
Bonjour à tous,
Pour avoir un avis éclairé, il faudrait trouver le témoignage d'un pilote qui ait volé sur les deux types d'avions
mais à la même époque.
Car il faut prendre en compte que le Sopwith 1A2 de 1916 n'était plus aussi performant que celui de 1917.
Je m'explique :
difficile de comparer deux avions qui ont été mis service :
- en juin 1916 (1er livré à la N 3 puis à la N 62) pour le Sopwith 1A2,
- en avril 1917 pour le Dorand AR 1.
Soit un an de différence, ce qui est énorme pendant une guerre,
les machines au front étant vite dépassées et remplacées par d'autres, plus performantes.
J'ai lu des rapports ou des impressions de pilotes lors de la préparation de mon historique sur le 1/3 "Navarre"
et plus particulièrement pour sa 3ème escadrille, la SPA 62.
Lors de sa mise en service dans les escadrilles citées plus haut (N 3 et N 62), le Sopwith dépassait tous les autres avions français
quand il s'agissait d'emporter un équipage de 2 hommes, le carburant, les munitions et un gros appareil photo.
C'était l'avion de reconnaissance lointaine idéal. Je ne sais pas pour les versions de bombardement.
Pas obligé de sacrifier un des membres d'équipage pour gagner du poids et de la vitesse, comme pour le Nieuport 10.
Comme à cette époque, l'aviation française ne disposait d'aucun avion satisfaisant,
les premiers exemplaires ont été livrés très rapidement par les britanniques, portaient leurs marquages, à l'exception des cocardes françaises.
Comme cet avion a été très apprécié en 1916, la fabrication en masse par des sous-traitants a commencé.
Seulement en guerre les choses évoluent vite, un avion idéal en juin 1916 devient complètement dépassé un an plus tard.
Le modèle 14 de chez Breguet et le 2A2 de chez Salmson sont venus pointer leur nez !
Tous les avions en service en 1917, ont vite été remplacés par ces deux modèles qui les surclassaient dans tous les domaines.
Sont passé à la trappe :
- le gros Salmson-Moineau SM 1, qui était sous-motorisé avec moteur de 150 Hp qui entrainait deux hélices.
- la série des Letord, gros camion destiné à se défendre seul, ce qui n'a jamais été le cas. (vol par 3 ou avec escorte)
- Les Voisin 8 et 10, tellement dépassés, qu'ils ne volaient que de nuit.
- le Spad XI, avec un moteur défaillant, que beaucoup d'unités, ne les envoyaient pas en mission au-dessus du territoire occupé par l'ennemi.
- le Dorand AR 1 et le Sopwith 1A2 largement dépassés par le Breguet 14.
Ces avions ont respectivement été remplacés, dès que la production en usine l'a permis,
- par le Salmson 2A2 (remplace le SM 1, les Letord, les Sopwith, le Dorand AR 1) pour les missions de CA.
- par le Spad XVI (remplace le Spad XI) pour les missions de CA.
- par le Breguet 14A2 ou B2 (remplace tous les Voisin dès la fin de la guerre) pour les missions de bombardement et les missions de reconnaissance lointaines des armées (voir la 210 et la 62)
Le Dorand AR 1 devait être un peu moins dépassé que ces concurrents.
Un fois éliminé des escadrilles du front de l'Ouest, il a continué à bien servir en Orient.
En 1917, sur le front de l'Ouest, les avions de CA ou d'armée étaient protégés, à chaque fois que c'était possible, par des avions de chasse.
On trouvait donc un Dorand AR 1 ou un Sopwith 1A2 protégé par un triplette de Nieuport 23 / 24 / 27 ou de Spad VII.
Quand la chasse n'était pas disponible, trois avions de la même unité,
l'avion principal, chargé des photos, avec un observateur en place arrière
et deux autres avec des mitrailleurs en place arrière, destinés à protéger leurs camarades.
J'en parle dans les études des escadrilles N 62 (escadrille d'armée de la 6ème armée) et de la C 210.
Bien cordialement
Albin