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Re: COLBERT Trois-mâts barque

Publié : dim. juin 13, 2010 11:11 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

COLBERT

Trois-mâts barque construit aux chantiers de la Loire à Nantes en 1894 pour l’armateur Alexandre Viot.
Longueur 73 m Largeur 11,17 m Creux 6,76 m
2000 tpl 1601 tx JB 1364 tx JN

Un des premiers navires à porter des perroquets volants. De construction très robuste.

Incidents de navigation

En 1897-98, COLBERT chargea à Port Victoria du minerai de cuivre pour Anvers. Faute de madriers pour maintenir le chargement, tout le minerai fut chargé au grand panneau en un seul tas. Ayant rencontré du mauvais temps et donné de fort coups de roulis, le navire commença à faire eau et ne put se maintenir à flot jusqu’à Anvers qu’en pompant continuellement.
Ayant déchargé il passa en cale sèche, et les experts, stupéfaits, découvrirent 42 membrures cassées à tribord et 38 à bâbord, ainsi que 10 barrots de faux-pont. Personne ne comprit comment le navire n’avait pas coulé.

En 1901, pris dans la tempête, il dut mouiller deux ancres sous le cap Sainte Catherine (île de Wight) et demeura soixante douze heures à proximité de dangereux récifs. L’équipage, contraint à d’incessantes manœuvres, était épuisé. Finalement, dans une accalmie, il fut pris en remorque par le vapeur allemand AUGUSTE KORF et tiré d’affaire.
Vendu à l’armement norvégien Nathervigst, de Hermorand, en 1905.

La perte du COLBERT

Dans son ouvrage « Les derniers Grands Voiliers » Louis Lacroix signale que COLBERT fut rebaptisé KETTY, puis DANAE et enfin SIRIUS en 1916. Il ajoute qu’il fut coulé par un sous-marin allemand le 9 Mars 1917.
Or cette date ne collait pas avec la date de naufrage du voilier norvégien SIRIUS, coulé le 22 Mars 1917 par l’ U 57. Aucun document concernant ce SIRIUS ne se trouvait aux archives de Vincennes.

En réalité, le capitaine Lacroix fait deux erreurs :

- COLBERT avait été rebaptisé SILIUS et non SIRIUS.
- Il a été torpillé par l’UB 18 du KL Otto STEINBRINCK sur rade du Havre le 9 Mars 1916, et non 1917, en même temps que le paquebot LOUISIANE.

Le récit de son torpillage figure à la fiche LOUISIANE où je l’avais rapporté, sans savoir alors qu’il s’agissait de l’ancien COLBERT.

Cdlt

Re: COLBERT Trois-mâts barque

Publié : lun. juin 14, 2010 1:21 am
par Yves D
Bonsoir Olivier , bonsoir à tous
Lors de sa destruction, le norvégien Silius appartenait à l'armement Solgt til A/S Excelsior (S. O. Stray & Co.), Kristiansand
Amts
Yves

Re: COLBERT Trois-mâts barque

Publié : mar. juin 15, 2010 1:15 am
par Terraillon Marc
Bonsoir

La fiche Miramar du navire

Single Ship Report for "3004299"IDNo: 3004299 Year: 1895
Name: COLBERT Keel:
Type: barque Launch Date:
Flag: FRA Date of completion: 3.95

--------------------------------------------------------------------------------
Tons: 1601 Link: 3284
DWT: 0 Yard No:
Length overall: Ship Design:
LPP: 72.8 Country of build: FRA
Beam: 11.2 Builder: Loire
Material of build: Location of yard: St Nazaire
Number of
screws/Mchy/
Speed(kn): sail

--------------------------------------------------------------------------------
Naval or paramilitary marking :
A: *
End: 1916

--------------------------------------------------------------------------------
Subsequent History:
04 DANAE - 08 KETTY - 15 SILIUS

Disposal Data:
sm/t off Cape la Heve 9.3.16 whilst anchored (3*)


A bientot :hello:

Re: COLBERT Trois-mâts barque

Publié : mar. juin 15, 2010 1:03 pm
par Rutilius
.
Bonjour à tous,


Le Temps, n° 19.972, Dimanche 12 mars 1916, p. 2, en rubrique « Sur mer ».


« Navires coulés

Des détails parviennent sur la destruction de la Louisiane ; ce vapeur a été torpillé par un sous-marin allemand, qui sans avertissement, lui a lancé trois torpilles ; il s’enfonça rapidement, et l’équipage eut à peine le temps de mettre les canots à la mer ; quelques-uns des marins durent se sauver à la nage, le troisième mécanicien est seul manquant.

Peu après le torpillage de la Louisiane, et dans les mêmes parages, le trois-mâts norvégien Silius, de 1.369 tonnes, a également été atteint par une torpille sans avertissement, et a coulé. Deux matelots, blessés par l’explosion, ont coulé avec le navire. Le capitaine, âgé de soixante-cinq ans, a été recueilli et soigné par le Torpilleur 268 (*), mais a succombé avant d’arriver au port. Plusieurs matelots du Silius seraient citoyens américains.
[...] »

_________________________________________________________________________________________________________________________________________________

(*) Il ne peut s’agir de ce bâtiment : le Jeudi 9 janvier 1916, ce dernier se trouvait en effet à l’Arsenal de Brest (Journal de bord n° – / 1916, 9 janv. ~ 31 avr. 1916 : Service historique de la défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 508, p. num. 497).



L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 6.117, Lundi 13 mars 1916, p. 4, en rubrique « Dernière heure ».


« Le torpillage du " Silius "

LONDRES, 12 mars. ― Un télégramme de Washington annonce que M. K. Lansing, dès qu’il a été officiellement informé du torpillage du Silius a adressé au gouvernement de Berlin une protestation contre l’attaque dont ce bateau a été l’objet ; toutefois, dans les milieux officiels, on se refuse à donner à cet égard des renseignements complémentaires. Nous pouvons dire cependant, que les agents de la Compagnie à qui appartenait le Silius affirment catégoriquement qu’il n’était pas armé.

D'autre part, on lit dans le
New-York Herald :

" M. Robert Lansing, secrétaire d’État, vient de faire auprès du comte Bernstorff, une protestation formelle contre le torpillage, sans doute sans avertissement, de la barque norvégienne Silius. Ce bateau a été coulé jeudi soir dans la Manche ; le consul des États-Unis au Havre a câblé au département d’État de Washington que sept Américains qui se trouvaient à bord du Silius ont été sauvés. On ne croit pas que le consul fasse mention de John Hartman, citoyen américain qu’on disait gravement blessé dans le même attentat.

Tout s’accordant à établir que le Silius n’était pas armé, ce renseignement a été transmis par le consul au département d’État, et consigné par M. Lansing dans sa protestation, où il dit formellement que le Silius ne portait pas de canon, ni pour la défense ni pour l’attaque." »



Le Temps, n° 19.973, Lundi 13 mars 1916, p. 1, en rubrique « Sur mer ».


« Sept Américains étaient à bord du " Silius "

Le consul des États-Unis au Havre a adressé à Washington un rapport faisant connaître que sept Américains avaient été recueillis du trois-mâts norvégien Silius qui a été torpillé sans avertissement le 9 mars.

Une dépêche de Washington dit que les fonctionnaires du département d’État considèrent comme grave l’attaque du Silius. Ils en attendent les détails complets ; si le Silius a été torpillé dans les circonstances décrites, ce torpillage est contraire aux assurances données aux États-Unis par l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie.

Une dépêche adressée de Washington au
New York Herald fait connaître que M. Lansing, secrétaire d’État, a déjà remis une protestation formelle au comte Bernstorff sur le torpillage, apparemment sans avertissement, du navire norvégien.

La nouvelle n’a pas ému l’opinion américaine.

Le président Wilson est actuellement en croisière sur son yacht, le May Flower.
»

Re: COLBERT Trois-mâts barque

Publié : jeu. mars 31, 2016 2:23 am
par Rutilius
.
Bonjour à tous,

Société en nom collectif A. Viot


Société formée par acte du 20 décembre 1879 entre les frères Alexandre et Albert VIOT, uniques associés. Objet social : armements, commissions et consignations. Durée initiale : 10 ans. Siège social établi à Nantes, au 9, boulevard Delorme. Gérant : Alexandre VIOT. (Archives commerciales de France, n° 1, Jeudi 1er janvier 1880, p. 11.). Société liquidée après le décès de ce dernier, survenu le 14 janvier 1921.

Personne morale vraisemblablement venue aux droits de la société dite « Compagnie des Comores », formée vers 1860 par les consorts G. BAUDOT, DUCARREY et Auguste BROUSSET. Raison sociale devenue « Alexandre Viot, fils aîné. Compagnie des Comores » le 7 juillet 1876, par suite de la nomination d’Alexandre VIOT comme gérant à la place d’Auguste BROUSSET, démissionnaire (Archives commerciales de France, n° 65, Dimanche 13 août 1876, p. 1.024.). Société dissoute le 5 octobre 1897 (Archives commerciales de France, n° 89, Samedi 6 novembre 1897, p. 1.394.).


Archives commerciales de France, n° 1, Jeudi 1er janvier 1880, p. 11.

Image


• L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 7.286, Dimanche 16 janvier 1921, p. 4.

Image

Re: COLBERT Trois-mâts barque

Publié : jeu. mars 31, 2016 12:27 pm
par Memgam
Bonjour,

"Alors que le canot du vapeur norvégien retournait près de la Louisiane et que son commandant, à bord du vapeur, se réconfortait, ils avaient, les uns et les autres perçu une deuxième explosion, plus violente que celle qui avait coulé leur propre navire une heure environ auparavant. Cette explosion était proche : un voilier, le Silius, venait à son tour d'être touché à mort.
Le Silius, trois-mâts norvégien d'Oslo, jaugeant 1400 t, capitaine Sylversten, était arrivé de New York avec une cargaison d'orge en vrac, chargé jusqu'aux marques de franc-bord et se trouvait mouillé en rade de la Carosse à un demi-mille dans l'Ouest de la Louisiane. L'équipage de 17 hommes , y compris le capitaine en comptait toute une variété de nordiques : des Norvégiens, un Suédois, un Danois, voire des Américains. Tous étaient couchés, sauf deux hommes de quart sur le pont et le second capitaine qui bavardait avec eux. Soudain, une détonation retentit, qu'ils attribuèrent à quelque coup de semonce d'un bateau de surveillance. Puis ce furent des cris, mais ils pensèrent que quelque transport de troupes arrivait sur rade et que c'étaient des hurrahs poussés par les soldats. Aucun des trois hommes ne supposa qu'à quelques centaines de mètres d'eux, le vapeur Louisiane venait de couler, torpillé. L'idée d'une attaque par sous-marin, si proche de la côte, n'effleura pas leur esprit.
Ving-cinq minutes environ se passent, puis il semble aux deux marins du Silius entendre une sorte de ronflement pareil à celui du moteur d'un "aéroplane". Le ronflement s'accentuait et brusquement, une très violente explosion secoua leur navire sans toutefois le soulever de l'eau, mais projetant sur le pont et les hommes des débris de fer, de bois et un véritable torrent d'orge. Le ronflement avait duré 45 secondes environ. En un éclair, les trois hommes crurent encore que l'aéroplane invisible avait lancé une bombe, ils n'avaient vu ni lueur ni fumée. Le novice américain qui se trouvait de quart près du panneau milieu avait été renversé et blessé à la jambe. Réveillé par l'explosion qui s'était produite à bâbord, à peu près à mi-distance entre le mât de misaine et le grand mât, l'équipage, pris de panique, surgissait des écoutilles et se précipitait aux embarcations. Le Silius piquait du nez rapidement car ne possédant pas de cloison étanche à l'avant - la cloison de collision - toute la cale qui ne formait qu'un seul compartiment se trouvait envahie par l'eau. Le naufrage se produisit si rapidement qu'une seule embarcation put être mise à la mer. Le capitaine aida à sa manoeuvre puis personne ne le vit plus. Six matelots, sans attendre, s'étaient jetés à l'eau. Le Silius continuait d'enfoncer en se gîtant jusqu'à 60° sur bâbord et soudain, il coula, ne laissant émerger que l'extrémité des mâts et des plus hautes vergues.
Parmi les torpilleurs et arraisonneurs de surveillance dans le secteur Nord, personne n'avait entendu les explosions. Mais le torpiller 276, commandant lieutenant de vaisseau Petit de Meurville dans le secteur Sud, avait perçu l'explosion de la Louisiane. Trompé par une fausse affirmation de son homme de veille, qui déclara que le son provenait de la direction de la Hève, il avait fait route au nord. Lorsque se produisit l'explosion du Silius, il détermina mieux qu'elle provenait du sud, vira de bord et arriva au point où le voilier venait de couler. Il mit deux embarcations à la mer, put recueillir trois des naufragés qui s'étaient jetés à l'eau puis ceux qui s'éloignaient dans le canot. Le torpilleur 276 alerta l'arraisonneur et le torpilleur 278 dans la nuit, ils réussirent à recueillir les rescapés de la Louisiane, tandis que le 276 allait déposer ceux du Silius au quai du pilotage. Deux matelots du voilier n'avaient pu être retrouvés. Quant au capitaine, on le retrouva mort parmi les épaves.
Ses obsèques eurent lieu le 15 mars en la chapelle norvégienne du Havre, en présence d'une foule considérable de marins neutres et alliés. Pendant de longues semaines, la mer charria des épaves jusqu'au delà des îles Saint Marcouf. Les plages avoisinantes se couvrirent d'orge, de balles de coton et de barriques de vin que les riverains, comme bien on pense, vidèrent dès leur échouage."

Source : Albert Chatelle, La base navale du Havre, Editions Médicis, 1949.

Cordialement.

Re: COLBERT Trois-mâts barque

Publié : jeu. mars 31, 2016 3:59 pm
par Rutilius
.
Bonjour à tous,


Torpilleur 276 – alors commandé par le lieutenant de vaisseau Robert Xavier Marie PETIT de MEURVILLEJournal de bord n° - /1916 – 14 janv. ~ 9 mai 1916 : Service historique de la défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 513, p. num. 38.


« Lundi 9 mars 1916.

Journal de navigation

12 h. 15 – Appareillé amarré avant port
[du Havre].

20 h. 00 – Appareillé. Pris la veille dans le secteur Sud.

A 22 h. 05, entendu une explosion sans avoir pu définir la direction, étant dans le Sud du secteur. Fait route au Nord vers l’arraisonneur pour lui demander s’il avait entendu l’explosion (Réponse : Rien entendu.). Viré de bord, route au Sud. Entendu une deuxième explosion à 22 h. 35, l’équipage étant au poste de combat. Fait augmenter de vitesse ; arrivé sur les lieux de l’explosion environ à 22 h. 37 ; mis les embarcations à la mer pour sauver l’équipage du voilier norvégien Silius qui venait d’être torpillé. Le berthon a sauvé un homme muni de sa bouée de sauvetage et le youyou trois hommes non munis de leur bouée à environ 150 mètres de l’endroit où ce bâtiment a coulé. Pris la chaloupe contenant neuf hommes à la remorque pour les conduire à l’avant escalier du sémaphore. Amarré à l’avant-port pour débarquer les naufragés le Vendredi à 1 h. 15. Remis les effets des naufragés à l’Inscription maritime avec divers objets provenant du Louisiane, également torpillé dans les mêmes circonstances.

Le patron de quart,
Signé : Le Bail.
»


L’acte de décès du capitaine Sivertsen, né en Norvège vers 1856, qui commandait le trois-mâts barque Silius lors de la perte de ce bâtiment, fut établi au Havre, le 11 mars 1916. Il était marié et domicilié à Drammen (Norvège).

(Registre des actes de décès de la ville du Havre, Année 1916, Vol. I., f° 71, acte n° 884.)


Re: COLBERT Trois-mâts barque

Publié : ven. avr. 01, 2016 8:37 pm
par Memgam
Bonjour,


Petit de Meurville (R. X. M.), né le 21 mars 1881, à Paris, entré au service en 1899, promu enseigne de vaisseau de 1ère classe au 5 octobre 1904.
En 1911, affecté au torpilleur Spahi.

N.B. Voir aussi page 29, officier parmi tant d'autres de Généamar.

Source : Liste navale 1911.

Cordialement.

Re: COLBERT Trois-mâts barque

Publié : jeu. févr. 16, 2023 11:56 am
par Alex Andersen
bonjour, Nous sommes à la recherche d'informations sur le trois-mâts Andromaque (armateurs Alexandre et Albert VIOT de Nantes). Depuis son sauvetage/remorquage en mer en décembre 1853 nous ne trouvons plus d'information sur ce bateau? Qui aurait des informations à ce sujet? Merci d'avance.

Re: COLBERT Trois-mâts barque

Publié : jeu. févr. 16, 2023 12:25 pm
par stenog
bonjour
il a été désarmé à Marseille le 05.02.1857
cldt
Gérard