Re: VILLE DE BOUGIE Schiaffino et Jouvet
Publié : mer. nov. 04, 2009 1:17 pm
Bonjour à tous,
VILLE DE BOUGIE
Vapeur construit en 1878 au chantier Swan de Wallsend - Newcastle (GB) sous le nom de HENRY FISHER.
Rebaptisé CAP LEVI en 1903 et VILLE DE BOUGIE en 1905 par les armateurs de Bougie Ch.Schiaffino et Jouvet.
534 t Longueur 50,6 m largeur 7,8 m 1 hélice 2 chaudières
La perte du VILLE DE BOUGIE
VILLE DE BOUGIE appareille d’Alger le 21 Février 1917 avec un chargement de 10 tonnes de carbure de calcium pour Bône.
Capitaine LE BARBU. 13 hommes d’équipage tous français (capitaine inclus)
Le 22 Février au matin il est en vue du cap Sigli (aujourd’hui Sioli), route au S80E à 8,5 nds pour doubler ce cap.
Il commence le décrassage d’un foyer de chaudière, et la pression de vapeur tombe à 4/5 kg, réduisant la vitesse.
Beau temps très clair, mer calme.
A 07h35, il est attaqué au canon par un sous-marin venant du NW et distant de 3 à 4 milles. Le capitaine fait aussitôt hisser à mi-drisse le pavillon français, fait amener l’embarcation tribord au ras de l’eau, et met le cap sur la côte pour échouer son navire.
Le sous-marin vient sur lui et tire entre 80 et 100 coups de canon à très brefs intervalles, avec deux pièces. A 08h05, le navire fait côte sur une plage de galets située à 1 mille dans l’est de Beni Ksila (aussi orthographié Beni Nisila – aujourd’hui probablement Ksila Djemaa, à une vingtaine de km dans l’est d’Azzefoun)
L’intensité et la précision du tir font courir un réel danger à l’équipage. Le capitaine fait embarquer tout le monde dans l’embarcation et gagne la côte. Le sous-marin cesse alors le tir.
La brise de terre se lève et remet à flot le bâtiment qui s’écarte. Le capitaine demande deux volontaires pour revenir à bord avec lui et mouiller une ancre. Le second mécanicien Nisic et le matelot Gonzalès se portent volontaires et accompagnent alors le capitaine, dans le canot, vers le VILLE DE BOUGIE. Mais le sous-marin reprend aussitôt un tir violent (plus de 50 coups) sur le navire qui est touché une dizaine de fois et coule à environ 300 m du rivage. Puis il s’éloigne vers le nord.
L’équipage gagne à pied le poste de douane de Beni Ksila et embarque vers midi sur le torpilleur CYCLONE qui se trouvait dans les parages et qui le dépose à Bougie dans la soirée.
Description du sous-marin
80 à 90 m de longueur. Deux canons probablement de 105 mm. L’officier enquêteur déclare qu’il présente toutes les caractéristiques de l’U 45.
Conclusion de la commission d’enquête
Elle estime que le bâtiment aurait pu être sauvé si le capitaine avait mouillé une ancre au moment de l’échouage.
Le sous-marin attaquant
C’était en réalité l’U 39 du KL Walter Fortsmann. La position donnée par le KTB est 36°55N 04°40 E.
Ce commandant, l’un des plus redoutables parmi les sous-mariniers, sera le second après von Arnauld de la Perière pour le nombre de navires attaqués, 157 dont 150 coulés pour plus de 400 000 tonnes de marchandises.
Il avait déjà coulé, parmi beaucoup d’autres, les Français HIRONDELLE, AUDE, CETTOIS, AMIRAL MAGON et canonné le COLBERT qui sera coulé plus tard par l’UC 37 d’Otto Launburg (voir fiche de ce navire) Il y avait eu deux victimes sur ce dernier navire.
Walter Fortsmann avait reçu la croix « Pour le Mérite » le 12 Octobre 1916.
Après la guerre, il quittera la marine avec le grade de capitaine de corvette et deviendra chef d’entreprise. Il est décédé à Essen le 2 Novembre 1973.
Cdlt
VILLE DE BOUGIE
Vapeur construit en 1878 au chantier Swan de Wallsend - Newcastle (GB) sous le nom de HENRY FISHER.
Rebaptisé CAP LEVI en 1903 et VILLE DE BOUGIE en 1905 par les armateurs de Bougie Ch.Schiaffino et Jouvet.
534 t Longueur 50,6 m largeur 7,8 m 1 hélice 2 chaudières
La perte du VILLE DE BOUGIE
VILLE DE BOUGIE appareille d’Alger le 21 Février 1917 avec un chargement de 10 tonnes de carbure de calcium pour Bône.
Capitaine LE BARBU. 13 hommes d’équipage tous français (capitaine inclus)
Le 22 Février au matin il est en vue du cap Sigli (aujourd’hui Sioli), route au S80E à 8,5 nds pour doubler ce cap.
Il commence le décrassage d’un foyer de chaudière, et la pression de vapeur tombe à 4/5 kg, réduisant la vitesse.
Beau temps très clair, mer calme.
A 07h35, il est attaqué au canon par un sous-marin venant du NW et distant de 3 à 4 milles. Le capitaine fait aussitôt hisser à mi-drisse le pavillon français, fait amener l’embarcation tribord au ras de l’eau, et met le cap sur la côte pour échouer son navire.
Le sous-marin vient sur lui et tire entre 80 et 100 coups de canon à très brefs intervalles, avec deux pièces. A 08h05, le navire fait côte sur une plage de galets située à 1 mille dans l’est de Beni Ksila (aussi orthographié Beni Nisila – aujourd’hui probablement Ksila Djemaa, à une vingtaine de km dans l’est d’Azzefoun)
L’intensité et la précision du tir font courir un réel danger à l’équipage. Le capitaine fait embarquer tout le monde dans l’embarcation et gagne la côte. Le sous-marin cesse alors le tir.
La brise de terre se lève et remet à flot le bâtiment qui s’écarte. Le capitaine demande deux volontaires pour revenir à bord avec lui et mouiller une ancre. Le second mécanicien Nisic et le matelot Gonzalès se portent volontaires et accompagnent alors le capitaine, dans le canot, vers le VILLE DE BOUGIE. Mais le sous-marin reprend aussitôt un tir violent (plus de 50 coups) sur le navire qui est touché une dizaine de fois et coule à environ 300 m du rivage. Puis il s’éloigne vers le nord.
L’équipage gagne à pied le poste de douane de Beni Ksila et embarque vers midi sur le torpilleur CYCLONE qui se trouvait dans les parages et qui le dépose à Bougie dans la soirée.
Description du sous-marin
80 à 90 m de longueur. Deux canons probablement de 105 mm. L’officier enquêteur déclare qu’il présente toutes les caractéristiques de l’U 45.
Conclusion de la commission d’enquête
Elle estime que le bâtiment aurait pu être sauvé si le capitaine avait mouillé une ancre au moment de l’échouage.
Le sous-marin attaquant
C’était en réalité l’U 39 du KL Walter Fortsmann. La position donnée par le KTB est 36°55N 04°40 E.
Ce commandant, l’un des plus redoutables parmi les sous-mariniers, sera le second après von Arnauld de la Perière pour le nombre de navires attaqués, 157 dont 150 coulés pour plus de 400 000 tonnes de marchandises.
Il avait déjà coulé, parmi beaucoup d’autres, les Français HIRONDELLE, AUDE, CETTOIS, AMIRAL MAGON et canonné le COLBERT qui sera coulé plus tard par l’UC 37 d’Otto Launburg (voir fiche de ce navire) Il y avait eu deux victimes sur ce dernier navire.
Walter Fortsmann avait reçu la croix « Pour le Mérite » le 12 Octobre 1916.
Après la guerre, il quittera la marine avec le grade de capitaine de corvette et deviendra chef d’entreprise. Il est décédé à Essen le 2 Novembre 1973.
Cdlt