Forum PAGES 14-18

bonjour à tous,

encore un peu de lecture,extrait du Larousse Mensuel Illustré de mai 1918













amicalement,
Mireille

Bonsoir Mireille
Bonsoir à tous
Voci les directives officielles concernant la sélection des pilotes.
Dans le feu de l'action de la guerre même ces directives n'ont pas toujours été suivies.
Je connais un exemple de soldat qui a été affecté à l'aviation après de très importantes blessures aux jambes et au dos, sous pretexte que le pilotage s'effectue assis...
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« Circulaire relative à l’établissement et à la transmission des demandes d’admission dans le personnel de toutes catégories de l’aéronautique militaire
Paris le 31 mars 1916
Les décisions à intervenir relativement aux demandes présentées à titre divers, en vue d’une affectation à l’aéronautique militaire (Aviation, aérostation) subissent souvent des retards occasionnés par la non observation des dispositions réglementaires, à la nécessité dans laquelle se trouve l’administration centrale de retourner les dossiers pour complément d’information.
On se conformera à l’avenir aux prescriptions suivantes:
Les demandes de toute nature, formulées par les militaires de tous grades, pour être admis, à un titre quelconque dans le personnel de l’aéronautique militaire, seront adressées directement et sans aucune exception au Ministère de la Guerre (Direction de l’Aéronautique militaire) Cabinet du Directeur par les Commandants de Dépôts ou les Chefs de Service sous les ordres desquels sont placés ces militaires.
Documents à fournir par les intéresses
Personnel navigant (élèves pilotes, observateurs, mitrailleurs, bombardiers, canonniers) :
1° Demande de l’intéressé conforme au modèle de l’annexe 1
2° Certificat médical de visite et de contre-visite, établi conformément aux prescriptions de l’annexe N°2
3°Un Etat signalétique et des services
4° Un relevé de punition
5° Une notice du Mod. De l’annexe N°3
Personnel non navigant (Officiers et sous-officiers d’encadrement, ouvriers en fer et en bois de toutes catégories, conducteurs d’automobile ; armuriers, artificiers, selliers, bourreliers, tapissiers, cordier, vanniers etc…)
1° Demande de l’intéressé conforme au Mod. de l’annexe N°1
2° Certificat médical de visite et de contre-visite indiquant si le candidat est apte ou inapte à l’arme à laquelle il appartient, et dans ce dernier cas de détail de maladies blessures ou infirmités le rendant inapte, avec indication de la durée probable de l’inaptitude.
3°Un Etat signalétique et des services
4° Un relevé de punition
5° S’il y a lieu certificat professionnel permettant de se rendre compte des aptitudes du candidat à l’emploi qu’il sollicite.
6° Une notice du Mod. De l’annexe N°3
Sont abrogées toutes les dispositions antérieures à la présente circulaire et notamment les circulaires du 2 septembre 1912 , etc



Annexe N°1
Le…….(grade nom et prénom)
Classe……(Classe de mobilisation)
A monsieur le Ministre de la Guerre (Direction de l’Aéronautique militaire, cabinet du directeur.
Je sollicite mon affectation dans le personnel de l’aéronautique militaire à titre de ….(Officiers et s/off. D’encadrement, élève-pilote, observateur, mitrailleur, bombardier, canonnier, mécanicien, artificier, armurier, menuisier, etc)
Avis du commandant du Dépôt du …. Ou Chef de service

Nota A l’appui de la demande devront être joints les documents dont la production est prescrite par les § A ou B de la circulaire.

Annexe N°2
L’aptitude des candidats au personnel navigant de l’aviation comporte :
1° Une acuité visuelle normale pour les 2 yeux et pour chaque œil (aucune correction par les verres n’étant admise).
2° Un champ binoculaire normal ; l’aptitude à distinguer nettement le vert du rouge et à reconnaître les couleurs principales.
3° Une acuité auditive normale avec état d’intégrité de l’oreille moyenne et interne.
4° Un état d’intégrité absolue des organes de la respiration et de la circulation.
5° Un poids maximum de 85 kilos pour les élèves-pilotes et de 75 kilos pour les observateurs, mitrailleurs, bombardiers, canonniers etc.
Ces conditions particulières sont indépendantes des conditions générales d’aptitude physique au service militaire
Les différents renseignements qui précèdent devront être mentionnés très explicitement sur les certificats de visite et de contre-visite qui devront indiquer en outre les antécédents (tares héréditaires, tares nerveuses personnelles, etc)
Si le Candidat est apte ou inapte à l’arme à laquelle il appartient et dans ce dernier cas le détail des maladies blessures infirmités le rendant inapte avec indication de la durée probable de l’inaptitude.
Les candidats seront pesés revêtus de leur uniforme à terre sans arme ni équipement et sans aucun des vêtements spéciaux qui sont revêtus à bord des aéronefs.

Annexe 3
Indication du Dépôt ou du Service
Notice de renseignement concernant le (Grade Nom et prénom)… qui demande à être admis dans le personnel de
l’aéronautique militaire à titre de
…(Officier et sous-officier d’encadrement, élève-pilote, observateur, mitrailleur, bombardier, canonnier, mécanicien, artificier, armurier, menuisier, etc.)
Situation militaire… (Pour un officier indiquer s’il est de l’active, de la réserve ou de la territoriale, et s’il possède son grade à TT ou à titre définitif. Pour un homme de troupe (sous-officier, caporal ou soldat) mentionner si le candidat appartient au service armé ou au service auxiliaire.)
Age du candidat…
Instruction générale…
Instruction aéronautique précédemment reçue…
Antécédents sportifs… ( pour les candidats au personnel navigant seulement).
Connaissances professionnelles…
Aptitude à recevoir l’instruction sur le fonctionnement des appareils de TSF…(pour les candidats au personnel navigant seulement).
Conduite et manière habituelle de servir…
… le … 19… »
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Ministère de la Guerre
Sous-secrétariat de l’aéronautique militaire 4ème bureau
N° 27 311 4/10
Le 8 octobre 1915
Le S/secrétaire de l’aéronautique militaire
A monsieur le général commandant en chef (Aéronautique)
Au sujet du poids limite à adopter dans la désignation du personnel navigant

Les instructions du 24 janvier 1914 (B.O.P.S. p99 et suivantes) relatives à l’admission des officiers et hommes de troupe dans le personnel navigant de l’aviation prescrivent que les candidats doivent subir un examen médical particulier destiné à s’assurer qu’ils remplissent certaines conditions d’aptitudes physiques jugées indispensables (intégrité des poumons, du cœur, etc.…)
Mais il n’est fixé aucune règle relativement au poids que doivent avoir les dits candidats.
Or les exigences de la Guerre actuelle font ressortir la nécessité de disposer d’un poids d’approvisionnement (essence, projectiles, etc.…) aussi grand que possible.
Il y a donc intérêt à ne pas désigner pour le personnel navigant des militaires d’un poids trop élevé
J’ai, en conséquence, l’honneur de vous faire connaître qu’à l’avenir les certificats délivrés par les médecins en exécution des instructions du 14 janvier 1914 précitées devront indiquer très explicitement les poids des militaires demandant à entrer dans le personnel navigant.
Le poids maximum que devront avoir les candidats revêtus de leur uniforme de terre, c’est à dire sans aucun vêtements spéciaux qui sont revêtus à bord des avions est fixé comme il suit :
a) Elèves-pilotes 85kgs
b) Autre personnel navigant (observateur, mitrailleur, bombardier…) 75 kgs
Conformément aux prescriptions de la dépêche n° 19 023 4/12 en date du 30 août 1915 il conviendra d’ailleurs de me faire parvenir toutes les demandes sans exception formulées en vue d’une affectation dans l’aéronautique, même si ces demandes émanent d’un militaire ayant un poids supérieur à ceux indiqués ci-dessus.
Vous voudrez bien porter la présente dépêche à la connaissance des corps et Services placés sous vos ordres dans le plus bref délai possible.
René BESNARD



QG le 27 novembre 1915
Le Général Commandant la VII° Armée
À MM

La plupart des demandes pour entrer dans le service aéronautique qui sont transmises au Général Commandant la VII° Armée ne permettent pas d’apprécier en toute connaissance de cause les aptitudes des candidats.
Le Général Commandant la 7°Armée a décidé que dorénavant, toute demande de cette nature sera accompagnée, en plus de références professionnelles s’il y a lieu de :
a) un relevé signalétique et des services
b) un relevé de punitions
c) un certificat médical
Le certificat médical mis à l’appui des demandes des candidats pilotes ou observateurs devra obligatoirement donner des renseignements sur l’état du cœur, des poumons et de la vue et indiquer le poids du candidat habillé.
D’autre part, l’avis des chefs hiérarchiques devra porter principalement sur la moralité du candidat et sur son aptitude générale à l’emploi qu’il sollicite, d’après son caractère ses moyens physiques et intellectuels, etc.…

Le chef d’Etat Major BAUVIER.


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Paris le 30 novembre 1916
EXAMEN MEDICAL DES MILITAIRES DEMANDANT A SERVIR DANS LE PERSONNEL NAVIGANT DE L’AERONAUTIQUE MILITAIRE
Conformément aux prescriptions de la circulaire du 5 novembre 1915 (B.O.P.P. p 759) au sujet de la destination à donner aux officiers et hommes de troupe désignés comme élèves-pilote aviateurs, j’ai l’honneur de vous faire connaître les règles suivantes :
1° En raison des inconvénients de tous ordres que présentent les candidatures non justifiées par des conditions d’aptitude suffisantes, il y a lieu de rappeler aux Médecins Chefs de Service des Dépôts de Corps de troupe qu’ils ont à se conformer rigoureusement dans leurs examens aux dispositions de l ‘instruction sur l’aptitude physique au service militaire du 22 octobre 1915 (B.O.E.M. N° 68 bis page 51 chap « l’aéronautique » mis à jour par l’incorporation des modifications apportées par la circulaire du 12 mars 1916 (B.O.P.P. N° 13. 221)
2° A leur arrivée soit dans les écoles d’aviation (officiers) soit au Dépôt du premier groupe d’aviation à Dijon (hommes de troupe), les élèves-pilotes subissent une nouvelle visite devant 2 médecins. L’un d’eux est le médecin du premier groupe de l’aviation ou de l’école considérée. Le second qui doit être désigné par le Général commandant la Région sera autant que possible le médecin-chef du Secteur Médical correspondant.
Au cours de cette seconde visite qui devra être très minutieuse, l’attention des Médecins experts sera tout spécialement appelée sur la nécessité de s’assurer chez les sujets examinés, de l’intégrité absolue des appareils respiratoire circulatoire et rénal.
On s’attachera à discerner soigneusement les souffles cardiaques organiques d’avec les souffles cardiaques inorganiques.
Il y aura lieu de considérer comme inaptes les militaires présentant certaines arythmies ; arythmies complètes, pouls lent permanent (syndrome de Stoxes Adams) tachycardie paroxystique, tachycardie basedowienne, même et surtout mono-symptomatique. L’arythmie extrasystolique n’entraînera l’élimination que lorsqu’elle sera liée à une lésion organique du cœur.
Les troubles suivants du rythme cardiaque ne constitueront pas des contre-indications au service d’élève pilote aviateur : bradycardie totale, tachycardie émotive, tachycardie provoquée par les exercices physiques, arythmie respiratoire.
On éliminera dans tous les cas les militaires présentant une émotivité avec instabilité nerveuse.
Toutes les fois qu’au moment de cette visite l’examen des organes des sens laissera quelque doute sur l’aptitude du candidat, on aura recours à l’intervention du Médecin-Chef du Centre Principal de Spécialité de la Région (ophtalmie, otologie).
3° Au cours de l’entraînement, les Médecins du Dépôt du 1er groupe d’Aviation et des Ecoles s’attacheront à suivre par des examens répétés l’état de santé des élèves. Il leur est tout spécialement recommandé de relever fréquemment au sphygomanomêtre de Pachon la pression artérielle des aviateurs. Cette étude peut fournir des indications utiles en ce qui concerne la marche de l’entraînement ou la recherche de surmenage. D’une façon générale la pratique de l’aviation tend à provoquer un abaissement de la pression artérielle maximum même en dehors des vols, la pression minimum reste normale. L’abaissement est surtout appréciable chez les sujets peu ou moyennement entraînés
Le surmenage, même chez les aviateurs très aguerris peut conditionner un abaissement marqué de la pression artérielle.
Quand l’hypotension des surmenés porte tout à la fois sur les pressions maxima et minima et quand elle tend à persister, il est indiqué de mettre en œuvre une investigation clinique pour dépister l’origine de ces manifestations.
Au cours de l’entraînement, tout élève-pilote qui ne paraîtrait plus, de l’avis du Médecin de l’Ecole présenter l’aptitude physique voulue sera soumis sur demande du Commandant de l’Ecole à vous adressée, à l’examen du Médecin Chef de secteur Médical ou du Médecin Chef du Centre principal de spécialité (ophtalmie ou otologie) suivant les cas. Le résultat de l’examen sera transmis d’urgence au Commandant de l’Ecole.
GODART. »

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Bien cordialement

bonjour à tous,
bonjour Claude,

merci beaucoup pour ces précisions très intéressantes,
je pense faire un lien sur le forum "santé",ça le concerne aussi beaucoup.

savez-vous quelle était le taux de mortalité ou la probabilité de perdre la vie pour un pilote à cette époque?

amicalement,
Mireille

Bonsoir
Pendant la période de la guerre 16'876 pilotes ont été brevetés.
1'945 pilotes et observateurs ont étét tués.
On compte 1'461 disparus et 2'922 bléssés.
Au début de la guerre on a compté près de 10% de tués pendant la formation. Puis les pertes sont descendues autour de 3% vers la fin de la guerre.
D'autres ajouteront peut-être des précisions.
Bien cordialement

Bonsoir
Dans un traité de Psychologie du travail, je trouve la mention suivante concernant la guerre de 14-18:
"En France Camus et Napper, en Italie Gemelli s'attachaient tout particulièrement à la selection des pilotes et Lahy appliquait son expérience industrielle à la sélection des mitrailleurs":
Je n'en sais pas plus pour le moment.
Bien cordialement

Bonjour à tous

Les méthodes de sélection des pilotes présentées ont été utilisées par les américains dans leur Centre de Tours.
Plusieurs documents en attestent.
Pour le moment je n'ai rien trouvé qui atteste leut utilisation par l'aéronautique française.

Cordialement

Bonjour à tous,

Voici un article qui se rapporte à çà.
Cordialement,

Alain

Bonjour Alain
Bonjour à tous


Très intéressant document.
Pouvez-vous en communiquer les références (date et revue)? Merci.
J'avais trouvé les noms de Camus et Napper, mais je n'avais pas les coordonnées de leur laboratoire.

Par ailleurs dans les Carnets de pilote que j'ai pu consulter et où sont consignés leur activité au jour le jour depuis leur affecation à l'aéronautique, je n'ai pas trouvé mention de la passation de ces examens.
Ni non plus dans les circulaires de 1915 et 1916.
D'où mon interrogation: s'agit-il de travaux de laboratoire? Surement Oui. Y at-il eu utilisation "de terrain" ??? Où??? Quand???

Encore des recherches et des découvertes à venir.

Bien cordialement
Claude

Bonjour à tous,

L'article figure dans l'hebdomadaire "Pays de France" du 25 Janvier 1917.
A sa lecture, il semble que l'examen des candidats pilotes ait été mis en application quelques mois avant sa parution pour les nouveaux candidats et sans doute à titre de confirmation ou plutôt de justification du processus pour les pilotes chevronnés

Je n'avais pas fini...
Si l'on en croit les supers graphiques de Poiret et Nungesser et la caution apportée par "deux des grands chefs de notre armée" il serait tout de même surprenant que cette épreuve n'ait pas été mise en application même si elle est arrivée un peu tard.

Bien cordialement,

Alain