Re: LA LIBERTE Goélette de Fécamp
Publié : mer. déc. 05, 2012 12:45 pm
Bonjour à tous,
LA LIBERTE
Trois mâts goélette de Fécamp
Construit en 1895 à Saint Malo par Gautier et fils
Armateur : Boniface et Cie de Sotteville les Rouen
Capitaine Eugène FERON + 10 hommes d’équipage
(nota : l’officier enquêteur signale à la fin de son rapport qu’il n’existe pas de voilier LA LIBERTE immatriculé à Fécamp, mais seulement un chalutier à vapeur du nom de LIBERTE. On peut donc penser que le voilier était immatriculé dans un autre port, mais que le port d’armement était bien Fécamp comme l’indique le capitaine dans son rapport)
Transporte 412 tonnes de charbon chargé par Rose Richards à Swansea, pour un destinataire inconnu à Bougie (Algérie)
Rapport du capitaine
Quitté Swansea le 2 Juin à 09h00 par beau temps. Rien à signaler jusqu’au 7 Juin à 12h20 lorsque l’on entend des coups de canon. Aperçu un grand vapeur à 4 ou 5 milles dans le SE, coulant bas. Mis le cap à l’Est, mais le temps étant calme, LA LIBERTE, toutes voiles dehors, n’a que peu de sillage.
Vers 09h00 le 8 Juin, par 51°30 N et 08°30 W (Paris), un sous-marin apparaît sur l’arrière, nous rattrape, tire deux coups à blanc et ordonne de s’arrêter. Mis en panne et hissé le pavillon français. Le commandant du sous-marin allemand ordonne d’évacuer. Je me rends dans le canot, avec sept hommes, sur le sous-marin. Le commandant demande des renseignements sur le voilier et sur sa traversée et envoie trois marins avec des bombes, dans notre canot, pour couler LA LIBERTE. Les trois Français restés à bord du voilier avaient mis le youyou à l’eau et embarqué dedans. Les Allemands amènent le pavillon qu’ils gardent et placent leurs bombes. Le sous-marin avait hissé le pavillon allemand. Le commandant me demande le journal de bord (que j’ai caché dans le canot avec les papiers). Je lui réponds qu’il est resté à bord de la goélette. Il nous autorise alors à remonter dans le canot, tandis que les bombes explosent. Mais le voilier ne coule pas. Le sous-marin tire alors 12 coups de canon sur LA LIBERTE qui finit par couler.
Nous nageons à l’aviron vers Lundy Island. Vers 12h45, nous sommes recueillis par le patrouilleur BALLISTAN de Liverpool qui nous dépose le soir à 20h00 à Milford Haven.
(Nota : le nom de ce patrouilleur, bien que très difficilement lisible, semble bien être BALLISTAN. Dans ce cas, les naufragés auraient été recueillis par un Q-ship. Le BALLISTAN était en effet l’ancien cargo BRADFORD CITY qui, entre 1915 et 1917 patrouilla comme bateau-piège sous les noms de BALLISTAN puis de SAROS.)
Additif : le navire sauveteur était en fait le BRANKSOME HALL et non le BALLISTAN Voir posts ci-dessous
Le sous-marin qui nous a attaqué pourrait être l’ U 11 car certains de mes hommes ont vu ce numéro peint sur sa coque.
Le sous-marin attaquant
C’était en réalité le célèbre U 35, alors commandé par le KL Waldemar Kophamel. On peut lire sa biographie sur ce lien : http://www.uboat.net/wwi/men/commanders/150.html
Le grand vapeur aperçu coulant le 7 Juin était le TRUDVANG, norvégien de Bergen, 1041 t, qui allait de Pomaron à Dublin avec une cargaison de pyrite. Il avait aussi été coulé par l’ U 35.
L’U35, plus tard commandé par von Arnauld de la Périère, opérera pendant toute la guerre, coulant un total de 226 navires et en endommageant 10.
Cdlt
LA LIBERTE
Trois mâts goélette de Fécamp
Construit en 1895 à Saint Malo par Gautier et fils
Armateur : Boniface et Cie de Sotteville les Rouen
Capitaine Eugène FERON + 10 hommes d’équipage
(nota : l’officier enquêteur signale à la fin de son rapport qu’il n’existe pas de voilier LA LIBERTE immatriculé à Fécamp, mais seulement un chalutier à vapeur du nom de LIBERTE. On peut donc penser que le voilier était immatriculé dans un autre port, mais que le port d’armement était bien Fécamp comme l’indique le capitaine dans son rapport)
Transporte 412 tonnes de charbon chargé par Rose Richards à Swansea, pour un destinataire inconnu à Bougie (Algérie)
Rapport du capitaine
Quitté Swansea le 2 Juin à 09h00 par beau temps. Rien à signaler jusqu’au 7 Juin à 12h20 lorsque l’on entend des coups de canon. Aperçu un grand vapeur à 4 ou 5 milles dans le SE, coulant bas. Mis le cap à l’Est, mais le temps étant calme, LA LIBERTE, toutes voiles dehors, n’a que peu de sillage.
Vers 09h00 le 8 Juin, par 51°30 N et 08°30 W (Paris), un sous-marin apparaît sur l’arrière, nous rattrape, tire deux coups à blanc et ordonne de s’arrêter. Mis en panne et hissé le pavillon français. Le commandant du sous-marin allemand ordonne d’évacuer. Je me rends dans le canot, avec sept hommes, sur le sous-marin. Le commandant demande des renseignements sur le voilier et sur sa traversée et envoie trois marins avec des bombes, dans notre canot, pour couler LA LIBERTE. Les trois Français restés à bord du voilier avaient mis le youyou à l’eau et embarqué dedans. Les Allemands amènent le pavillon qu’ils gardent et placent leurs bombes. Le sous-marin avait hissé le pavillon allemand. Le commandant me demande le journal de bord (que j’ai caché dans le canot avec les papiers). Je lui réponds qu’il est resté à bord de la goélette. Il nous autorise alors à remonter dans le canot, tandis que les bombes explosent. Mais le voilier ne coule pas. Le sous-marin tire alors 12 coups de canon sur LA LIBERTE qui finit par couler.
Nous nageons à l’aviron vers Lundy Island. Vers 12h45, nous sommes recueillis par le patrouilleur BALLISTAN de Liverpool qui nous dépose le soir à 20h00 à Milford Haven.
(Nota : le nom de ce patrouilleur, bien que très difficilement lisible, semble bien être BALLISTAN. Dans ce cas, les naufragés auraient été recueillis par un Q-ship. Le BALLISTAN était en effet l’ancien cargo BRADFORD CITY qui, entre 1915 et 1917 patrouilla comme bateau-piège sous les noms de BALLISTAN puis de SAROS.)
Additif : le navire sauveteur était en fait le BRANKSOME HALL et non le BALLISTAN Voir posts ci-dessous
Le sous-marin qui nous a attaqué pourrait être l’ U 11 car certains de mes hommes ont vu ce numéro peint sur sa coque.
Le sous-marin attaquant
C’était en réalité le célèbre U 35, alors commandé par le KL Waldemar Kophamel. On peut lire sa biographie sur ce lien : http://www.uboat.net/wwi/men/commanders/150.html
Le grand vapeur aperçu coulant le 7 Juin était le TRUDVANG, norvégien de Bergen, 1041 t, qui allait de Pomaron à Dublin avec une cargaison de pyrite. Il avait aussi été coulé par l’ U 35.
L’U35, plus tard commandé par von Arnauld de la Périère, opérera pendant toute la guerre, coulant un total de 226 navires et en endommageant 10.
Cdlt