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Re: AUTOMNE Trois-mâts barque de Bordeaux

Publié : jeu. mars 23, 2017 11:44 am
par olivier 12
Bonjour à tous,

AUTOMNE

Trois-mâts barque immatriculé à Bordeaux
316 tx JB 273,06 tx JN
Armateur ROUSSEAU de Bordeaux
Affréteur DOMEC de Bordeaux
Armé au cabotage international
13 hommes d’équipage
Armé d’un canon de 65 mm modèle 1891 sur affut à berceau
Effectue une traversée Lorient – Brest avec 256 tonnes de poteaux de mine

Attaque par un sous-marin le 28 Février 1918.

Rapport du capitaine

Quitté Lorient le 26 Février à destination de Brest. Rien à signaler jusqu’au 28 Février où dans la nuit le vent de NW forcit avec des grains très forts. Contraint de réduire la voilure et à 06h30 viré de bord à, 2 milles d’Eckmühl. Continué la route au plus près tribord amures, cap au WSW avec deux huniers fixes, petit foc, misaine, foc d’artimon et artimon au ris.
A 08h10, le second étant de quart, aperçu un sous-marin qui venait d’émerger à 3500 m à 4 quarts bâbord. Viré de bord lof pour lof pour placer le sous-marin dans le champ de tir de la pièce. J’étais dans le S28W d’Eckmühl. La manœuvre n’était pas terminée que le sous-marin a tiré 5 coups de canon sur nous et l’un des projectiles est passé entre le grand et le petit mât de hune. Les autres sont tombés très près du navire.

Répondu à son 4e coup et tiré 12 coups de canon bien groupés. Le sous-marin a brusquement disparu. Comme, pendant l’attaque, il avait le cap sur nous, je ne peux donner aucun détail sérieux sur lui. Le kiosque, noir, paraissait comme une grosse tour ronde avec des petites rambardes sur les bords. Il y avait une pièce sur l’avant du kiosque.
Vent debout et par mauvais temps j’ai alors fait route sur Lorient où j’ai mouillé sur rade vers 15h30
Pendant l’attaque, l’équipage a eu une conduite exemplaire et le chef de pièce s’est montré à la hauteur de sa tâche.

Rapport de la commission d’enquête

Reprenant le rapport du capitaine elle souligne que les 12 coups ont tous été trop courts. Ils ont toutefois suffit à faire plonger le sous-marin.

Elle souligne que le capitaine n’a ni rôle de veille, ni rôle de combat et ne se conforme pas en ce qui concerne l’emploi du personnel militaire à l’instruction confidentielle du 14 Juin 1917. Elle note enfin qu’il a une connaissance insuffisante de son matériel d’artillerie.

Toutefois, le capitaine et l’équipage d’AUTOMNE ont bien fait leur devoir.

Le sous-marin rencontré

N’est pas identifié.

Cdlt

Re: AUTOMNE Trois-mâts barque de Bordeaux

Publié : jeu. mars 23, 2017 12:39 pm
par Memgam
Bonjour,

Automne, trois-mâts barque construit en 1882 par L. Mallard à Saint-Malo.
316 tjb, 273 tjn, 36,92 x 7,91 x 4,21 m.

En 1912, indicatif HKTR, immatriculé à Fécamp, armateur G. Anquetil & H. Monnier, capitaine Perquier.

Source : Registre n° 84, Bureau Veritas 1912.

Cordialement.

Re: AUTOMNE Trois-mâts barque de Bordeaux

Publié : jeu. mars 23, 2017 1:58 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

En ce qui concerne le sous-marin attaquant on pourrait penser à l'U 94 du Kptlt Alfred SAALWACHTER, mais sans aucune certitude. Il semblerait qu'il ait croisé au large de Brest à cette période.

Cdlt

Re: AUTOMNE Trois-mâts barque de Bordeaux

Publié : ven. mars 24, 2017 9:39 am
par olivier 12
Bonjour à tous,

Image

Cdlt

Re: AUTOMNE Trois-mâts barque de Bordeaux

Publié : jeu. juin 15, 2017 5:15 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

Rencontre avec un sous-marin le 17 Avril 1918

Rapport du capitaine Maurice VEDIEU

Trois-mâts AUTOMNE de Bordeaux, armateur DOMEC de Bordeaux, armé au cabotage international avec 13 hommes d’équipage.

Quitté Port Louis le 16 Avril 1918 à 17h00 à destination de La Pallice. Petite brise d’Est. Passé Kerdonis le 17 Avril à 11h00.

Le même jour à 20h00, par 47°10 N et 02°37 W, étant bâbord amures par vent calme d’ENE, j’aperçus à 4 quarts tribord un objet que j’ai pris pour un périscope vu la vitesse à laquelle il se déplaçait à la surface. Il se dirigeait vers l’ESE. Viré de bord pour le placer dans le champ de tir de la pièce placée sur le milieu du pont et avec laquelle je ne peux tirer sur l’avant. Quand la manœuvre fut terminée, le périscope avait disparu.

Mis cap au Nord et une demi heure plus tard aperçu un point ayant la forme d’un capot de sous-marin au NWqN. Obligé de virer de bord une seconde fois. Mais quand la manœuvre fut terminée, il avait disparu. Je suppose qu’il a plongé car la nuit venait et je ne pouvais pas bien le distinguer à l’horizon.
Continué la route au SEqE et vers 23 heures, aperçu un navire en flamme dans la direction d’où je venais. Ce navire paraissait très grand quoique je ne pu voir sa coque. Mais vu l’étendue du foyer, il devait être chargé de matières inflammables. Les flammes s’élevaient à une hauteur énorme. Ce navire devait être à 8 milles. L’incendie ne dura pas plus de quatre minutes. On aperçut ensuite à l’horizon quelques petites lueurs qui peu à peu disparurent. Je n’ai entendu aucune explosion et ne peux donc affirmer que cet incendie est la suite d’un accident, ou a été causé par un sous-marin ennemi.

Le 18 à 03h00, doublé la bouée des Bœufs à 4 milles. Communiqué avec le sémaphore des Sables d’Olonne et mouillé sur rade de La Pallice le même jour à 08h30.

Voici la signature du capitaine VEDIEU

Image

Le sous-marin aperçu

N’est pas identifié. Aucun sous-marin ne semble avoir été sur cette zone vers cette date et aucun navire n’a été coulé le 17 Avril au soir.

Cdlt

Re: AUTOMNE Trois-mâts barque de Bordeaux

Publié : mar. sept. 26, 2017 2:52 am
par biliki
Bonsoir a tous,
Mon père, Camille LESQUEL, apres avoir fait le Tour du Monde par le Cap Horn sur le BON PREMIER ex Frida Mahn, était embarque sur l'AUTOMNE, comme matelot lors de l'attaque par un sous marin le 28 février 1918.
Le récit de ses mémoires que j'ai enregistrées en 1976 est conforme, au détail près,aux rapports que j'ai pu consulter aux archives de Vincennes grace au Forum 14-18, ainsi qu'aux conclusions de la commission d'enquete tenues a Lorient le 2 mars 1918.
Mon père était tres déçu qu'il n'y ait eu aucune reconnaissance et ignorait que par décision Ministérielle du 26 mars 1918, il ne fut accorde
ni récompense , ni sanction.
l'Automne a repris sa route vers l'Angleterre et essuya un coup de torchon qui arracha 2 focs et le bout dehors.
En rentrant d'Angleterre, au large de Brest, un destroyer américain heurta l'arriere du 3 mats,( en bois ) provoquant une importante voie d'eau .
Les hommes dont mon père colmatèrent la breche avec une bache et pompèrent l'eau . Le bateau porté par les courants, finit par s'echouer sur le banc de Saint Marc.
L'équipage fut sauf et le récit fait par mon père extraordinaire.
Merci a ceux qui contribuent a faire connaitre ces faits
cordialement
biliki


Re: AUTOMNE Trois-mâts barque de Bordeaux

Publié : jeu. sept. 28, 2017 3:26 pm
par Rutilius
.
Bonjour à tous,


■ Le capitaine du trois-mâts Automne lors de l’attaque du 28 février 1918.


— VEDIEU Maurice Jean Joseph, né le 24 août 1881 à Paris (XVIIIe Arr.) et décédé le 15 décembre 1955 à Saint-Pierre-en-Port (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –). Capitaine au cabotage, inscrit au quartier de Fécamp, n° 276 [initialement, f° et n° 1.767] ; classe 1901, n° 2.174 au recrutement du Havre.

Fils de Jean François Xavier VEDIEU, né le 22 septembre 1853 à Yport (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –) et décédé le 12 février 1937 à Saint-Pierre-en-Port, gardien de la paix [marin en 1879], et de Marie Delphine DUVAL, née le 16 août 1855 à Yport et décédée le 24 juillet 1933 à Saint-Pierre-en-Port, blanchisseuse [domestique en 1879] ; époux ayant contracté mariage à Yport, le 9 janvier 1879 (Registre des actes d’état civil de la commune d’Yport, Année 1879, f° 2, acte n° 1. ~ Registre des actes de naissance du XVIIIe arrondissement de la ville de Paris, Année 1881, f° 61, acte n° 3.546.).

Petit-fils de :

Arsène Martin VEDIEU, né le 4 mai 1823 à Criquebeuf-en-Caux (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –) (Registre des actes d’état civil de la commune de Criquebeuf-en-Caux, Année 1823, f° 27, acte n° 45), marin, et d’Emélie Célestine FÉRON, née le 30 novembre 1828 à Criquebeuf-en-Caux (Registre des actes d’état civil de la commune de Criquebeuf-en-Caux, Année 1828, f° 75, acte n° 124.), « ouvrière en filets », son épouse ;

Et de :

– David Généreux DUVAL, né le 30 décembre 1817 à Octeville-sur-Mer (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –) (Registre des actes d’état civil de la commune d’Octeville-sur-Mer, Année 1817, f° 46. ) et décédé le 29 avril 1869 à Fouras (Charente-Inférieure – aujourd’hui Charente-Maritime –), marin, et de Marie Ambroisie BARREY, née le 15 août 1823 à Criquebeuf-en-Caux, fileuse ; époux ayant contracté mariage à Yport, le 18 décembre 1844 (Registre des actes d’état civil de la commune d’Yport, Année 1844, f° 62, acte n° 110.).

Époux de Marguerite Maria LEFEBVRE, née le 30 janvier 1887 à Saint-Pierre-en-Port, avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 11 novembre 1907 (Registre des actes d’état civil de la commune de Saint-Pierre-en-Port, Année 1907, f° 44, acte n° 69.).