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Re: OUTREAU Société des Aciéries de Paris et Outreau

Publié : dim. nov. 29, 2015 9:39 am
par olivier 12
Bonjour à tous,

OUTREAU

Vapeur lancé en 1881 au chantier Laing de Depthford Yard pour l’armateur Wright Bros & Co sous le nom de LAJU

1910 t Longueur 79,6 m Largeur 10,7 m

1900 BECK FRERES pour J. Lemarthonie, de Bordeaux
1917 OUTREAU pour Société des Aciéries de Paris et Outreau

Immatriculé à Boulogne

Disparu le 24 Novembre 1922 alors qu’il allait de la Tyne à Boulogne avec un chargement de charbon.

Cdlt

Re: OUTREAU Société des Aciéries de Paris et Outreau

Publié : dim. nov. 29, 2015 12:17 pm
par Memgam
Bonjour,

"Outreau
Société des aciéries de Paris et d'Outreau, 1881, J. Laing
1874 tons ; 261 x 35 x 27.1 ; 201 n.h.p., compound engine.

The french ship Outreau left the Tyne on november 24th, 1922, with a cargo of coal for Boulogne, and was not seen again".

Source : Charles Hocking, Dictionary of disasters at sea during the age of steam 1824-1962, Vol II M to Z, Lloyd's register of shipping, 1969.

Cordialement.

Re: OUTREAU Société des Aciéries de Paris et Outreau

Publié : dim. nov. 29, 2015 12:39 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

Lettre du 13 Février 1918. Assurances au Secrétaire d’Etat à la Marine marchande

Le vapeur OUTREAU, des aciéries de Paris et Outreau, a subi dans la nuit du 4 au 5 Janvier 1918 des avaries suite à l’explosion d’un navire qui se trouvait à 150 m derrière lui, par 54°15 N et 00°08 W. (Nota : au large de Flamborough Head)
Je vous prie de me faire savoir si ces faits vous sont connus et si vous estimez qu’ils peuvent être imputables à un évènement de guerre.

Lettre du 11 Mars 1918. Compagnie à l’Assurance

Nous accusons réception de votre lettre du 23 Février nous informant que la Direction de la Guerre Sous-marine vous a fait connaître qu’elle ne possédait aucun renseignement sur des avaries qu’aurait subi votre vapeur OUTREAU dans la nuit du 4 au 5 Janvier près de Flamborough par suite de l’explosion d’un navire. Il n’y a eu à cette date et dans ces parages aucun navire coulé par un sous-marin ennemi.
Vous ajoutez qu’il ne vous est pas possible, en conséquence, de donner suite à notre demande d’indemnisation du 9 Février.

Nous avons transmis votre réponse au capitaine de notre navire qui maintient les termes de son rapport de mer déposé devant le commandant Parker, de l’Intelligence Office de Newcastle. Il signale en outre que Monsieur James King, pilote de la mer du Nord, de la Trinity House de Londres, peut témoigner de l’exactitude de son rapport. De plus, un contre torpilleur s’est rendu sur place à toute vitesse au moment de l’accident.

Le navire qui a fait explosion, probablement sur mine ou torpille a coulé et le capitaine Morganti, commandant notre vapeur OUTREAU, croit qu’il s’appellerait BATTERSEA, ou un nom approchant, et qu’il était immatriculé à Londres.

Le capitaine ajoute que pour de plus amples renseignements il faut vous adresser à l’Amirauté anglaise qui sait que le bateau dont il s’agit a coulé à 15 milles au Nord de Flamborough Head et qu’il y a eu une victime à bord.

Lettre du 17 Avril 1918 de l’Attaché Naval à Londres au Ministre

En réponse à votre dépêche relative aux avaries subies par le vapeur OUTREAU de la Société des Aciéries de Paris et Outreau dans la nuit du 4 au 5 Janvier 1918 suite à l’explosion d’un navire à proximité, j’ai l’honneur de vous rendre compte que l’Amirauté n’a pas pu identifier le navire dont il s’agit.
Aucun rapport de destroyer ne signale le fait en question.
Cependant, le pilote qui était à bord de l’OUTREAU confirme les dires du capitaine Morganti dans une lettre adressée au Superintendant des pilotes de Douvres.

Lettre du 23 Novembre 1918 Directeur du service des Assurances Maritimes au Sous secrétaire d’Etat à la Marine Marchande

Suite à votre lettre du 17 Avril, je vous communique le rapport d’un expert désigné par l’agent du Lloyd’s qui confirme que les avaries subies en Janvier dernier par le vapeur OUTREAU ont bien été occasionnées par l’explosion d’un navire situé à proximité qui aurait été détruit par une mine ou une torpille.
Je vous serais obligé de bien vouloir me faire connaître si de votre côté vous avez reçu de nouveaux renseignements sur cet évènement permettant d’établir que les faits relatés dans ce rapport sont bien exacts et que dès lors les avaries sont imputables à un risque de guerre. Dans la négative, je vous prie d’ordonner à cet effet.

Lettre du 29 Novembre 1918 du Ministre au Commissaire aux transports maritimes


En réponse à votre communication du 23 Novembre concernant les avaries subies par le vapeur OUTREAU dans la nuit du 4 au 5 Janvier, j’ai l’honneur de vous faire connaître qu’aucun renseignement nouveau touchant le navire n’est parvenu à ma connaissance depuis le 17 Avril dernier.
A cette époque, je vous avais transmis les documents de l’Amirauté britannique. Je ne vois aucun moyen d’obtenir un supplément d’information.

Conclusion et commentaire

Ces échanges de correspondance montrent dans quel labyrinthe administratif se perdaient les rapports des marins. Les rapports de mer des capitaines sont pourtant les documents les plus exacts et les plus proches de la réalité et établissent en général les faits de façon précise et rigoureuse.
Pourtant, dans ce cas, c’est tout juste si l’on n’accuse pas le capitaine d’avoir rêver !

En l’occurrence, les administrations tant anglaises que françaises n’avaient pas poussé très loin leurs recherches.

En effet, le 5 Janvier le vapeur anglais BIRTLEY avait bien été torpillé par le sous-marin allemand UB 38 du Kptlt Gunther BACHMANN, à 8 milles, semble-t-il, au Nord de Flamborough Head, (d’après le KTB).
On peut donc penser qu’OUTREAU faisait partie du même convoi et a échappé de peu à la torpille qui a frappé BIRTLEY.

Cdlt

Re: OUTREAU Société des Aciéries de Paris et Outreau

Publié : dim. nov. 29, 2015 12:50 pm
par Memgam
Bonjour,

"Paris, le 3 avril :
De veille à sa pièce, le 17 février vers midi, un canonnier du vapeur Outreau qui avait quitté Boulogne depuis quelques heures, aperçut tout à coup un périscope.
A son cri d'alarme, le gouvernail fut immédiatement manoeuvré comme il convenait et la torpille passa à une vingtaine de mètres de l'arrière, mais on ne put ouvrir le feu sur l'ennemi
car il était peu visible et de nombreux bateaux de pêche se trouvaient dans le champ de tir".

Source : La Dépêche de Brest et de l'Ouest, du mercredi 3 avril 1918.

"Le 22, Outreau de Boulogne à Hull".

Source : La Dépêche de Brest et de l'Ouest du samedi 25 novembre 1922.

'Londres, 6 :
On mande de Rotterdam qu'un bateau pilote de ce port a signalé avoir rencontré une épave paraissant venir du vapeur Outreau dont nous avions signalé l'inquiétante disparition".

Source : La Dépêche de Brest et de l'Ouest du samedi 9 décembre 1922.

Cordialement.

Re: OUTREAU Société des Aciéries de Paris et Outreau

Publié : dim. nov. 29, 2015 1:51 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

La perte du BIRTLEY aurait fait en réalité 18 victimes. Il serait intéressant de savoir à quelle heure le torpillage a eu lieu ;) .

Cdlt

Re: OUTREAU Société des Aciéries de Paris et Outreau

Publié : dim. nov. 29, 2015 2:43 pm
par Memgam
Bonjour,

"Birtley
Burnett S.S. Co. 1906, Wood, Skinner & Co ; 1438 tons, 245,3 x 36,7 x 15,9 ; 167 nhp, 8,5 knots, triple expansion engines.
The steamship Birtley was presumed sunk by a german submarine off Flamborough Head on january 4th 1918. The ship had a crew of 18 men"

Source : Charles Hocking, Dictionary of disasters at sea during the age of steam 1824-1962, vol I A to L, Lloyd's register of shipping, 1969.

Cordialement.

Re: OUTREAU Société des Aciéries de Paris et Outreau

Publié : dim. nov. 29, 2015 4:01 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

A la décharge des administrations anglaises et françaises de l'époque, il faut reconnaître qu'elles ne disposaient pas du site uboat.net... :)

Cdlt

Re: OUTREAU Société des Aciéries de Paris et Outreau

Publié : lun. nov. 30, 2015 9:53 am
par Memgam
Bonjour,

"Assurances maritimes, Pertes sans nouvelles, Risque de guerre, Présomptions insuffisantes.

Il appartient à l'assureur qui prétend ne pas couvrir la perte d'un navire non assuré contre le risque de mines d'apporter la preuve précise que le navire a péri précisément par suite de ce risque et il ne suffit pas qu'il rapporte des présomptions graves et concordantes de perte due au risque de mines, si ces présomptions ne sont pas suffisamment précises pour établir exactement la cause de la perte"

Du 20 mars 1923. Sentence arbitrale (M. Georges Ripert, arbitre).
Navire Outreau - Aciéries de Paris-Outreau et Caisse industrielle d'assurance maritime.

Revue de droit maritime comparée p 541, 1923/04 (T2)-1923/06.

Cordialement.

Re: OUTREAU Société des Aciéries de Paris et Outreau

Publié : lun. nov. 30, 2015 1:59 pm
par Memgam
Bonjour,


Comme indiqué dans le titre : "Perte sans nouvelles" et confirmé par les termes du texte, la sentence arbitrale de Georges Ripert ne concerne pas l'événement de janvier 1918, mais la perte du vapeur Outreau à la fin 1922.

En fait, il s'agit clairement d'une manoeuvre de l'assurance pour ne pas indemniser lea Aciéries de Paris et d'Outreau, en prétendant que le navire a été perdu sur une mine, alors que personne ne sait rien de la perte de l'Outreau.

En l'occurence, le doyen Ripert a écarté clairement l'hypothèse de l'explosion d'une mine.

Cordialement

Re: OUTREAU Société des Aciéries de Paris et Outreau

Publié : mer. déc. 02, 2015 2:36 pm
par Rutilius

Bonjour à tous,


Journal officiel du 24 janvier 1924, p. 853.


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