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Bonsoir à tous,
Kirkham-Abbey. – Cargo mixte de 1.166 t. Caractéristiques : dimensions, 77,7 x 10,1 x 4,6 m ; machine à triple expansion ; une seule hélice ; puissance installée, 499 n.h.p. ; vitesse, 14 nœuds ; n° de chantier, 542. Lancé le 6 février 1908 à Kingston-upon-Hull
(East Riding of Yorkshire, Royaume-Uni) par la
Earle’s Shipbuilding & Engineering C° Ltd. pour le compte de la
Hull & Netherland Steam Ship C° Ltd. (J. H. N. Ringrose), dite «
Abbey Line ». Constituée en 1894, et ayant également son siège social à Kingston-upon-Hull, cette société d’armement assurait un service maritime régulier entre ladite ville et les ports néerlandais, dont Rotterdam
(The Wreck Site ; The Ships list).
Le Kirkham-Abbey
Huile sur toile d’Alfred Jensen, 33,4 x 53 cm, 1908
National Railway Museum, York (Royaume-Uni).
The Wreck Site
■ Historique partiel.
— 21 février 1915 : Échappe à l’attaque d’un sous-marin allemand au large des côtes néerlandaises.
• L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 5.674, Mardi 23 février 1915, p. 4.
— 27 juillet 1918 : Lors d’une traversée de Rotterdam à Hull, torpillé par le sous-marin allemand
UB-40 (Oberleutnant zur See Hans Joachim Emsmann) à 2 milles dans l’E.N.-E de Winterton
(Norfolk, Royaume-Uni), par 52° 44’ N. et 01° 42’ E.
(uboat.net).
Le rapport rédigé par les autorités britanniques à la suite de ce torpillage et du naufrage qui s'ensuivit – document non numérisé – est conservé sous ce titre et sous cette cote par
The National Archives (Kew, Richmond, Surrey, Royaume-Uni) :
— “
Reports of torpedoing of S.S. `Kirkham Abbey' and sinking of S.S. `City of Brisbane' “, 1918 July - Aug.
(Ref. AIR 1/562/16/15/67).
Disparus
Avec le cargo mixte
Kirkham-Abbey, disparurent huit personnes, dont au moins deux français, un officier originaire du Quercy et une passagère originaire de Franche-Comté :
― Paul Robert CONSTANS, né le 11 mai 1890 à Lavercantière
(Lot), mort «
du 26 au 27 juillet 1918 en mer [lors du]
naufrage du Kirkham-Abbey [par suite d’une]
blessure par éclat de torpille »,
Lieutenant de réserve,
88e Régiment d’infanterie, Matricule n° 157, classe 1910, n° 80 au recrutement d’Agen-Montauban
(Jug. Trib. civ. Figeac, 11 juill. 1919, transcrit à Saint-Paul-de-Vern, Lot, le 18 juill. 1919).
Fils de
Jean Louis CONSTANS, né vers 1846, «
propriétaire », et de
Marie Lucie DUTRAIN, née vers 1851, sans profession, son épouse
(Registre des actes de naissance de la commune de Lavercantière, Année 1890, f° 2, acte n° 5). En 1911, était domicilié à Saint-de-Vern
(Lot). Était alors instituteur public.
Signalement : Cheveux châtain clair. Yeux bleu clair. Front vertical. Nez moyen. Visage plein. Taille : 1,67 m. Degré d’instruction générale : 3.
Incorporé au
14e Régiment d’infanterie le 7 octobre 1911 ; arrivé au corps et soldat de 2e classe le même jour, matricule n° 2.750. Nommé soldat de 1re classe le 18 juin 1912. Élève-officier de réserve du 1er octobre 1912 au 26 mars 1913. Par décret du Président de la République en date du 27 mars 1913
(J.O. 28 mars 1913, p. 2.737), nommé au grade de sous-lieutenant de réserve à compter du 1er avril 1913 ; affecté au
88e Régiment d’infanterie en garnison à Mirande
(Gers), matricule n° 157. Par décision ministérielle du 16 avril 1914, autorisé à effectuer un stage d’un an dans ledit régiment ; par suite, mobilisé le 2 août 1914 avec cette unité.
Grièvement blessé et fait prisonnier le 27 août 1914 au combat d’Angecourt
(Ardennes). Cité le 10 novembre 1914. Inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier dans les termes suivants
(Arr. 31 janv. 1915, J.O. 1er févr. 1915, p. 536) :
Par décret du 19 juin 1918
(J.O. 23 juin 1918, p. 5.414), promu au grade de lieutenant de réserve à compter du 2 août 1916, demeurant affecté au
88e Régiment d’infanterie.
Cité le 13 octobre 1918 à l’ordre de l’armée dans les termes suivants
(J.O. 14 janv. 1919, p. 510) :
Médaille commémorative de la Grande Guerre.
Médaille de la victoire.
— Marie-Madeleine Foy PÊCHEUR, née le 15 mai 1887 à Rosureux
(Doubs), qui rentrait des Pays-Bas, où elle s’était occupée d’enfants français réfugiés dans la ville de Ruremonde – Roermond en néerlandais –
(Province de Limbourg). Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Rosureux.
[Informations communiquées par l’épouse d’un petit-neveu de cette passagère.]
(Archives familiales. Droits réservés)
Au nombre des rescapés
Avait également pris passage sur le cargo mixte
Kirkham-Abbey pour la même traversée
(Journal des Débats, n° 307, Dimanche 3 nov. 1918, p. 3) :
— Étienne Albert GIRAN, né le 17 août 1871 à Vauvert
(Gard) et décédé le 13 septembre 1944 au camp de concentration de Buchenwald
(Allemagne), où il avait été déporté pour actes de résistance. Pasteur de l’
Église française d’Amsterdam.
Officier interprète de 3e classe à titre temporaire (langue allemande), classe 1891, n° 657 au recrutement de Nîmes.
Fils d’
Albert Étienne GIRAN, né vers 1845, pasteur, et de
Nina ROUVIÈRE, née vers 1846, son épouse. Époux de
Claude Magdelaine Lucile ROCHEBLAVE, avec laquelle il avait contracté mariage le 29 juillet 1919.
Au moins un fils,
Olivier, né à le 14 septembre 1920 à Sèvres
(Seine-et-Oise ‒ aujourd’hui Hauts-de-Seine ‒). Ayant rejoint en 1941 le réseau de résistance
Agir, il fut arrêté par la Gestapo durant l’été 1942. D’abord incarcéré à la prison de Fresnes, il fut par la suite transféré à celle d’Angers, où son père se trouvait lui-même incarcéré et tenu au secret. Il sera fusillé par l’occupant le 16 avril 1943 au champ de tir d’Angers.
N° 127 au tirage du premier canton de Nîmes. En 1892, ajourné pour faiblesse par le
Conseil de révision. En 1893, dispensé par le
Conseil de révision étant alors étudiant en théologie à la
Faculté de Genève. Incorporé au
163e Régiment d’infanterie le 11 novembre 1893 ; arrivé au corps et soldat de 2e classe le même jour, matricule n° 2.331. Déclaré «
Réformé n° 2 » le 14 novembre 1893 par la
Commission spéciale de réforme de Nîmes pour «
myopie et adénite axillaire chronique ». Passé dans la réserve de l’armée active le 1er novembre 1895. Passé dans la réserve de l’armée territoriale le 1er octobre 1911.
En 1915, classé dans le service auxiliaire par une décision du Consul de France à Amsterdam
(Pays-Bas). Incorporé à la
15e Section territoriale d’infirmiers militaires le 14 ... 1915 ; n’a pas rejoint. En 1916, appelé à l’activité et affecté à la
15e Section territoriale d’infirmiers militaires ; arrivé au corps le 27 janvier 1916, matricule n° 720. Classé «
Service armé » le 10 mai 1916 par la
Commission spéciale de réforme de Marseille ; maintenu au corps. Incorporé au
8e Régiment du génie le 26 octobre 1916 ; arrivé au corps et sapeur de 2e classe le même jour ; affecté à la
Compagnie télégraphique de la
IIIe Armée et employé comme interprète.
Par décision ministérielle du 11 janvier 1917
(J.O. 14 janv. 1917, p. 492), nommé au grade d’officier interprète de 3e classe de complément à titre temporaire et pour la durée de la guerre, à compter du 7 janvier 1916.
Cité le 8 janvier 1918 à l’ordre du quartier général de la
IIIe Armée. Croix de guerre.
Par décret du Président de la République en date du 8 octobre 1918
(J.O. 13 oct. 1918, p. 8.914), nommé au grade d’officier interprète de 3e classe à titre définitif à compter du 25 septembre 1918 – rang ramené au 17 juin 1917 fin Novembre 1918
(J.O. 1er déc. 1918, p. 10.362).
Placé en congé illimité de démobilisation le 6 mars 1919 par le dépôt démobilisateur du
Gouvernement militaire de Paris (Hôtel des Invalides). Maintenu à titre exceptionnel à la disposition du Ministre de la Guerre.
Par décret du Président de la République en date du 8 octobre 1919
(J.O. 11 oct. 1919, p. 11.205), promu au grade d’officier interprète de 2e classe à titre définitif à compter du 28 septembre 1919 ; alors en congé sans solde, à Nîmes, au 9, rue de Sauvi.
Par décision ministérielle du 6 mai 1920
(J.O. 7 mai 1920, p. 6.852), mis à la disposition du général commandant le
16e Corps d’armée ; alors officier interprète de 2e classe à la disposition du général commandant le
15e Corps d’armée.
Par décret du Président de la République en date du 22 juillet 1922
(J.O. 29 juill. 1922, p. 7.954), nommé chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur «
pour services rendus à la cause des alliés pendant la guerre ».