Bonjour
Messieurs
J'ai avancé et je vous en remercie
Etait-il possible d'utiliser la photo ? bien sur la source sera indiquée
Je joins une petite bio du Maréchal des Logis - pilote de Kyspotter de l'escadrille 207
ainsi qu'un poème " le Passager de la Mort" extrait du livre " les Aigles" d'André Mailfert
relatant sa mort ainsi que l'atterrissage difficile dans les lignes ennemies du 2éme homme d'équipage le Lt Sayns l'observateur
né le 29/12/1883 à Neuville les Loeuilly (80)
Eléve de la providence
Exploitant agricole
Matricule .../24 - Classe 1903 - E.V
Recrutement Amiens
Maréchal des Logis - Pilote
École d'aviation du Crotoy
2éme Groupe d'Aviation - Escadrille C.207
(sous le Commandement du Capitaine Jean Fernand Antoine Henri THIÉRION de MONCLIN)
créée le 15/05/1916 basée à Moreuil (80)
équipée de Voisin-Canton
tué à l'ennemi lors d'une surveillance à bord d'un avion de l'artillerie lourde au cours d'un combat aérien le 01/07/1916 à Frise (80)
inhumé à Frise (80)
réinhumé à Neuville les Loeuilly (80)
sur la stèle de Nampty
Médaille Militaire - Croix de Guerre avec Palme
citation: Depuis deux mois en escadrille, s'est immédiatement signalé par ses qualités professionnelles et son absolu dévouement.
A exécuté de nombreuses reconnaissances et a été glorieusement tué au cours d'un combat aérien, le 1er Juillet 1916
Le Passager de la Mort
As-tu jamais senti, voyageur de l'espace
Ton coursier tressaillir sous son carapaçon
Et ton coeur se glacer d'un sinistre frisson ?
La Mort te frôle et passe.
Si tu crois, tout à coup, voir s'entrouvrir la Porte
De l'immense infini, dont tu t'es approché,
C'est que ton âme fuit, et ton corps est touché
Par la Mort qui l'emporte.
T'est-tu jamais trouvé culbuté dans le vide;
En d'horribles remous, te sens-tu naufrager ?
Retourne-toi, frémis et tremble,ô passager ;
C'est la Mort qui te guide.
II
Un biplan bi-moteur
Tâche ingrate, accomplit un réglage.
L'Équipage
Est composé de Sayns, l'observateur,
Et d'un jeune pilote:
Kyspotter.
Dans un Fokker
Au-dessus d'eux, complote
L'adversaire qui veut pourfendre l'appareil;
Il fonce tout à coup, pareil
Au rapace
Puis, il passe,
Foudroyant sous son feu Kyspotter.
Sayns ne voit qu'un éclair.
- Holà ! vieux camarade !
En garde !
Ce boche, attend un meilleur sort ...
Holà ! Vite ...allons vire !
Hé !... Kyspott ! On chavire !
Ha ! Kys ... il est mort !
III
Ton coeur doit se broyer sous une étreinte horrible
En te sentant soudain, seul, sous l'immensité !
Vers quel abime, en quel néant, dans quel Léthé
Vas-tu sombrer bientôt ? la mitraille te crible ...
Aucun doute pour toi. La Camarde infaillible
Ricane et te conduit avec rapidité.
Quoi ! ton corps chancelant se crispe, contracté ?
Quoi ! tu rêves-encor ? Tu crois à l'impossible ?
Plus vite ! allons plus vite ! Elle est là, près de toi,
Blême, rigide, froide... Oh ! ce masque d'effroi !
Plus vite ! Elle te mène atterrir à son port !
Elle est là!... près de toi. Reine de l'épouvante,
Qui prolonge, en son jeu cette course émouvante.
Que vas-tu devenir, Passager de la Mort ?
IV
Kyspotter gît, pendant, exsangue, inaminé,
Et l'Aigle de bataille, au grondement rythmé,
Libre, oscille un instant, puis plonge dans le vide.
Sayns se retourne et voit, les traits crispés, livide,
L'inerte ami dormant de son dernier sommeil....
Le nouveau commandant du lugubre appareil
Cherche à quel dieu proprice adresser sa prière ?...
Un cadavre interdit de passer à l'arrière !..
Il le franchit.. se fait gymnaste aérien.
Et comme un officier français n'a peur de rien,
Il se glisse au capot, près du corps qui cahote
En remplaçant le mort, il s'incarne pilote..
L'âme de Kyspotter est encore avec lui
Pris en chasse à son tour, le Fokker s'est enfui;
Mais, Sayns, pour un début, songe à faire un chef-d'oeuvre;
Sans hésiter, d'abord, au hasard, il manoeuvre
Rapidement le gouvernail de profondeur;
Il le penche, il l'incline, il tire avec raideur...
Et l'avion, sous l'effort, monte et revient en ligne:
Mais la fatalité, sans doute, le désigne;
La camarde a rompu cet instant de répit
Et, l'horreur, qu'un instant l'espoir interrompit
Etreint à nouveau Sayns; il tourne; il réitère
Son premier geste et l'Aigle, obliqué vers la terre,
Pique, volte, redresse et se cabre, strident,
Vers le ciel qui l'observe. En ce vol ascendant
Le rocher de l'esquif, perdu dans la tempête,
Contre l'adversité se domine et s'entête.
Il pousse le contact comme un libérateur !
Plus de course sans but... plus de bruit de moteur !
Mais l'avion siffle, il plonge et s'oriente
Vers la terre qui monte et s'approche, effrayante !
Vertigineusement sous lui s'enfuit le sol...
Comment va s'achever ce fantastique vol ?
Mort ou vivant ? France ! Allemagne ? Ultime angoisse !
Le sort injuste veut que le danger s'accroisse
En arrivant au port...
Un dernier bond encor
Et l'oiseau, lourdement, termine son essor.
Sayns peut de dégager près des lignes fatales,
Sous le feu ruisselant des obus et des balles.
Mais il doit se terrer, se cacher deux longs jours
Au fond d'un entonnoir, se demandant toujours
Si l'heure qui viendra sera sa dernière heure...
Non ! le Dieu des héros ne veut pas que l'on meure
Seul en un trou boueux quand on revient du ciel !
Et, dans une accalmie, entendant son appel.
Des fantassins français viennent lever le siège
A l'aire où succombait un Aiglon pris au piège.
tiré du livre " les Aigles" d'André Mailfert
Jacques Fouré
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