Bonjour,
"En 1914.
Le Corps de Santé qui comptait en 1875, pour une flotte moindre, 666 officiers de Santé médecins et 84 pharmaciens ne compte plus que 340 médecins et 49 pharmaciens. la différence vient des scissions coloniales en 1890 et 1900.
Un grand nombre de ces médecins sont embarqués ou en campagne (140 environ). L'Armée navale de la Méditerranée a son médecin d'Armée, ses médecins d'escadre et ceux de division, en tout cinquante médecins dont deux chefs de 1ère classe, quatre chefs de 2ème classe, douze médecins principaux. La préparation aux conditions de combat est poussée. L'extraction et le transport des blessés des fonds et leur transfert de bâtiment à bâtiment est une spécialité marine (gouttière Bellile, gouttière Auffret, palans, etc…).
L'alternance des services à l'hôpital, à la mer, et aux divers services donne au Corps une unité qui le caractérisera.
La guerre de 1914-1918.
Le service de Santé de la Marine allait y prendre part sous plusieurs forme : la Marine à la mer, la Marine à terre (fusiliers marins ou débarquements), les évacuations par mer (nous reviendront sur le navires-hôpitaux) ; le traitement de blessés et malades dans les hôpitaux maritimes.
Les élèves du service de Santé payèrent pendant cette guerre un tribut particulièrement lourd : pour 256 présents à l'Ecole en 1914, il y eut 76 tués, 350 citations, 18 Légions d'Honneur, 24 Médailles militaires. Il faut y ajouter la majorité des 100 anciens élèves morts en service entre 1890 et 1928.
Certains noms méritent d'être rappellés, tel celui du médecin de 2ème classe Chastang, tué à Dixmude, et dont un torpilleur a porté le nom.
La puissance des moyens hospitaliers de la Marine fut utilisée à plein. Nous l'avons mentionné pour Sidi Abdallah. Cherbourg reçut 49 000 blessés et malades, parfois 1 000 simultanément. Dans le cimetière de Saint-Mandrier reposent 2 500 morts de 14-18, ce qui donne une idée du nombre des hospitalisés. La destruction des archives de Brest en 1944-1945 nous prive malheureusement de renseignements sur ce port.
En 1918-1919, la grippe dite espagnole sévit avec une particulière virulence dans les ports, les dépôts des équipages et certaines escadres. Un des espoirs de la bactériologie maritime, le médecin principal Tribondeau en fut une des victimes.
Le 19 juin 1922, l'école de Santé navale reçut la Croix de guerre avec citation à l'ordre de l'Armée et reçut son drapeau le 19 mai 1928 au cours d'une cérémonie grandiose. Elle reçut la Légion d'honneur le 10 mars 1935 (décret du 21 novembre 1934) des mains de Monsieur Pietri, ministre de la Marine."
Source : Médecin général de 2ème classe Carré, Le service de santé de la Marine, de 1870 à nos jours, Revue Historique de l'Armée, Le service de santé des Armées, N° 1 (spécial), 1972. pages 139-140.
Médecin en chef du service de santé des armées J.P. Ehrhardt, L'école de Santé navale, La revue maritime n° 328, aôut-septembre 1977. Photo page 923.
Cordialement.
