BIDARTAISE
Goélette immatriculée à Bayonne n° 4245
Construite à Shelbrun en 1901
89,92 tx JN 124,13 tx JB
Armateur J.B. Appeceix de Bayonne
Cette goélette pratiquait la pêche à la morue à Terre Neuve. Elle avait effectué une campagne de pêche du 23 Mars 1914 au 28 Août 1914 au départ de Saint Malo, sous les ordres du capitaine au cabotage Victor BOUVIER, St Malo n° 263, domicilié à St Servan, et du second capitaine Marie Joseph BOURGES, Dinan 1292, domicilié à Saint Pierre de Plesguen (son lieu de naissance).
Elle avait ensuite été désarmée à St Malo le 1er Janvier 1915.
En 1917, elle était commandée par le capitaine au cabotage Louis PICARD, Dinan n° 253, et effectuait des transports de charbon.

Télégramme du 21 Juin de Marine Cherbourg
« 2 goélettes BIDARTAISE et BENITA, sorties de Cherbourg le 20 Juin à midi coulées par un sous-marin à 18h00 à 15 milles SSW Bill of Portland Stop Equipage BIDARTAISE ramené à Cherbourg par chalutier anglais WHIMPOLE. Paris et Brest prévenus. »
Rapport du capitaine
Quitté Cherbourg le 20 Juin 1917 à 12h00 sur lest pour Swansea. Nous faisions route au N40W à 6,5 nœuds avec très beau temps, jolie brise de SW, mer peu houleuse, très bonne visibilité (10 milles). Vers 18h00, par 50°17 N et 02°37 W Greenwich, alors que j’étais dans la chambre, le maître est venu me prévenir que l’on apercevait un sous-marin dans le SW. Au même moment un projectile est tombé à 50 m sous le vent. J’ai fait monter tout le monde et un 2e obus est tombé au même endroit, suivi de 3 autres à 30 secondes d’intervalle. Mis en ralingue, fait mettre le canot à la mer et quitté le bord, cap vers l’Est. Le sous-marin a fait plusieurs fois le tour de la goélette en tirant une cinquantaine de coups de canons pour la couler. J’étais à 2 milles du bord quand elle a coulé à 19h30.
Le sous-marin s’est alors dirigé vers une goélette anglaise qui était à 5 milles dans l’ENE, l’a canonné, puis y a placé 2 bombes tout en restant en surface. Il a alors été canonné par un patrouilleur anglais qui lui a tiré 10 coups. Il a fait route au SE à 15 nœuds, mais en restant en surface.
La goélette anglaise était BENITA. Elle a coulé vers 20h30. Un dundee qui était à proximité a pu s’échapper quand le patrouilleur VANIDAS s’est approché. C’est lui qui nous a recueillis et ramenés à Weymouth.
(On note que dans le rapport établi en anglais à Weymouth, le patrouilleur est appelé VANADIS. Dans le rapport de la commission d’enquête française, il est encore appelé VANIDAS…Il semblerait tout de même que le nom anglais soit le bon, VANADIS étant la déesse de l’amour dans la mythologie nordique !)
L’équipage se composait de 5 hommes, tous français. Très bonne attitude.
Description du sous-marin
Environ 65 m.
Pas de numéro
Blockhaus et canon paraissant fixe sur l’avant du blockhaus
Pas vu de projecteur ni d’embarcation
Etrave droite et partie arrière au ras de l’eau
Paraissait récent.
Signature du capitaine PICARD

Le sous-marin attaquant
C’était l’UC 75 de l’Oblt z/s Johannes LOHS.
Ce sous-marinier trouvera la mort le 14 Août 1918 à bord de l’UB 57, ayant probablement sauté sur une mine dans le Pas de Calais. Son corps sera retrouvé une semaine plus tard et inhumé à Flessingue. En 1949, les corps de tous les Allemands tués lors des deux guerres dans cette région ont été transférés à Ysselsteyn, dans la province du Limbourg. (Voir site uboat.net pour plus amples renseignements).
Conclusions de la commission d’enquête
Cette commission se compose de :
- CF Levreux Président
- Lefauconnier, Administrateur Principal de l’IM chef de quartier
- Langlois, capitaine au cabotage
Elle se réunit à Cherbourg le 23 Juin 1917
Elle reprend les déclarations du capitaine et de l’équipage et conclut :
A la vue du sous-marin, le capitaine, pensant qu’il était impossible de sauver son navire, a pris les dispositions requises pour assurer la sécurité de son équipage, et l’a fait embarquer dans les canots, quittant le bord le dernier.
Dans ces conditions, la commission d’enquête est d’avis que la perte de ce voilier est due à un cas de force majeure et propose de maintenir au capitaine la faculté de commander.
Cdlt