Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous,
Je m'intéresse à la guerre de Robert Ragaz qui a été pilote à la N.65 avant de passer à la Br.66. Il est mort pour la France le 2 février 1918, son Br XIV B2 abattu en flammes par la chasse allemande.
Je peux apporter quelques precisions en espérant que cela puisse intéresser....
Dans sa fiche MPLF, sa chute est située "au nord du camp de Sissonne" car l'objectif de la mission de bombardement était entre Bucy-lès-Pierrepont et Clermont-les-Fermes. Les sources allemandes (Jasta 14) situent le combat, en réalité, au dessus d'Avançon (Ardennes), à une vingtaine de km au SE de l'objectif. C'est cohérent avec le plan de vol puisque la Br.66 venait du terrain de Cernon, à 8 km au sud de Châlons. On ignore si c'est à l'aller ou au retour de l'objectif.
D'ailleurs l'adjudant Ragaz a été inhumé par les Allemands dans le cimetière de Blanzy (aujourd'hui Blanzy-la-Sablonnaise), à environ 5 ou 6 km au NO d'Avançon, selon sa fiche matricule. La famille Ragaz a du ramener le corps dans l'Eure après la guerre car il ne repose pas dans une nécropole nationale. En revanche, son mitrailleur (maréchal des logis Fernand Duffrène) est enterré à Rethel.
L'avion de Ragaz étant tombé dans les lignes allemandes, la victoire a pu être revendiquée avec certitude par le Lt Konrad Bieler, pilote d'un Fokker Dr. I de la Jasta 14. C'était sa 3è (incohérence dans FASWC); sa 4è, c'était deux jours plus tard (un Sopwith de la Sop. 17 descendu à Pontavert, à 5 km O de Berry-au-Bac) et elle lui a été fatale. Grièvement blessé dans ce combat, il a été hospitalisé et n'a plus revolé ensuite.
Cela dit, Ragaz était assez brilliant pilote de chasse à la 65 et je m'interroge sur son transfert à une escadrille de bombardement. Quelqu'un a-t-il une idée ?
Cordialement
J. Lassaque

Bonjour

Je ne connais pas les raisons exactes du transfert de Ragaz dans une escadrille de bombardement, mais en tous cas je ne dirais pas qu'il s'agissait d'un "assez brillant pilote de chasse" : il n'a pas obtenu la moindre victoire confirmée en seize mois de présence à la N 65 ! Et je n'ai pas trouvé trace d'une victoire qui serait simplement demeurée "probable"... Ce simple constat a pu suffire à sa mutation s'il n'était pas bien vu de son commandant d'unité le Cne Lamy (voire du CdB Féquant, commandant le GC 13).

Christophe Cony

Bonjour à tous;


Néanmoins cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 17 févr. 1917, p. 1.287) :

Bonjour

23 combats aériens sans résultat positif (en 16 mois) + doué pour l'attaque des tranchées = direction le bombardement.
Attention ! Ragaz était incontestablement un pilote courageux, simplement pas doué pour la chasse.

Christophe

Bonjour à tous,


Complément :

— RAGAZ Robert Ernest, né le 28 août 1898 à Beaumontel (Eure).

Fils de Jacob Abraham RAGAZ, meunier, né le 17 décembre 1869 à Bolbec (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –), et de Suzanne Marguerite GOSSELIN, née le 16 mai 1872 à Angerville-l’Orcher (– d° –), sans profession ; époux mariés le 2 décembre 1896 à Angerville-l’Orcher.

(Registre des actes d’état civil de la commune de Beaumontel, Année 1898, f° 7, acte n° 13 ~ Registre des actes d’état civil de la commune d’ Angerville-l’Orcher, Année 1896, f° 27, acte n° 65).

Bonsoir à tous,

Ragaz était incontestablement un pilote courageux, simplement pas doué pour la chasse.

Il a toutefois réussi 23 fois à échapper à ses adversaires, de sorte qu'il n'était manifestement pas dépourvu d'habileté dans la conduite de son avion !

Bonsoir,

Tout juste 19 ans lorsqu'il a rejoint la N 65 comme pilote !

Cordialement,
alain

Bonsoir

Je rappelle que la raison d'être d'un chasseur, ce n'est pas d'éviter de se faire descendre, mais de descendre les autres ! Un remarquable pilote peut très bien ne pas avoir "l'instinct du tueur", alors qu'a contrario un pilote médiocre peut l'avoir... Même si sa carrière risque de ne pas être longue.

Christophe

A-t-on une statistique qui rapporte le nombre de chasseurs ayant au moins remporte une victoire sur le nombre total des chasseurs ayant combattu ?

Bonsoir

Je rappelle que la raison d'être d'un chasseur, ce n'est pas d'éviter de se faire descendre, mais de descendre les autres ! Un remarquable pilote peut très bien ne pas avoir "l'instinct du tueur", alors qu'a contrario un pilote médiocre peut l'avoir... Même si sa carrière risque de ne pas être longue.

Christophe

Bonjour,

je prends le cas du Caporal Sauvage avec qui Ragaz a volé plusieurs fois à la N 65.

Arrivé à la 65 le 24 juin 1916, il obtient sa première victoire 15 jours après, le 9 juillet 16 à 19 ans ½. Le « Gosse », comme l’appelaient ses collègues pilotes, sera tué le 7 janvier 1917 quelques jours avant ses 20 ans. Dans cette période d’à peine 6 mois, le benjamin des As obtiendra 8 victoires et au moins 7 citations.

Question : Est-ce que cette période de 6 mois en escadrille de chasse (N65 et N38 avec plus de 50 combats) à cet instant de la guerre et sur cette zone géographique peut être considérée comme une carrière courte, longue ou dans la moyenne ?

Une chose est certaine, à lire les citations, Jean Sauvage ne pouvait être un pilote médiocre. C’est d’ailleurs un malheureux coup du sort, un tir venant du sol qui abat son avion.
Cordialement
Dominique