Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour,
je fais des recherches sur le soldat Raymond Sansas (1er RIC), mort sur le France IV le 1/11/16. comment puis je savoir où se trouvait ce bateau à cette époque?
de manière générale, combien de temps restaient les soldats sur les navires hôpitals? était ce seulement en transit le temps de les amener vers un hôpital sur le continent ou restaient ils le temps de guérir?
Merci
Cordialement,
Séverine
Pour illustrer ce fil un extrait des 3carnets de guerre " d'Hyppolyte Bougaud "
http://bougaud.free.fr/hippo/Guerre1418 ... 130505.htm :
<<Nice, le 22 Janvier 1917
Bien chère Félicie
Me voici arrivé à destination. Comme tu peux le voir par l'en-tête, ce n'est pas dans un endroit à dédaigner et je ne pensais pas que la guerre me permettrait de faire une petite saison à la Côte d'Azur. Nous avons embarqué à Salonique dimanche dernier à dix heures sur le plus grand paquebot de France, "navire hôpital France". Nous étions 2520 malades à bord et environ 500 hommes de personnel et d'équipage. Juge de ce que c'est qu'un bateau pareil, quand on pense que nous aurions chacun notre lit sans être gêné le moins du monde. J'étais logé dans une cabine de seconde et n'ai pas eu à me plaindre de ce côté. Nous n'avons quitté Salonique que mardi à midi quand l'embarquement a été terminé et c'est sans regret que nous avons quitté cette terre inhospitalière. Y retournera-t-on ? Peut-être, mais nous aurons eu le plaisir de passer quelques bons moments dans nos familles. Le voyage s'est effectué sans encombres et bien que la mer ait été mauvaise deux jours, je n'ai pas eu à souffrir du mal de mer. Nous n'aurons rien vu d'effrayant en cours de route, car nous avons passé tous les endroits intéressants de nuit (cap Matapan, détroit de Messine, Corse). Dans la nuit de samedi à dimanche nous sommes arrivés devant le port de Toulon où nous ne sommes entrés qu'au matin, car il est fermé la nuit à la navigation. Quelle différence de paysage et de vie avec la Macédoine. D'un côté les villages en ruines, la fainéantise et le désert, d'un autre, une activité fébrile, de jolis villages et partout des arbres à profusion et une végétation luxuriante. On a beau dire, rien ne vaut encore la France. Après la messe à bord, le débarquement comme ça. Les uns sont restés à Toulon, d'autres sont partis à Hyères, d'autres à Avignon et nous à Nice. Nous sommes arrivés hier soir en gare à 8h ½ et aussitôt des voitures nous ont éparpillés par groupes dans tous les hôpitaux de la ville. Nous sommes venus une dizaine à l'"Asile Evangélique", hôpital privé où, je crois, nous ne serons pas trop mal. Ça ne ne ressemble plus les hôpitaux de Salonique où l'on fait attention à vous autant qu'un paquet de linge sale. A peine arrivés, avant d'entrer dans nos chambres, on nous a fait quitter tous nos effets et laver le corps. Après quoi nous sommes allés nous coucher dans un bon lit, comme on n'en a pas de meilleur dans le civil. La propreté y est poussée presque à l'excès. Le service est tout fait par des femmes et tout le monde est d'une prévenance et d'une amabilité extrême. Ce matin nous avons eu au réveil du cacao en guise de café et il paraît qu'on est très bien soigné. La visite est passée par un médecin civil, très gentil et très calé, paraît-il. Je crois que le climat aidant, ma santé s'améliorera rapidement et que je pourrai aller passer bientôt vers toi le mois de convalescence qui est accordé à tous ceux qui sortent d'ici. Enfin, j'ai bonne bouche de l'établissement, je pense que je n'aurai pas à m'en plaindre plus tard. Dans l'espoir que ma lettre te trouvera en bonne santé ainsi que toute la famille, présente mes meilleures amitiés à tous et reçois, pour toi et notre jeune famille mes plus affectueux baisers. Ton mari qui t'aime. H. Bougaud
En traitement à l'Asile Evangélique. Nice.>>
Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir