Bonjour,
L'introduction dans l'Armée allemande de la tourelle démontable construite par Grüson tire son origine dans les travaux de l'ingénieur Schumann, l'un des grands théoriciens, avec von Sauer, de la fortification allemande.
Schumann a d'abord proposé des forts de sa conception puis, en 1886, après la "révolution" introduite par la mise en service des obus explosifs à grand pouvoir de destruction ("Crise de l'obus torpille"), il propose son deuxième système de fortification caractérisé par l'arrêt de la construction des forts, à la seule exception des forts d'arrêt isolés, et prône une organisation méthodique du champ de bataille.
Parmi les propositions du Major Schumann figure la coupole transportable susceptible d'être placée au revers des tranchées aménagées.Il préconise l'armement de ces tourelles en canon à tir rapide du calibre 3,7-cm ou 5,3-cm.
A partir de 1886, 200 coupoles de ce type équipées de canons de "5,3-cm Schnellfeuer Kanone L/24" sont construites et installées ou stockées dans les grandes forteresses allemandes.Ces coupoles transportables et blindées, équipées du canon de 5,3-cm, sont désignées "5-cm K.i.P.L." ("Kanone in Panzerlafette").
Dès l'automne 1914, ces coupoles arment le front continu après avoir été retirées des forteresses allemandes.La première coupole démontable capturée par l'Armée française l'a été pendant l'offensive d'hiver de Champagne en mars 1915.
En 1916, les allemands captureront de nombreuses coupoles de conception identique, équipées de canons de 57 mm, en Roumanie.
En 1917, des coupoles démontables armées de canons de 5,3-cm, montées deux par deux seront installées par les allemands dans certains secteurs du front occidental pour créer des défenses contre les tanks.Le canon de 5,3-cm peut tirer un obus jusqu'à 3000 mètres et une boîte à mitraille efficace jusqu'à 400 mètres pour les tirs contre une infanterie assaillante.
Ci-joint un schéma de la tourelle démontable et de son chariot de transport.

Cours de fortification cuirassée du colonel Piarron de Mondésir (1907).
Cordialement,
Guy François.