Forum PAGES 14-18

Article du Télégramme du 17/06/2012

Y. Le Vaou ouvre ses livres d'histoire


«La mémoire d'une région est fragile. À la fin du XXesiècle, qui à Tréguier se souvenait des hydravions du Jaudy?», interrogeait Yvon Le Vaou, lors de l'inauguration d'une exposition consacrée à la présence d'une base aéronavale franco-américaine en 1917-1918, au confluent du Jaudy et du Guindy.

«Les Ailes du Jaudy» sorti de l'oubli

Passionné d'histoire, le Plouguiellois, aidé dans ses recherches par Jean-Pierre Batany, a fait ressortir de l'oubli «Les Ailes du Jaudy», dont il ne subsiste sur le site qu'une stèle du souvenir. Avec la complicité de son ami Pascal Offret, professeur d'histoire, il expose aujourd'hui, à l'attention des élèves, des maquettes, gravures, photographies, documents, fruits de ses recherches. «C'est en 1916 qu'a été créée l'aviation maritime, précise-t-il. En 1917 existait tous les 60 milles (111km) un centre d'aviation chargé de veiller sur le trafic des navires». Celui de Tréguier en fera partie. «M.Le Vaou est un passionné de maquettes», a expliqué Claude Lacourarie, principal du collège Ernest-Renan . «Il a profité de son temps libre pour matérialiser les aéronefs qui étaient présents sur la base à cette époque et transmettre au collège ce patrimoine qui va faire rêver les enfants». Persuadé que «l'histoire c'est voir les choses autrement» le principal a souhaité «qu'après septembre soient organisées, le soir, des conférences de façon à faire connaître aux parents d'élèves et autres, ce patrimoine local».

Bonjour.

Erreur : le CAM Tréguier a été créé comme Poste de Combat du CAM Camaret en avril 1917 puis devenu CAM indépendant en août 1917.
A la fin du XXe siècle, deux livres en ont déjà parlé en détails "la guerre sous-marine en Bretagne 1917-1918" par Th. Le Roy en 1990, puis en 1999 "L'aviation maritime française pendant la Grande Guerre" par Morareau, Feuilloy, Courtinat, Le Roy et Rossignol. Il en est également question dans "Les Bretons et l'aéronautique des origines à 1939" en 2002 et dans la monographie du CAM Camaret parue dans "Avions" en 2010. Ce CAM n'a donc jamais été totalement oublié.
Quant à la stèle, elle a été inaugurée en mai 2004 à l'initiative de Batany et Le Vaou. Ce n'est pas à proprement parler un vestige du CAM.
Autre point : l'expression "les ailes du Jaudy" chère au coeur à M. Le Vaou ne repose sur rien d'historique. Le vrai nom de la base est Centre d'aviation maritime de Tréguier.

Th. Le Roy

Réponse à Mr Thierry Le Roy .
Veuillez m'excuser, pour le temps mis à vous répondre. Je ne suis pas un "Fan" de l'internet. Un ami vient de m'apprendre que nous avions un différent d'interprétation à propos d'une date.
Permettez- moi d'avancer mes arguments.

Un CAM à Tréguier en juin 1917 ?

«En août 1917, au moment où Tréguier était devenu CAM indépendant, (ce qui laisse supposer qu'il était CAM dépendant avant le 1er août 1917) celui-ci comptait une douzaine d'hydravions en service, ce qui était alors la norme en usage dans la plupart des centres français». (Fana de l'aviation N° 41). Nous sommes entièrement d'accord. Douze hydravions.
Voyons maintenant un texte, celui de L'aviation maritime pendant la grande guerre que vous citez. Restituons le dans son intégralité. (En tous cas pour ce qui nous intéresse). "La décision de créer à Tréguier un PC dépendant du CAM (Centre d'Aviation Maritime) de Brest-Camaret est prise dès le début de l'année 1917. Ce PC est en fait installé sur la rive du Jaudy, sur le territoire de la commune de Plouguiel. Il est prévu que Camaret fournira par rotation une section de deux, puis de quatre hydravions.
Avant même que les travaux d'aménagement ne soient entrepris, le ministre de la Marine décide de créer un CAM, soit à Tréguier même, soit dans l'île de Bréhat. En attendant qu’un emplacement soit choisi, le PC de Tréguier prend le statut de Centre d'Aviation Maritime, doté de douze hydravions, dont neuf armés et continue pendant cette période transitoire de dépendre administrativement de Brest-Camaret.
C'est finalement l'emplacement de Tréguier qui est adopté. Le centre est officiellement armé et devient autonome le 1er août 1917, sous les ordres du lieutenant de vaisseau Guerre. D'autre part un texte de l'ouvrage américain United Stade Aviation 1910-1918 précise. "La ville de Tréguier est considérée comme base aéronavale française en mai 1917 (les quatre hangars Bessonneau sont en place), puis américaine en août 1918". Des témoignages oraux recueillis dans les années 1990 m'indiquent que la base de Tréguier est active en juin 1917. Dans ma citation (faîte dans une autre parution et non dans le Télégramme du 17 juin) j'ai omis de préciser CAM dépendant de Camaret, mais admettez, le Centre d'Aviation Maritime de Tréguier était déjà bien en place à cette époque. Nous partageons le même objectif, celui de préserver la mémoire aéronautique de la Bretagne et surtout des centres abandonnés après l'armistice du 11 Novembre 1918.
Je ne suis qu'un veilleur de mémoire heureux d'avoir réussi à sensibiliser les jeunes Trégorrois aux hydravions qui survolaient le Jaudy en 1917 et 1918.
J’espère que ces échanges permettront de compléter cette phase de notre mémoire locale. Bien cordialement.
Yvon Le Vaou

Bonjour monsieur.

J'ai écrit : "le CAM Tréguier a été créé comme Poste de Combat du CAM Camaret en avril 1917 puis devenu CAM indépendant en août 1917".
Et vous ne dites pas autre chose ! Juin est bien entre avril et août ! je ne vois là aucun différent !
Mon intervention voulait préciser que contrairement à ce qui a été écrit dans le Télégramme, "à la fin du XXe siècle" des tas de gens se souvenaient des hydravions du CAM Tréguier, et que plusieurs livres et articles en ont longuement parlé. Vous le dites également. Certains journalistes ont parfois tendance à prendre leur ignorance pour une généralité.
Vous mêmes, aviez acquis mon premier livre sur le sujet "La Guerre sous-marine en Bretagne 1914-1918" (paru en 1990), rédigé grâce aux archives de la Marine. Nous avons déjà échangé à ce propos dans le cadre de l'association Bretagne 14-18.

Vous conviendrez également avec moi, j'en suis sûr, que l'expression «Les Ailes du Jaudy» utilisée par le journaliste est impropre et n'a jamais eu court avant une date extrêmement récente. Il s’agit bien du Centre d’aviation maritime de Tréguier.

Th. Le Roy

Article du Télégramme du 27/04/2013


Devoir de mémoire. Yvon Le Vaou a évoqué la base d'hydravions

L'histoire des hydravions de Tréguier tombant dans l'oubli, des passionnés de la mémoire locale, dont Yvon Le Vaou, ont entrepris, entre 2003 et 2004, d'ériger une stèle commémorative sur le site de la Roche-Rouge, en Plouguiel.

Une plaque pour se souvenir

Vendredi, Yvon Le Vaou a accueilli les élèves de Pascal Offret sur le site pour retracer les grandes lignes du Centre d'aviation maritime français et américain. Quatre hangars avaient été érigés en 1917 pour recevoir les seize appareils qui, la plupart du temps, flottaient sur le Jaudy et le Guindy lorsqu'ils ne volaient pas. Le centre fut placé sous le commandement de l'enseigne de vaisseau Georges Guierre et par Émile Le Voyer en 1918. Actuellement, il ne reste comme vestige qu'une rampe de bois qui permettait la mise à l'eau des hydravions à la Roche-Rouge où une plaque commémorative a été érigée et inaugurée le 28 mai 2004 avec le passage de la Patrouille de France. Cette base d'hydravions fut l'une des premières établies en Bretagne durant la guerre 1914-1918 et était nommée « Centre d'aviation maritime de Tréguier. »