Forum PAGES 14-18

Bonsoir à tous, dans un bois de la petite commune de Vézaponin dans l'Aisne se trouve la tombe d'un couple, les LEFEVRE, il y a une plaque à la mémoire de leur fils LEFEVRE Marcel né le 10-6-1896 à Vézaponin, engagé volontaire le 3-8-1914, quartier maitre mécanicien, pilote d'hydravion dcd le 10-8-1918 disparu en mer au cours d'une reconnaissance au large de Cherbourg. Sa fiche MDH ne dit pas qu'il était pilote, pouvez vous l'affirmer ?
Quelle(s) unité(s) se trouvé à Cherbourg ?
Les hydravions servaient-ils qu'à la reconnaissance ou aussi au combat ?
Cette partie de l'aviation est-elle à l'origine de l'aéronavale ?
Merci d'avance à ceux qui auront la gentillesse de me répondre.
Cordialement,
Gilles.

Bonjour Gilles,
Visiblement les hydravions servaient aux deux, à la reconnaissance mais aussi au combat ! Dans mon livre « Les Vainqueurs de l’air », il est dit en substance, concernant les hydravions :
« Les hydravions offrent l’avantage, essentiel dans la guerre navale, de constituer un observatoire surélevé, d’où le champ de découverte et de surveillance est infiniment plus vaste que pour une vigie placée sur un bateau »…
Mais aussi : « Les premiers hydravions entrés en service au début de 1915, pouvaient voler 3 heures en emportant leur pilote, un observateur armé d’un fusil et des bombes de 105. En 1916 apparaissent des appareils plus puissants, emportant le pilote, un observateur, 2 bombes à 35 kilogrammes d’explosifs, une mitrailleuse, 4 heures et demie d’essence…Les hydravions et avions de la marine servaient à l’escorte des convois, surveillant la mer en avant des navires escortés et obligeant à disparaître les sous-marins qui auraient pu les menacer… Obligés de s’approcher du sous-marin pour placer leurs bombes avec le plus de chance de succès, les aviateurs marins, dans le cas où le sous-marin faisait tête et luttait directement sans s’immerger, ce qui est arrivé quelquefois, pouvaient, avec leurs mitrailleuses, rendre la plate-forme du navire intenable »...
Il est question également de quelques noms de pilotes ou observateurs blessés ou disparus, mais je n'ai pas de Marcel Lefevre.
Cordialement
Bruno

Bonjour Bruno, merci beaucoup pour vos précisions.
Cordialement,
Gilles.

Bonjour
Marcel Lefevre ne figure pas dans la base de l'aéronautique 14-18 de Mémoire des Hommes.
Ce qui laisserait penser qu'il n'était pas pilote.
Mais sans certitude.
Peut être Lucien l'a-t-il dans ses listes?
Cordialement
Claude

Bonjour,

Ne confondez pas l'aviation militaire et l'aviation maritime.
Marcel Lefèvre appartenait à la Marine. Il était titulaire du brevet n°286 de pilote d'hydravions. Il appartenait au Centre d'aviation maritime de Cherbourg.

TLR

Bonjour,

Voici sa fiche.
Cordialement,
Alain

Bonjour Thierry

Sans confondre les deux aviations, n'y eut-il pas quelques "transfuges"? En particulier de mécaniciens?
Cordialement

Claude

Bonjour,

il y a eu des pilotes (même quelques chefs d'escadrilles), quelques observateurs et des canonniers de la Marine dans l'aviation militaire jusqu'en 1917.
Ensuite, c'est plutôt l'Armée qui a fourni des pilotes à l'aviation maritime.
Dans les escadrilles cotières, pilotes et mécaniciens étaient militaires mais les observateurs étaient des marins.

Par aillerurs, pour compléter ce que j'ai lu plus haut, de nombreux pilotes, même très connus, ne figurent pas dans le fichier du SHD (constitué à partir de deux fichiers papiers, eux-mêmes incomplets).

TLR

Pas grand chose à rajouter.

Marcel, Gustave LEFEVRE a disparu à bord du Levy-Besson 200 ch n° 118. Avec lui a également disparu son observateur, le QM mécanicien Dominique, Célestin NOVEL, né le 07/03/1893 à Grésy-surAix (73).

En ce qui concerne les "biffins" qui servaient dans l'Aviation maritime, il y en eut effectivement un certain nombre, des pilotes surtout mais aussi quelques observateurs. Et si la plupart étaient titulaires du brevet de pilote d'hydravion délivré par la Marine après en général un stage à Fréjus - Saint-Raphaël, certains de l'étaient pas car formés directement "sur le tas" ! De plus, comme ces hommes n'étaient pas gérés administrativement par la Marine (solde, avancement, etc), leur identification reste problématique. A ce jour j'ai identifié 75 "non marins" pilotes ayant servis dans l'Aviation maritime pendant la Grande Guerre (55 français dont 7 non brevetés Marine, 19 russes et 1 japonais), mais il y en a certainement eu d'autres. Trois d'entre eux sont MPLF.

A cela il faut rajouter une centaine de : pilotes de direction, radios de dirigeable, mécaniciens de dirigeable etc. formés dans les écoles de la Marine et qui servirent dans ses centres d'aérostation à partir du moment où l'Armée de terre cessa toute activité dans ce domaine.

Amitiés générales.

Bonsoir à tous,

On peut noter que même pour des pilotes déjà brevetés ailleurs, le stage de spécialisation sur hydravion à Fréjus-Saint-Raphël ne se faisait pas sans casse.
En deux ans et demi une vingtaine d'élèves pilotes ont trouvé la mort dans la baie de Saint-Raphaël au cours de leur stage, essentiellement sur FBA.

Bonne soirée,
Alain