Re: EUGENE LOUISE Trois-mâts terre-neuvier
Publié : mer. juin 30, 2010 4:12 pm
Bonjour à tous,
EUGENE LOUISE
Trois-mâts goélette de 250 tpl
Armé pour la pêche à la morue à Terre-Neuve par Mr. LE CORFF de Saint Servan.
Capitaine Pierre CATHERINE

Interrogatoire de l’équipage
Le 2 Octobre 1917 après midi, le voilier, qui fait route de Saint Pierre et Miquelon sur Saint Malo, se trouve à 130 milles dans l’ouest d’Ouessant.
Un sous-marin sans pavillon est alors aperçu à 500 m du bateau et ouvre le feu au canon. Six ou sept coups sont tirés, qui passent par dessus le voilier.
Celui-ci est abandonné et l’équipage se réfugie dans les doris.
Quelques coups sont alors tirés sur la mâture, tandis que le patrouilleur CORSAIR rallie aussitôt.
Rapport du capitaine du CORSAIR adressé au commandant des patrouilleurs américains
Le 2 Octobre pendant la veille de l’après midi, le CORSAIR fait route au S89E à 12 nœuds, en zigzaguant pour rechercher les survivants du voilier français SAINT PIERRE. Vers 16h00, un trois-mâts à peine visible est aperçu dans la brume et à 16h35, une canonnade est entendue dans la direction du trois-mâts alors distant de 6 milles. La vitesse est augmentée à 17,5 nœuds, cap sur lui.
A 16h45, un grand sous-marin est vu à tribord du trois-mâts et se dirigeant sur lui. Il tire un certain nombre de coups de canons sur le voilier, qui sont vus et entendus à 16h50, puis disparaît sur un quart tribord. Il est alors à environ 4 milles.
A 17h02, lancé un « allo – voilier canonné. »
Peu de temps après, aperçu six doris qui s’éloignent du voilier, cap à l’est.
17h08, arrivé près du voilier qui est le trois-mâts français EUGENE LOUISE allant de Grand Banks à Saint Malo.
Le long sillage du sous-marin est observé ; suivi ce sillage et à 17h16, lancé une bombe anglaise de 150 livres à l’endroit où le sous-marin a disparu. Tourné autour de cet emplacement et passé près des doris ; demandé des renseignements complémentaires aux naufragés, mais ils étaient tellement démoralisés qu’ils n’ont pu donner aucun renseignement intelligible, se contentant de montrer la direction de l’ouest.
Recherche poursuivies vers l’ouest, puis revenu prendre les naufragés à 17h36.
On estima les dommages au voilier EUGENE LOUISE. Le soutien de beaupré était parti et le mât de hune et le grand mât allaient tomber. Il était alors vent AR, voiles à moitié descendues, armature avant et foc arrachés. On s’approcha du trois-mâts et on tenta de persuader l’équipage de retourner à bord et de le sauver. Le capitaine y consentit, à condition qu’on l’escorterait. Après en avoir parlé à son équipage, le capitaine demanda qu’un officier du patrouilleur donne son assurance en personne ; l’officier canonnier donna cette assurance en français à l’équipage. Une longue conversation eut alors lieu entre les Français, mais on remarqua qu’ils ne tenaient pas à retourner sur leur navire.
Remis en route et continué recherche des naufragés du SAINT PIERRE.
A 19h03, communiqué avec destroyer anglais que l’on informe de la position et des conditions de l’EUGENE LOUISE.
A 21h08, le destroyer nous informe qu’il remorque l’EUGENE LOUISE sur Scilly Islands.
Les 4 survivants du SAINT PIERRE, qui avaient été recueillis à 15h24, nous avaient dit qu’ils avaient vu trois sous-marins sur les lieux de leur naufrage.
De fait, à 16h15, le K.U.B allemand a lancé des messages. A 17h34, on entendit deux sous-marins ennemis qui communiquaient entre eux par radio. A 18h34, ce sont deux autres sous-marins qui communiquent encore entre eux. Tous ces signaux sont très forts et très proches, dans les parages des lieux d’attaque.
Nous avons alors jugé qu’il était imprudent de remorquer EUGENE LOUISE sans escorte.
Signé : KITTINGER
Commentaires
EUGENE LOUISE a sans doute été ramené dans un port, peut-être aux Scilly, ce qui explique qu’il ne figure pas sur la liste Uboat.net.
Le sous-marin attaquant est donc difficile à identifier (sauf pour les spécialistes
) mais on ne peut bien sûr s’empêcher de penser à l’U 60 du KL Karl Georg SCHUSTER, qui avait la veille coulé le SAINT PIERRE.
Toutefois, il ne semble pas avoir été le seul sur zone.
Quant à l’équipage de l’EUGENE LOUISE, il n’a sans doute pas été félicité pour son peu d’empressement à sauver le navire, même sous escorte…
Cdlt
EUGENE LOUISE
Trois-mâts goélette de 250 tpl
Armé pour la pêche à la morue à Terre-Neuve par Mr. LE CORFF de Saint Servan.
Capitaine Pierre CATHERINE

Interrogatoire de l’équipage
Le 2 Octobre 1917 après midi, le voilier, qui fait route de Saint Pierre et Miquelon sur Saint Malo, se trouve à 130 milles dans l’ouest d’Ouessant.
Un sous-marin sans pavillon est alors aperçu à 500 m du bateau et ouvre le feu au canon. Six ou sept coups sont tirés, qui passent par dessus le voilier.
Celui-ci est abandonné et l’équipage se réfugie dans les doris.
Quelques coups sont alors tirés sur la mâture, tandis que le patrouilleur CORSAIR rallie aussitôt.
Rapport du capitaine du CORSAIR adressé au commandant des patrouilleurs américains
Le 2 Octobre pendant la veille de l’après midi, le CORSAIR fait route au S89E à 12 nœuds, en zigzaguant pour rechercher les survivants du voilier français SAINT PIERRE. Vers 16h00, un trois-mâts à peine visible est aperçu dans la brume et à 16h35, une canonnade est entendue dans la direction du trois-mâts alors distant de 6 milles. La vitesse est augmentée à 17,5 nœuds, cap sur lui.
A 16h45, un grand sous-marin est vu à tribord du trois-mâts et se dirigeant sur lui. Il tire un certain nombre de coups de canons sur le voilier, qui sont vus et entendus à 16h50, puis disparaît sur un quart tribord. Il est alors à environ 4 milles.
A 17h02, lancé un « allo – voilier canonné. »
Peu de temps après, aperçu six doris qui s’éloignent du voilier, cap à l’est.
17h08, arrivé près du voilier qui est le trois-mâts français EUGENE LOUISE allant de Grand Banks à Saint Malo.
Le long sillage du sous-marin est observé ; suivi ce sillage et à 17h16, lancé une bombe anglaise de 150 livres à l’endroit où le sous-marin a disparu. Tourné autour de cet emplacement et passé près des doris ; demandé des renseignements complémentaires aux naufragés, mais ils étaient tellement démoralisés qu’ils n’ont pu donner aucun renseignement intelligible, se contentant de montrer la direction de l’ouest.
Recherche poursuivies vers l’ouest, puis revenu prendre les naufragés à 17h36.
On estima les dommages au voilier EUGENE LOUISE. Le soutien de beaupré était parti et le mât de hune et le grand mât allaient tomber. Il était alors vent AR, voiles à moitié descendues, armature avant et foc arrachés. On s’approcha du trois-mâts et on tenta de persuader l’équipage de retourner à bord et de le sauver. Le capitaine y consentit, à condition qu’on l’escorterait. Après en avoir parlé à son équipage, le capitaine demanda qu’un officier du patrouilleur donne son assurance en personne ; l’officier canonnier donna cette assurance en français à l’équipage. Une longue conversation eut alors lieu entre les Français, mais on remarqua qu’ils ne tenaient pas à retourner sur leur navire.
Remis en route et continué recherche des naufragés du SAINT PIERRE.
A 19h03, communiqué avec destroyer anglais que l’on informe de la position et des conditions de l’EUGENE LOUISE.
A 21h08, le destroyer nous informe qu’il remorque l’EUGENE LOUISE sur Scilly Islands.
Les 4 survivants du SAINT PIERRE, qui avaient été recueillis à 15h24, nous avaient dit qu’ils avaient vu trois sous-marins sur les lieux de leur naufrage.
De fait, à 16h15, le K.U.B allemand a lancé des messages. A 17h34, on entendit deux sous-marins ennemis qui communiquaient entre eux par radio. A 18h34, ce sont deux autres sous-marins qui communiquent encore entre eux. Tous ces signaux sont très forts et très proches, dans les parages des lieux d’attaque.
Nous avons alors jugé qu’il était imprudent de remorquer EUGENE LOUISE sans escorte.
Signé : KITTINGER
Commentaires
EUGENE LOUISE a sans doute été ramené dans un port, peut-être aux Scilly, ce qui explique qu’il ne figure pas sur la liste Uboat.net.
Le sous-marin attaquant est donc difficile à identifier (sauf pour les spécialistes

Toutefois, il ne semble pas avoir été le seul sur zone.
Quant à l’équipage de l’EUGENE LOUISE, il n’a sans doute pas été félicité pour son peu d’empressement à sauver le navire, même sous escorte…
Cdlt