Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous,

MARIE Goélette de 126 tx Cette goélette est celle d'Hennebont

Le 17 Mars 1917, l'armateur de la goélette MARIE envoie ce télégramme aux Autorités Navales

"Hennebont, 11h20

Vous serais reconnaissant de me dire si vous pouvez donner nouvelles de ma goélette, MARIE, capitaine COURANT, partie de SWANSEA le 9 Mars à destination d'Hennebont.
Familles équipage éplorées "

Quelques jours plus tard, les services du renseignement maritime envoie cette réponse

"J'ai l'honneur de vous faire savoir que mon département n'a jamais reçu de nouvelles de la goélette MARIE partie de Swansea le 9 Mars à destination d'Hennebont.

Etant donné le grand nombre de voiliers français détruits par des sous-marins allemands dans la Manche et l'Atlantique au cours de ce mois de Mars 1917, j'estime que la perte de la goélette MARIE résulte d'un évènement de guerre."

La goélette fut donc considérée comme perdue corps et biens jusqu'à la fin du conflit.

L'ouverture des archives allemandes permit d'attribuer sa destruction au sous-marin U 62 du KL Ernst HASHAGEN.

Mais, curieusement, le KTB rapporte que le voilier attaqué s'appelait MARIE et était un anglais immatriculé à Lowestoft.
Il avait été coulé le 10 Mars 1917 à 15 milles au Nord des Seven Stones. (source U-boat.net)

Deux jours plus tard Ernst Hashagen coulera le grand voilier français JULES GOMES, en Mai le BERENGERE, en Août le vapeur HENRIETTE et en 1918 le croiseur DUPETIT-THOUARS.

On peut voir sa photo à la fiche BERENGERE.
Il est décédé le 12 Juin 1947.

Cdlt

Bonsoir Olivier,
Bonsoir à tous,

J'ai ceci dans mes archives :

MARIE

Goélette de 250 t de port en lourd, construite à Binic en 1889, appartenant à M. Joubert, d'Hennebont, disparue sans nouvelles, allant de Swansea à Hennebont avec du charbon.

Bien amicalement,
Franck

Re,

Ah, voilà !

Voir ce sujet ouvert par Marc le 30-04-2008 :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _818_1.htm

Je copie/colle Olivier, si tu n'y vois pas d'inconvénient

Amicalement,
Franck

Bonsoir à tous, Bonsoir Frank,

Le télégramme est effectivement signé Joubert et Laboissière Armateurs.

Pas de problème pour le copié-collé. Malgré mes recherches je n'avais pas trouvé le sujet...

Cdlt

Bonjour à tous,

Du nouveau sur ce voilier ( Attention : Il ne s'agit pas du voilier précédent, mais de la goélette d'Auray)

MARIE

Brick goélette de 126 tx
Construit en 1890 à Nantes par le chantier Dubigeon
Longueur 23,30 m largeur 6,00 m creux 3,90 m

Armateur : Le Gloahec AURAY

MARIE, spécialisée dans le transport de charbon des ports gallois, vint 14 fois en escale à Pornic entre 1890 et 1914. Treize fois elle apporta du charbon gallois et une fois des bois du Nord.

Voici un plan de ce brick-goélette dessiné par Jean Herbert. (Plan de chantier apparemment)



La perte de Marie

Ce voilier aurait été coulé le 14 Mars 1917 dans l'Ouest du phare de La Banche par un sous-marin allemand.. (Erreur : voir post ci-dessous du 28/06/2015

Source des renseignements ci-dessus

« Pornic, l'âge d'or du port 1848-1923 » par Gilles Fortineau et Alain Pittard Editeur Librairie Coiffard.

A mon avis, il s'agit du même navire que celui figurant dans les posts précédents et dont on n'est pas certain qu'il ait été coulé par l'U 62. Etant le 10 au large des Seven Stones, il aurait pu être le 14 au large de La Banche.

Une petite enquête auprès des diverses sources s'impose...

Cdlt

Bonsoir Olivier, bonsoir à tous
Dans la base de données uboat.net nous avons :
Marie
Type Sailing vessel (schooner)
GRT 127 tons
Country French
Built 1889
Builder ?, Binic
Operator Mess. Joubert & Laboissiere, Hennebont
10 Mar 1917 U 62 (Ernst Hashagen) Sunk 15 miles N Seven Stones
voyage Swansea - Hennebont with coal
per KTB a British vessel with port of registry as Lowestoft named Marie, actually vessel was French. Probably a confusion somewhere as the french Marie really disappeared in that area.

Il y a une similitude de tonnage mais des divergences sur la construction et l'armateur (qui n'était peut-être plus le même que celui de l'origine). Cela dit ces divergences ne prouvent pour autant pas de façon irréfutable que ce ne soit pas la même. Par contre le phare de La Banche et Seven Stones à 4 jours d'intervalle c'est plus ennuyeux... Personnellement je ne sais pas trop quoi en penser à ce stade même s'il y a une convergence d'indices ; cela supposerait qu'elle n'aurait pas sombré aux Seven Stones et qu'un autre U-Boot l'ait coulée à La Banche ? Bizarre... Qu'aurait-il fait à La Banche si sa destination était Hennebont ? Encore bizarre... Et puis je pense que s'il avait réellement été coulé si près de terre alors que la météo si on en croit la carte de surface du 14 mars 1917, n'était pas mauvaise, l'équipage aurait normalement du pouvoir s'en tirer.
Je crois quand même que la date du 10 aux Seven Stones est ce qu'il y a de plus plausible et que la mention dans le KTB de Lowestoft est peut-être une confusion de la part de Hashagen. Il faudrait savoir quelle est la source de l'info donnée par G.Fortineau et A. Pittard.

Amts
Yves

Bonjour à tous, Bonjour Yves,

Je vais effectivement contacter Gilles Fortineau pour connaître ses sources.

Cdlt

Bonjour à tous,

MARIE
Brick-goélette d’Auray

Brick goélette de 175 tx brut 126 tx net
Immatriculé à Auray
Armateur LE GLOAHEC de St Pierre de Quiberon
Capitaine : Gabriel GROUHEL Capitaine au Cabotage
Maître d’équipage : Louis GUYONVARHO Auray 4319
Matelots Prosper GALLENE et Louis LE LORRE
+ 1 mousse
5 hommes d’équipage en tout
Traversée Camaret – Cardiff en convoi avec un chargement de poteaux de mines

Nota : ces renseignements permettent de lever le doute sur ce navire coulé le 6 Mai 1917 et non le 14 MARS 1917 comme rapporté par G. Fortineau et A. Pittard dans leur ouvrage « Pornic : l’Age d’or du port ». Ils ont confondu avec la goélette MARIE d’Hennebont, coulée effectivement le 14 Mars 17 par l’U 62 d’Ernst HASHAGEN.
Le brick-goélette MARIE d’Auray avait bien fait 14 escales à Pornic entre 1890 et 1914

Rapport du capitaine

Quitté Camaret le 29 Avril 1917 à 15h00 avec un chargement de poteaux de mines. Jolie brise de NNE. Fait route au plus près avec le convoi formé surtout de navires de marche. (30 navires escortés par un chalutier et une vedette à pétrole). Louvoyé toute la nuit pour me maintenir dans la ligne Ouessant-Longship. Le 30 Avril au matin, aperçu encore quelques navires du convoi dans le Nord à environ 6 milles. Perdus complètement de vue à midi. Continué à louvoyer jusqu’au Mercredi 2 Mai après midi pour passer à 8 milles au large de Bishop. Temps brumeux, mauvaise visibilité. Le Jeudi 3 Mai, petite brise le matin, puis calme tout l’après midi. Le 4 Mai une brise assez fraîche d’Est me permet de faire route au NNE. Vers midi la brise mollit et calme plat à partir de 13h00. Je descends dans ma cabine.
A peine étais-je descendu que le maître Guyonvarho, qui était à la barre m’appelle, en me disant « Un sous-marin ». Il venait d’émerger à 200 m de nous. Je monte et voit le sous-marin qui fait route sur nous à toute vitesse. A 100 m, il lance un pétard comme avertissement. Je viens au lof et fait mettre l’embarcation à la mer. A peine embarqués, il nous fait signe de rallier le sous-marin.
Selon mon estime, j’étais à 30 milles dans le Sud de Waterford (Irlande).
Accosté le sous-marin et le commandant (24 ou 25 ans) me demande provenance, destination et chargement. Pendant ce temps, un officier photographiait le navire et un matelot allemand descendait dans l’embarcation et jetait la voile à la mer. Il nous laissa deux avirons et le gouvernail. Le commandant, qui parlait très correctement le français, me dit en manière d’excuse qu’avec une voile je serais allé trop vite et qu’il ne voulait pas être signalé trop tôt.
Le commandant parlait aussi bien anglais.
Le second semblait âgé d’à peine 20 ans et parlait très bien anglais.
Le sous-marin remit en route ce qui faillit faire chavirer le canot et cela fit rire l’équipage allemand. Il stoppa alors et largua la remorque. Il nous fit signe de nous éloigner. Pendant les 20 minutes où nous sommes restés le long du bord, un officier s’est tenu, revolver au poing, par le travers du canot. Nous nous sommes éloignés et le sous-marin est venu s’amarrer le long de MARIE. Il est resté une demi-heure, pendant laquelle je pense que tout a été visité. Puis il s’est éloigné et nous avons perçu une détonation. En l’espace de 2 minutes, MARIE a apiqué de l’avant puis a chaviré sur bâbord. Le sous-marin a fait route au SE.
Fait route à l’aviron sur la terre. A 18h30, le vapeur WELLS CITY, allant de New York à Bristol nous a recueilli à son bord. Son capitaine a signalé l’attaque à un torpilleur, et la direction prise par le sous-marin. Arrivé le Dimanche 6 Mai à 08h00 à Bristol. Rapatriés au Havre par Southampton.
Avons perdu tous nos effets, cartes, documents nautiques.
Très bonne attitude de tout l’équipage.
Je n’ai qu’à me louer de la gracieuseté du capitaine Whaler, commandant du WELLS CITY qui a fait son possible pour nous être agréable et nous venir en aide.

Description du sous-marin

Peint en gris clair
1 canon de 90 mm sur l’avant du kiosque
2 tubes lance-torpilles sur l’avant
Grande vitesse (15 à 16 nœuds)
Longueur 70 à 80 m.
Double filière garde mines
Aucune marque
Très propre, semblait sortir de carénage
Vu un 3e officier et 7 matelots, tous très jeunes, vêtus de drap bleu.

Voici la silhouette du sous-marin



Rapport de la commission d’enquête

Elle reprend tout le récit du capitaine et précise que si MARIE a perdu le convoi, c’est parce que c’est un vieux bateau et un mauvais marcheur.

Elle conclut :

Le capitaine a rempli les instructions des autorités navales. Il est regrettable qu’il n’ait pas trouvé le temps de sauver les papiers du bord (Pas de documents secrets)
La conduite du capitaine Grouhel ne donne lieu ni à sanctions disciplinaires, ni à récompense

Voici les signatures de l’équipage de MARIE



Le sous-marin attaquant

C'était l' UC 75 de l'Oblt Johannes LOHS

Cdlt

Bonjour,

Marie, goélette, construite en 1870 par Dubigeon & Fils à Nantes.
126 tjb, 98 tjn, 23,37 x 6,36 x 3,14 m,

En 1912, indicatif KDGC, immatriculée à Auray, armateur C. Le Gloahec & fils à Saint-Pierre de Quiberon, capitaine Leguennec

Source : Registre n° 84, Bureau Veritas 1912.
René Richard et Jacques Roignant, Les navires des ports de la Bretagne provinciale coulés par faits de guerre 1914-1918, vol 1, Association bretagne 14-18.2010. Photo page 224.

Cordialement.

Bonsoir à tous,