Re: PIERRE-ANTONINE - trois-mâts barque - L. Guillon
Publié : mer. déc. 30, 2015 5:58 pm
Bonjour,
Pierre-Antonine, trois-mâts barque construit en 1902 aux chantiers nantais à Nantes pour Léon Guillon dont ce fut l'unique navire.
2206 tjb, 2030 tjn, 84,53 x 12,31 x 6,91 m.
En 1912, indicatif KQGP, immatriculé à Nantes, armateur Léon Guillon, capitaine Nédellec (CLC en 1908).
"Le trois-mâts barque Pierre Antonine, après des fortunes diverses pendant dix années de navigation se trouvait le 21 février 1913 par 50° de latitude sud et 77 ° longitude est, faisant route par grosse mer de l'ouest pour Newcastle d'Australie, venant de Montevideo avec 1 350 t de lest dans sa cale. La mer était grosse sans être démontée, et le navire donnait ses 12 noeuds presque vent arrière sous ses quatre huniers et sa misaine. A 9 h 20 du soir, dans un coup de roulis d'une violence extrême, le navire fut littéralement soulevé par une lame gigantesque qui le prit par bâbord, le coucha sur le côté et fit glisser son lest.
Pierre-Antonine tomba en travers au vent et à la mer, sa lisse de tribord couverte de trois pieds d'eau et ne se releva plus. Ecoutes et drisses furent larguées en bande, les focs hissés pour essayer de faire arriver le navire, mais tout fut inutile. Tout l'équipage fut alors envoyé dans la cale pour redresser le lest, mais sans succès. Le navire pouvait chavirer à tout moment, la seule chance de salut était de faire tomber la mâture. A coups de masse les hommes s'attaquèrent aux galhaubans d'hune dont les mâts tombèrent rapidement. Le navire se redressa légèrement et commença à arriver vent arrière. Une voilure de fortune permit au capitaine Nédelec d'atterrir sur Sydney, où un vapeur le prit en remorque à 45 miles du port pour 70 livres sterling." (remorqueur Heroic, le 3 avril 1913).
"Les chantiers de Sydney demandèrent pour remettre le navire en état une somme presqu'égale à sa valeur agrée qui était estimée alors à 240 000 francs. Monsieur Léon Guillon céda alors le navire à Messieurs Bureau Frères & Baillergeau qui commandèrent à Glasgow une mâture neuve (arrivée par le ss Duns Law en août) afin de diminuer les dépenses dont le montant trop élevé aurait pu occasionner le délaissement de la part des assureurs, puis ils envoyèrent à Sydney le capitaine Crequer dont il a été plusieurs fois question dans ce livre (arrivé par le ss Orama en juillet 1913). Un nouvel équipage parti en même temps que lui de France, et cent un joursaprès son entrée en relâche, le Pierre-Antonine, remâté par ses propres moyens reprenait la mer (le 11 décembre 1913 avec 37 461 sacs de blé pour Falmouth, arrivée en mai 1914). La mâture rendue franco quai Sydney coûta 115.625 francs. Le total des dépenses fut de 187.874 francs, soit une économie de l'ordre de 50 000 francs sur les prix demandés à Sydney. La part des armateurs pour leur découvert était de 72.281 francs." (Lacroix).
N.B. Sur le capitaine Jean-Marie Créquer, voir les sujets Guerveur et Amiral Courbet.
Source : Registre n° 84, Bureau Veritas 1912.
Louis Lacroix, Les derniers grands voiliers, J. Peyronnet & cie, 1937.
Frédéric Grellier, Trésors cap-horniers, O Large éditions, 2010, photo Allan C. Green/Pictures collection, State Library of Victoria.
Daily Commercial News and Shipping List (Sydney), 4 avril, 22 juillet, 21 août, 12 décembre 1913, 18 mai 1914.
Cordialement.


Pierre-Antonine, trois-mâts barque construit en 1902 aux chantiers nantais à Nantes pour Léon Guillon dont ce fut l'unique navire.
2206 tjb, 2030 tjn, 84,53 x 12,31 x 6,91 m.
En 1912, indicatif KQGP, immatriculé à Nantes, armateur Léon Guillon, capitaine Nédellec (CLC en 1908).
"Le trois-mâts barque Pierre Antonine, après des fortunes diverses pendant dix années de navigation se trouvait le 21 février 1913 par 50° de latitude sud et 77 ° longitude est, faisant route par grosse mer de l'ouest pour Newcastle d'Australie, venant de Montevideo avec 1 350 t de lest dans sa cale. La mer était grosse sans être démontée, et le navire donnait ses 12 noeuds presque vent arrière sous ses quatre huniers et sa misaine. A 9 h 20 du soir, dans un coup de roulis d'une violence extrême, le navire fut littéralement soulevé par une lame gigantesque qui le prit par bâbord, le coucha sur le côté et fit glisser son lest.
Pierre-Antonine tomba en travers au vent et à la mer, sa lisse de tribord couverte de trois pieds d'eau et ne se releva plus. Ecoutes et drisses furent larguées en bande, les focs hissés pour essayer de faire arriver le navire, mais tout fut inutile. Tout l'équipage fut alors envoyé dans la cale pour redresser le lest, mais sans succès. Le navire pouvait chavirer à tout moment, la seule chance de salut était de faire tomber la mâture. A coups de masse les hommes s'attaquèrent aux galhaubans d'hune dont les mâts tombèrent rapidement. Le navire se redressa légèrement et commença à arriver vent arrière. Une voilure de fortune permit au capitaine Nédelec d'atterrir sur Sydney, où un vapeur le prit en remorque à 45 miles du port pour 70 livres sterling." (remorqueur Heroic, le 3 avril 1913).
"Les chantiers de Sydney demandèrent pour remettre le navire en état une somme presqu'égale à sa valeur agrée qui était estimée alors à 240 000 francs. Monsieur Léon Guillon céda alors le navire à Messieurs Bureau Frères & Baillergeau qui commandèrent à Glasgow une mâture neuve (arrivée par le ss Duns Law en août) afin de diminuer les dépenses dont le montant trop élevé aurait pu occasionner le délaissement de la part des assureurs, puis ils envoyèrent à Sydney le capitaine Crequer dont il a été plusieurs fois question dans ce livre (arrivé par le ss Orama en juillet 1913). Un nouvel équipage parti en même temps que lui de France, et cent un joursaprès son entrée en relâche, le Pierre-Antonine, remâté par ses propres moyens reprenait la mer (le 11 décembre 1913 avec 37 461 sacs de blé pour Falmouth, arrivée en mai 1914). La mâture rendue franco quai Sydney coûta 115.625 francs. Le total des dépenses fut de 187.874 francs, soit une économie de l'ordre de 50 000 francs sur les prix demandés à Sydney. La part des armateurs pour leur découvert était de 72.281 francs." (Lacroix).
N.B. Sur le capitaine Jean-Marie Créquer, voir les sujets Guerveur et Amiral Courbet.
Source : Registre n° 84, Bureau Veritas 1912.
Louis Lacroix, Les derniers grands voiliers, J. Peyronnet & cie, 1937.
Frédéric Grellier, Trésors cap-horniers, O Large éditions, 2010, photo Allan C. Green/Pictures collection, State Library of Victoria.
Daily Commercial News and Shipping List (Sydney), 4 avril, 22 juillet, 21 août, 12 décembre 1913, 18 mai 1914.
Cordialement.

