embourbement des pièce d'artillerie

1965
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Re: embourbement des pièce d'artillerie

Message par 1965 »

Bonjour,
Dans le Larousse universel en 2 volumes de 1922, à la rubrique artillerie, une image montre un 155 long sur patins Singoli. Aucune trace de ces patins Singoli nulle part ailleurs ? Qui en saurait davantage ?
Henri
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TURPINITE
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Re: embourbement des pièce d'artillerie

Message par TURPINITE »

Bonjour,

oui il s'agit de ceintures de roues.

l'écriture exacte est "CINGOLI".

c'est le nom italien qui correspond à "Chenille".

C'est une chaîne articulée en différents éléments.

C'est un italien, le major Bonagente qui a inventé ce procédé.

C'est un assemblage de 10 à 12 segments et 10 à 12 plateaux, formant une chaîne qui pèse près de 300 kg.

Amicalement
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
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ALVF
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Re: embourbement des pièce d'artillerie

Message par ALVF »

Bonjour,

Je crois qu'il est utile de préciser que l'emploi des "ceintures de roues" ou "cingoli" sur les matériels anciens (essentiellement 120 L et 155 L de Bange en France) a pour but non pas seulement de faciliter les déplacements en terrain défoncé ou marécageux, comme on le croit trop souvent, mais surtout de constituer une assise solide pour le tir des pièces assurant une position à peu près invariable et empéchant les déplacements latéraux des pièces, ce qui permet le pointage au miroir.
La ceinture se compose de 10 plateaux et de 10 segments sur les roues N° 9 des canons de 120 L et de 12 plateaux et de 12 segments sur les roues N° 1 des 120 L et N° 1 bis des 155 L.
Les "cingoli" ont été adoptés en 1913 en France et ont d'abord équipé les batteries de 120 L à traction automobile du 4ème Régiment d'Artillerie Lourde constitué au printemps 1914 puis les batteries hippomobiles de 120 L du 4ème R.A.L constituées à la même époque.Ensuite, tous les matériels de Bange de 120 L et 155 L de l'artillerie à pied, provenant des forts et ouvrages, seront dotés de "cingoli" au fur et à mesure de leur mise sur pied en vue des opérations de campagne à partir de l'été et de l'automne 1914, ce qui implique de les doter de chevaux, de harnachements, de "cingoli", etc...
Cordialement,
Guy François.
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Yv'
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Re: embourbement des pièce d'artillerie

Message par Yv' »

Bonjour,

C'est donc de là que vient le nom du journal "Cingoli-gazette" ! Merci à vous de nous apprendre encore quelque chose aujourd'hui.

Un petit passage intéressant à ce sujet dans Avec Joffre d'Agadir à Verdun : souvenirs 1911-1916 du Général R. Alexandre :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... pagination

Cordialement,
Yves
ALVF
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Re: embourbement des pièce d'artillerie

Message par ALVF »

Bonjour,

La page du Général Alexandre que vous citez contient une phrase lamentable "l'inertie des services techniques d'avant-guerre", éternels boucs-émissaires des "jeunes turcs" de l'entourage de Joffre.Ce Général était pourtant bien placé pour observer le petit fait suivant:

En 1911, les "services techniques" de l'artillerie présentèrent deux prototypes très bien étudiés d'obusiers légers qui faisaient si cruellement défaut à notre armée et pouvaient être construits rapidement.
En 1913, sur les "conseils éclairés" de vils courtisans, le Ministre de la Guerre rejetait l'adoption d'un obusier léger au prétexte que la "plaquette Malandrin" donnerait au canon de 75 mm des possibilités balistiques proches de celles d'un obusier.La guerre montra l'absolue médiocrité de cette plaquette et le manque de précision du tir des obus équipés de ce dispositif.En même temps, les poilus découvraient que leur pire ennemi était bien l'obusier léger de 10,5 cm de l'Armée allemande.
Ce petit fait (aux grandes conséquences) dont je pourrai donner bien d'autres exemples en différents domaines de l'armement, montre que les "courtisans" sont plus forts que les "services techniques", ils pouvaient se vanter en 1913 d'avoir fait économiser 85 millions (coût de la construction de quelques centaines d'obusiers légers) sur les crédits "exceptionnels" de 500 millions de francs accordés bien tardivement pour moderniser l'équipement de notre Armée après la "grande peur" du "coup d'Agadir" qui fit comprendre aux esprits les plus obtus la proximité d'une guerre à très court terme avec l'Allemagne.
Il faut donc prendre avec la plus grande prudence les "beaux" écrits de Joffre, Messimy, Alexandre et autres responsables politiques, civils ou militaires du sous-équipement de notre armée depuis les premières années du 20ème siècle jusqu'à 1913 inclus!
Cordialement,
Guy François.
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FX Bernard
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Re: embourbement des pièce d'artillerie

Message par FX Bernard »

bonjour tout le monde,

quelques petites précisions pour le plaisir de pinailler :) .
"Cingoli" veut dire "chenilles", "cingolo" étant le singulier.
L'inventeur Crispino Bonagente, lorsqu'il déposa le brevet, était alors capitaine.
Pour en savoir plus (mais il faut parler italien): http://www.madm.it/pstart/pag025.htm

Cordialement,

f-xavier
Mon blog photographique:
www.ww1photographs.wordpress.com
Le site sur les troupes françaises en Italie :
www.anciensditalie.net
1965
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Re: embourbement des pièce d'artillerie

Message par 1965 »

Merci à tous pour toutes ces précisions !
Henri (de Tarbes)
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