicitant son avis sur la mutation dans l'AS de ces deux marins ne semble lui avoir été envoyé.
En définitive le besoin de l'AS en soldats qualifiés "électricien", a été transformé par la Marine en détachement de 2 officiers.
Une poignée de Marins ou Sous-officiers mariniers ont par la suite aussi été affectés dans l'AS comme le Maître Mécanicien Gontran Viel (du Bataillon de Fusiliers Marins) ou le Quartier-maître Emile Leydet (affecté à Champlieu à la SP 54).
Il faut reconnaître qu'avec l'armement des unités de l'ALGP, la Marine avait déjà fait un effort important.
Qui étaient ces deux officiers.
Louis Paul André de Perrinelle-Dumay (1864 - 1938)
Appartenait à la promotion 1881 de l'école navale.
Aspirant le 2 octobre 1884 il est affecté au port de Cherbourg.
Affecté sur le croiseur Duguay-Trouin (Escadre de l'Extrême-Orient) le1er janvier 1885
Affecté sur la canonnnière Lutin, (Division navale du Tonkin) le 1er janvier 1886.
Enseigne de vaisseau le 2 octobre 1886,
Lieutenant de vaisseau le 1er janvier 1892.
Affecté à à Cherbourg le 1er janvier 1899.
Affecté à la Commission de réglage, (Direction des défenses sous-marines à Toulon) le 1er janvier 1901.
Affecté sur le cuirassé d'escadre Dévastation, en essai à Brest le 1er janvier 1903
Versé dans le cadre de réserve (port Cherbourg) le 1er décembre 1906.
Le Capitaine de Frégate de Perrinelle-Dumay quitte donc la Marine après 25 ans de service.
Il est, à la fin de cette année 1916, Président de la Commission de Contrôle Télégraphique au Havre.
Mis à la disposition de l'AS et probablement arrivé à Marly le Roi dans les premiers jours de Janvier 17, il deviendra le premier chef du Groupement de St Chamond n° X (AS 31, AS 33 et AS 36)
A l'arrivée du Groupe AS 31 à Champlieu le 23 Février 1917, ce groupe est classé, avec le Groupe Schneider AS 1 du Capitaine Lefebvre, de Groupe d'expérimentation. (note n° du 21 Février 17)
Le CF de Perrinelle-Dumay est, dans cette note, nommé comme commandant du Groupe AS 31.
Ce groupe est en fait commandé par le Cne Calmels, et le CF de Perrinelle-Dumay est plus vraisemblable dans une position "d'observateur-conseiller" en attendant la création effective du Grpt n° X.
Le Grpt n° X sera constitué avec l'arrivée du Groupe AS 33 à Champlieu le 30 Mars 1917 et finalement complet (avec ses 3 groupes de chars) le 16 Août 17.
Les problèmes de mise au point du St Chamond explique ce démarrage difficile et la mise sur la touche du St Chamond pour les premières opérations.
- La première opération lancée en Mars 17 dans le secteur de Tilloloy n'engageait que des chars Schneiders.
Cette première attaque avec char sera annulée par le retrait allemand sur la ligne Hindenburg.
- La deuxième opération est celle du 16 Avril 1917 à Juvincourt. Elle n'a aussi concerné que des chars Schneiders.
- La troisième opération aurait du être celle du Bois de la Grille du 17 Avril 1917 (Attaque du Mont Cornillet). Elle a aussi été annulée.
C'est dans cette action qu'aurait du être engagé le premier des Groupes de chars Saint Chamond (l'AS 31 du Cne Calmels).
Le Groupement provisoire, créé pour cette action, le 1° Avril 17 comprenait les Groupes Schneider AS 1 et AS 10, associés au Groupe Saint Chamond AS 31.
Il est intéressant de noter que le Général Estienne confie ce Groupement temporaire au Capitaine Lefebvre par la lettre de service n° 310/C du 28 Mars 17.
Ce Groupement va participer, sous son commandement, aux opérations du Mont Cornillet (évoqué plus haut) et de Laffaux (5 Mai 1917).
Les photos et films d'époque montrent que le CF de Perrinelle-Dumay était bien présent sur chacune des opérations depuis l'affaire du Bois de la Grille.
Son rôle n'était visiblement que celui d'un observateur. Les ordres et rapports sur ces deux opérations sont signés Lefebvre.
En dépit de son grade plus élévé, le Général Estienne ne souhaitait visblement pas voir un tel commandement confié à un marin, dont la formation militaire était très éloignée de celle d'un officier de l'Armée de Terre.
Il est aussi important de souligner que le Capitaine Lefebvre faisait partie de la petite équipe avec laquelle le Général Estienne est venu créer l'arme des chars.
Le Groupement provisoire Lefebvre est dissous après le combat de Laffaux, et lors de l'engagement d'Octobre 17 sur Laffaux et La Malmaison, le Groupement n° X sera engagé avec l'AS 31 et l'AS 33 aux ordres du Capitaine de Frégate de Perrinelle-Dumay.
C'est à partir de cette date que son rôle et ses connaissances techniques le feront pleinement participer à la mise au point du char Saint Chamond et du Groupement n° X.
Le choix d'officiers de marine (ayant inévitablement des connaissances sérieuses en electricité) n'était finalement pas une mauvaise décision. Ses notes au Général justifiant l'emploi du courant fourni par les chars St Chamond, lors de la charge des batteries de chars (pour éclairer, à Champlieu, les batiments du Grpt X), en sont un bon exemple.
Lors de création des commandement d'AS des Groupes d'Armée, le Général Estienne n'a pas voulu lui confier un de ces commandements.
Ces premiers commandements d'officiers supérieurs ont été confiés au Lt Colonel Wahl (AS du GAE) et au Lt Colonel Chedeville (AS du GAC).
Au même moment, par la note n° 7005 / AS du 171129, le Général demandait la remise à disposition de la Marine du CF de Perrinelle.
En tant que commandant d'un Groupement de chars, il se trouvait aux ordres d'un Lieutenant-Colonel plus jeune en grade.
Les commandements de Goupements de chars, puis des Régiments de chars légers étaient normalemnt donnés à des Commandant, ou de tout jeunes Lt-Colonel.
Dans sa note demande le retour du CV de Perrinelle-Dumay dans la Marine, le Général Estienne précisait :
"Le Capitaine de Frégate de Perrinelle a rendu, grâce à ses qualités techniques, de bons services à l'AS dans la mise au point du matériel de St Chamond, mais, son maintien à l'AS, étant donné l'organisation actuelle présente de sérieuses difficultés à cause de son grade trop élévé.
La création d'un AS de Groupe d'Armée m'ayant conduit à placer le Capitaine de Frégate de Perrinelle sous les ordres de mêm grade plus qualifié à mon avis, par son expérience de la guerre, il en résulte des difficultés journalières de commandement qui pourraient devenir graves et auquelles il est désirable de couper court dès maintenant.
Je demande, en conséquence, que le Capitaine de Frégate de Perrinelle Commandant le X° Groupement d'AS soit remis à votre disposition pour être affecté à un emploi de son grade ou réintégré dans les cadres de la Marine. Signé Estienne "
Cette demande du Général Estienne est signée du 29 Décembre 1917, et son remplaçant à la tête du Groupement X a été désigné le 27 Décembre 1917.
(note GQG / Armées du Nord et du Nord/est /AS n° 7459).
Il s'agit du Chef de Bataillon Georges Fornier du Violet qui était alors en position de stagiaire au Groupement St Chamond n° XII.
Frédéric-Charles Pierre Edouard Bargone
Né en 1876, il entre en 1894 à l’École navale
Promu aspirant de seconde classe le 1° août 1896 il est affecté le 1° octobre 1896 sur la frégate mixte Iphigénie.
Nommé aspirant de première classe le 5 octobre 1897 il est affecté, en Extrême-Orient, et embarque sur le cuirassé Bayard le 14 décembre 1897.
Le 18 mai 1898, il est affecté sur le cuirassé Vauban
Le 13 février 1899, il est affecté sur le croiseur Descartes
Le 14 juillet 1899, il est affecté sur le croiseur Pascal, avec lequel il rentre en France.
Promu Enseigne de Vaisseau le 5 octobre 1899, il est envoyé le 15 Octobre 1899 au 5° Dépôt de Toulon.
Le 8 Avril 1901 il embarque à Brest sur le cuirassé Masséna qu'il quitte le 15 Octobre 1901 pour rejoindre Toulon.
Le 5 Novembre 1901, il embarque à Toulon sur le Calédonien.
De Mars à Juillet 1902 il passe à Bord de la Couronne sont brevet d'officier canonnier.
Le 7 Août 1902, il embarque à Constantinople sur le Vautour. Affectation qu'il quitte le 5 Septembre 1904.
Le 29 Octobre 1904, il embarque à Toulon sur le Saint-Louis.
Le13 0ctobre 1906 au 14 Février 1907, il embarque à Toulon sur le Masséna.
Le16 Février 1907, il embarque à Toulon sur le cuirassé Brennus qu'il quitte en le 23 Août 1907 pour être affecté au 1° Groupe de Réserve à Toulon.
Le 4 Septembre 1907, il embarque sur sur le contre-torpilleur Cassini qu'il quitte le 2 Janvier 1908 pour être affecté à Toulon comme aide de camp du Préfet Maritime.
Le 25 Octobre 1910, il est affecté à Paris à l'Etat-Major de la Marine pour y créer une Section Historique.
Il est promu Lieutenant de Vaisseau en 1911
Sa publication d'un article dans le journal "Le Temps" le fait réaffecter à Toulon le 13 Février 1911.
Il y reste en poste à terre (avec une période d'affectation de 10 jours sur le croiseur-cuirassé Ernest Renan).
Le 5 Mars 1914, un congé sans solde lui est accordé pour servir à Compagnie Générale Transatlantique.
Avec la déclaration de guerre il est mobilisé et embarque à Toulon le 2 Août 1914 sur le cuirassé Bouvet.
Le 27 Avril 1915, un décret ministériel le met en "non activité par retrait d'emploi" à compter du 7 Mai 1915.
Son embarquement sur le Bouvet dure 2 mois, et son inactivité est probablement du à des problèmes de santé.
Le 5 Mai 1916, il est rappelé au service actif et embarque le 10 Mai 1916 sur le croiseur-cuirassé Amiral Aube.
Le 22 Décembre 1916, il est envoyé au Dépôt de Paris et c'est en Janvier 1917 qu'il rejoint les chars à Marly le Roi.
Il est affecté comme stagiaire dans les chars Schneider au Groupement n° IV (Groupe AS 14) et rejoint Champlieu avec ce Groupe le 25 Avril 1917.
S'il est proposé par l'Etat-Major de la Marine pour l'Artillerie Spéciale, rien n'indique (dans les documents conservés) si cette demande de mutation dans l'AS vient de lui ou si cette affectation hors de la Marine correspondait à un souhait de l'Etat-Major, un peu encombré par le personnage . . . .
Le 4 Octobre 17, il est affecté au Groupement II et devient chef de char d'un Schneider de la 1° Batterie de l'AS 12 du Lt Binet-Valmer (2° char de la Batterie).
La note le mutant de l'AS 14 à l'AS 12 le cite comme "Commandant de Batterie". Il n'est finalement que chef de char à l'AS 12.
C'est à ce titre qu'il participe au combat de La Malmaison du 23 Octobre 1918. Son char est mis en panne lors de l'escalade du plateau des Marraines (panne d'embrayage).
Citation obtenu lors de cette action par le LV Bargonne à cette occasion :
« Bargone Frédéric-Charles, lieutenant de vaisseau Groupe AS 12, commandant un char, au combat du 23 octobre 1917, l'a conduit bravement à l'attaque, triomphant des difficultés d'un terrain détrempé et bouleversé. Son char d'assaut s'étant trouvé immobilisé par une panne, ne l'a pas quitté jusqu'au lendemain, malgré les bombardements ».
Le JMO et les rapports de l'AS 12 sont un peu "confus" sur cette affaire.
Dans son rapport le LV Bargonne donne comme numéro de son char le 61302 (qui est aussi celui donné par le Cne Lévêque, commandant de la 4° Batterie, dans son rapport.
Par ailleurs, le rapport du Commandant de la 1° Batterie ne le cite pas comme équipage de sa Batterie.
Les 4° et la 1° Batterie étaient ensemble sur les flancs du plateau des Marraines et rien n'est très clair dès qu'on se penche sur les numéros de chars ou les équipages de ces deux Batteries.
Les 6 chars de ces Batteries se sont tous mis en panne au niveau de la première ligne allemande conquise par l'infanterie. Il n'ont eu aucun action dans ce combat.
Le déroulement de sa carrière pendant l'année 1918 manque sérieusement de lisibilité dans les archives de l'AS.
Le 3 août 1918, il est promu Capitaine de Corvette et affecté au Commissariat de la Propagande.
Contrairement au CF de Perrinelle, il ne semble pas exister de demande de l'AS ou de la Marine mettant fin à sa présence dans l'Artillerie d'Assaut.
Comme Lieutenant de Vaisseau (Capitaine dans l'Armée de Terre) sa place aurait été plus cohérente au commandement d'une Batterie de chars.
Comme Capitaine de Corvette (Commandant pour l'Armée de Terre), cela devenait visiblement plus compliqué.
Apparement le commandement de l'AS ne savait pas trop qu'en faire une fois formé et employé comme simple chef de char Schneider.
Il ne faut pas perdre de vue que bon nombre de chefs de char étaient simplement Maréchal des Logis.
Il est bon de rappeler qu'à côté de sa carrière d'officier de Marine, il a toujours mené une carrière littéraire qui lui permis, entre autre, d'obtenir le prix Goncourt en 1905 et qu'il sera aussi "de l'académie française".
Comme tous les personnels affectés dans les chars au début de cette année 1917, ces deux officiers n'ont jamais quitté la Marine.
Visiblement dans "Les marins à terre" A.Thomazi n'a pas trop approfondi son affaire. . . . .
Il existe 3 autres Perrinelle-Dumay qui ont eu une carrière militaire hors de la Marine Nattionale :
Le fils du Capitaine de Frégate Louis de Perrinelle-Dumay, (Rémi Louis Paul Perrinelle-Dumay), né en 1896 est mort des suites de ses blessures en 1924.
Deux cousins du CF de Perrinelle ont aussi fait une carrière militaire. Il s'agit de :
- Paul de Perrinelle-Dumay, officier de cavalerie et Saint Cyrien de la promotion (1883 -1885) "de Madagascar" né en 1863.
- Maurice de Perrinelle-Dumay, officier de cavalerie et Saint Cyrien de la Promotion (1882 -1884) "des Pavillons noirs", né en 1861
Pour ce qui est du commandement du 146° RI, il suffit de se pencher sur le JMO de ce régiment pour voir, qu'en 1918, aucun Perrinelle-Dumay ne commandait ce régiment.
La question qui restera sans réponse : Y aurait-il eu des Marins dans les chars sans cette demande d'électriciens au Ministère de la Marine ?
Quand on analyse le retard pris par le programme Saint Chamond et la réduction à 32 du nombre de Groupes de chars il semble bien
les que besoins dans cette spécialité nejustifiait pas cette demande pressante de la fin 1916.
Si la Marine n'a pu répondre au besoin de l'Artillerie Spéciale, elle y a muté un écrivain célèbre à l'époque, dont les dédicaces ont fait le bonheur
de tous ses camarades de combat qui ont, après guerre, écrit l'histoire de l'Artillerie Spéciale.
Michel