Re: MIMOSA Goélette de Terre Neuve
Publié : mer. déc. 16, 2009 5:23 pm
Bonjour à tous,
MIMOSA
Goélette de Terre-Neuve
Construite en 1898 par A. Buron Saint Malo
296 tx JB 145 tx JN
Armateur DELACOUR Saint Malo
Rapport du second capitaine Louis Carcaillet
Quitté les bancs de Terre-Neuve le 7 Septembre 1917 pour Saint Malo.
Le 24 Septembre à 18h00 MIMOSA se trouve à 25 milles dans le NW des îles Scilly. Petite brise d’ESE.
Il est soudain attaqué par deux sous-marins allemands qui obligent l’équipage à mettre les doris à la mer et à évacuer la goélette. Le capitaine me donne l’ordre d’embarquer le premier dans un doris avec le mousse et les novices. Nous avons aussitôt pris le large.
Mais les sous-marins continuant le feu, les hommes restés à bord ne pouvaient plus mettre de doris à la mer à bâbord, à cause du gréement d’artimon qui était tombé par un obus.
Le capitaine s’est alors rendu à l’arrière pour prendre les papiers du bord. Il a dit à deux hommes qui étaient là de ne pas sauter à la mer, mais d’évacuer dans un doris, et que lui-même se jetterait à l’eau s’il le fallait. Les deux hommes l’ont attendu le long du bord, mais ne l’ont pas revu. Ils ont tout à coup vu du sang qui coulait par le dalot. Le capitaine avait du recevoir un éclat d’obus. Un sous-marin courant sur eux, ils ont cherché à s’éloigner.
Mais le sous-marin a tiré trois coups de revolver et leur a fait signe de monter à bord, ce qu’ils ont du faire. Ils étaient cinq en tout.
Pendant qu’ils étaient interrogés, les Allemands ont voulu utiliser ce doris pour aller poser des bombes à bord du voilier. Mais à ce moment là, ils ont aperçu cinq torpilleurs anglais qui fonçaient à toute vitesse vers eux. Le commandant a alors remis les hommes dans le doris et le sous-marin a immédiatement plongé.
Un des torpilleurs a recueilli deux doris avec quinze hommes en tout. Les trois autres doris, dont le mien, ont fait route vers la terre et nous sommes arrivés aux îles Scilly le 25 à 01h00 du matin.
Un vapeur anglais nous a conduit à Penzance.
Arrivés là, on nous a dit que notre navire n’avait pas coulé et avait été remorqué dans ce port. On nous a conduit à bord où nous sommes actuellement. Nous avons mis la pompe franche et avons pompé. Le navire ne fait pas d’eau. Mais il a beaucoup d’avaries, principalement à la coque, à la mâture et à la voilure. Le chargement n'a pas de mal et est en très bonne condition.
Les Anglais ont trouvé le capitaine sur le pont, tué par un éclat d’obus. Il a été immergé en mer par ceux qui ont remorqué le voilier.
Mais nous avons trouvé notre navire tout pillé : instruments de navigation et tous les objets de valeur. Nous n’avons plus rien.
Description du sous-marin
Pas de description précise de la part du second qui signale seulement qu’il y avait deux officiers sur le haut du kiosque : le commandant avec trois galons, plutôt grand, et un autre.
Un 3e officier, grand et maigre et portant un seul galon a interrogé les hommes du doris.
Rapport de l’officier enquêteur
Le capitaine du MIMOSA était mort pendant la campagne de pêche à Terre-Neuve.
Le second Noël PEPIN avait pris le commandement et le lieutenant Louis CARCAILLET les fonctions de second capitaine.
Le MIMOSA était arrivé dans les parages dangereux sans aucun autre ordre que ceux reçus au départ de Brest qui consistaient à toujours avoir à la mer un homme de veille, à ne montrer aucun feu la nuit et même à ne pas fumer de nuit sur le pont.
Le capitaine n’avait pas renforcé la veille qui se faisait au gaillard, sans personne dans la mâture.
Le MIMOSA a été surpris par les premiers coups de canon et eut tout de suite des avaries dans la mâture, le tir semblant bien réglé.
Le capitaine donna l’ordre d’évacuer. Il fut tué au cours de cette opération par un projectile ayant éclaté après avoir frappé la mâture. Son corps, laissé à bord, fut immergé par les Anglais.
L’une des embarcations fut accostée par le sous-marin et les hommes durent monter à bord pour être interrogés. Mais à ce moment là apparurent les fumées des torpilleurs anglais. A leur vue, le sous-marin renvoya les hommes dans l’embarcation et plongea. La nuit étant venue, les doris ne purent rallier le MIMOSA qui fut pris en remorque par un torpilleur et ramené à Penzance.
Un contre-torpilleur recueillit deux embarcations tandis que les trois autres atterrirent dans la nuit aux Scilly.
On note que l’officier enquêteur ne s’étend pas sur le pillage de la goélette dont on comprend bien qu’il fut l’œuvre des Anglais et non des Allemands qui n’avaient pas eu le temps de monter à bord.
Liste d’équipage du MIMOSA

Récompenses
Le capitaine au cabotage Noël Pépin, immatriculé à Cancale n° 2745, recevra une citation à l’ordre de l’armée et la croix de guerre avec étoile de bronze
« Tué à son poste par le tir d’un sous-marin en accomplissant son devoir militaire »
Le matelot Louis Bouvier, immatriculé à Cancale n° 2921, recevra une citation à l’ordre du régiment
« Pour l’énergie dont il a fait preuve lors de l’attaque de son voilier par un sous-marin, au cours de laquelle il a été blessé. »
Le sous-marin attaquant
Est pour l’instant inconnu, cette attaque ne figurant pas sur U-boat.net.
Encore une recherche pour les spécialistes…;)
UC 47 du KL Paul HUNDIUS
On notera que l’officier enquêteur ne reprend pas, dans son exposé, l’attaque par deux sous-marins. Le cas reste donc à élucider.
Cdlt
MIMOSA
Goélette de Terre-Neuve
Construite en 1898 par A. Buron Saint Malo
296 tx JB 145 tx JN
Armateur DELACOUR Saint Malo
Rapport du second capitaine Louis Carcaillet
Quitté les bancs de Terre-Neuve le 7 Septembre 1917 pour Saint Malo.
Le 24 Septembre à 18h00 MIMOSA se trouve à 25 milles dans le NW des îles Scilly. Petite brise d’ESE.
Il est soudain attaqué par deux sous-marins allemands qui obligent l’équipage à mettre les doris à la mer et à évacuer la goélette. Le capitaine me donne l’ordre d’embarquer le premier dans un doris avec le mousse et les novices. Nous avons aussitôt pris le large.
Mais les sous-marins continuant le feu, les hommes restés à bord ne pouvaient plus mettre de doris à la mer à bâbord, à cause du gréement d’artimon qui était tombé par un obus.
Le capitaine s’est alors rendu à l’arrière pour prendre les papiers du bord. Il a dit à deux hommes qui étaient là de ne pas sauter à la mer, mais d’évacuer dans un doris, et que lui-même se jetterait à l’eau s’il le fallait. Les deux hommes l’ont attendu le long du bord, mais ne l’ont pas revu. Ils ont tout à coup vu du sang qui coulait par le dalot. Le capitaine avait du recevoir un éclat d’obus. Un sous-marin courant sur eux, ils ont cherché à s’éloigner.
Mais le sous-marin a tiré trois coups de revolver et leur a fait signe de monter à bord, ce qu’ils ont du faire. Ils étaient cinq en tout.
Pendant qu’ils étaient interrogés, les Allemands ont voulu utiliser ce doris pour aller poser des bombes à bord du voilier. Mais à ce moment là, ils ont aperçu cinq torpilleurs anglais qui fonçaient à toute vitesse vers eux. Le commandant a alors remis les hommes dans le doris et le sous-marin a immédiatement plongé.
Un des torpilleurs a recueilli deux doris avec quinze hommes en tout. Les trois autres doris, dont le mien, ont fait route vers la terre et nous sommes arrivés aux îles Scilly le 25 à 01h00 du matin.
Un vapeur anglais nous a conduit à Penzance.
Arrivés là, on nous a dit que notre navire n’avait pas coulé et avait été remorqué dans ce port. On nous a conduit à bord où nous sommes actuellement. Nous avons mis la pompe franche et avons pompé. Le navire ne fait pas d’eau. Mais il a beaucoup d’avaries, principalement à la coque, à la mâture et à la voilure. Le chargement n'a pas de mal et est en très bonne condition.
Les Anglais ont trouvé le capitaine sur le pont, tué par un éclat d’obus. Il a été immergé en mer par ceux qui ont remorqué le voilier.
Mais nous avons trouvé notre navire tout pillé : instruments de navigation et tous les objets de valeur. Nous n’avons plus rien.
Description du sous-marin
Pas de description précise de la part du second qui signale seulement qu’il y avait deux officiers sur le haut du kiosque : le commandant avec trois galons, plutôt grand, et un autre.
Un 3e officier, grand et maigre et portant un seul galon a interrogé les hommes du doris.
Rapport de l’officier enquêteur
Le capitaine du MIMOSA était mort pendant la campagne de pêche à Terre-Neuve.
Le second Noël PEPIN avait pris le commandement et le lieutenant Louis CARCAILLET les fonctions de second capitaine.
Le MIMOSA était arrivé dans les parages dangereux sans aucun autre ordre que ceux reçus au départ de Brest qui consistaient à toujours avoir à la mer un homme de veille, à ne montrer aucun feu la nuit et même à ne pas fumer de nuit sur le pont.
Le capitaine n’avait pas renforcé la veille qui se faisait au gaillard, sans personne dans la mâture.
Le MIMOSA a été surpris par les premiers coups de canon et eut tout de suite des avaries dans la mâture, le tir semblant bien réglé.
Le capitaine donna l’ordre d’évacuer. Il fut tué au cours de cette opération par un projectile ayant éclaté après avoir frappé la mâture. Son corps, laissé à bord, fut immergé par les Anglais.
L’une des embarcations fut accostée par le sous-marin et les hommes durent monter à bord pour être interrogés. Mais à ce moment là apparurent les fumées des torpilleurs anglais. A leur vue, le sous-marin renvoya les hommes dans l’embarcation et plongea. La nuit étant venue, les doris ne purent rallier le MIMOSA qui fut pris en remorque par un torpilleur et ramené à Penzance.
Un contre-torpilleur recueillit deux embarcations tandis que les trois autres atterrirent dans la nuit aux Scilly.
On note que l’officier enquêteur ne s’étend pas sur le pillage de la goélette dont on comprend bien qu’il fut l’œuvre des Anglais et non des Allemands qui n’avaient pas eu le temps de monter à bord.
Liste d’équipage du MIMOSA

Récompenses
Le capitaine au cabotage Noël Pépin, immatriculé à Cancale n° 2745, recevra une citation à l’ordre de l’armée et la croix de guerre avec étoile de bronze
« Tué à son poste par le tir d’un sous-marin en accomplissant son devoir militaire »
Le matelot Louis Bouvier, immatriculé à Cancale n° 2921, recevra une citation à l’ordre du régiment
« Pour l’énergie dont il a fait preuve lors de l’attaque de son voilier par un sous-marin, au cours de laquelle il a été blessé. »
Le sous-marin attaquant
Est pour l’instant inconnu, cette attaque ne figurant pas sur U-boat.net.
Encore une recherche pour les spécialistes…;)
UC 47 du KL Paul HUNDIUS
On notera que l’officier enquêteur ne reprend pas, dans son exposé, l’attaque par deux sous-marins. Le cas reste donc à élucider.
Cdlt