JULES VERNE Dundee de Groix

[olivier 12]

Bonjour à tous,

JULES VERNE

Dundee de Groix
51 tx
Armateurs Etesse, Kersaho, Calloch et Guegan
Sur lest. Non armé
Capitaine KERVO Louis Groix 1628

Rencontre avec un sous-marin le 24 Mars 1918

Rapport de l’officier enquêteur

Le dundee JULES VERNE est sorti du port des Sables le 24 Mars au matin pour attendre le convoi de voiliers à destination du Nord.
Veille : un homme à la barre, le mousse à la veille avant, le capitaine sur le pont.
A 17h00, se trouvant à 6 milles dans l’WqSW des Barges l’équipage du JULES VERNE aperçut un bâtiment qui lui parut suspect à une distance d’environ 8 milles dans le NW. Ce bâtiment ressemblait à un dundee avec un petit tape-cul, mais la distance du grand mât à l’étrave était très grande et parut anormale. D’autre part, le bateau demeurait sur place et faisait des ronds dans l’eau. JULES VERNE fit route à environ 3 nœuds pour se rapprocher et se rendre compte de ce qu’il pouvait être. Vers 19h10, alors que JULES VERNE se trouvait à 4 milles du bateau, le voilier et la mâture disparurent. Mer calme. Visibilité très bonne.
Le patron aperçut alors un dôme sur la partie arrière et une forme sur l’avant du kiosque qu’il croit être un canon.
A 19h30, JULES VERNE, qui n’est pas armé, fit demi-tour pour rentrer aux Sables. La nuit tombait rapidement. Le sous-marin est resté en surface jusqu’à ce que JULES VERNE le perde de vue. A aucun moment aucun homme n’a été vu sur le pont du bateau. Le patron de JULES VERNE est catégorique et affirme que le bâtiment est un sous-marin. Toutefois, il déclare qu’il y avait ce jour-là beaucoup de mirage et qu’un brouillard s’est formé au crépuscule.
Un fait paraît curieux. C’est que lorsque les voiles ont disparu, aucun mât n’a subsisté. Voiles et mâture ont disparu brusquement en même temps.
JULES VERNE n’a fait aucun signal pour faire connaître la présence du sous-marin et son patron n’a informé les autorités que le lendemain 25 Mars dans la matinée.

Position de la rencontre 46°30 N 02°00 W à 17h45

Description du sous-marin

80 à 100 m de long
Mais trop loin et dans le soleil couchant pour bien distinguer
A simplement vu le kiosque qui ressemblait à un dôme et sans doute un canon à un tiers sur l’avant du kiosque.

Le sous-marin aperçu

N’est pas identifié.

Cdlt

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

Jules-Verne ― Dundée de pêche groisillon de 51,19 tx jb. construit en 1906 à Belle-Île ; initialement immatriculé G. 834, puis L.G.X. 2794 ultérieurement.

□ En 1906, étaient quirataires de ce bâtiment (Michel Perrin : « Les mille et vingt armateurs de l'Île de Groix », Les Cahiers de l'Île de Groix, n° 5/2006, Déc. 2006, Association « La Mouette », p. 74) :

― Pour ⅓, Maurice Henri CALLOCH, époux de Jeanne LE DIFFON, armateur, domicilié à Port-Tudy (Île de Groix) ;

― Pour ⅓, Alexandre ÉTESSE, armateur et entrepreneur de maçonnerie, domicilié à Saint-Tudy (Bourg de Groix) ;

― Pour ⅓, Jean-Marie KERSAHO, « débitant », époux de Désirée BARON, domiciliés à Port-Tudy (Île de Groix).

□ En 1920, en étaient quirataires (Ibid., p. 112) :

― Pour ¼, Henri Léopold CALLOCH, époux de Madeleine TRISTAN, armateur, domicilié à Port-Tudy (Île de Groix) ;

― Pour ¼, Pierre Marie GUÉGAN, domicilié au Bourg de Groix ;

― Pour ¼, Jean-Marie KERSAHO, précité ;

― Pour ¼, Marie Françoise LE NÉVÉ, veuve d’Alexandre ÉTESSE, armateur et entrepreneur de maçon-nerie, domicilié à Saint-Tudy (Bourg de Groix).

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□ Les consorts Alexandre ÉTESSE et Jean-Marie KERSAHO étaient également quirataires, pour respec-tivement 5/16e et 3/16e, du dundée Deux-Jeanne, coulé le 27 septembre 1917 au moyen d’une charge explosive par le sous-marin allemand UC-31 (Kapitänleutnant Kurt SIEWERT) alors qu’avec les dundées Liberté et Peuples-Frères, il pêchait le thon à 30 milles dans l’Ouest du phare d’Ar-Men.

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

Jules-Verne — Dundée langoustier camarétois CM 788 (1...~1921).

Alors qu’il pêchait la langouste au large des côtes britanniques, le dundée Jules-Verne, attaché au port de Camaret, fut abordé et coulé le 5 septembre 1921 au Sud-Ouest du phare de Longships (Cornouailles, Royaume-Uni) par le chalutier Patrice, du port de Dieppe. L’équipage, composé de cinq hommes, fut sauvé et rapatrié au Havre par le paquebot transmanche Normandia.

Les rescapés furent :

— François CALLOCH.
— Jules CALLOCH.
— Pierre CALLOCH.
— Louis CALLOCH.
— Magloire LHARS.

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Sources

• L’Ouest-Éclair ― éd. de Caen ―, n° 7.493, Samedi 10 septembre 1921, p. 6, en rubrique « Nouvelle maritimes ».

• L’Écho d’Alger, n° 4.358, Mardi 13 septembre 1921, p. 2.

• L’Ouest-Éclair ― éd. de Caen ―, n° 7.497, Mercredi 14 septembre 1921, p. 5, en rubrique « Nouvelle maritimes ».

• Le Gaulois, n° 16.052, Jeudi 15 septembre 1921, p. 2.

• Le Nouvelliste du Morbihan, n° 210, Jeudi 15 septembre 1921, p. 2.

• Le Nouvelliste du Morbihan, n° 212, Samedi 17 septembre 1921, p. 2.

[Memgam]

Bonjour,

"Evénement de mer.
Le Havre, 13. Les cinq hommes d'équipage du dundee Jules Verne, du port de Groix, qui a été coulé par le chalutier à vapeur Patrice du port de Dieppe, ainsi que nous l'avons relaté, sont arrivés au Havre, rapatriés par le paquebot Normandia venant de Southampton. Les marins ont été interrogés au bureau de l'Inscription maritime et vont regagner leur quartier d'inscription.
Il ressort de leur interrogatoire que leur bateau était mouillé par suite du calme plat au sud-ouest de Longship, ayant ses feux de position en place de façon régulière. Il fut défoncé par tribord avant vers deux heures du matin par le Patrice et les hommes d'équipage n'eurent que le temps de sauter dans la chaloupe qui flottait déjà sur le pont. Quant ils y prirent place, à force d'avirons, ils rejoignirent le bateau abordeur qui fit demi-tour au bout d'une demi-heure sur les appels que lui lançaient les naufragés, lesquels gagnèrent Penzance où ils débarquèrent.
Le Jules Verne, construit en 1906 à Belle-Ile, était un bateau en chêne de 51 tonneaux de jauge brute. Il appartenait à MM. Ettesse fils, Calloch et Guegan de Groix. Il était commandé par François Calloch, fils d'un des armateurs."

Source : La Dépêche de Brest, n° 13779 du mercredi 14 septembre 1921.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

Le dundee Jules Verne G 834 puis LGX 2794, construit en 1906 à Belle-Ile, 51,19 tjb, est indiqué comme perdu corps et biens dans la grande tempête de septembre 1930, ainsi que le Roitelet, l'Algésiras, le Père Tudy, le Joseph Anne et le Deux Madeleine.
Les disparus de Jules Verne sont Guegan Pierre, Guegan Edmond, Guillaume Jean, Guillaume Firmin, Yvon Mathurin, Guillaume Jean-Marie.

Source : Dominique Duviard, Groix, l'île des thoniers, chronique maritime d'une île bretonne, Editions des 4 seigneurs, 1978.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

Constatation de décès :

Guegan, Pierre, Marie, patron, Lorient n° 1268 H.S. Marié.
Guegan, Edmond, Joseph, second, Lorient n° 1496 H.S. Célibataire.
Guillaume, Jean, Pierre, matelot, Lorient n° 1601 H.S. Marié, deux enfants.
Yvon, Mathurin, Jules, Désiré, matelot, Lorient n° 1538 H.S. Marié.
Guillaume, Jean, Marie, mousse, Lorient n° 2565. Célibataire.

embarqués sur le dundee Jules Verne.

Source : J.O. du 5 février 1931, Ouest-Eclair du 30 octobre 1930.

Cordialement

[Rutilius]

Bonjour à tous,

Il est permis de douter que le dundée Jules-Verne perdu corps et biens lors de la tempête du 19 septembre 1930 ait été le dundee Jules-Verne construit en 1906 et immatriculé G. 834 puis LGX. 2794. En effet, aucune modification, même mineure, n’est intervenue postérieurement à l’année 1920 dans la répartition des portions d’intérêt respectivement détenues par les quirataires du Jules-Verne immatriculé à Groix en 1906.

Une réserve néanmoins. Le patron Pierre Marie GUÉGAN, inscrit au quartier de Lorient, n° 1.268 (Hors de service), disparu en mer le 19 septembre 1930, pourrait bien être le quirataire Pierre Marie GUÉGAN, qui détenait en 1920 un quart des portions d’intérêt du Jules-Verne construit en 1906.

En toute hypothèse, comment expliquer la présence éventuelle à Groix de deux dundées dénommés Jules-Verne, alors que, de 1870 à 1961, l’ouvrage de Michel Perrin précité n’en recense qu’un seul ?

[Memgam]

Bonjour,

Dans l'ouvrage de Dominique Duviard, sur la carte de dundees groisillons perdus en mer, page 303, opus cité, il n'y a pas de Jules Verne perdu en 1921, seulement celui de 1930.

Dans un quartier maritime, il peut y avoir parfois deux navires du même nom s'ils sont de type différents.

Il reste techniquement deux hypothèses :

Le Jules Verne, disparu dans la nuit, en 1921, n'a peut-être pas coulé et a été sauvé puis rendu à ses propriétaires, mais je n'ai pas d'élément de confirmation.

Il est possible que le Jules Verne, perdu en 1921, ait été remplacé par un autre Jules Verne, puisqu'il y avait un tiers fautif, de caractéristiques identiques, y compris dans sa propriété mais immatriculé effectivement à Lorient.

et il reste la possibilité d'une erreur qui pourrait être levée par la consultation des archives de l'Inscription maritime au SHD de Lorient.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

Chalutier Patrice, ex Aby, ex Rose, ex Nixam, construit en 1907, par Smith's Dock Co Ltd à North Shields,
247 tjb. 89 tjn, 120.8 x 22.01 x 11,7 pieds.

Réquisitionné sous le matricule AD.53 et le nom Patrice II, le 07/09/1939 à Dieppe.
Incendié le 11/6/1940 à Fécamp.
Saisi par les Allemands, devient M3856.
Récupéré en 1946.

En 1950, immatriculé à Dieppe, Société anonyme d"armement Mallet.

Source : Lloyd's Register 1950-1951.
Henri Le Masson, The french navy, volume two, Mac Donald, 1969.
Jacques Vichot, Répertoire des navires de guerre français, AAMM, 1967.
Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, tome II, Rezotel-Maury, 2005.

Cordialement.

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

□ Le dundée Jules-Verne, qui fut abordé et coulé le 5 septembre 1921 au Sud-Ouest du phare de Long-ships (Cornouailles, Royaume-Uni) par le chalutier Patrice, attaché au port de Dieppe, était un lan-goustier immatriculé au quartier de Camaret CM. 788, et non le thonier éponyme immatriculé au quar-tier de Groix G. 834. La méprise fut commise par l’Inspection maritime du Havre, port où furent débar-qués les naufragés par le paquebot transmanche Normannia.

• Le Nouvelliste du Morbihan, n° 210, Jeudi 15 septembre 1921, p. 2.

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• Le Nouvelliste du Morbihan, n° 210, Samedi 17 septembre 1921, p. 2.

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