Re: Une victoire obtenue par (et non sur) un ballon !
Publié : mar. janv. 20, 2009 3:45 pm
Salut à tous,
Je lance ce petit sujet d'un fait marquant dans la guerre aérienne. Vous connaissez tous les ballons d'observations dont nombre ont été abattus dans les deux camps pendant le conflit, et ce sur tous les fronts. A coups de balles incendiaires, de fusées Le Prieur, ces ballons captifs gonflés sont une proie dangereuse pour les pilotes de chasse car bien défendus par la DCA. Ils sont aussi un lieu dangereux pour les observateurs, qui doivent sauter en parachute à la moindre alerte, car le ballon qui flotte au dessus de leur tête est gonflé d'hydrogène, qui flambe vite et bien... Sans parler des caprices de la météo, qui amènent quelquefois les câbles d'amarrage à se rompre, et les orages dont le coup de foudre peut s'avérer fatal.
Nous sommes le 14 avril 1917, sur le front de Lorraine, au Nord de Nancy, plus exactement sur les flancs d'une colline entre les communes de Montenoy et Bouxières aux Chènes. La 71e compagnie d'aérostiers fait son boulot comme tous les jours. Le temps n'a pas été fameux (il a neigé la semaine précédente), et bien que le secteur soit réputé calme les avions de chasse allemands sont bien là puisqu'un ballon a été attaqué la veille, heureusement sans succès, à coup de mitrailleuse et fusées incendiaires (au passage j'ai appris que les allemands utilisaient eux aussi des Le Prieur). Le matin a lieu une première ascension dans le but de faire un règlage de tir d'artillerie. Elle se termine vers 12h30 où un autre observateur, le caporal Peltier, prend le relais. il dirige lui aussi le tir d'une batterie lourde française.
C'est alors qu'un bruit de moteur se fait entendre à 15 heures : un chasseur allemand, un Albatros D III. On imagine la panique au sol, mais aussi dans la nacelle où l'observateur aurait rapidement sauté en parachute dans ces circonstances. Pas là. Le caporal Peltier prend sa carabine, vise, tire, et... abat l'allemand qui tombe en flammes à 1 800 mètres du ballon. Pas de doute possible dans le JMO de la compagnie d'aérostiers 71 tout comme dans l'état des pertes allemandes, il s'agit bien d'une victoire obtenue au dépends de l'Unteroffizier Hermann Jopp, de la Jasta 37, tué au Mont Toulon (le lieu est très proche). On doit jubiler au sol - Peltier termine son ascension 20 minutes plus tard.
C'est là que le mystère s'épaissit. Dites-moi si je dis une bêtise, mais je n'ai rien lu à ce sujet dans la guerre aérienne illustrée. D'autre part, on ne trouve plus mention du caporal Peltier après cette date dans le JMO de la Cie 71. Et enfin, on apprend le 14 avril 1917 le décès d'un brigadier Henri Auguste Peltier, du 260e Régiment d'Artillerie de Campagne, des suites de blessures de guerre... à l'ambulance de campagne 2/2 de Fismes, Marne.
Comme Fismes et Montenoy sont distantes de près de 230 km, je vois mal un blessé transporté aussi loin en une journée pour y mourir. Il doit donc s'agir d'un homonyme.
Mais la question du devenir du caporal Peltier reste entière. J'imagine qu'il est décoré, promu, voire envoyé en école d'aviation ou comme instructeur dans une école d'observateurs. Quelqu'un a t'il des infos sur lui, où même une photo ?
DTB
Je lance ce petit sujet d'un fait marquant dans la guerre aérienne. Vous connaissez tous les ballons d'observations dont nombre ont été abattus dans les deux camps pendant le conflit, et ce sur tous les fronts. A coups de balles incendiaires, de fusées Le Prieur, ces ballons captifs gonflés sont une proie dangereuse pour les pilotes de chasse car bien défendus par la DCA. Ils sont aussi un lieu dangereux pour les observateurs, qui doivent sauter en parachute à la moindre alerte, car le ballon qui flotte au dessus de leur tête est gonflé d'hydrogène, qui flambe vite et bien... Sans parler des caprices de la météo, qui amènent quelquefois les câbles d'amarrage à se rompre, et les orages dont le coup de foudre peut s'avérer fatal.
Nous sommes le 14 avril 1917, sur le front de Lorraine, au Nord de Nancy, plus exactement sur les flancs d'une colline entre les communes de Montenoy et Bouxières aux Chènes. La 71e compagnie d'aérostiers fait son boulot comme tous les jours. Le temps n'a pas été fameux (il a neigé la semaine précédente), et bien que le secteur soit réputé calme les avions de chasse allemands sont bien là puisqu'un ballon a été attaqué la veille, heureusement sans succès, à coup de mitrailleuse et fusées incendiaires (au passage j'ai appris que les allemands utilisaient eux aussi des Le Prieur). Le matin a lieu une première ascension dans le but de faire un règlage de tir d'artillerie. Elle se termine vers 12h30 où un autre observateur, le caporal Peltier, prend le relais. il dirige lui aussi le tir d'une batterie lourde française.
C'est alors qu'un bruit de moteur se fait entendre à 15 heures : un chasseur allemand, un Albatros D III. On imagine la panique au sol, mais aussi dans la nacelle où l'observateur aurait rapidement sauté en parachute dans ces circonstances. Pas là. Le caporal Peltier prend sa carabine, vise, tire, et... abat l'allemand qui tombe en flammes à 1 800 mètres du ballon. Pas de doute possible dans le JMO de la compagnie d'aérostiers 71 tout comme dans l'état des pertes allemandes, il s'agit bien d'une victoire obtenue au dépends de l'Unteroffizier Hermann Jopp, de la Jasta 37, tué au Mont Toulon (le lieu est très proche). On doit jubiler au sol - Peltier termine son ascension 20 minutes plus tard.
C'est là que le mystère s'épaissit. Dites-moi si je dis une bêtise, mais je n'ai rien lu à ce sujet dans la guerre aérienne illustrée. D'autre part, on ne trouve plus mention du caporal Peltier après cette date dans le JMO de la Cie 71. Et enfin, on apprend le 14 avril 1917 le décès d'un brigadier Henri Auguste Peltier, du 260e Régiment d'Artillerie de Campagne, des suites de blessures de guerre... à l'ambulance de campagne 2/2 de Fismes, Marne.
Comme Fismes et Montenoy sont distantes de près de 230 km, je vois mal un blessé transporté aussi loin en une journée pour y mourir. Il doit donc s'agir d'un homonyme.
Mais la question du devenir du caporal Peltier reste entière. J'imagine qu'il est décoré, promu, voire envoyé en école d'aviation ou comme instructeur dans une école d'observateurs. Quelqu'un a t'il des infos sur lui, où même une photo ?
DTB