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Re: MIQUELON - Caboteur

Publié : ven. juin 25, 2010 11:00 pm
par Terraillon Marc
Bonsoir

Je regroupe les différents éléments d'information sur ce navire

A bientot :hello:

Re: MIQUELON - Caboteur

Publié : ven. juin 25, 2010 11:01 pm
par Terraillon Marc
Bonjour,
Des petites embarquations devenues guerrières à ajouter à une grande liste...
Peut-être y aura-t-il prochainement d'autres informations sur ces bâtiments dans ce forum.
Ces citations et le rapport attenant proviennent du livre d'or de la marine.

MIQUELON
Caboteur
(1 citation à l’ordre de l’Armée)

B.F.
Caboteur
(1 citation à l’ordre de l’Armée)

CORBIERE
Caboteur
(1 citation à l’ordre de l’Armée)

CHASSIRON
Chalutier
(1 citation à l’ordre de l’Armée)

A la suite des opérations d’évacuation de l’Armée serbe d’Albanie sur Corfou, ces quatre bâtiments ont obtenu les citations suivantes.
(Journal officiel des 26 avril 1916 et 30 juillet 1916)

Caboteur MIQUELON, commandant FREDENUCCI, premier-maître de manœuvre temporaire,
Caboteur B.F., commandant LE PAUMIER, Enseigne de Vaisseau auxiliaire,
Caboteur CORBIERE, ont fait preuve de dévouement et d’endurance aussi bien lors des opérations aux Dardanelles qu’en Adriatique.

Le chalutier CHASSIRON : s’est toujours fait remarquer par son entrain et sa vigilance dans les missions qu’il a remplies, a attaqué le 8 février 1916 avec vigueur et décision un sous-marin au large des côtes albanaises.

Le chalutier CHASSIRON était commandé par le maître de manœuvre BALIER et le caboteur CORBIERE par l’Enseigne de Vaisseau auxiliaire GAUTIER.

Rapport du 9 février 1916 du premier-maître de manœuvre temporaire FREDENUCCI, commandant le MIQUELON.

Le MIQUELON est parti de Valona, le 7 février 1916 à 22h30, en compagnie des chalutiers CHASSIRON et JEAN DORE ; dans l’ordre, MIQUELON, CHASSIRON, JEAN DORE.

Les instructions italiennes nous disent de nous trouver au cap Laghi à 6h30, mais la vitesse du MIQUELON, sensiblement inférieure à 7 nœuds, ne nous le permet pas. A 6h20, nous sommes à 10 milles dans le S.O. de ce cap.

Le jour se fait rapidement. Nous venons au N.50 E. vrai pour nous rapprocher de la côte et nous conformer à vos instructions du 4 février 1916 concernant la navigation pendant le jour dans le voisinage de la baie de Durazzo.

A 7 heures, hissé le pavillon S pour demander un pilote.

7h02 – Les hommes aperçoivent le sillage d’une torpille qui passe à une cinquantaine de mètres de notre arrière, fait un petit bond sur l’eau à la fin de son parcours et coule presque immédiatement après par quatre quarts bâbord avant.

Nous manœuvrons pour décrire des sinuosités et faire une route moyenne parallèle à celle de la torpille. Tout le personnel est au poste de combat, les pièces prêtes à faire feu.

L’alarme est donnée aux deux chalutiers par trois coups de sirène plusieurs fois répétés.

Le CHASSIRON et le JEAN DORE nous rejoignent immédiatement et prennent les dispositions de combat et de sauvetage ; nous continuons à siffler.

A 7h09, j’aperçois le périscope du sous-marin à environ 1000 mètres par bâbord arrière. Je fais ouvrir le feu sur lui immédiatement. Le pointage est très difficile avec un pareil objectif et la hausse du canon de 37. Néanmoins, nos projectiles tombent assez près pour indiquer aux chalutiers la position du sous-marin et obliger ce dernier à garder son périscope rentré : résultat appréciable, car notre ennemi cherche, sans aucun doute, à nous atteindre.

Deux torpilleurs italiens, attirés par notre sirène et la canonnade, arrivent sur ces entrefaites. Pendant plusieurs minutes, nous perdons toute trace du sous-marin. Nous l’apercevons à nouveau et recommençons à tirer. Le contre-torpilleur français FAULX arrive également et ouvre le feu sur le périscope qu’on aperçoit qu’à de courts intervalles.

A un moment donné, un des torpilleurs italiens jette deux grenades à fonctionnement hydrostatique (genre Guiraud) qui explosent très près de son arrière.

Plus rien pendant de longues minutes, puis le JEAN DORE, qui s’est déplacé vers le nord, ouvre le feu, immédiatement suivi par les torpilleurs et le CHASSIRON. Le MIQUELON lui, n’a pas assez de vitesse pour se porter rapidement sur les lieux et se servir de ses trop modestes 37.

En passant près de nous, un des torpilleurs italiens nous dit quelque chose que nous ne comprenons pas. Un peu plus tard, il nous dit de rentrer à Durazzo, ce que nous faisons. Il est 8h35.

A 9 heures, la FAULX nous rejoint et nous signale de la suivre (W.U.B.). Les hommes de veille remarquent un objet brillant par 10° tribord AV.

En approchant, je constate que c’est la queue d’une torpille, probablement lancée sans succès par un sous-marin ennemi sur un des navires du convoi rentré à Durazzo vers 7 heures. La FAULX semble ne pas l’avoir aperçue, elle en est pourtant très près.

Nous sifflons des coups précipités pour attirer son attention. En même temps, j’ordonne de mettre une embarcation à la mer ; mais aussitôt un périscope apparaît à quelques degrés tribord avant. Je fais ouvrir le feu sur lui ; au premier coup tiré, le sous-marin fait surface, l’avant et le kiosque émergent rapidement.

Cette manœuvre me surprend ; d’un autre côté la ressemblance avec les sous-marins anglais, que j’ai rencontrés si souvent à Moudros, est frappante.

Les hommes de veille disent : « C’est un sous-marin anglais ». Je m’attends à ce que la FAULX tire, le CHASSIRON, immédiatement derrière nous, aussi : personne ne bouge. Pourtant eux doivent avoir des renseignements que nous n’avons pas, puisque leur mission consiste à donner la chasse à ces navires.

Je suis perplexe et hésite à faire recommencer le feu.

Le sous-marin replonge rapidement, la partie supérieure du kiosque émerge avec le périscope. La FAULX tire, nous l’imitons. Le CHASSIRON et le JEAN DORE font de même.

Deux obus de la FAULX explosent ; ce sont les seuls pour qui le fait se soit produit dans la matinée.

A ce moment donné, la FAULX s’élance dans le sillage du sous-marin et jette deux grenades Guiraud qui produisent deux explosions formidables et maculent l’eau d’une grande tache noire.

Nous perdons toute trace du sous-marin. A 9h45, la FAULX nous donne l’ordre de rentrer à Durazzo ; le JEAN DORE nous suit, pendant que le CHASSIRON met une embarcation à la mer pour ramasser la torpille.

En arrivant au mouillage, quatre avions qui venaient lancer des bombes sur la ville et le port nous survolèrent à faible hauteur ; notre manque de fusils nous empêcha de les attaquer.

Je crois devoir vous signaler la belle attitude de tous les membres de l’équipage du MIQUELON. Le maître mécanicien LETOREY donna le plus bel exemple au personnel de la machine en se portant immédiatement et sans ordre à son poste et y restant jusqu’au moment où le navire fut hors de danger.

Les seconds-maîtres DAGORNE et LE GUEN ainsi que le quartier-maître de timonerie PREVOTAUD firent preuve de grand sang-froid et contribuèrent puissamment à maintenir le calme le plus parfait dans les dispositions de sauvetage et les alternatives d’attaque et de défense que nous eûmes à envisager.

Les matelots GALICIAN et LALAUNE se distinguèrent également par leur sang-froid et leur esprit d’initiative.

La conduite des chalutiers CHASSIRON et JEAN DORE mérite une mention particulière. Il est évident que, sans eux, le MIQUELON serait vraisemblablement au fond étant donnés sa trop faible vitesse et les moyens de défense dont il dispose.

Signé : FREDENUCCI


Salutations à tous
Gilbert

Re: MIQUELON - Caboteur

Publié : ven. juin 25, 2010 11:03 pm
par Terraillon Marc
Bonjour Gilbert,
Bonjour à tous,


L’engagement de la Faulx avec un sous-marin devant Durazzo (8 février 1916).


I. – Rapport de mer du lieutenant de vaisseau Henri de Parseval, commandant du torpilleur d’escadre Faulx (in Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment – 13 déc. 1913 / fin 1916 –, note n° 12, sans lieu ni date, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 216, p. num. 1150 à 1152).

[Nota : Écriture d’une lecture particulièrement difficile]


« n° 12. ― Engagement avec un sous-marin ennemi devant Durazzo le 8 février 1916.

La Faulx était au service des convois devant Durazzo le 8 au lever du jour.
Cinq cargos venant de Valona s’étaient engagés dans les passes de Durazzo avant que la Faulx ait pu les rejoindre, lorsque, à 7 h 10, des coups de canon furent tirés à environ 10 milles dans le S.-S.-O. du cap Laghi par deux torpilleurs italiens et deux chalutiers français.
J’étais alors à quatre milles à l’Ouest du cap Laghi. Je fis rappeler aux postes de combat et ralliai au canon à 22 nœuds, croisant à ce moment le Benghasi, navire auxiliaire italien rentrant à Durazzo. Je prévins aussitôt par T.S.F. la Fourche qui se trouvait en escorte de convoi près de Sasseno.
Jusqu’à 9 h, je battis l’estrade avec les deux torpilleurs et chalutiers. Parmi eux se trouvait un cargo français, le Miquelon.
A 9 h 45, n’ayant rien aperçu et le Miquelon faisant route à très petite allure – 7 nœuds environ – sur l’entrée de la rade, je le ralliai pour le piloter.
Je lui signalai de gouverner dans mes eaux. Il prit la ligne de file à 1.000 mètres ; les deux chalutiers le suivaient à environ 400 mètres ; les torpilleurs italiens battaient toujours l’estrade à quelques milles en arrière. J’avais le cap sur Durazzo au N. 14 E., marchant 7 nœuds pour diminuer ma distance au Miquelon. A 10 h 12, celui-ci se trouvait à 700 mètres environ derrière moi.
Je fis rompre du poste de combat, gardant une bordée aux postes de veille, et donnai l’ordre de veiller les mines qui pourraient être en dérive, ajoutant que nous entrions dans les fonds de 10 mètres et que les sous-marins n’étaient plus à craindre.
Nous laissâmes par tribord, à 200 mètres environ, une torpille automobile émergeant verticale, la queue en l’air.
J’allais mettre le cap sur les falaises blanches au N. 48 E. quand, à 10 h 14, l’alerte fut donnée. Par le travers tribord du Miquelon, à quelques degrés seulement de notre sillage, émergeait un sous-marin avec une forte pointe haut ; son kiosque et son avant hors de l’eau ; son périscope entièrement pointé.
En même temps, les hommes de la Faulx et l’enseigne de la Marine italienne embarqué à bord pour le service du chiffre, venaient de voir un sillage de torpille passer sous l’arrière du Miquelon.
Je commandai
: " A droite toute, 330 tours (18 nœuds), hausse bloquée, commencez le feu ! "
L’armement de veille des 65 arrière était à bâbord, mais les hommes de la bordée non de veille bondirent à la pièce de tribord presque immédiatement. Le coup fut légèrement long, bonne direction. Le 65 tribord avant tira aussitôt après, coup un peu court, bonne direction. Déjà, le sous-marin plongeait sur place, sans vitesse sensible, lorsque le 10 avant fit feu et presque aussitôt le 10 avant. Les obus – projectiles spéciaux contre sous-marins – tombèrent exactement à l’endroit où le périscope disparaissait.
Les explosions sous-marines des obus A. furent très correctes.
Un troisième coup de 10, puis deux coups de 65 furent tirés par tribord avec excellente précision ; le périscope disparaissait ; puis la Faulx, obéissant à la barre, mit le cap sur le but et un coup de 65 bâbord avant partit.
A ce moment, le chalutier se trouvait exactement dans le plan de tir, et le périscope ayant entièrement disparu, je fis cesser le feu et commandai
: " Paré aux grenades ! " Les machines avaient pris instantanément leur allure et la Faulx passa sur le lieu où le sous-marin avait plongé sans erre visible environ 30 secondes après sa disparition.
Deux grenades avec immersion 10 m et 17 m furent mouillées à 3 ou 4 secondes d’intervalle, au moment où l’arrière passait à côté de la grande tache noire laissée par les explosions des obus de 10 cm.
Les explosions furent excellentes. Je revins sur les lieux avec la barre toute, m’attendant à chaque instant à voir émerger une extrémité du sous-marin que j’estimais atteint par une des explosions des 10 cm ou des grenades.
De longues traînées huileuses s’étendaient près des taches noires produites par les explosions et couvraient une étendue d’une centaine de mètres de diamètre.
Mais le Miquelon s’obstinait à me suivre, même en évolution ; je lui signalai de se rendre au mouillage.
Puis je signalai à l’un des chalutiers de prendre en remorque la torpille flottant verticalement, aperçue avant l’alerte et toujours visible. Les torpilles ennemies passant pour être très dangereuses au moindre choc une fois lancées, je prescrivis au chalutier de la manier avec précaution et de la conduire à l’un des navires italiens sur rade. Ainsi débarrassé de cet engin et du Miquelon, je continuai à battre l’estrade avec le deuxième chalutier. Les torpilleurs italiens arrivèrent et je communiquai avec eux à la voix.
Sur les lieux des explosions, les taches noires se dissolvèrent assez rapidement sous l’effet d’un léger clapotis. Mais une nappe claire, d’apparence huileuse, s’étendit sur un espace considérable. Je stoppai au milieu et recueillis un seau d’eau. J’estime, sans pouvoir l’affirmer, que cette couche claire peut être produite par la benzine d’un sous-marin.
La Fourche ralliait à toute allure. Si le sous-marin n’était pas hors de combat, il ne pouvait pas avoir pris le large. Je plaçai la Fourche à 1.000 m à ma droite et la section ainsi formée explora les parages vers le large sans rien apercevoir.
A midi, la section GaribaldinoBisson nous ralliait pour nous relever. Je communiquai à la voix et fit route pour Brindisi.
En résumé, j’estime que le sous-marin après avoir lancé la torpille sur le Miquelon a émergé par une fausse manœuvre, causée probablement par un contact avec le fond – 17 m d’eau –, que le manque de profondeur l’a empêché de prendre de l’erre et qu’il a dû se laisser couler sur le fond au moment où il a été canonné.
Que dans ces conditions, les explosions des obus A. et des grenades se sont produites si près de lui qu’il est bien peu probable qu’il n’ait pas reçu des avaries entraînant sa destruc-tion.
Les détails que je viens d’exposer sont ceux sur lesquels l’accord est unanime entre les trois officiers du bord et l’enseigne italien embarqué sur la Faulx et les matelots et hommes de l’équipage.
Le matériel a parfaitement fonctionné. Tout le monde a fait son devoir avec entrain et présence d’esprit. Je joins au présent rapport les propositions que je crois devoir formuler pour le personnel qui a parfaitement contribué au résultat.
»

[Propositions biffées et rédaction interrompue.]


II. – Torpilleur d’escadre Faulx – alors commandé par lieutenant de vaisseau Henri de Parseval – Journal de navigation n° 1 / 1916 - 7 févr. / 14 avr. 1916 – : S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 217, p. num. 1106 et 1107 (extraits).


« Le Mardi 8 février 1916

[Quart de] 0 h à 4 h.


En croisière entre Durazzo et pointe Samana.

1 h – Aperçu un bâtiment-hôpital.

1 h 15 – Aperçu trois vapeurs sans feux.

Quart de 4 h à 7 h 10.

4 h – En croisière entre Durazzo et Samana.

4 h 40 – Passé près d’un navire-hôpital, feux clairs.

6 h 15 – Aperçu successivement six cargos ou chalutiers, route au Nord, et deux petits torpilleurs italiens sortant de Durazzo.

6 h 45 – Manœuvré pour nous placer devant les cargos.

7 h 10 – Entendu des coups de canon dans le Sud. Venu en grand au Sud et rappelé au branlebas de combat.

Quart de 7 h à 9 h.

7 h 10 – Fait route dans la direction des coups de canon.

7 h 40 – Un torpilleur italien lance deux grenades. Exploré avec les torpilleurs italiens et les chalutiers les environs Ouest du cap Laghi.

8 h 55 – Fait rompre des postes de combat. Pris poste devant un cargo pour le conduire au mouillage.

Quart de 9 h à 11 h.

9 h 07 – Aperçu à 200 m une deuxième torpille, queue en l’air.

9 h 12 – Aperçu un sous-marin émergeant à 300 m à 49 ... sur l’arrière du travers tribord. Canonné.

9 h 20 – Lancé deux grenades.

9 h 30 – Signalé à bras au chalutier d’escorter le Miquelon jusqu’à Durazzo.

9 h 55 – Signalé à bras à un chalutier de prendre la torpille à la remorque jusqu’à Durazzo.

Quart de 11 h à midi.

11 h – Croisé sur le parallèle de Laghi. Aperçu trois aéroplanes évoluant et lançant des bombes sur Durazzo. Rappelé les hommes armés du fusil.

11 h 45 – Mis le cap sur le R.V. Aperçu dans le S.-W. deux torpilleurs de relève.

Quart de 12 h à 14 h.

12 h 10 – Communiqué avec le Garibaldino et le Bisson. Route sur Brindisi.
[...] »
_____________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

Re: MIQUELON - Caboteur

Publié : ven. juin 25, 2010 11:14 pm
par Terraillon Marc
Bonjour à tous,


■ L’engagement du Chassiron I avec un sous-marin devant Durazzo (8 février 1916).

● Patrouilleur Chassiron I – alors commandé par le maître de manœuvre BalierJournal de navigation n° - / 1916 - 29 janv. / 24 mars 1916 – : S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 97, p. num. 536.


« Le 8 février [1916]

A 7 h 15, le Miquelon, après avoir changé de route, siffle et met le pavillon S. Couru dessus.

A 7 h 30, mis au poste de combat pour un sous-marin. Aperçu le sous-marin plusieurs fois. Fait feu à chaque fois.

A 9 h 10, gouverné pour la passe.

A 9h 50, aperçu un deuxième sous-marin à 1.000 mètres devant. Couru un peu dessus et ouvert le feu. Deux coups ont atteint la coque. Fait plusieurs tours dans l’eau mais rien vu. La Faulx a mouillé une grenade. Tiré 17 obus.

A 10 h 15, ramassé une torpille et l’ai remorquée à Durazzo ; l’ai remise à un bateau italien d’après les ordres du commandant de la Faulx.

Mouillé à midi.
»
_____________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

Re: MIQUELON - Caboteur

Publié : ven. juin 25, 2010 11:25 pm
par Terraillon Marc
Miquelon : Chantier : Bezons, France, sous le nom de Michèle Marie
cargo à vapeur.
1913 devient Miquelon en faisant le service Saint-Malo Miquelon.
19/08/1915, réquisitionné à Marseille
05/10/1917, en partance pour Alger, en rade sud de Marseille abordé et coulé par le paquebot Balkan (1882-1918, 1709 t) de la compagnie Fraissinet
Le Balkan avait sauvé 57 personnes le 7 juin 1903 lors du naufrage du Liban, coulé par l'Insulaire, tous les deux de la compagnie Fraissinet (100 victimes).
Le Balkan a été coulé sur la ligne de Corse par l'UB 48 le 16 août 1918, faisant près de 400 victimes (voir le sujet à ce nom)

Sources :
LV Jean-Marie Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Cobert à nos jours, Tome II, 1680-2006, Maury Millau, décembre 2005.
Pierre Gallocher, Méditerranée mer cruelle, 1830-1950, 120 ans de drames et de fortunes de mer, Tacussel éditeur, 1986.
Charles Hocking, Dictionnary of disasters at sea during the age of, steam 1824-1962, Lloyd's Register of shipping, 1969.

Re: MIQUELON - Caboteur

Publié : ven. mars 08, 2013 12:10 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

Note de l’Amiral Lacaze, du 8 Mars 1916, au CEM

« Pour compléter les renseignements fournis par le commandant de Cacqueray sur l’action de FAULX contre un sous-marin dans la matinée du 8 Février 1916, je vous envoie le rapport du maître de manœuvre FREDENUCCI capitaine du MIQUELON, cible de l’attaque.

Il est regrettable que la capitaine du MIQUELON ait cru avoir affaire à un sous-marin anglais. Sans cette supposition, il eut pu ouvrir efficacement le feu contre le sous-marin émergeant, même avec son canon de 37 mm. Les hommes étaient à la pièce et son hésitation leur a fait perdre des minutes précieuses.

Le capitaine de MIQUELON ne fait aucune allusion à la destruction possible du sous-marin par FAULX. Le feu a d’ailleurs été ouvert tardivement. Le capitaine de MIQUELON a seulement vu la tache noire causée par l’explosion incomplète du fulmi-coton des grenades. Pas de tache huileuse et pas de dégagement d’air, alors que le bouillonnement produit par une brèche dans la coque d’un sous-marin est d’une intensité telle qu’il ne peut échapper même aux gens les moins perspicaces.

Le rapport du maître de manœuvre Fredenucci n’apporte donc aucun renseignement permettant de supposer que le sous-marin a été coulé. »

Conclusion

On notera que quelques semaines plus tard, le maître de manœuvre Fredenucci sera relevé de son commandement suite à sa conduite lors du torpillage du JEAN BART II.

(Voir fiche de ce navire pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas)

Cdlt

MIQUELON — Transport auxiliaire, ex-caboteur (1915~1917).

Publié : mar. juil. 04, 2017 11:25 am
par Rutilius
Bonjour à tous,

Miquelon — Transport auxiliaire, ex-caboteur (1915~1917).

Ex-caboteur de la société « La Morue française et Sécheries de Fécamp ». En 1913, mis par cette dernière à la disposition de l’administration du territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon pour être momentanément affecté à l’exécution du service postal entre Saint-Pierre et le Canada. Après sa réquisition, en 1915, rem-placé pour ce service par le Pro-Patria.

Ce caboteur fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 3 août 1915 au 9 septembre 1917, ayant été vraisemblablement réquisitionné comme transport auxiliaire.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 755.].

Du 22 décembre 1915 au 27 février 1916, il prit part à l’évacuation d’Albanie et à l’occupation de Corfou (Circulaire du 17 décembre 1931 relative à l’attribution de la Médaille commémorative serbe aux person-nels militaires et civils de la marine, Annexe I., 1re partie, §. B. : J.O. 20 déc. 1931, p. 12.904 et 12.905).

Avec les transports auxiliaires B.F. (Enseigne de vaisseau auxiliaire de 1re classe Auguste Pierre Bienaimé LEPAUMIER, commandant) et Corbière, il fut cité à l’ordre du jour de l’armée dans les termes suivants (J.O. 30 juill. 1916, p. 6.815) :

Image

**********

Le 5 octobre 1917, au large de Marseille, le Miquelon fut abordé et coulé par le paquebot mixte Balkan, de la Compagnie marseillaise de navigation à vapeur Fraissinet & Cie. Il était alors la propriété de l’arme-ment Levée, Blachère et ses fils, du Havre. Tout l'équipage fut fort heureusement recueilli par l’abordeur et débarqué à Marseille.

Circonstances du naufrage

Dans la soirée du 5 octobre 1917, le caboteur Miquelon, alors commandé par le capitaine Clopet, était parti de Marseille avec un chargement à destination d’Alger et faisait route dans le chenal de sécurité, déterminé par l’alignement du Château d’If et du saut de Marot. Il naviguait avec ses feux de côté vert et rouge allumés et clairs, son capitaine n’ayant pas cru devoir allumer le feu blanc réglementaire de mi-saine, marque caractéristique des navires à vapeur (*).

Faisant route opposée dans le même chenal, s’avançait le paquebot mixte Balkan, allant de Bastia à Marseille. Ce bâtiment portait allumés et clairs tous ses feux de navigation, et notamment son feu blanc de misaine, nettement visible à distance, puisque les vigies du Miquelon dirent ultérieurement l’avoir distin-gué.

Vers 20 heures, l’officier de quart du Balkan aperçut brusquement par tribord, à environ 300 mètres, un feu rouge qui n’était autre que celui du Miquelon. N’ayant vu les feux d’aucun autre navire sortant du port de Marseille depuis que le bâtiment s’était engagé dans le chenal, et ne croyant pas y trouver des navires le traversant, il pensa être en présence d’un voilier qu’il dépassait, trompé par l’absence de feu blanc de tête. Il fit alors mettre la barre haute pour venir à bâbord, puis, s’apercevant immédiatement de sa méprise, ordonna de mettre la barre toute pour venir à tribord et de battre machine arrière. Mais la collision était inévitable. Abordé par le Balkan perpendiculairement à bâbord, au droit de sa passerelle, le Miquelon fut coupé en deux et coula immédiatement.

La collision fut facilitée, sinon aggravée, par la circonstance que le capitaine du Miquelon, après avoir aperçu à 300 mètres le feu vert du Balkan, crut que ce dernier faisait une embardée dans sa direction, du fait de sa manœuvre initiale sur bâbord. Bien que le règlement lui interdisait de changer sa route, il fit alors une manœuvre sur tribord, qui eut pour effet de découvrir davantage le flanc bâbord du navire, celui où se produisit l’abordage.

Le capitaine Clopet et l’armateur du Miquelon furent donc déclarés civilement responsables envers la Compagnie marseillaise de navigation à vapeur Fraissinet & Cie des conséquences dommageables de l’abordage.

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(*) Décret du 21 février 1897 portant publication du Règlement ayant pour objet de prévenir les abordages en mer (J.O. 25 févr. 1897, p. 1.184 et s.).

—> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6451686f/f4.item

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Sources

Tribunal de commerce de Marseille, 29 janvier 1919, Fraissinet et Cie c/ Capitaine Clopet ~ Levée, Blachère et ses fils c/ Fraissinet et Cie (Journal de jurisprudence commerciale et maritime, T. 96, I., p. 159 à 165). Décision confirmée par Cour d’appel d’Aix, le 20 juin 1920.

Cour de cassation, Chambre civile, 2 mai 1924, Capitaine Clopet et Levée c/ Fraissinet et Cie (Dalloz hebdomadaire 1924, p. 414) — Rejet du pourvoi dirigé contre l’arrêt de la Cour d’appel d’Aix.

Re: MIQUELON — Transport auxiliaire, ex-caboteur.

Publié : mar. juil. 04, 2017 12:13 pm
par Memgam
Bonjour,

Probablement Miquelon, ex Dragon Vert.

Source: Jack Daussy, Les chalutiers morutiers fécampois, L. Durand & Fils, 1991.

Cordialement.

MIQUELON — Transport auxiliaire, ex-caboteur (1915~1917).

Publié : mar. juil. 04, 2017 5:59 pm
par Rutilius
Bonjour à tous,

Le chalutier à vapeur Dragon-Vert fut lancé à La Rochelle le 3 mai 1927 pour le compte de la Compagnie des Dragons (Angibeau).

L’Ouest-Éclair — éd. de Caen —, n° 9.320, Samedi 30 avril 1927,
p. 8, en rubrique « Nouvelles maritimes ».

« UN NOUVEAU CHALUTIER. — La Rochelle, 29 avril. — M. Angibeau, armateur, nous invite à assister, mardi prochain, 3 mai 1927, à 16 h. 45, au chantier de construction de La Rochelle, à la bénédiction et au lancement du chalutier à vapeur Dragon-Vert, chalutier à vapeur, construit en bois, jauge brute 195 tonneaux, 25 mètres de long, largeur 6 m., tirant d’eau 4 m., appartenant à la Compagnie des Dragons.

Nous faisons les vœux les plus sincères pour que le nouveau chalutier remplisse une longue carrière et apporte à son aimable armateur et à l’équipage les plus larges profits. »


Ultérieurement acquis par la société dite « La Morue française » et renommé Miquelon, ce bâtiment naviguait en 1935 et 1936 sous les couleurs de la Compagnie générale de grande pêche, société venue aux droits de la précédente, le 8 avril 1935.

[Jack DAUSSY : « Les chalutiers morutiers fécampois », Imprimerie L. Durand & Fils, Fécamp, 1991, p. 199.]

Re: MIQUELON — Transport auxiliaire, ex-caboteur.

Publié : mar. juil. 04, 2017 7:44 pm
par Memgam
Bonjour,

A l'attention de Rutilius,

Il doit y avoir un problème de chronologie.

Le Miquelon ex Dragon Vert coulé en 1917 ne peut avoir été lancé en 1927, n'est-ce-pas ?

Cordialement.