Re: VENDEE Vapeur anglais
Publié : dim. oct. 23, 2016 10:05 am
Bonjour à tous,
VENDEE
Vapeur anglais lancé à Middelsbrough en 1911 pour l’armement Moss SS Co de Liverpool.
1295 t
Longueur 75 m Largeur 11,60 m 1 hélice
Ce navire avait quitté Bordeaux pour Liverpool avec un chargement de divers lorsqu’il sauta sur une mine qui avait été larguée à l’embouchure de la Gironde par l’UC 71 de l’Oblt z/s Reinhold Saltzwedel le 30 Juin précédent. Il y aura 3 victimes.
Note de l’attaché naval à Londres au Ministre de la Marine
J’ai l’honneur de vous faire savoir que l’Amirauté vient de recevoir les dépositions des membres de l’équipage du vapeur VENDEE coulé le 8 Juillet à l’embouchure de la Gironde.
Ces dépositions signalent que tout ce qui était possible pour le sauvetage a été fait par les patrouilleurs français d’escorte, et spécialement par le PLUVIER. Le patron et l’équipage de ce navire ont montré la plus grande générosité à l’égard des naufragés, leur donnant même les vêtements qu’ils avaient sur eux. En particulier sont signalées les conduites du patron et des mécaniciens qui ont abandonné leurs cabines aux naufragés, et la bienveillance du cambusier leur donnant des vivres.
L’Amirauté me prie de porter ces faits à votre connaissance en vous demandant de bien vouloir transmettre aux patrouilleurs en question les remerciements de l’équipage de VENDEE. L’Amirauté considère que la manière d’agir de ces navires a été généreuse et bienveillante.
Signé : CF Douville Maillefeu
Note du CA BOUSICAUX Préfet Maritime de Rochefort au Ministre de la Marine. Septembre 1917.
J’ai l’honneur de vous transmettre les notes ci-jointes du Commandant de la Marine à Bordeaux et du Commandant du Front de Mer de Royan au sujet de l’épave du vapeur VENDEE coulé par une mine le 8 Juillet dernier dans la passe Nord de la Gironde.
Par sa position, cette épave coupe en deux la passe Nord car elle se trouve à peu près sur l’alignement de Cordouan. Pour le moment, elle est balisée par une bouée lumineuse (feu blanc) et les navires passent facilement, mais dès qu’il y aura de la grosse mer les navires chargés, houle de l’arrière ou du travers navigueront difficilement.
La gêne apportée à la navigation dans la passe la plus fréquentée du fleuve sera probablement aggravée par suite de l’ensablement qui ne peut manquer de se produire. Il serait donc désirable de faire disparaître cet obstacle, et aussi d’enlever cette bouée d’épave qui constitue pour les mouilleurs de mines ennemis un excellent point de repérage. Mais, ainsi que le fait observer le commandant de la Marine à Bordeaux, on ne peut prévoir la destruction complète de l’épave, mais seulement un éparpillement des débris, ce qui présenterait de sérieux inconvénients en raison de la hauteur des fonds.
La destruction du dock coulé en rivière de Saigon a exigé des travaux longs et coûteux, alors que l’opération se présentait sous des conditions moins défavorables qu’à l’embouchure de la Gironde.
D’autre part, les moyens dont dispose le port de Rochefort ne lui permettent pas pour le moment d’entreprendre un travail de cette importance.
Dans ces conditions, j’émets un avis conforme à celui du Commandant GUILHON et j’estime qu’il conviendrait d’attendre qu’un plus long usage de la passe ainsi modifiée et de nouveaux sondages aient permis de se rendre compte plus exactement de la situation.
Commentaire
Cette note du Préfet Maritime indiquant qu’il est urgent d’attendre est fort intéressante.
En effet, c’est très probablement en touchant l’épave de VENDEE que le paquebot LUTETIA se fera une importante déchirure dans la coque au départ de Bordeaux pour l’Amérique du Sud, le 7 Décembre 1922, avarie qui nécessitera 3 mois d’immobilisation.
Mais surtout, c’est aussi très probablement sur cette même épave que le paquebot des Chargeurs Réunis AFRIQUE se fera une brèche dans la coque le 10 Janvier 1920, alors qu’il transportait 602 passagers et se dirigeait vers Tenerife. L’équipage ne prendra malheureusement pas conscience immédiatement de l’importance de l’avarie et le paquebot continuera sa route dans la tempête. Il finira par sombrer sur les roches du plateau de Rochebonne, entraînant dans la mort 568 personnes.
En fait, en 1922, l’épave était en cours d’arasement. Elle se trouvait exactement dans le prolongement du chenal Nord et la hauteur d’eau au dessus devait être de l’ordre de 5 à 6m (sur la carte une sonde donnait 9,10m).
On peut donc penser que la mine de l’UC 71 aura fait beaucoup plus de victimes que les 3 marins du VENDEE…
(Voir ce lien : pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas)
Cdlt
VENDEE
Vapeur anglais lancé à Middelsbrough en 1911 pour l’armement Moss SS Co de Liverpool.
1295 t
Longueur 75 m Largeur 11,60 m 1 hélice
Ce navire avait quitté Bordeaux pour Liverpool avec un chargement de divers lorsqu’il sauta sur une mine qui avait été larguée à l’embouchure de la Gironde par l’UC 71 de l’Oblt z/s Reinhold Saltzwedel le 30 Juin précédent. Il y aura 3 victimes.
Note de l’attaché naval à Londres au Ministre de la Marine
J’ai l’honneur de vous faire savoir que l’Amirauté vient de recevoir les dépositions des membres de l’équipage du vapeur VENDEE coulé le 8 Juillet à l’embouchure de la Gironde.
Ces dépositions signalent que tout ce qui était possible pour le sauvetage a été fait par les patrouilleurs français d’escorte, et spécialement par le PLUVIER. Le patron et l’équipage de ce navire ont montré la plus grande générosité à l’égard des naufragés, leur donnant même les vêtements qu’ils avaient sur eux. En particulier sont signalées les conduites du patron et des mécaniciens qui ont abandonné leurs cabines aux naufragés, et la bienveillance du cambusier leur donnant des vivres.
L’Amirauté me prie de porter ces faits à votre connaissance en vous demandant de bien vouloir transmettre aux patrouilleurs en question les remerciements de l’équipage de VENDEE. L’Amirauté considère que la manière d’agir de ces navires a été généreuse et bienveillante.
Signé : CF Douville Maillefeu
Note du CA BOUSICAUX Préfet Maritime de Rochefort au Ministre de la Marine. Septembre 1917.
J’ai l’honneur de vous transmettre les notes ci-jointes du Commandant de la Marine à Bordeaux et du Commandant du Front de Mer de Royan au sujet de l’épave du vapeur VENDEE coulé par une mine le 8 Juillet dernier dans la passe Nord de la Gironde.
Par sa position, cette épave coupe en deux la passe Nord car elle se trouve à peu près sur l’alignement de Cordouan. Pour le moment, elle est balisée par une bouée lumineuse (feu blanc) et les navires passent facilement, mais dès qu’il y aura de la grosse mer les navires chargés, houle de l’arrière ou du travers navigueront difficilement.
La gêne apportée à la navigation dans la passe la plus fréquentée du fleuve sera probablement aggravée par suite de l’ensablement qui ne peut manquer de se produire. Il serait donc désirable de faire disparaître cet obstacle, et aussi d’enlever cette bouée d’épave qui constitue pour les mouilleurs de mines ennemis un excellent point de repérage. Mais, ainsi que le fait observer le commandant de la Marine à Bordeaux, on ne peut prévoir la destruction complète de l’épave, mais seulement un éparpillement des débris, ce qui présenterait de sérieux inconvénients en raison de la hauteur des fonds.
La destruction du dock coulé en rivière de Saigon a exigé des travaux longs et coûteux, alors que l’opération se présentait sous des conditions moins défavorables qu’à l’embouchure de la Gironde.
D’autre part, les moyens dont dispose le port de Rochefort ne lui permettent pas pour le moment d’entreprendre un travail de cette importance.
Dans ces conditions, j’émets un avis conforme à celui du Commandant GUILHON et j’estime qu’il conviendrait d’attendre qu’un plus long usage de la passe ainsi modifiée et de nouveaux sondages aient permis de se rendre compte plus exactement de la situation.
Commentaire
Cette note du Préfet Maritime indiquant qu’il est urgent d’attendre est fort intéressante.
En effet, c’est très probablement en touchant l’épave de VENDEE que le paquebot LUTETIA se fera une importante déchirure dans la coque au départ de Bordeaux pour l’Amérique du Sud, le 7 Décembre 1922, avarie qui nécessitera 3 mois d’immobilisation.
Mais surtout, c’est aussi très probablement sur cette même épave que le paquebot des Chargeurs Réunis AFRIQUE se fera une brèche dans la coque le 10 Janvier 1920, alors qu’il transportait 602 passagers et se dirigeait vers Tenerife. L’équipage ne prendra malheureusement pas conscience immédiatement de l’importance de l’avarie et le paquebot continuera sa route dans la tempête. Il finira par sombrer sur les roches du plateau de Rochebonne, entraînant dans la mort 568 personnes.
En fait, en 1922, l’épave était en cours d’arasement. Elle se trouvait exactement dans le prolongement du chenal Nord et la hauteur d’eau au dessus devait être de l’ordre de 5 à 6m (sur la carte une sonde donnait 9,10m).
On peut donc penser que la mine de l’UC 71 aura fait beaucoup plus de victimes que les 3 marins du VENDEE…
(Voir ce lien : pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas)
Cdlt