Re: ERNESTINE Goélette de Dunkerque
Publié : jeu. nov. 16, 2017 2:20 pm
Bonjour à tous,
ERNESTINE
Goélette d’Islande lancée en 1911 au chantier Ecolin de Dunkerque.
ERNESTINE survivra à a Grande Guerre et continuera ses campagnes de pêche en Islande jusqu’aux années 30, mais dans la flottille de Gravelines.
Rencontre avec un sous-marin le 18 Août 1916
Interrogatoire du Capitaine au Cabotage LE DIEST Pierre, de Port Mardyck
Le 18 Août 1916 la goélette de Dunkerque ERNESTINE, revenant de la pêche d’Islande et encalminée par 52°35 N et 13°50 W Paris, cap au SSW, les hommes aperçurent à 6 quarts bâbord un bateau qu’ils prirent d’abord pour un harenguier à vapeur mât rabattu, et qu’ils reconnurent bientôt pour être un sous-marin en surface. Le sous-marin s’approcha route au NW et stoppa à 200 m de la goélette. Un seul homme était sur le pont, sur l’avant du kiosque. On n’a pas remarqué son habillement. Cet homme ne fit aucun geste et ne héla pas ERNESTINE.
Le capitaine Le Diest, prévenu par le lieutenant, fit descendre tous les hommes non de quart. Lui-même et ceux qui restaient sur le pont affectèrent de ne pas s’occuper du sous-marin et s’abstinrent en particulier de l’observer à la jumelle, ce qui explique le manque de précision de leurs souvenirs.
Le sous-marin resta stoppé vingt minutes, puis se mit en marche à toute vitesse en venant sur la droite, route au NE. En vingt minutes, il avait disparu à l’horizon, c’est-à-dire à 5 ou 6 milles d’ERNESTINE. Il était toujours en surface et sa vitesse était donc entre 15 et 18 nœuds. Il ne faisait aucune fumée.
Au moment du croisement, le sous-marin a été vu dans toute sa longueur, estimée à 70 ou 80 m. Sur le pont, rien d’apparent que le kiosque situé aux 2/5e à partir de l’avant. Franc-bord un bon mètre, sans gaillard ni avant défendu. Kiosque s’élevant à 3 m au dessus de l’eau. Ni cheminée, ni mât, ni antenne TSF, ni armement visible. Peinture gris très foncé. On n’a pas eu l’impression qu’elle fût particulièrement fraîche ou ancienne.
Aucun autre navire en vue. Rencontré un vapeur plus au Sud la nuit suivante.
Le capitaine Le Diest rapporte d’Islande que les habitants, très lésés dans leur commerce de morue avec la Norvège par les prohibitions anglaises, sont favorables aux puissances centrales et désirent leur prompte victoire.
Voici la silhouette du sous-marin qu’il a dessinée.

Le sous-marin aperçu
N’est pas identifié.
Le seul sous-marin qui pourrait avoir croisé dans l’Ouest de l’Irlande en Août 1916 serait éventuellement l’U 78 du Kptlt Otto DRÖSCHER, mais il a coulé si peu de navires que sa route est difficile à établir.
Ce sous-marin qui reste 20 minutes sans bouger et sans demander aucun renseignement à cette goélette demeure une énigme.
Voici la boite en fer dans laquelle le capitaine conservait les papiers du bord, papiers qu’il devait à tout prix sauver en cas de rencontre avec un sous-marin, faute de quoi il risquait une sévère sanction.

(Source : « Grande Pêche - Goélettes flamandes à Islande », de Jean-Pierre MELIS. Editions du Chasse-marée Juin 2006)
Cdlt
ERNESTINE
Goélette d’Islande lancée en 1911 au chantier Ecolin de Dunkerque.
ERNESTINE survivra à a Grande Guerre et continuera ses campagnes de pêche en Islande jusqu’aux années 30, mais dans la flottille de Gravelines.
Rencontre avec un sous-marin le 18 Août 1916
Interrogatoire du Capitaine au Cabotage LE DIEST Pierre, de Port Mardyck
Le 18 Août 1916 la goélette de Dunkerque ERNESTINE, revenant de la pêche d’Islande et encalminée par 52°35 N et 13°50 W Paris, cap au SSW, les hommes aperçurent à 6 quarts bâbord un bateau qu’ils prirent d’abord pour un harenguier à vapeur mât rabattu, et qu’ils reconnurent bientôt pour être un sous-marin en surface. Le sous-marin s’approcha route au NW et stoppa à 200 m de la goélette. Un seul homme était sur le pont, sur l’avant du kiosque. On n’a pas remarqué son habillement. Cet homme ne fit aucun geste et ne héla pas ERNESTINE.
Le capitaine Le Diest, prévenu par le lieutenant, fit descendre tous les hommes non de quart. Lui-même et ceux qui restaient sur le pont affectèrent de ne pas s’occuper du sous-marin et s’abstinrent en particulier de l’observer à la jumelle, ce qui explique le manque de précision de leurs souvenirs.
Le sous-marin resta stoppé vingt minutes, puis se mit en marche à toute vitesse en venant sur la droite, route au NE. En vingt minutes, il avait disparu à l’horizon, c’est-à-dire à 5 ou 6 milles d’ERNESTINE. Il était toujours en surface et sa vitesse était donc entre 15 et 18 nœuds. Il ne faisait aucune fumée.
Au moment du croisement, le sous-marin a été vu dans toute sa longueur, estimée à 70 ou 80 m. Sur le pont, rien d’apparent que le kiosque situé aux 2/5e à partir de l’avant. Franc-bord un bon mètre, sans gaillard ni avant défendu. Kiosque s’élevant à 3 m au dessus de l’eau. Ni cheminée, ni mât, ni antenne TSF, ni armement visible. Peinture gris très foncé. On n’a pas eu l’impression qu’elle fût particulièrement fraîche ou ancienne.
Aucun autre navire en vue. Rencontré un vapeur plus au Sud la nuit suivante.
Le capitaine Le Diest rapporte d’Islande que les habitants, très lésés dans leur commerce de morue avec la Norvège par les prohibitions anglaises, sont favorables aux puissances centrales et désirent leur prompte victoire.
Voici la silhouette du sous-marin qu’il a dessinée.

Le sous-marin aperçu
N’est pas identifié.
Le seul sous-marin qui pourrait avoir croisé dans l’Ouest de l’Irlande en Août 1916 serait éventuellement l’U 78 du Kptlt Otto DRÖSCHER, mais il a coulé si peu de navires que sa route est difficile à établir.
Ce sous-marin qui reste 20 minutes sans bouger et sans demander aucun renseignement à cette goélette demeure une énigme.
Voici la boite en fer dans laquelle le capitaine conservait les papiers du bord, papiers qu’il devait à tout prix sauver en cas de rencontre avec un sous-marin, faute de quoi il risquait une sévère sanction.

(Source : « Grande Pêche - Goélettes flamandes à Islande », de Jean-Pierre MELIS. Editions du Chasse-marée Juin 2006)
Cdlt