Re: Vedette 32
Publié : dim. mars 13, 2016 2:45 pm
Bonjour à tous,
VEDETTE 32
Construite en Grande Bretagne. Mise à flot en 1915. Retirée en 1920
40 t. 440 cv. 2 moteurs à essence donnant 20 nœuds. Affectée à Dunkerque, puis à la flottille du Rhin. Semble avoir aussi patrouillé sur la côte Atlantique en 1917 vu le rapport ci-dessous.
Rapport du Second Maître SOUETRE, patron de la vedette 32. 9 Août 1917
Désigné pour faire l’escorte du convoi montant, appareillé du Palais à 07h55 et fait route au S50E.
A 09h00, l’ouvrier mécanicien Barillet, placé au poste de veille avant, me signale à 3,5 milles sur l’avant un point noir qui venait soudain d’apparaître. J’ai reconnu aussitôt un sous-marin ennemi et fait mettre le cap dessus. Le sous-marin, ne nous ayant pas aperçu, émergeait de plus en plus et je distinguais le kiosque et le canon placé sur l’avant du capot. Sa route semblait au N45E.
Après avoir appelé aux postes de combat et augmenté l’allure des moteurs à 380 tours, j’ai fait ouvrir le feu à 4000m. Les deux premiers coups sont tombés longs et à droite. Le sous-marin continuait à avancer et je m’attendais à quelque riposte. Le 3e coup tiré à 3500 m est tombé juste dessus et il a changé sa route. Les 4e et 5e coups, tirés à 3000 m l’encadraient très bien, et le 6e coup a du porter. Le 7e tiré à 2800 m n’a pas explosé car je n’ai pas vu son point de chute. Le 8e tiré à 2500 m a explosé avec fracas et a surement touché le sous-marin car une épaisse fumée noire et verte a suivi le coup. La fumée est restée 20 à 30 secondes sans se disperser, et le sous-marin a disparu. J’ai fait tirer un 9e coup, mais sans apercevoir le but, puis j’ai fait mettre les moteurs à 450 tours, grenades parées à être lancées.
Arrivé au point où le sous-marin avait disparu, je n’ai remarqué aucun indice dénonçant sa présence, aussi n’ai-je pas donné l’ordre de laisser tomber les grenades. La mer étant hachée, tout sillage en ébullition disparaissait immédiatement. A 09h30, je relevai le sémaphore d’Arzic au N50W à 15 milles.
Je suis resté sur les lieux un bon moment, espérant revoir paraître le sous-marin, puis j’ai fait route sur Arzic pour vous signaler les faits. Je suis ensuite retourné sur les lieux et j’ai attendu le passage du convoi que j’ai escorté jusqu’aux Cardinaux. (Signalé à bras à CAROLINE V).
Le sous-marin, très visible, appartenait à la classe UC 52 et ne portait qu’un seul canon. Une filière, qui devait être un pare-mines, passait par-dessus le kiosque.
Je tiens à vous signaler la belle attitude de l’équipage, et particulièrement la précision du tir du matelot canonnier Mollard. La pièce fonctionne très bien et revient instantanément en batterie.
Observations du Commandant RONDELEUX, commandant la 4e escadrille
Document transmis au CV chef de Division.
L’engagement s’est produit au point où le convoi montant, escorté par ALBATROS III et CAROLINE V, est passé quelques instants plus tard, sans en avoir eu connaissance. Le commandant du groupe des vedettes a aussitôt envoyé la n° 31 pour patrouiller dans la région, mais sans résultat. Le vent de NE assez frais qui régnait n’a pas permis aux avions de La Baule et aux hydravions du Croisic de prendre leur vol.
CAROLINE V a assuré la veille du passage des Cardinaux jusqu’au moment où le convoi descendant est sorti de la baie de Quiberon. Le départ de ce convoi n’a eu lieu qu’à 19h00 de Port Haliguen, de manière à passer de nuit dans la zone suspecte, la lune ne se levant qu’à 23h00.
Je crois devoir proposer pour un témoignage officiel de satisfaction ou une citation à l’ordre de la Division le second maître Souetre, patron de la vedette 32, et le matelot Mollard, pointeur.
Le sous-marin aperçu
N’est pas identifié.
Toutefois, parmi les sous-marins de type UC patrouillant dans le secteur entre Penmarch et Belle Ile à cette époque on note la présence de l’UC 71 de l’Oblt z/s Rheinhold SALTZWEDEL.
Cdlt
VEDETTE 32
Construite en Grande Bretagne. Mise à flot en 1915. Retirée en 1920
40 t. 440 cv. 2 moteurs à essence donnant 20 nœuds. Affectée à Dunkerque, puis à la flottille du Rhin. Semble avoir aussi patrouillé sur la côte Atlantique en 1917 vu le rapport ci-dessous.
Rapport du Second Maître SOUETRE, patron de la vedette 32. 9 Août 1917
Désigné pour faire l’escorte du convoi montant, appareillé du Palais à 07h55 et fait route au S50E.
A 09h00, l’ouvrier mécanicien Barillet, placé au poste de veille avant, me signale à 3,5 milles sur l’avant un point noir qui venait soudain d’apparaître. J’ai reconnu aussitôt un sous-marin ennemi et fait mettre le cap dessus. Le sous-marin, ne nous ayant pas aperçu, émergeait de plus en plus et je distinguais le kiosque et le canon placé sur l’avant du capot. Sa route semblait au N45E.
Après avoir appelé aux postes de combat et augmenté l’allure des moteurs à 380 tours, j’ai fait ouvrir le feu à 4000m. Les deux premiers coups sont tombés longs et à droite. Le sous-marin continuait à avancer et je m’attendais à quelque riposte. Le 3e coup tiré à 3500 m est tombé juste dessus et il a changé sa route. Les 4e et 5e coups, tirés à 3000 m l’encadraient très bien, et le 6e coup a du porter. Le 7e tiré à 2800 m n’a pas explosé car je n’ai pas vu son point de chute. Le 8e tiré à 2500 m a explosé avec fracas et a surement touché le sous-marin car une épaisse fumée noire et verte a suivi le coup. La fumée est restée 20 à 30 secondes sans se disperser, et le sous-marin a disparu. J’ai fait tirer un 9e coup, mais sans apercevoir le but, puis j’ai fait mettre les moteurs à 450 tours, grenades parées à être lancées.
Arrivé au point où le sous-marin avait disparu, je n’ai remarqué aucun indice dénonçant sa présence, aussi n’ai-je pas donné l’ordre de laisser tomber les grenades. La mer étant hachée, tout sillage en ébullition disparaissait immédiatement. A 09h30, je relevai le sémaphore d’Arzic au N50W à 15 milles.
Je suis resté sur les lieux un bon moment, espérant revoir paraître le sous-marin, puis j’ai fait route sur Arzic pour vous signaler les faits. Je suis ensuite retourné sur les lieux et j’ai attendu le passage du convoi que j’ai escorté jusqu’aux Cardinaux. (Signalé à bras à CAROLINE V).
Le sous-marin, très visible, appartenait à la classe UC 52 et ne portait qu’un seul canon. Une filière, qui devait être un pare-mines, passait par-dessus le kiosque.
Je tiens à vous signaler la belle attitude de l’équipage, et particulièrement la précision du tir du matelot canonnier Mollard. La pièce fonctionne très bien et revient instantanément en batterie.
Observations du Commandant RONDELEUX, commandant la 4e escadrille
Document transmis au CV chef de Division.
L’engagement s’est produit au point où le convoi montant, escorté par ALBATROS III et CAROLINE V, est passé quelques instants plus tard, sans en avoir eu connaissance. Le commandant du groupe des vedettes a aussitôt envoyé la n° 31 pour patrouiller dans la région, mais sans résultat. Le vent de NE assez frais qui régnait n’a pas permis aux avions de La Baule et aux hydravions du Croisic de prendre leur vol.
CAROLINE V a assuré la veille du passage des Cardinaux jusqu’au moment où le convoi descendant est sorti de la baie de Quiberon. Le départ de ce convoi n’a eu lieu qu’à 19h00 de Port Haliguen, de manière à passer de nuit dans la zone suspecte, la lune ne se levant qu’à 23h00.
Je crois devoir proposer pour un témoignage officiel de satisfaction ou une citation à l’ordre de la Division le second maître Souetre, patron de la vedette 32, et le matelot Mollard, pointeur.
Le sous-marin aperçu
N’est pas identifié.
Toutefois, parmi les sous-marins de type UC patrouillant dans le secteur entre Penmarch et Belle Ile à cette époque on note la présence de l’UC 71 de l’Oblt z/s Rheinhold SALTZWEDEL.
Cdlt