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Bonsoir
Une photo que l'on m'a transmis et dont la légende serait "Eparges 1917 Obusier de 240"




Si je ne me trompe pas, il s'agit bien d'un mortier 240LT
Quel est le type d'unité (d'artillerie au vu du casque) utilisait ce type d'obusier?
Cordialement
Jérôme Charraud

Bonsoir,

Oui, il s'agit bien d'un mortier de tranchée Batignolles du type 240 LT modèle 1916 (car il a existé un modèle plus court le 240 CT modèle 1915).
En ce qui concerne le service des engins de tranchée, on distingue depuis la note GQG du 16 février 1915:
-les engins de tranchée à grande puissance: servis par des artilleurs appartenant à des batteries d'artillerie de tranchée (réparties plus tard dans des groupes et enfin dans des régiments d'artillerie de tranchée à partir du 1er avril 1918). Leurs matériels principaux: mortiers de tranchée de 58 T, 75T, 150T, 240T, 340T sans oublier le mortier Van Deuren.
-les engins de tranchée de faible puissance: servis par des bombardiers d'infanterie. Leurs matériels: obusiers Aasen, obusiers pneumatiques Brandt, Hachette, Dormoy-Château, Boileau-Debladis, mortiers Jouhandeau-Deslandres, Stokes, etc...

Sur votre photographie datant de 1917, il s'agit donc d'un mortier servi par une batterie d'artillerie de tranchée rattachée à un R.A.C. Cette batterie est nécessairement une batterie d'Artillerie de Tranchée d'Armée car les batteries divisionnaires d'artillerie de tranchée (affectées organiquement à une Division) ne servent que des mortiers de 58T, V.D, 75T ou 150T.
Cordialement,
Guy François.

Bonjour
Merci pour la réponse. Tout doucement, j'apprends.
J'ai un deuxième doute. Sur l'extrait du cliché montrant notre artilleur portant un casque, il me semble lire des pattes de col numérotée 65. Or, je ne connais que 62 régiment d'artillerie (numérotation principale).
Quelle serait donc cette unité dont il serait issu?

Cordialement
Jérôme

Bonjour
Au vu de la position du tube, j'espère que ce n'était pas l'angle de tir ! Plus sérieusement, comment le chargeait-on ? Le tube était-il basculé en sens inverse avec un angle de chargement plus .... ergonomique ??
Cordialement
Alain
PS : un autre ICI

Bonjour,

Réponse à Alain:
Pour charger un mortier de 240 LT Batignolles, en simplifiant et en omettant le rôle de chacun des servants:

-on met le tube à la position de chargement de 15°, on tourne le matériel vers l'arrière (sauf si, bien entendu, on dispose d'espace vers l'avant, ce qui est rare dans les positions enterrées).
-on ouvre la culasse et on y introduit la charge, contenue dans une douille de 155 CTR du modèle réglementaire.
-on charge la bombe à ailettes (83 ou 85 kg) par la bouche au moyen d'une civière de chargement (artilleurs frêles, s'abstenir!).
-on s'assure grâce à un gabarit que la bombe est bien à sa position de chargement.
-on amorce la bombe alors seulement car les fusées instantanées n'aiment pas trop les chocs!
-on pointe et on tire.
Effet garanti, voir le sujet "La destruction du Kilianstollen à Carspach".

Réponse à Jérôme:
Il a bien existé tardivement un 65e R.A , créé le 13 septembre 1917, mais il s'agit du Régiment regroupant les unités de D.C.A de l'intérieur!
Il y a par contre un 265e R.A.C créé le 1er avril 1917 mais il n'a pas compté de batteries de tranchées armées de 240 LT.
Il faudrait affiner si possible la lecture des pattes de collet.
Concernant l'affirmation "Tout doucement j'apprends", je ne peux que conseiller la lecture d'un petit livre peu onéreux "L'Artillerie de côte et l'Artillerie de Tranchée"-tome 3 de la série "Les canons de la Victoire" édité chez "Histoire et Collections", rédigé par...Guy François.
Cordialement,
Guy François.

(artilleurs frêles, s'abstenir!).

Bonjour,
C'est bien ce que je pensais ! 83kg, un "certain" nombre de fois. Merci pour les explications, car on trouve surtout des descriptions ( y compris dans les premiers "Gazette des Armes").
Cordialement
Alain