Page 1 sur 1

Re: Types de navires sur les fronts de mer

Publié : lun. juil. 01, 2013 1:14 am
par corsaire444
Bonsoir,

Je souhaiterais connaitre les types de navires utilisés dans la protection du littoral. Le terme "Front de mer" sous-entend la présence de navire de la Royale mais lesquels? Patrouilleurs? Contre-torpilleurs? D'autres bâtiments ?


Merci de votre aide.

Cordialement.
Didier

Re: Types de navires sur les fronts de mer

Publié : dim. nov. 10, 2013 11:02 pm
par marinebou
Bonjour,

A l'origine, les "fronts de mer" (en tant qu'unités) sont institués en 1904, systématiquement commandés par un officier de marine, lui-même subordonné au gouverneur de la place maritime, en vue de garantir pour la défense de cette dernière une unité de commandement contre un éventuel ennemi flottant. A l'époque, en effet, les moyens navals fixes (torpilles dormantes, estacades...) et mobiles (torpilleurs de défense...) relèvent du département de la Marine, alors que l'artillerie de côte dépend (comme le gouverneur, même quand celui-ci est également préfet maritime...) de celui de la Guerre.

Pendant la Grande Guerre, les unités "front de mer" de la marine vont essentiellement accomplir les tâches suivantes:

- mise en œuvre, entretien et dragage permanents des chenaux de sécurité (itinéraires d'accès au port tenus secrets et libres de mines)
- reconnaissance, arraisonnement et régulation du trafic entrant dans le port ou en sortant (observatoires et postes à signaux à terre [souvent co-localisés avec les sémaphores qui relèvent, eux, de l'arrondissement], navires arraisonneurs...)
- police des rades (inspections des navires de commerce, plans de mouillage, surveillance, etc.)
- défenses fixes (mines, filets, estacades, avec les postes photo-électriques associés...)
- patrouilles et dragages dans les approches du port (au-delà, c'est le rôle des "divisions des patrouilles" [appellation 1917])
- artillerie de côte (au fur et à mesure du retrait de l'armée des batteries de côte, à partir d'août 1914) et postes de défense contre les sous-marins (à partir de 1917).

Autrement dit, les fronts de mer sont essentiellement chargés des affaires "de proximité" du port.
Les grands ports de guerre disposent en 1914 de moyens étatiques militaires partagés avec la Direction du port (p.ex: emploi des petits torpilleurs numérotés vieillissants des années 1890 pour tout ce qui concerne les rades, gabares et chalands pour les filets et autres torpilles dormantes...).
Il est d'emblée prévu de recourir à la réquisition de navires civils (remorqueurs et pilotines notamment) dans les ports de commerce. En effet, il faut pouvoir activer le dispositif de sûreté dès les premières heures de la mobilisation, donc faire avec ce qui se trouve déjà sur place.

Les cartes vont être rebattues avec la grande pénurie de moyens nautiques qui apparaît dès la fin 1914. Par la suite, les bâtiments employés par les fronts de mer seront un mélange de petits navires incapables de s'éloigner du port et de chalutiers, sloops, yachts (...) réquisitionnés et armés, comme dans les divisions des patrouilles (qui assurent, elles, la protection des routes côtières et des atterrages avec, en outre, grands torpilleurs, contre-torpilleurs, hydravions, etc.).

Des échanges de bâtiments auront souvent lieu avec les divisions des patrouilles, les fronts de mer récupérant en général les navires les plus fatigués (les bâtiments ne naviguaient pas beaucoup moins dans les fronts de mer, mais les avaries y portaient moins à conséquence en raison de la proximité du port). Les relations de voisinage entre les divisions des patrouilles et les fronts de mer seront d'ailleurs parfois "tendues" (...), les premières relevant de la DGGSM (direction générale de la guerre sous-marine, entité créée sous fort activisme politique et devenant au sein de la marine une espèce d'Etat dans l'Etat), les seconds de la 5e section de l'état-major général de la marine.

Cordialement,