Re: JEUNE ODETTE Sloop de pêche des Sables d'Olonne
Publié : ven. janv. 11, 2013 12:05 pm
Bonjour à tous,
JEUNE ODETTE
Sloop de pêche des Sables d’Olonne
Patron : LAURENT Jules domicilié 9 rue Napoléon aux Sables d’Olonne
Matelot REDANT Auguste
+ probablement un ou deux matelots et un mousse dont les noms ne sont pas donnés.
Attaque par un sous- marin. Interrogatoire du matelot Redant
Le 12 Février 1917, dans l’ouest de Chassiron, à 16h00 nous avons viré le train de pêche pour rentrer aux Sables
A 16h45, aperçu un sous-marin qui vient sur nous à grande vitesse, nous élonge sur bâbord et stoppe à 10 mètres. Un homme, sur le kiosque, fait signe avec la main qu’il va nous couler. Le patron fait aussitôt mettre les amures à tribord et nous continuons la route. Mais le sous-marin nous suit et l’homme fait alors des signes avec sa casquette.
Le patron laisse porter pour se rapprocher du sous-marin et lui demander ce qu’il veut. Nous touchons presque la coque du sous-marin sur son arrière, lorsque nous entendons les moteurs de deux hydravions.
Il y a alors des cris sur le sous-marin, qui ressemblent à des ordres, et les hommes se mettent à courir vers le kiosque. Le commandant avait des jumelles et un fusil.
Nous nous éloignons alors à toute vitesse.
Rapport de l’officier enquêteur
En procédant à cette enquête, j’ai constaté qu’il est très difficile d’obtenir des pêcheurs des renseignements exacts.
Cependant, il résulte de l’enquête que JEUNE ODETTE est resté sous la menace de l’ennemi pendant au moins dix minutes. Le patron n’a rien perdu de son sang froid. Dès les premières menaces, il a ordonné à l’équipage de ne rien changer aux manœuvres du bateau. « Bougez rien, les enfants ! » leur a-t-il dit. Bien qu’il soit difficile de connaître le fond de la pensée du patron, je crois qu’il s’est dit : "Mon canot est trop petit et trop peu solide pour sauver l’équipage ; il est préférable que j’essaie de fuir, au risque d’être coulé".
Il n’a donc pas tenu compte de la première injonction sur laquelle il n’avait pourtant aucun doute. Quand il a vu le sous-marin le poursuivre et lancer une deuxième injonction, il a mis la barre au vent pour se rapprocher de l’ennemi. Il voulait lui faire comprendre qu’il ne pouvait embarquer dans son canot.
En ne répondant pas à la première injonction, le patron Laurent a donné le temps aux avions de reconnaissance d’arriver et de sauver son bateau. Les avions sont arrivés dix minutes après l’apparition du sous-marin.
Le patron Laurent est un homme très énergique susceptible de rendre ultérieurement des services.
Récompense
Témoignage officiel de satisfaction du Ministre
LAURENT Jules Inscrit aux Sables d’Olonne Patron du JEUNE ODETTE
Sommé par un sous-marin d’abandonner son sloop, a refusé d’obéir et a ainsi permis à deux avions d’arriver sur les lieux et de forcer l’ennemi à l’abandonner.
De plus, une gratification de 300 francs lui est accordée.
Le sous-marin attaquant
Vu la position indiquée, ce ne pouvait être que l’UC 21 de l’OL Rheinhold SALTZWEDEL, qui sera d’ailleurs vu également par le navire de pêche INDEPENDANT sur la même zone.
Cdlt
JEUNE ODETTE
Sloop de pêche des Sables d’Olonne
Patron : LAURENT Jules domicilié 9 rue Napoléon aux Sables d’Olonne
Matelot REDANT Auguste
+ probablement un ou deux matelots et un mousse dont les noms ne sont pas donnés.
Attaque par un sous- marin. Interrogatoire du matelot Redant
Le 12 Février 1917, dans l’ouest de Chassiron, à 16h00 nous avons viré le train de pêche pour rentrer aux Sables
A 16h45, aperçu un sous-marin qui vient sur nous à grande vitesse, nous élonge sur bâbord et stoppe à 10 mètres. Un homme, sur le kiosque, fait signe avec la main qu’il va nous couler. Le patron fait aussitôt mettre les amures à tribord et nous continuons la route. Mais le sous-marin nous suit et l’homme fait alors des signes avec sa casquette.
Le patron laisse porter pour se rapprocher du sous-marin et lui demander ce qu’il veut. Nous touchons presque la coque du sous-marin sur son arrière, lorsque nous entendons les moteurs de deux hydravions.
Il y a alors des cris sur le sous-marin, qui ressemblent à des ordres, et les hommes se mettent à courir vers le kiosque. Le commandant avait des jumelles et un fusil.
Nous nous éloignons alors à toute vitesse.
Rapport de l’officier enquêteur
En procédant à cette enquête, j’ai constaté qu’il est très difficile d’obtenir des pêcheurs des renseignements exacts.
Cependant, il résulte de l’enquête que JEUNE ODETTE est resté sous la menace de l’ennemi pendant au moins dix minutes. Le patron n’a rien perdu de son sang froid. Dès les premières menaces, il a ordonné à l’équipage de ne rien changer aux manœuvres du bateau. « Bougez rien, les enfants ! » leur a-t-il dit. Bien qu’il soit difficile de connaître le fond de la pensée du patron, je crois qu’il s’est dit : "Mon canot est trop petit et trop peu solide pour sauver l’équipage ; il est préférable que j’essaie de fuir, au risque d’être coulé".
Il n’a donc pas tenu compte de la première injonction sur laquelle il n’avait pourtant aucun doute. Quand il a vu le sous-marin le poursuivre et lancer une deuxième injonction, il a mis la barre au vent pour se rapprocher de l’ennemi. Il voulait lui faire comprendre qu’il ne pouvait embarquer dans son canot.
En ne répondant pas à la première injonction, le patron Laurent a donné le temps aux avions de reconnaissance d’arriver et de sauver son bateau. Les avions sont arrivés dix minutes après l’apparition du sous-marin.
Le patron Laurent est un homme très énergique susceptible de rendre ultérieurement des services.
Récompense
Témoignage officiel de satisfaction du Ministre
LAURENT Jules Inscrit aux Sables d’Olonne Patron du JEUNE ODETTE
Sommé par un sous-marin d’abandonner son sloop, a refusé d’obéir et a ainsi permis à deux avions d’arriver sur les lieux et de forcer l’ennemi à l’abandonner.
De plus, une gratification de 300 francs lui est accordée.
Le sous-marin attaquant
Vu la position indiquée, ce ne pouvait être que l’UC 21 de l’OL Rheinhold SALTZWEDEL, qui sera d’ailleurs vu également par le navire de pêche INDEPENDANT sur la même zone.
Cdlt