Re: 2106 - 2139. Bateaux de pêche de Douarnenez
Publié : lun. nov. 29, 2010 1:04 pm
Bonjour à tous,
2106 – 2139
Navires de pêche de Douarnenez.
Aucun renseignement n’est donné quant au tonnage ou aux caractéristiques de ces navires dans le dossier les concernant, aux archives de Vincennes.
Toutefois, une petite note griffonnée au crayon sur la couverture du dossier semblerait indiquer que les noms étaient :
2139 : ALBERT 1er
2106 : PIEUSE PAYSANNE
Listes d’équipage
PIEUSE PAYSANNE
NER Eugène Patron
GUEGUAN Yves
BUISSON Mathieu
LE CORRE René
PERROT Joseph
GUITTON Louis
PENSEC Jean
PENSEC Alain
FIAC Henri
PIRIDEC Henri
ALBERT 1er
BELBEOCH Nicolas Patron
QUERE François
LEROUGE Yves (sans doute un parent du patron Belbeoch)
DILER Mathieu
TINEVEZ Eugène
LE BARS Bastien
AIMON Raymond
TROY Louis
HUILOU Corentin
TOUCHxxxx Pierre (nom indéchiffrable)
BONIZEC Raymond
+ 1 matelot nom inconnu (sans doute blessé et hospitalisé)
(Nota : les noms étant écrits à la main certains, surtout sur ALBERT 1er, peuvent être approximatifs)
Rapport de l’officier enquêteur
Le 2 Juillet 1918, ces deux navires sont sur les lieux de pêche à 18 milles de la côte, dans le NW d’Ouessant.
Mer belle. Petite brise de nord. Visibilité excellente.
Un périscope est soudain aperçu, tout proche de 2139. Il fait le tour du bateau et, 20 minutes plus tard, le sous-marin émerge et ouvre le feu d’une distance de 200 à 300 m sans aucun avertissement et sans aucune sommation. Les hommes lèvent aussitôt les mains en l’air pour montrer qu’ils se rendent. Mais le tir continue posément, au rythme d’un coup toutes les deux minutes environ. Le matelot Raymond Bonizec est sectionné en deux et une masse de chair sanglante est projetée à la face d’un de ses camarades. Les hommes se couchent alors dans le fond du bateau pour tenter de se protéger. Le patron Belbeoch reçoit un éclat à la tête. Il rendra le dernier soupir vers 20h00. Un autre marin est blessé.
En tout, une quinzaine d’obus sont tirés sur 2139 qui est criblé d’éclats.
Assistant avec terreur à cette attaque qui dure presque une demi-heure, 2106 tente de fuir. Le sous-marin se retourne alors contre lui et tire une douzaine d’obus. Chose étrange, contrairement à 2139, aucun obus ne le touche directement, mais il est criblé d’éclats. Toutefois, aucun homme n’est blessé.
Puis le sous-marin revient ranger 2139. Il doit se rendre compte de son forfait puisque le corps du matelot gisait sur le pont couvert de sang. Il s’éloigne alors à toute vitesse vers le NW.
Les deux bateaux rentrent par leurs propres moyens à Douarnenez.
Aucun prétexte militaire ne peut être invoqué pour justifier cette agression d’une unité de guerre contre des pêcheurs complètement inoffensifs. Cette attaque dépasse en sauvagerie et en horreur toutes celles menées jusqu’à présent par les sous-marins ennemis.
Les obsèques des victimes auront lieu aujourd’hui et la Marine y sera représentée par une délégation amenée par torpilleur à Douarnenez.
Suite de l’affaire
Suite à cette attaque, « NAUEN » (nota : sans doute une revue allemande)-correction : station de radiodiffusion- voir message Yves ci-dessous- déclare que les faits auraient été dénaturés car aucun sous-marin allemand ne se rend coupable d’abominations de ce genre.
Une note de l’Etat-Major de la Marine précise :
« C’est ajouter le mensonge à la cruauté car les circonstances de cet acte de barbarie ont été contrôlées et sont exactes ».
Suit une note du Médecin chef des hôpitaux de Douarnenez, le docteur Gouret, décrivant les blessures des deux hommes tués :
Nicolas BELBEOCH, né le 26 Juillet 1868 à Douarnenez, fils de Nicolas et Anne LEROUGE
- Profonde blessure derrière la tête, au dessus de la nuque, avec fracture du crâne, provoquée par un éclat d’obus. A survécu trois heures.
Raymond BONIZEC, né le 5 Septembre 1866 à Douarnenez, fils d’Alain et Marie SOLIMENT
- Corps sectionné à hauteur du thorax. Bras droit arraché. Intestins sortis de l’abdomen et recueillis dans un linge. Décès instantané.
Description du sous-marin
40 m Etrave droite
Kiosque elliptique avec vaste plate-forme sur laquelle se tenaient une dizaine d’hommes. Six hommes aperçus sur le pont.
1 canon, peut-être de 100 mm, sur l’avant et un plus petit sur l’arrière.
Peinture grise semblant vieille.
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 105 du KL Friedrich STRACKERJAN.
Aucun renseignement sur ce commandant né le 26 Août 1887.
Toutefois, le KTB du sous-marin est en possession de Oliver (ou Michael?) et il serait intéressant de savoir ce qu’il dit pour justifier cette attaque.
Cdlt
2106 – 2139
Navires de pêche de Douarnenez.
Aucun renseignement n’est donné quant au tonnage ou aux caractéristiques de ces navires dans le dossier les concernant, aux archives de Vincennes.
Toutefois, une petite note griffonnée au crayon sur la couverture du dossier semblerait indiquer que les noms étaient :
2139 : ALBERT 1er
2106 : PIEUSE PAYSANNE
Listes d’équipage
PIEUSE PAYSANNE
NER Eugène Patron
GUEGUAN Yves
BUISSON Mathieu
LE CORRE René
PERROT Joseph
GUITTON Louis
PENSEC Jean
PENSEC Alain
FIAC Henri
PIRIDEC Henri
ALBERT 1er
BELBEOCH Nicolas Patron
QUERE François
LEROUGE Yves (sans doute un parent du patron Belbeoch)
DILER Mathieu
TINEVEZ Eugène
LE BARS Bastien
AIMON Raymond
TROY Louis
HUILOU Corentin
TOUCHxxxx Pierre (nom indéchiffrable)
BONIZEC Raymond
+ 1 matelot nom inconnu (sans doute blessé et hospitalisé)
(Nota : les noms étant écrits à la main certains, surtout sur ALBERT 1er, peuvent être approximatifs)
Rapport de l’officier enquêteur
Le 2 Juillet 1918, ces deux navires sont sur les lieux de pêche à 18 milles de la côte, dans le NW d’Ouessant.
Mer belle. Petite brise de nord. Visibilité excellente.
Un périscope est soudain aperçu, tout proche de 2139. Il fait le tour du bateau et, 20 minutes plus tard, le sous-marin émerge et ouvre le feu d’une distance de 200 à 300 m sans aucun avertissement et sans aucune sommation. Les hommes lèvent aussitôt les mains en l’air pour montrer qu’ils se rendent. Mais le tir continue posément, au rythme d’un coup toutes les deux minutes environ. Le matelot Raymond Bonizec est sectionné en deux et une masse de chair sanglante est projetée à la face d’un de ses camarades. Les hommes se couchent alors dans le fond du bateau pour tenter de se protéger. Le patron Belbeoch reçoit un éclat à la tête. Il rendra le dernier soupir vers 20h00. Un autre marin est blessé.
En tout, une quinzaine d’obus sont tirés sur 2139 qui est criblé d’éclats.
Assistant avec terreur à cette attaque qui dure presque une demi-heure, 2106 tente de fuir. Le sous-marin se retourne alors contre lui et tire une douzaine d’obus. Chose étrange, contrairement à 2139, aucun obus ne le touche directement, mais il est criblé d’éclats. Toutefois, aucun homme n’est blessé.
Puis le sous-marin revient ranger 2139. Il doit se rendre compte de son forfait puisque le corps du matelot gisait sur le pont couvert de sang. Il s’éloigne alors à toute vitesse vers le NW.
Les deux bateaux rentrent par leurs propres moyens à Douarnenez.
Aucun prétexte militaire ne peut être invoqué pour justifier cette agression d’une unité de guerre contre des pêcheurs complètement inoffensifs. Cette attaque dépasse en sauvagerie et en horreur toutes celles menées jusqu’à présent par les sous-marins ennemis.
Les obsèques des victimes auront lieu aujourd’hui et la Marine y sera représentée par une délégation amenée par torpilleur à Douarnenez.
Suite de l’affaire
Suite à cette attaque, « NAUEN » (nota : sans doute une revue allemande)-correction : station de radiodiffusion- voir message Yves ci-dessous- déclare que les faits auraient été dénaturés car aucun sous-marin allemand ne se rend coupable d’abominations de ce genre.
Une note de l’Etat-Major de la Marine précise :
« C’est ajouter le mensonge à la cruauté car les circonstances de cet acte de barbarie ont été contrôlées et sont exactes ».
Suit une note du Médecin chef des hôpitaux de Douarnenez, le docteur Gouret, décrivant les blessures des deux hommes tués :
Nicolas BELBEOCH, né le 26 Juillet 1868 à Douarnenez, fils de Nicolas et Anne LEROUGE
- Profonde blessure derrière la tête, au dessus de la nuque, avec fracture du crâne, provoquée par un éclat d’obus. A survécu trois heures.
Raymond BONIZEC, né le 5 Septembre 1866 à Douarnenez, fils d’Alain et Marie SOLIMENT
- Corps sectionné à hauteur du thorax. Bras droit arraché. Intestins sortis de l’abdomen et recueillis dans un linge. Décès instantané.
Description du sous-marin
40 m Etrave droite
Kiosque elliptique avec vaste plate-forme sur laquelle se tenaient une dizaine d’hommes. Six hommes aperçus sur le pont.
1 canon, peut-être de 100 mm, sur l’avant et un plus petit sur l’arrière.
Peinture grise semblant vieille.
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 105 du KL Friedrich STRACKERJAN.
Aucun renseignement sur ce commandant né le 26 Août 1887.
Toutefois, le KTB du sous-marin est en possession de Oliver (ou Michael?) et il serait intéressant de savoir ce qu’il dit pour justifier cette attaque.

Cdlt