Bonsoir Jacques,
Louis Bergès né le 14 Août 1888 à Sentaraille * dans l'Ariège a été tué le 16 Avril 1917 à 13 h 15 à l'Est de Juvincourt.
Position exacte (Latitude 49° 26' 52" Nord - Longitude 3° 54' 38" Est);
Il était à bord du Schneider du Groupe d'AS 2 n° 61216 qui a été détruit et incendié par l'artillerie allemande.
A vu de l'état du char, il n'est pas impossible que ce soit un coup au but de gros calibre 15 ou 21 cm.
Ce char de la 3° Batterie de l'AS 2 (3° char de la Batterie - As de trèfle 3) était commandé par le Sous-Lieutenant Debruères.
* Rectification - J'avais écrit Fontaraille - la fiche Mémoires des Hommes donne Sontaraille et c'est donc Sentaraille.
Avant d'être affecté aux chars, le canonnier de 2° classe Louis Bergès était cavalier au 10° Dragons.
Si je n'ai (pour l'instant) pas trouvé sa date d'arrivée dans l'Artillerie spéciale, il est vraisemblable présent à l'AS 2 dès la création du groupe.
Il a probablement fait individuellement acte de candidature ou s'est peut-être porté volontaire pour l'AS, avec un groupe d'officiers et de sous-officiers de son ancien régiment.
Affecté à l'AS, il s'est donc trouvé muté au 81° RAL et a peut-être porté les attributs de ce régiment (Des photos en uniformes ?).
Ce détail reste encore a vérifier, car à la création de l'AS tout cela était très flou et il n'est pas rare de voir aussi des soldats avec leurs anciens attributs de régiment.
Dans l'AS, sa carrière a du suivre le circuit classique :
- Fort du Trou d'Enfer à Marly le Roi pour la formation élémentaire :
- en particulier pilotage des chars pour :
- les officiers et les sous-officiers chefs de chars,
- les sous-officiers et brigadiers sous-chefs de chars.
Louis Bergès était soit :
- mécanicien
- mitrailleur,
- canonnier pointeur ou servant
- Camp de Cercottes (près d'Orléans) pour la formation complémentaire :
- perfectionnement pilotage des chars pour les pilotes,
- perfectionnement des mécaniciens chars,
- formation des mitrailleurs à l'emploi des mitrailleuses Hotchkiss,
- formation des canonniers et servants au tir au 75 mm.
A Marly, lorsque les effectifs officiers, sous-officiers et hommes du rang étaient atteints pour former un groupe d'AS, l'unité était créé.
Pour l'AS 2, cette date de création est le 16 Décembre 1916. Je n'ai pas pu vérifier qu'il était présent à la création du Groupe,
et il peut donc avoir suivi un cycle individuel à Marly et Cercottes et avoir rejoint Champlieu avant Mars 1917.
Son centre de recrutement étant St Gaudens, il faudrait demander aux archives départementales de son lieu de naissance (l'Arriège)
son dossier militaire. Dans son dossier devrait se trouver sa date d'affectation dans l'AS.
Cette date permettrait de savoir s'il a fait parti, dès sa création, du Groupe du Cdt Bossut.
Normalement l'accès à ce dossier est destiné aux membres de sa famille. Il y en a peut-être encore dans son village des membres de sa famille . . .
Le Groupe AS 2 constitué est partie de Marly le 16 Décembre 1916 et arrivé à 15 heures à Cercottes.
Il y a perçu ses chars Schneider CA de modèle 1 (4 chars pour chacune des 4 Batteries)
Le 30 décembre 1916, l'AS 2 rejoignait le camp de Champlieu et y percevait ses baraquements (non loin de la Borne des chars)
Concernant le combat de Juvincourt :
L'AS 2, aux ordres du Cne Pardon (Le Cdt Bossut était passé à l'échelon supérieur, et commandait le Groupement auquel appartenait l'AS 2),
- embarque sur train à Champlieu le 9 avril 17 à 17 heures et démarre le 10 à 8 heure (les personnels dorment dans les wagons).
- arrive à Courlandon le 10 avril 17 à 18 heure et débarque dans la nuit du 11 entre 5 heure et 8 heure du matin)
- se déplace vers Cuiry les Chaudardes pour s'y préparer au combat.
Départ de Cuiry les Chaudardes le 16 Avril à 2 heure du matin,
Franchissement de la 1° ligne française à 8 heure du matin,
Franchissement de la 1° ligne allemande, conquise par l'infanterie, à 10 heure 15 (destruction des deux premiers chars).
Repli dans les lignes amis de survivants de l'AS 2 (et du Groupement Bossut) à 18 heure . . . .
Sur les 16 chars de l'AS 2, deux sont revenus dans les lignes, deux ont été dépannés et ont été récupérés. les 12 autres :
- ont été détruits par coup au but,
- sont tombée en panne et ont fini par être détruits,
Ces 12 chars étaient soit trop engagés dans les lignes allemandes pour être récupérés (6 schneiders), soit totalement détruits dans nos lignes (6 Schneiders).
Malheureusement, et pour des tas de raisons il y a peu de rapports détaillés de l'AS 2 sur ce combat.
Le Cdt Bossut qui en était le chef encore 15 jours avant a été tué.
Le Cne Pardon qui commandait le groupe a été tué.
Les rapports ont été rédigés par un des officiers survivant et aucun rapport individuel par char n'a été fait (Lt poupel).
Le Groupe AS 2 a perdu 25 % de son effectif (c'est moins que l'infanterie pour ce même combat).
4 officiers tués - 2 officiers blessés, 2 officiers disparus.
2 sous-officiers tués - 2 sous-officiers blessés, 2 sous-officiers disparus.
7 canonniers tués - 19 canonniers blessés, 2 canonniers disparus.
Le pourcentage de perte est, comme toujours, l'addition des tués, blessés et disparus.
Concernant l'équipage de Louis Bergès, il était composé comme suit :
Char Schneider n° 61216 de la 3° batterie de l'AS 2 - 3° Char de la batterie : AS de trèfle 3.
Ce char a été détruit le 16 Avril 1917 à 13 h 15 par un tir d'artillerie. Il était le char le plus engagé à l'avant de l'AS 2.
Composition de l'équipage :
Chef de char - S/lt Debruères Pierre 1898 - 1917 (19 ans) - provenant du 47° RA
Sous-chef de char - MdL Offrion René 1882 - 1917 (35 ans) - provenant du 205 ° RI
Canonnier - Brig. Guesdon
(à vérifier et confirmer - peut-être même pas blessé . . . .)
2° classe - Louis Bergès 1888 - 1917 (29 ans) - provenant du 10° Dragons
2° classe - Henri Lardic 1896 - 1917 (21 ans) - provenant du 42° RA
2° classe - Louis Evrard (déclaré dans les blessés) - provenant du 152° RI
Je n'ai pas d'élément sur la fonction des trois canonniers de 2° classe.
Pour l'AS 2, un élément a du jouer dans le manque d'informations c'est l'incendie de la baraque des officiers survenus le 13 Février 1917. A cette occasion de nombreux équipements et documents ont été détruits dans les bureaux et les chambres. C'est probablement pour cette raison que le JMO de l'AS 2 est si sommaire et que (probablement) aucun JMO du Groupement Bossut ne nous est parvenu.
Mon E-mail est dans mon profil.
Me contacter pour plus de détails, une carte des combats et quelques photos du char. . . . .
S'il existe dans son village encore des membres de sa famille et peut-être des lettres, photos ou documents, je suis intéressé par toute info qui viendrait compléter, vérifier ou infirmer les éléments que je viens de développer.
Et surtout ne pas oublier de remercier Louis dont les documents sont une part importante de cette recherche . . . .
Bonne soirée - Michel