ELLI - croiseur, ex-Grec

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dido
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Re: ELLI - croiseur, ex-Grec

Message par dido »

Merci beacoup!
Bonjour,

La fin du croiseur grec Helle le 15 août 1940.

Source : Charles Hocking, Dictionary of disaster at sea during the age of steam, 1824-1962, Lloyd's Register of Shipping, 1969.

Cordialement.

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Pour être précis, 8 membres d'équipage ont été perdus dans le torpillage d'Elli, et un civil d'une crise cardiaque quand l'autre torpille a explosé sur le quai.
Rutilius
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HELLÉ — Croiseur grec réquisitionné, ex- Fei-Yung chinois.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

• Capitaine de corvette de réserve Paul Antoine BOUISSOU : « A la recherche des sous-marins et des mines », in « En patrouille à la mer », préface du commandant Auguste Antoine THOMAZI, éd. Payot, « Collection de mémoires, études et documents pour servir à l’histoire de la guerre mondiale », Paris, 1929, 304 p., avec 10 cartes, 21 photographies et 9 dessins de Pierre LE COMTE — Ouvrage collectif. Autres auteurs : Contre-amiral Émile Eugène FORGET ; Capitaine de frégate Albert Michel Antoine TRABAUD ; Capitaine de frégate Émile Victor FAURIE — Souvenirs de son embarquement sur le dra-gueur de mines auxiliaire Provence-III, p. 137 à 245 de l’ouvrage.

Chapitre VI.

[...] — Je retarde le départ d’un croiseur grec.

[...] Dans la journée du 26 décembre [1915], un télégramme sans fil, reçu par mon camarade de croi-sière, prescrivait de faire tout le possible pour retarder le départ du croiseur grec Hellé, qui était mouillé devant Vathy. Plus au Sud se trouvait une petite île, Castelorizo que les français étaient sur le point d’occuper. Le roi Constantin avait eu vent de la chose, et pour l’empêcher, il avait donné l’ordre à l’Hellé la mission d’embarquer dare-dare des troupes de Samos et d’aller aussitôt s’installer à Cas-telorizo.
Je mis le cap sur la baie de Vathy, et, de loin, j’entendis des sonneries de clairon et vis le croiseur bien éclairé. Je poussai plus en dedans et allai jeter l’ancre à quelques centaines de mètres de lui. Sur le quai, des files de soldats, sac au dos, étaient alignées. Je sautai dans le youyou pour me rendre comp-te, et je vis les soldats grecs, en tenue de campagne, prêts à embarquer. Je courus chez le Consul d’An-gleterre pour lui demander où allaient ces troupes. Il me répondit :
— A Castelorizo.
— Monsieur le Consul, voulez-vous me permettre d’écrire une lettre ?... C’est pour le service.

Et je fis porter par mon youyou la lettre suivante au commandant du croiseur grec, en donnant au pa-tron la consigne de ne pas attendre la réponse :
« Commandant,
« Veuillez m’excuser de venir vous troubler à pareille heure, mais il est de mon devoir, si vous le per-mettez, que je vienne vous expliquer le grand danger que vous allez courir. »

Peu après, le commandant du croiseur m’envoyait prendre par une vedette dans laquelle se trouvait un officier.
Je fus très aimablement reçu à bord de l’Hellé. Le commandant parlait bien le français, et la conver-sation roula tout d’abord sur les voyages qu’il avait faits avec M. Denys Cochin à son bord. Il en pa-raissait lui-même très fier.
— Alors, me dit-il, vous croyez qu’il y a danger à ce que j’ailles à Castelorizo ?
— Commandant, non seulement je le crois, mais j’en suis sûr. Il y a des mines sur votre route. Je vous affirme que si partez sans que mes chefs m’aient prévenu, votre navire sautera. Je suis même étonné que l’amiral ne m’ait encore rien dit, puisqu’il sait que la route n’est pas libre. Je me mets néanmoins à votre entière disposition, commandant : provoquez un ordre, et, avec la Provence, je me charge de vous déblayer un chenal en deux jours. Il sera ensuite nécessaire que je vienne vous prendre pour vous piloter dans ce chenal.
— En passant bien au large ? Croyez-vous que je risque de sauter ?
— Commandant, je ne puis vous en dire davantage. Vous savez que ce sont des renseignements confi-dentiels.
— Et si votre chef pouvait me recevoir, croyez-vous qu’il ne pourait pas me faire gagner du temps ?
— C’est une idée, commandant, mais mon chef est à Yéro et je n’ai pas de T.S.F.
— Qu’à cela ne tienne, me dit-il, je mets la mienne à votre disposition.

Je rédigeai le télégramme suivants : « Provence à Dupleix. Croiseur Hellé est en partance pour Castel-orizo. Demande s’il peut venir à Yéro pour se faire piloter. »
— Avec cette rédaction, dis-je, il n’y a pas d’inconvénient à transmettre le télégramme en clair.
Et en attendant la réponse, je regagnai mon bord. Elle n’arriva que le lendemain matin à 9 heures. Le commandant de l’Hellé me la fit communiquer aussitôt : « Cette zone ne dépend pas de moi, adressez-vous à l’amiral de Milo, je ne possède pas le plan des mines. »
Le croiseur appareilla le 27 décembre au soir pour le Pirée, et n’arriva à Castelorizo que pour voir le pavillon français flotter sur l’île...
Voilà comment, toute une soirée, je bus des petits verres et fumai des cigarettes avec un officier qui du reste était fort sympathique.
C’est la guerre, commandant ! Ne me gardez pas trop de rancune ; si vous êtes francophile, vous en rirez comme moi après la victoire... (op. cit., p. 193 et 194)

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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