Page 1 sur 2

Re: Ecole Mesguich

Publié : sam. oct. 29, 2011 1:50 pm
par CTP
Bonjour

Lors de lecture j'ai vu la mention d'une "Ecole Mesguich" qui formait sur le front des mécaniciens et observateurs pour qu'ils passent le brevet de pilote.
Quelqu'un a-t-il plus d'information?

Apparemment le passage du brevet de pilote sur le front se faisait par un bombardement et non par les épreuves d'écoles.

Merci d'avance.

Bien cordialement
Claude
CORRECTION EFFECTUEE

Re: Ecole Mesguich

Publié : sam. oct. 29, 2011 2:10 pm
par Rutilius

Bonjour à tous,

Seule mention d'un pilote dénommé Mesquich — qui, au demeurant, ne figure pas dans la base du personnel aéronautique mobilisé durant la Grande Guerre — :

L’Aéro, n° 538, Mercredi 24 juillet 1912, p. 2, en rubrique « L’Aéro partout ».


Image
Bien amicalement à vous,
Daniel.

Re: Ecole Mesguich

Publié : sam. oct. 29, 2011 3:17 pm
par CTP
Merci Daniel
Ma recherche porte sur la période de la guerre avec une formation au front.

Sur MesGuich

Sur la MS 12
Cordialement
Claude
CORRECTION EFFECTUEE

Re: Ecole Mesguich

Publié : sam. oct. 29, 2011 4:43 pm
par amboise37
Bonjour Claude, bonjour à tous
pour l'école, je ne sais pas. En revanche je pense qu'il y a une faute dans le nom : je penche plutôt pour René Mesguich.
Didier

Re: Ecole Mesguich

Publié : sam. oct. 29, 2011 5:25 pm
par gerault
Bonjour,

Oui c'est bien René Mesguich pilote à la MS 12 et à la N 12 qui dispensait des cours de pilotage tout en étant au front ... "l'école Mesguich”
Jean des Vallières en parle dans son dernier opus de la trilogie auto-biographique "romancée".
L'escadrille des anges, j'essaye de remettre la main dessus !!
Mesguich a été porté disparu en mer en 1917, vieux pilote, il avait rejoint l'aviation maritime.

Gérault

Re: Ecole Mesguich

Publié : sam. oct. 29, 2011 6:15 pm
par CTP
Bonsoir

On trouve les deux orthographes, et je ne sais laquelle est la bonne.
Sur cette école il n'y a pas de doute qu'elle ait existé, mais avec quelle "statut", sur quels "doubles-commandes", à quelle époque, etc...

Claude

Re: Ecole Mesguich

Publié : sam. oct. 29, 2011 7:05 pm
par Rutilius

Bonsoir Claude,
Bonsoir à tous,

« On trouve les deux orthographes, et je ne sais laquelle est la bonne. »

Calixte Léon René MESGUICH, sous-lieutenant d’artillerie à l’Escadrille N. 12, selon la Base Léonore.

[V. ici —> http://www.culture.gouv.fr/LH/LH165/PG/ ... 51V001.htm ]

Disparu le 10 octobre 1917 au cours d’une reconnaissance en hydravion (Jug. Trib. Perpignan, 14 oct. 1919). Alors pilote au Centre d’aviation maritime de Perpignan.

Chevalier de la Légion d’honneur (Arr. du 25 oct. 1916, pour compter du 15).

Bien amicalement à vous,
Daniel.

Re: Ecole Mesguich

Publié : sam. oct. 29, 2011 7:16 pm
par Rutilius

Re,

Autres sources :

Le Temps, n° 20.555, Mardi 16 octobre 1916, p. 2.


Image


● « Guerre 1914-1918. Tableau d’honneur. Morts pour la France. », Paris, 1921, Publications de La Fare, p. 655.


Image


Image
_______________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

Re: Ecole Mesguich

Publié : dim. oct. 30, 2011 10:35 pm
par gerault
Bonsoir,

L’ensemble risque d’être d’être un peu long à la lecture, mais c’est ce que j’ai pu trouver de plus complet sur le sujet !! Il s’agit de deux extraits de l’ouvrage de Jean des Vallières qui apportent des explications sur la genèse et la vie de l’école Mesguich.
De nombreux pilotes ont été formés au sein même de leur escadrille, et visiblement le GQG avait prêté une oreille attentive à l’école informelle créée par le vieux pilote de la MS 12. D’après ces extraits et le JMO de l'aéro de la V° Armée, il s’agissait d’une formation parallèle semi-officielle.
Pour comprendre le texte camouflé par Jean des Vallières qui a été écrit tardivement, il faut remettre ou pouvoir remettre les noms des membres de l’escadrille en place. Il a en effet remplacé les noms des hommes par des noms inventés. René Calixte Mesguich est Hadjane et, il est surnommé le “Colonel ” ce qui je pense devait être un surnom vraiment affecté à l’époque vu son âge canonique par rapport aux autres pilotes. Jean Navarre y est nommé Tonnerre est le livre est truculent à son égard. Je vous laisse le soin de trouver les autres noms !! A chaque nom trouvé, le découvreur gagnera …… ma considération !!!
Le deuxième extrait parle d’un accident mortel d’un certain Cousot survenu dans le cadre de sa formation. Ce Cousot se prénommait en fait Pierre Brunier, soldat de 2° classe, il était né le 17-05-1896 à St Germain Laye et se tua le 23 Janvier 1916 à Sapicourt en prenant des leçons de pilotage à l’école Mesguich sur le terrain de Rosnay.
En allant également fouiller dans les journaux de marche de la V° armée ont y trouve également quelques éléments :

- Le 20 septembre le Capitaine Louis Morisson passe son brevet militaire en bombardant Reims

- Le 24 Septembre le Lieutenant Couder en un vol de 3 heures et demi fait le réglage du 240 sur Pignicourt il est protégé par le Lieutenant Robert observateur à la N12 qui sur monoplace tient en respect 2 avions ennemis et passe ainsi son brevet militaire

- Le 08 Novembre 1915, l’aviation reçoit 2 Bessonneaux destinés à l’école Nieuport. Ces Bessonneaux seront montés sur un nouvel emplacement destinés à l’escadrille V24 qui passera 2 de ses bessonneaux laissés sur place à l’école Nieuport.

Le 20 Décembre Commencement à Jonchery de la 1° série de cours de perfectionnement des observateurs ….


Pour revenir au premier extrait du livre de des Vallières que je présente, les noms des 3 premiers observateurs brevetés dans le cadre de la formation qui semble à ce moment là tout à fait informelle sont très certainement à trouver parmi ceux-ci : le lieutenant Paul Gastin, le lieutenant Jean Moinier, lieutenant Jean Robert et le capitaine Morisson.

Peut-être que des membres du forum sauront y remettre un peu d’ordre, j’essayerai de mon côté d’y travailler.

Les extraits :
Une escadrille en 1915 et d'abord composée de pilotes. A eux tous les honneurs, le droit exclusif d'expliquer le coup et, cela va de soi, le commandement à bord. Le qualificatif de " colis " s'applique indifféremment à toute personne qu'ils transportent et un " colis " serait il général n'a droit qu'à ne pas être encombrant.
Cette supériorité fait du plus obscur mécano, breveté de la veille, un premier rôle que la passementerie des képis n'émeut plus. Elle s'explique à une époque où voler et encore un art et un art qui exige des qualités exceptionnelles de finesse, de sensibilité et de doigté. A un médiocre pilote on confie une" cage à poules ". Mais pour manier un Morane ou un Nieuport, petits avions rapides, avec lesquels une faute ne pardonne pas, il faut être vraiment un homme de l'air, qui fait corps avec son appareil et sent dans les reins et les fesses ses moindres réactions. Quelques secondes de retard, sur ces joujoux là, pour arracher les roues du sol et la queue vous passe par dessus la tête. Qui se fie, de même, à son compte tours pour l'avertir qu'il est en perte de vitesse peut d'avance commander l'aspirateur avec lequel on pompera pieusement ses restes. Or les réflexes immédiats et toujours justes qui dénotent le sens du vol ne s'apprennent pas. C'est un don on naît avec, comme on naît grand poète ou musicien de génie.
Les passagers qui confient à ces surhommes leur précieuse existence sont les derniers, quand ils s'estiment en sécurité avec eux, à leur marchander la considération; les prérogatives de grades passent après.
Mais un lieutenant de Croix Sainte, un d'Allia, un Lalleret, un Flint, affectés comme moi à titre d'observateurs, n'étaient pas gens à se contenter longtemps des miettes de la gloire de leurs pilotes.
Le rôle effacé de colis " ne convenait ni à l'impatience de s'illustrer qui les a conduits dans l'aviation, ni à leurs tempéraments de cavaliers. Quitter l'escadrille pour aller s'entraîner pendant de longs mois à l'arrière, dans un centre de pilotage, ne les tentait pas non plus. Hadjane résolut la question en se rappelant le temps où il louait ses services au Shah pour former les futurs instructeurs de l'aviation persane. Il récupéra les débris de deux G 3 bousillés par une escadrille voisine, mit ses mécanos au travail pour en assembler les morceaux encore bons et, quand un appareil à peu près complet fut ainsi monté, l'équipa en double commande. Une école semi clandestine, destinée à transformer sur place les observateurs en pilotes, commença aussitôt de fonctionner dans l'intervalle des vols de guerre. Unique moniteur, Hadjane se consacra à cette tâche supplémentaire avec sa fougue habituelle, c'est à dire en terrorisant ses élèves par une fureur chronique et des jurons empruntés à tous les dialectes de l'Afrique.
Trois brevets régulièrement homologués venaient d'être attribués, lorsque j'arrivai, à d'Allia, à CroixSainte et à Flint. Lalleret et Dameur étaient déjà dégrossis et il n'y avait pas eu d'anicroche. Je brûlai d'envie sur le champ de voler aussi de mes propres ailes.
L'amitié que notre cohabitation fit naître entre le colonel et moi me valut un tour de faveur d'abord, puis un entraînement intensif. Au bout de trois semaines, j'étais lâché et un mois plus tard à l'essai sur Morane.
Restaient les épreuves du brevet, dont j'eus la chance de me tirer sans accroc. Au nombre de trois, elles comprennent, sur le front, une descente de mille mètres hélice calée avec atterrissage dans un cercle tracé sur la piste, le bombardement d'une position ennemie avec des fléchettes et un voyage de trois cents kilomètres en triangle, c'est à dire coupé par deux escales.
Le lieutenant Dameur, lâché bien avant moi, mais dont la main un peu rude en a fait voir de toutes les couleurs à l'infortuné G 3, rata cette dernière épreuve à la suite d'une panne de moteur et d'un atterrissage forcé dans un champ de betteraves du côté de Saint-Hilaire au Temple. Il téléphona aussitôt de sa bonne grosse voix de "frère lourd " pour nous assurer que tout allait bien et qu'il continuerait son voyage dès qu'une équipe serait venue le dépanner.
Qu'on m'apporte une béquille, une roue, un essieu, une hélice et un plan, ajouta t il négligemment.
Ce qui, quelque bonne volonté qu'on y mît, ne permettait pas de croire qu'il s'était posé de façon normale dans ses betteraves. Le colonel, hors de lui, l'a remis jusqu'à nouvel ordre en double commande. Il et le seul avec Robert Chamberrant et un nouveau venu, l'aspirant Pinsonnet, à ne pas porter encore l'étoile ailée et l'insigne numéroté qu'on délivre en même temps que le brevet.
Mais Chamberrant n'y et pas candidat. Sa femme dont les moindres désirs sont tabous pour lui s'oppose à ce qu'il coure ce surcroît de danger. Ils étaient mariés depuis onze jours quand la mobilisation les a séparés; onze jours auxquels il pense beaucoup trop et le cafard de rester à la traîne des autres n'est pas fait pour le rendre moins taciturne.
Les pilotes formés par le “colonel” continuent d'assurer comme mitrailleurs et observateurs les missions ordinaires. Mais ils volent aussi individuellement et l'idée de spécialiser les escadrilles de notre type dans la chasse fait son chemin au G. Q. G.


Explications orageuses à l'atterrissage. Un ronflement hoqueté les interrompt: rien de plus désagréable à l'ouïe d'un pilote qu'un moteur qui ne tourne plus que sur sept ou huit pattes. Deux bougies viennent de plaquer le petit Cousot au départ.
Qu'est ce qu'il attend pour se poser, bon sang du sort?
Mais Cousot, sur qui la lisière du bois arrive à plus de cent à l'heure, craint sans doute d'être trop court. Il tire quand même sur le manche, frôle flottant le faîte des arbres. Gare au virage, avec un coucou presque en perte de vitesse
Il va se tuer, colonel ! Mais regarde donc : il se tue ! hurle le capitaine de Ronsard.
Hadjane, comme nous tous livide, ne le voit que trop. Le Morane glisse mollement sur l'aile; il culbute à la verticale, amorce la terrible vrille. Puis plus rien qu'une sourde déflagration et une gerbe de débris qui jaillit au dessus des arbres. Ça n'a pas duré dix secondes ! De toutes parts, des hommes se précipitent vers le bois.
Infortuné petit Cousot, on lui donnerait quinze ans sur cette civière, avec son masque maigriot de gamin des faubourgs que la pâleur de la mort amenuise encore ! Le visage n'est pas abîmé; un filet de sang noir seulement suinte au coin des lèvres.
Ses camarades mécanos l'installent dans une pièce rapidement débarrassée de la baraque magasin, avec de grandes branches de sapin et deux lampes à pétrole posées sur des caisses. Fils unique, paraît il, d'un menuisier de Villejuif, il avait supplié le colonel, quelques jours auparavant, d'écrire à ses parents pour les rassurer et leur dire qu'il serait bientôt un des as dont les journaux publient la photographie.
On ne peut arracher de son chevet le colonel hagard et qui étanche de temps en temps, avec une serviette, sur la petite bouche pâle, le sang qui coule toujours. Le capitaine aussi se ronge, en répétant que, s'il n'avait cédé aux instances conjuguées d'Hadjane et du gosse lui même, Désiré Cousot bricolerait encore sous un hangar parmi les autres mécanos.
Finie, l'école! décide t il sourdement. Dès demain, on foutra le G 3 en l'air.
Cardaval approuve. Il y va même, en passant, d'un coup de patte au colonel.
Trop vite lâché... Imprudence... Ça ne s'improvise pas, le pilotage.
La parole et maintenant au seul M. Cuivre, qui ne ratera pas cette occasion de prononcer, au cimetière de Cerny, un" discours funéraire " de plus le second depuis que l'escadrille occupe Folle Pensée.


Une carte hommage honorant René Mesguich

Image

Cordialement

Re: Ecole Mesguich

Publié : dim. oct. 30, 2011 10:52 pm
par gerault
Tout le monde l'aura compris....le capitaine “de Ronsard” est bien Tricornot de Rose