Re: ESTEREL Patrouilleur de Nice
Publié : dim. nov. 08, 2015 9:39 am
Bonjour à tous,
ESTEREL
Le vapeur ESTEREL, de 47 tonneaux (armateur Blimer à Cannes) a été réquisitionné pour l’arraisonnement du 2 Août 1914 au 7 Septembre 1915 au front de mer de Nice – Villefranche. Il ne semble pas avoir été militarisé.
Réquisitionné à nouveau le 25 Septembre 1916, il fut affecté au front de mer de Nice et armé d’un canon de 47 mm. Il reçut un projecteur de 30cm et 2 grenades Guiraud. En Juin 17 il fut équipé d’une drague A.T.
Après des essais à Toulon le 27 Octobre, il rallie le front de mer de Nice le 28 et y reste jusqu’à l’armistice. Il est désarmé et dé-réquisitionné le 20 Février 1919.
Au cours de son affectation au secteur de Nice, il fut utilisé pour la veille au barrage, le dragage du chenal et quelques missions au large.
Il fut commandé successivement par :
- Le maître de timonerie COUBLANT
- Le second maître de manœuvre BAYON
- Le premier maître de timonerie SALAÜN
Note du CC CARE, commandant les services maritimes du port de Villefranche au VA Préfet Maritime du 5e arrondissement. 31 Juillet 1917
Le 30 Juillet à 04h00 du matin, le patrouilleur ESTEREL se trouvant à ½ mille au Sud de la Pointe du Colombier a aperçu un sous- marin ennemi qu’il a d’abord pris pour un des nombreux navires de commerce traversant ces parages.
Mais aux jumelles, il a reconnu sa forme et a constaté qu’il était stoppé. Il a alors évolué pour présenter son unique pièce de 47 placée à l’arrière et a ouvert le feu à une distance de 2000 m.
Dès le premier coup, le sous-marin a commencé à plonger et au 5e le kiosque seul était visible. Huit coups en tout furent tirés et le 1er maître de l’ESTEREL estime qu’une minute a suffi au sous-marin pour s’immerger. Tout l’équipage a parfaitement vu le sous-marin et identifié sa silhouette avec celle des sous-marins de la série U 53 – U 60. (Avant relevé et très grand kiosque) Les canons n’étaient pas visibles.
Le canonnier a très nettement vu le sous-marin dans sa lunette de pointage. Il dépassait de moitié le champ de celle-ci et devait donc se trouver à seulement 700 ou 800 m. Le jour commençait seulement à poindre ce qui explique l’erreur d’appréciation de la distance et la non visibilité des points de chute.
Après la plongée du sous-marin, ESTEREL a évolué de 180° et mis cap au Sud à toute vitesse. Il a lancé ses deux grenades à l’endroit où le sous-marin avait disparu et où un remous était encore visible. Bon fonctionnement des deux grenades.
Pendant ce temps, le patrouilleur ORPHEE qui était à 3 milles dans le SW, entendant les coups de canon, a fait route à toute vitesse pour se rapprocher, mais vu la brièveté de l’engagement, est arrivé trop tard.
Il est vraiment regrettable qu’ESTEREL ne possède qu’une pièce à l’arrière et doive stopper pour ouvrir le feu. Un patrouilleur armé de l’avant eût certainement pu arriver à proximité immédiate du sous-marin et peut-être l’aborder avant sa plongée.
Quoi qu’il en soit, j’estime que le 1er maître Coublanc, commandant ESTEREL, a fait preuve de décision et de sang froid et a été très énergiquement secondé par son équipage. Son intervention nous a permis de faire entrer et sortir de la rade sans aucun incident 15 navires dans les journées du 30 et du 31.
Signé H. CARE
Le sous-marin attaqué
N’est pas identifié.
Mais vu sa description (sous-marin de type U) il s’agissait très certainement de l’U 33 du Kptlt Gustav SIESS, qui opérait dans ces parages fin Juillet et début Août 1917, y coulant de nombreux navires.
Cdlt
ESTEREL
Le vapeur ESTEREL, de 47 tonneaux (armateur Blimer à Cannes) a été réquisitionné pour l’arraisonnement du 2 Août 1914 au 7 Septembre 1915 au front de mer de Nice – Villefranche. Il ne semble pas avoir été militarisé.
Réquisitionné à nouveau le 25 Septembre 1916, il fut affecté au front de mer de Nice et armé d’un canon de 47 mm. Il reçut un projecteur de 30cm et 2 grenades Guiraud. En Juin 17 il fut équipé d’une drague A.T.
Après des essais à Toulon le 27 Octobre, il rallie le front de mer de Nice le 28 et y reste jusqu’à l’armistice. Il est désarmé et dé-réquisitionné le 20 Février 1919.
Au cours de son affectation au secteur de Nice, il fut utilisé pour la veille au barrage, le dragage du chenal et quelques missions au large.
Il fut commandé successivement par :
- Le maître de timonerie COUBLANT
- Le second maître de manœuvre BAYON
- Le premier maître de timonerie SALAÜN
Note du CC CARE, commandant les services maritimes du port de Villefranche au VA Préfet Maritime du 5e arrondissement. 31 Juillet 1917
Le 30 Juillet à 04h00 du matin, le patrouilleur ESTEREL se trouvant à ½ mille au Sud de la Pointe du Colombier a aperçu un sous- marin ennemi qu’il a d’abord pris pour un des nombreux navires de commerce traversant ces parages.
Mais aux jumelles, il a reconnu sa forme et a constaté qu’il était stoppé. Il a alors évolué pour présenter son unique pièce de 47 placée à l’arrière et a ouvert le feu à une distance de 2000 m.
Dès le premier coup, le sous-marin a commencé à plonger et au 5e le kiosque seul était visible. Huit coups en tout furent tirés et le 1er maître de l’ESTEREL estime qu’une minute a suffi au sous-marin pour s’immerger. Tout l’équipage a parfaitement vu le sous-marin et identifié sa silhouette avec celle des sous-marins de la série U 53 – U 60. (Avant relevé et très grand kiosque) Les canons n’étaient pas visibles.
Le canonnier a très nettement vu le sous-marin dans sa lunette de pointage. Il dépassait de moitié le champ de celle-ci et devait donc se trouver à seulement 700 ou 800 m. Le jour commençait seulement à poindre ce qui explique l’erreur d’appréciation de la distance et la non visibilité des points de chute.
Après la plongée du sous-marin, ESTEREL a évolué de 180° et mis cap au Sud à toute vitesse. Il a lancé ses deux grenades à l’endroit où le sous-marin avait disparu et où un remous était encore visible. Bon fonctionnement des deux grenades.
Pendant ce temps, le patrouilleur ORPHEE qui était à 3 milles dans le SW, entendant les coups de canon, a fait route à toute vitesse pour se rapprocher, mais vu la brièveté de l’engagement, est arrivé trop tard.
Il est vraiment regrettable qu’ESTEREL ne possède qu’une pièce à l’arrière et doive stopper pour ouvrir le feu. Un patrouilleur armé de l’avant eût certainement pu arriver à proximité immédiate du sous-marin et peut-être l’aborder avant sa plongée.
Quoi qu’il en soit, j’estime que le 1er maître Coublanc, commandant ESTEREL, a fait preuve de décision et de sang froid et a été très énergiquement secondé par son équipage. Son intervention nous a permis de faire entrer et sortir de la rade sans aucun incident 15 navires dans les journées du 30 et du 31.
Signé H. CARE
Le sous-marin attaqué
N’est pas identifié.
Mais vu sa description (sous-marin de type U) il s’agissait très certainement de l’U 33 du Kptlt Gustav SIESS, qui opérait dans ces parages fin Juillet et début Août 1917, y coulant de nombreux navires.
Cdlt