Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous, je suis en train de lire les JMO de l'Artillerie à Pied, quelqu'un peut-il m'en dire plus sur ce que sont :

Les obus FA
Les obus EA
Les obus 93/01
Les Obus P
I y a aussi le terme "coup OAT"

J'aimerais bien savoir si ces types d'obus étaient utilisés pour un emploi précis, les groupes d'Artillerie à Pied présents avant l'attaque du 16 avril 1917 au Chemin des Dames font des tirs de destruction des creutes (carrières souterraines) des fermes isolées et des caves de village.
Cordialement, et merci d'avance,
Gilles.



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Bonjour,

Il serait bon de faire accompagner ces demandes avec la mention de la page et les références du JMO concerné tant la complexité des abréviations utilisées par l'artillerie est grande!
Voici déjà 3 réponses:
-obus FA: obus en fonte aciérée.
-obus 93/01: je pense que vous faites allusion à un obus utilisé dans le mortier de 270 mm modèle 1885 ou dans le mortier de côte de 270 mm modèle 1889 (là nous sommes dans l'A.L.G.P): l'obus en acier de 3 calibres modèle 1893-1901.
-obus P: obus "Perruchon", du nom de son inventeur, le futur général Perruchon.C'est à l'origine un obus à très forte capacité d'explosif à trajectoire sous-marine destiné aux matériels d'artillerie de côte afin que les projectiles explosent sous l'eau aux endroits où les grands navires de guerre n'ont plus de cuirasse afin de créer des brèches dans la coque des bâtiments.La capacité d'explosif de ces obus les rend très dangereux pour le combat terrestre en 1914-1918,.Ces obus P ont une ogive tronquée étudiée pour éviter les ricochets sur l'eau, ils existent pour les canons et mortiers de côte des calibres 19 cm, 240 mm et 270 mm.
Pour les autres questions, indiquez des références.
Cordialement,
Guy François.

Bonjour Guy François, merci de votre réponse.
Le JMO est celui du 26ème groupe du 3ème régiment d'Artillerie à Pied du 8 avril 1917 (page 21) au 30 juin (page 34). Il y a entre autres références aux obus FA page 21 partie de gauche, ligne 22 pour la batterie 120 de 270, obus FA ligne 28 pour la batterie 123 de 270 ; obus P page 21 partie de droite ligne 13 et 28 batterie 123 toujours ; obus OAT (et non AOT méma culpa !) page 22 partie de gauche, ligne 5, batterie 121 de 293.

Votre réponse confirme ce que je pensait, l'importance des creutes était connue avant l'attaque du 16 avril, et non après, c'est donc une fausse raison de l'echec de l'attaque. Les batteries de l'AP concentrant sur ordres leur tirs sur les creutes (avec des obus très perforants) en est une preuve. A elle seules les batteries des 26ème, 121, 122ème groupes provoquent des effondrements importants de ciel et même de creute en entier comme celles des Grinons.

Cordialement,
Gilles

Bonsoir Gilles Bonsoir à Guy François
Bonsoir à tous

Etes vous sur de l'appeiation AOT ?
Spécialiste en sujets non spécialisés et novice en matière d'Artillerie, entre autres, je pense qu'il sagit d'OAT ( Obus Acier à amorçage de Tête )
Pas facile de s'y retrouver avec ces OAC , OFT et autres
Bien amicalement
Marpie

Bonsoir,

OAT: obus à amorçage de tête en acier ou en fonte aciérée.Généralement, ce sont des obus à parois minces et à forte capacité d'explosif à fusée instantanée, ils sont conçus pour effectuer des destructions en surface.
OAC: obus à amorçage de culot en acier.Ces obus à parois très épaisses et à ogive pleine ont une charge d'explosif plus réduite, ils sont munis de fusées à retard, ils ont été étudiés pour percer les cuirassements et exploser ensuite.Ils peuvent aussi traverser d'importantes couches de terrain et exploser en profondeur dans les creutes, tunnels, abris profonds, etc...
Dans l'Artillerie Lourde à Grande Puissance, on utilise les obus OAT pour effectuer les règlages car les gerbes d'obus explosifs sont très hautes et très visibles et les OAC pour les tirs d'efficacité sur les cuirassements ou ouvrages souterrains car leur gerbe est presque invisible (pas plus haute que celle d'un "75") puisque l'action de destruction est effectuée en profondeur.
En octobre 1917 lors de l'attaque de La Malmaison, l'A.L.G.P tirera des OAT de très gros calibre (400, 370) juste devant l'infanterie d'attaque afin d'effectuer un véritable "tir de moralisation", les fantassins étant puissamment rassurés par le ronflement extraordinaire de ces monstrueux obus passant au dessus d'eux et par leur effet spectaculaire avec des explosions et des gerbes immenses sur les tranchées et objectifs de l'ennemi.
Cordialement,
Guy François.

Merci Guy François pour ce complément d'explication.
Vous dites que "La capacité d'explosif de ces obus ( les obus P) les rend très dangereux pour le combat terrestre en 1914-1918", était-il exceptionnel de les employer ?
Les OAC ont-ils été utilisé seulement par l'A.L.G.P ? Je ne trouve pas trace de leur emploi pour l'Artillerie à Pied en avril 17.
Cordialement,
Gilles.

Bonsoir,

Non, il n'est pas exceptionnel d'employer les obus "P".Il en existe un gros approvisionnement dans l'artillerie de côte en 1914 et ces obus sont employés surtout de 1915 à mi-1917.
Ils seront remplacés par des projectiles de forme plus moderne car leur profil était très particulier pour les raisons expliquées plus haut.On a doté ces obus de fausses ogives pour améliorer leur coefficient balistique mais l'emploi de ces obus "P" à fausse ogive a été marqué par des mécomptes.En 1918, le stock des obus "P" était à peu près épuisé.
Les OAC sont des obus de gros calibre, surtout d'A.L.G.P.
Attention aux appellations, l'A.L.G.P est une composante de l'artillerie à pied, d'ailleurs les batteries d'A.L.G.P sont incluses dans des régiments d'artillerie à pied au moment de leur formation (3ème R.A.P, 6ème G.A.P.A, 7ème G.A.P.A surtout).Il faut attendre le 1er août 1917 pour que les batteries d'A.L.G.P soient incluses dans des nouveaux régiments d'A.L.G.P, les régiments numérotés dans la série 70.
Ciordialement,
Guy François.

Bonjour Guy François et merci de toujours prendre le temps de nous répondre, vos explications sont claires... même si G.A.P.A ne veut rien dire pour moi
Cordialement,
Gilles.

Bonsoir,

6ème G.A.P.A: Groupe d'Artillerie à Pied d'Afrique, ce groupe formant corps, assurait en 1914 la défense des côtes de l'Algérie.
Cette unité a tiré le premier coup de canon français de la guerre sur le Croiseur de Bataille "Goeben" avec un canon de 19 cm de côte de la batterie El-Kantara à Philippeville.Ce Groupe,très demandé par les jeunes officiers et les sous-officiers avant la guerre, sera une "pépinière" d'officiers et après son transfert en France, en septembre 1914, armera de nombreuses unités d'A.L.V.F et d'A.L.G.P.
7ème G.A.P.A: Groupe formant corps et armant les batteries de côte de Tunisie en 1914 puis des batteries d'A.L.V.F, surtout en 1916.
Cordialement,
Guy François.