Bonjour à tous,
SEINE 1
Un complément sur l’attaque du 9 Mai 1918.
Lettre de l’Attaché Naval à Londres au Ministre du 17 Octobre 1918
Un télégramme du commandant en chef britannique en Méditerranée en date du 9 Mai informe l’Amirauté que le vapeur français SEINE a été torpillé le 9 Mai à 07h00 par 38°33 N et 08°41 E.
Le bulletin de la guerre sous-marine du 10 Mai indique que le vapeur SEINE a été manqué par une torpille le 9 Mai à 07h00 à 20 milles au sud du cap Spartivento.
D’après les informations reçues à l’Amirauté, le vapeur SEINE effectuait un voyage de charbon entre Penarth et Toulon et n’est pas arrivé à destination.
L’Amirauté vous serait reconnaissante de communiquer tout renseignement relatif à la perte de ce navire
Réponse du Ministre 18 Octobre 1918
Le vapeur français SEINE qui a été manqué par une torpille le 9 Mai à 07h00 à 20 milles au sud du cap Spartivento est le transport militaire SEINE 1, de la Marine Française.
Le SEINE 2 est un patrouilleur affecté à la Z. A. M.
SEINE 3 est un cargo parti de Penarth le 21 Mars avec un chargement de charbon. Il est bien arrivé à Toulon le 10 Avril. Il est parti de Corfou le 14 Octobre dernier pour Bizerte où il se trouve précisément avec SEINE 1 venu de Milo.
L’information concernant la perte de ce cargo est donc erronée.
Rapport de l’Enseigne de Vaisseau de 1ère classe ANGOT, commandant chalutier ELISABETH MARIE
Appareillé de Toulon le 7 Mai 1918 à 14h00 escortant un convoi composé du vapeur SEINE, chef de convoi, et du grand vapeur anglais sur lest BLACKHEATH. Les escorteurs sont ELISABETH MARIE, chef d’escorte, JEAN DORE et ARMEN. Vitesse 8 nœuds, route par le sud de la Sardaigne.
Le 8 Mai à 16h00 rencontré deux baleinières et de nombreux débris. Le 9 Mai à 06h00, la formation est la suivante :
JEAN DORE à 1,5 mille sur l’avant du convoi.
SEINE et BLACKHEATH en ligne de front à 400 m, faisant des zigzags.
ELIZABETH MARIE un peu sur l’arrière du travers de SEINE, zigzags irréguliers.
ARMEN à 6 quarts sur l’arrière du travers du vapeur anglais, à 600 m.
Route au N71E, vent de NW frais, mer agitée.
A 06h00, SEINE signale un petit voilier qui disparaît aussitôt. Veille attentive. A 07h04, BLACKHEATH donne un coup de sifflet et vient à gauche toute. J’aperçois une torpille en surface à 30 m sur son arrière, se dirigeant sur l’avant de notre passerelle. Nous sommes à 800 m de l’anglais.
La torpille approche à très grande vitesse.
SEINE vient à droite toute et la torpille passe à raser son arrière.
Augmenté à vitesse maximum, venu à gauche toute, donné deux coups de sifflet, appelé aux postes de combat. La torpille passe à 15 m sur notre arrière.
Le point de lancement de la torpille est très visible, avec un fort bouillonnement et une traînée huileuse. Lancé des grenades en tournant à 400 m autour de ce point. Les 8 grenades ont bien éclaté. Seule l’explosion de la 2e a été ressentie à bord.
Resté quelques minutes sur les lieux puis, ne voyant plus rien, rallié le convoi qui avait augmenté de vitesse. Continué route en zigzags.
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’ UB 52 de l’OL Otto Launburg.
Ce même jour, il coulera le paquebot ATLANTIQUE, des Messageries Maritimes. Le 11 Mai le cargo SUZETTE FRAISSINET, puis encore deux navires anglais. Mais le 23, il sera lui-même torpillé non loin des Bouches de Kotor par le sous-marin anglais H4, du LC Oliver North. Atteint sous le kiosque, le sous-marin coulera instantanément avec ses 32 hommes d’équipage ainsi que deux officiers anglais prisonniers. Launburg et son officier de navigation, Heinrich Klein, qui étaient sur le kiosque, projetés à la mer par la violence de l’explosion, seront les seuls survivants.
Voici le BLACKHEATH qui devait faire partie du convoi
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