Re: SIRENA et PEN-MEN Chalutiers de La Rochelle
Publié : lun. janv. 18, 2016 11:44 am
Bonjour à tous,
SIRENA et PEN MEN
SIRENA
Chalutier à vapeur de la compagnie Castaing. Basé à La Rochelle
Capitaine : MOUILLERON
PEN-MEN
Chalutier à vapeur de la compagnie Oscar Dahl. Basé à La Rochelle
Capitaine BUCQ
Ces deux chalutiers sont déjà mentionnés à la fiche relatant le naufrage du chalutier LES ILATTES. (Voir ce lien pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas )
Interrogatoire des patrons
LE 21 Mai 1917 au matin, ont comparu devant le CV commandant la Marine les nommés Mouilleron, patron du chalutier à vapeur SIRENA, et Bucq, patron du chalutier à vapeur PEN-MEN. Ils ont été interrogés au sujet du sous-marin aperçu à la mer. Voici les faits :
Le chalutier à vapeur SIRENA drague par des fonds de 134 m dans le S35W de Chassiron, à peu près au NW de Ferret. Le 16 Mai à 04h00, le patron est prévenu par l’homme de veille qu’on aperçoit un trois-mâts goélette et un sous-marin. Le patron monte à la passerelle et voit en effet passer à 20 m sur son avant un trois-mâts goélette, puis à la jumelle, il voit que ce trois-mâts rallie un sous-marin à petite distance. Il voir alors une autre goélette, un peu plus éloignée, et presque à la toucher, deux autres sous-marins. Il n’y a pas de doute sur l’identité des sous-marins aperçus. 100 m de longueur, kiosque au milieu, pont plat et dégagé à l’avant et à l’arrière, navire large pour le premier (type U 53 note en marge l’officier enquêteur).
Les autres sous-marins paraissent plus petits, mais pour lui il n’y a pas de doute, ce sont bien des sous-marins.
SIRENA est armé d’un canon de 90 mm, mais il estime qu’il n’est pas de force contre trois sous-marins et il s’éloigne cap au Sud après avoir coupé la fune d’un de ses appareils. Il est rallié par le chalutier à vapeur PEN-MEN qui lui confirme avoir aperçu la veille un trois-mâts goélette à grande distance.
Le commandant de la Marine fait observer au patron de SIRENA qu’il a manqué une occasion de se distinguer en attaquant des sous-marins pris en flagrant délit de ravitaillement à la mer, et que le fait que ces derniers ne l’ont pas inquiété indique bien qu’ils ne tenaient pas à livrer combat.
Il a été demandé au Verdon si un trois-mâts goélette était venu mouiller au Verdon depuis le 17 Mai. Le commandant du front de mer a fait savoir qu’étaient effectivement venus mouiller les trois-mâts barques GRACIA, norvégien, chargé de sucre et de rhum de la Jamaïque, et KARAKAS, venant aussi de la Jamaïque et remorqué par le chalutier ASIE.
Le chalutier ESPERANZA, encore à la mer actuellement, a rencontré le SIRENA le 17 Mai et lui a déclaré avoir vu un trois-mâts goélette norvégien répondant au signalement, qui est passé tout près de lui.
Nouvel interrogatoire du 29 Mai 1917
Les patrons des chalutiers à vapeur SIRENA et PEN-MEN ont déclaré que le 26 Mai 1917, à 70 milles dans le SWqS de Chassiron, ils ont a nouveau vu un trois-mâts goélette paraissant le même que celui vu les 15 et 16 Mai précédents. Ce trois-mâts était très chargé, sous voiles, tous focs amenés, et naviguait par petite brise. Il a diminué de voilure à l’approche des deux chalutiers. Il est passé à 5 milles, et a paru suspect aux deux patrons qui sont venus faire cette déposition.
Note du Vice Amiral, Commandant en chef, Préfet Maritime 22 Mai 1917
Il est permis d’élever quelques doutes sur ce qu’a pu voir le 16 Mai, au jour naissant, le patron du SIRENA. Depuis cette époque, aucune manifestation de sous-marin n’a été signalée alors que le point où les 3 sous-marins auraient été aperçus les place dans une région où ils pouvaient faire preuve d’activité.
D’autre part, il semble surprenant, et en tous cas imprudent, qu’après avoir reconnu l’ennemi en nombre, le chalutier se soit seulement éloigné de 15 milles pour continuer ses opérations de pêche, ce qui l’exposait pour le moins à perdre un deuxième jeu d’engins.
Dans la marge de cette note, l’officier écrit à la main : « Je crains qu’ils n’aient vu double, si ce n’est triple… »
Les sous-marins aperçus
Ne sont pas identifiés.
Aucun grand sous-marin de type U ne semble avoir été dans les parages à cette époque.
Quant à des ravitaillements en mer par des trois-mâts neutres, cela me laisse sceptique… Qu’en pensent les spécialistes?
Cdlt
SIRENA et PEN MEN
SIRENA
Chalutier à vapeur de la compagnie Castaing. Basé à La Rochelle
Capitaine : MOUILLERON
PEN-MEN
Chalutier à vapeur de la compagnie Oscar Dahl. Basé à La Rochelle
Capitaine BUCQ
Ces deux chalutiers sont déjà mentionnés à la fiche relatant le naufrage du chalutier LES ILATTES. (Voir ce lien pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas )
Interrogatoire des patrons
LE 21 Mai 1917 au matin, ont comparu devant le CV commandant la Marine les nommés Mouilleron, patron du chalutier à vapeur SIRENA, et Bucq, patron du chalutier à vapeur PEN-MEN. Ils ont été interrogés au sujet du sous-marin aperçu à la mer. Voici les faits :
Le chalutier à vapeur SIRENA drague par des fonds de 134 m dans le S35W de Chassiron, à peu près au NW de Ferret. Le 16 Mai à 04h00, le patron est prévenu par l’homme de veille qu’on aperçoit un trois-mâts goélette et un sous-marin. Le patron monte à la passerelle et voit en effet passer à 20 m sur son avant un trois-mâts goélette, puis à la jumelle, il voit que ce trois-mâts rallie un sous-marin à petite distance. Il voir alors une autre goélette, un peu plus éloignée, et presque à la toucher, deux autres sous-marins. Il n’y a pas de doute sur l’identité des sous-marins aperçus. 100 m de longueur, kiosque au milieu, pont plat et dégagé à l’avant et à l’arrière, navire large pour le premier (type U 53 note en marge l’officier enquêteur).
Les autres sous-marins paraissent plus petits, mais pour lui il n’y a pas de doute, ce sont bien des sous-marins.
SIRENA est armé d’un canon de 90 mm, mais il estime qu’il n’est pas de force contre trois sous-marins et il s’éloigne cap au Sud après avoir coupé la fune d’un de ses appareils. Il est rallié par le chalutier à vapeur PEN-MEN qui lui confirme avoir aperçu la veille un trois-mâts goélette à grande distance.
Le commandant de la Marine fait observer au patron de SIRENA qu’il a manqué une occasion de se distinguer en attaquant des sous-marins pris en flagrant délit de ravitaillement à la mer, et que le fait que ces derniers ne l’ont pas inquiété indique bien qu’ils ne tenaient pas à livrer combat.
Il a été demandé au Verdon si un trois-mâts goélette était venu mouiller au Verdon depuis le 17 Mai. Le commandant du front de mer a fait savoir qu’étaient effectivement venus mouiller les trois-mâts barques GRACIA, norvégien, chargé de sucre et de rhum de la Jamaïque, et KARAKAS, venant aussi de la Jamaïque et remorqué par le chalutier ASIE.
Le chalutier ESPERANZA, encore à la mer actuellement, a rencontré le SIRENA le 17 Mai et lui a déclaré avoir vu un trois-mâts goélette norvégien répondant au signalement, qui est passé tout près de lui.
Nouvel interrogatoire du 29 Mai 1917
Les patrons des chalutiers à vapeur SIRENA et PEN-MEN ont déclaré que le 26 Mai 1917, à 70 milles dans le SWqS de Chassiron, ils ont a nouveau vu un trois-mâts goélette paraissant le même que celui vu les 15 et 16 Mai précédents. Ce trois-mâts était très chargé, sous voiles, tous focs amenés, et naviguait par petite brise. Il a diminué de voilure à l’approche des deux chalutiers. Il est passé à 5 milles, et a paru suspect aux deux patrons qui sont venus faire cette déposition.
Note du Vice Amiral, Commandant en chef, Préfet Maritime 22 Mai 1917
Il est permis d’élever quelques doutes sur ce qu’a pu voir le 16 Mai, au jour naissant, le patron du SIRENA. Depuis cette époque, aucune manifestation de sous-marin n’a été signalée alors que le point où les 3 sous-marins auraient été aperçus les place dans une région où ils pouvaient faire preuve d’activité.
D’autre part, il semble surprenant, et en tous cas imprudent, qu’après avoir reconnu l’ennemi en nombre, le chalutier se soit seulement éloigné de 15 milles pour continuer ses opérations de pêche, ce qui l’exposait pour le moins à perdre un deuxième jeu d’engins.
Dans la marge de cette note, l’officier écrit à la main : « Je crains qu’ils n’aient vu double, si ce n’est triple… »
Les sous-marins aperçus
Ne sont pas identifiés.
Aucun grand sous-marin de type U ne semble avoir été dans les parages à cette époque.
Quant à des ravitaillements en mer par des trois-mâts neutres, cela me laisse sceptique… Qu’en pensent les spécialistes?

Cdlt