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Re: CHARLES LE BORGNE Société Fécampoise de Navigation

Publié : sam. janv. 19, 2013 3:19 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

CHARLES LE BORGNE

Vapeur lancé le 24/04/1913 au chantier Osbourne Graham de North Hylton pour la Société Fécampoise de Navigation
Longueur 64 m Largeur 10,1 m
1019,95 tx JB 507,25 tx JN

1933 FLORE
1938 KENTON

Torpillé le 7 Mars 1941 par 52°57,5 N et 01°30 E lors d’une traversée Poole/Tyne sur ballast. Echoué le 8 Mars 41.

En Janvier 1917

Effectue une traversée Newport – Bordeaux avec un chargement de charbon pour Worms Bordeaux.
Capitaine LE BRAS + 14 hommes d'équipage. Non armé.

Rencontre avec un sous-marin le 20 Janvier 1917 à 09h30

Parti de Newport le Vendredi 19 Janvier à 01h00 du matin. Débarqué le pilote sur rade de Barry Dock à 02h00. Beau temps. Mer belle.
Passé Longship à 16h00. Fait bonne route et traversé la Manche dans la nuit du 19 au 20. Rangé le feu de La Jument le 20 à 05h00. Passé le raz de Sein à 06h45 en fin de jusant. Rangé Penmarch à 09h00. Le sémaphore nous signale la présence de sous-marins ennemis.

A 09h30, aperçu un sous-marin par tribord à 4 milles, nous coupant la route et marchant à 15 nœuds. Longé les récifs de Penmarch à moins de 0,5 mille. Alors que je suis à proximité de la bouée à fuseau de la passe du Guilvinec, le sous-marin ouvre le feu sur nous. Je me réfugie parmi les récifs du Guilvinec.
A ce moment-là apparaît un vapeur de la Compagnie des Chemins de Fer de l’Etat, le SAINT MARC. Armé, il tire 7 à 8 coups de canon sur le sous-marin, tout en fuyant. (nota : voir ce lien pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas)
Perdu de vue le sous-marin qui avait tiré 4 coups de canon sur nous sans nous atteindre.
Le sémaphore de Penmarch a aussitôt alerté l’Amirauté à Brest et Lorient et, une heure trente plus tard, deux torpilleurs étaient sur les lieux. J’ai alors quitté la rade du Guilvinec et ils m’ont accompagné jusqu’aux Glénans. Passé à terre de Groix et de Belle Ile. Passé La Coubre le 21 Janvier et mouillé sur rade de Pauillac, en attente des ordres pour remonter à Bordeaux.

Description du sous-marin

Il y avait 4 hommes sur le blockhaus
Plate-forme portant un canon sur l’avant du blockhaus
Peint de couleur grisâtre
Pas de pavillon
Le chef mécanicien et le 2e capitaine trouvent qu’il ressemblait au sous-marin français ARCHIMEDE.

Le sous-marin attaquant

Ce pourrait fort bien être l’UC 21 de l’OL Rheinhold SALTZWEDEL, qui descendait des Roches Douvres vers le golfe de Gascogne et qui endommagera ce même 20 Janvier le vapeur norvégien JOTUNFJELL au large des Glénans.

Il semblerait aussi que l’UC 18, de l’OL Wilhelm KIEL, ait mouillé des mines au large de Brest dans cette période-là.

Rencontre avec un sous-marin le 13 Février 1917 à 21h45

Traversée de Newport à Bordeaux avec un chargement de charbon. Affrété par Powel Duffryer.
Le navire est stoppé par 45°44,5 N et 03°44 W Paris et embarque le pilote.

Beau temps. Mer plate. Temps très noir et visibilité mauvaise.

Un sous-marin est tout à coup aperçu sur le côté bâbord, à 5 mètres seulement, en surface, faisant route approximativement au 040 et à environ 10 nœuds. Il passe juste sous la jupe arrière du navire, à le toucher, puis s’éloigne et plonge.
Donné aussitôt l’ordre d’armer le canon. Mis la machine en avant toute, la barre toute à droite, et fait route à l’ouest pendant 15 minutes pour se dégager du sous-marin.
Des patrouilleurs étaient dans les passes. Nous nous sommes alors approchés d’eux et avons donné la position du sous-marin (sans doute à l’ACTIF).

CHARLES LE BORGNE avait été armé d’un canon de 90 mm modèle 1877 monté sur un affut à châssis à pivot modèle 1879. Il n’a pas ouvert le feu, étant d’abord gêné par le canot du pilote que le sous-marin a frôlé, puis par sa plongée très rapide. Il semblait faire route vers Maumusson quand il était en surface.
Mais il a été bien vu pendant 3 à 4 minutes. Il semble qu’il ait été lui-même surpris d’être aussi proche du vapeur. Il a sûrement vu le canon de 90 et entendu le capitaine donner l’ordre de l’armer. Il a alors fait toute diligence pour plonger.
Le commandant était sur le kiosque et deux marins étaient sur le pont, en train de mettre leur canon en batterie.

Noms des hommes qui ont signé le rapport du capitaine (très incertains car identifiés d’après des signatures peu lisibles)
- LE POHER 2e capitaine
- CADIC Chef mécanicien
- ROBERT Canonnier breveté
- RAPPEMONT Chauffeur

Description du sous-marin

Longueur environ 70 m
Blockhaus sur lequel se tenait le commandant.
Canon sur l’avant du blockhaus, qui semblait être à bascule.
Voici la silhouette dessinée par le capitaine Le Bras

Image

Identification du sous-marin


Très certainement, et à nouveau, l’UC 21 de Rheinhold Saltzwedel, qui patrouillait sur cette zone ce jour-là. Difficile d’expliquer pourquoi il est passé aussi près du vapeur !

Cdlt

Re: CHARLES LE BORGNE Société Fécampoise de Navigation

Publié : sam. janv. 19, 2013 4:55 pm
par Rutilius

Bonjour Olivier,

Existe ici un sujet concernant ce bâtiment —> pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 2814_1.htm

Autre nom d’armement néanmoins : « Société en nom collectif Charles Le Borgne & Cie, Fécamp ». Mais peut-être s’agit-il d’une erreur commise de ma part...

Bien amicalement à vous,
Daniel.

Re: CHARLES LE BORGNE Société Fécampoise de Navigation

Publié : sam. janv. 19, 2013 7:25 pm
par olivier 12
Bonjour Daniel, bonjour à tous,

Effectivement, le nom n'était pas sorti lorsque je l'ai recherché. Les renseignements sur l'armateur et les affréteurs sont donnés par le capitaine Le Bras lui-même dans ses rapports. A priori, ils devraient être exacts...

On note d'ailleurs que la rencontre au moment de la prise de pilote de la Gironde n'est pas rapportée tout à fait dans les mêmes termes que par l'auteur du premier récit. Le capitaine ne dit pas avoir été interpellé par le commandant du sous-marin...

Je fais donc plus confiance à son rapport de mer.

Cdlt