Page 1 sur 1

Re: AMIRAL DE CORNULIER Trois-mâts barque

Publié : jeu. août 06, 2009 1:58 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

AMIRAL DE CORNULIER


Trois-mâts barque lancé le 28 Juillet 1900 aux chantiers Nantais de Chantenay pour la société Les Voiliers Français dont c'était le septième navire.
Identique à l'AMIRAL COURBET (qui le même jour se trouvait en difficultés au cap Horn -voir sa fiche-)

Voici l'AMIRAL DE CORNULIER

Image

Caractéristiques

2208 tx JB
Longueur 84,71 m Largeur 12,37 m Creux 6,89 m
Port en lourd 3000 t

Histoire

Pris au neuvage par le capitaine Rio.
Ce capitaine au long cours, né à Quiberon, issu d'une vieille famille de marins que l'on retrouve tout au long du XIX siècle à Belle Ile, devint par la suite sénateur du Morbihan puis ministre de la Marine Marchande après la Grande Guerre.
Nous l'avons déjà cité à propos de l'affaire des cargos type MARIE-LOUISE. C'est aussi lui qui mena l'enquête sur le naufrage du paquebot AFRIQUE, des Chargeurs Réunis.

Alphonse Rio avait commencé ses études au lycée de Pontivy, mais renvoyé à 13 ans suite à une altercation avec un professeur, il avait embarqué comme mousse puis novice jusqu'à l'âge de 19 ans. A 20 ans il était passé matelot sur le CLAIRE MENIER, quand l'inscription maritime le retrouve et le porte sur les matricules de la Royale. Il passera alors son brevet et rembarquera second sur CLAIRE MENIER, puis sur CANROBERT avant de commander GENERAL MELLINET puis AMIRAL DE CORNULIER.

Mais Rio était un homme au sang chaud et qui ne se laissait pas faire. Son premier embarquement de second avait eu lieu avec un capitaine particulièrement vindicatif, bien connu pour sa dureté, et surnommé par ses équipages "l'oiseau noir". Suite à un incendie survenu sur le navire, il avait voulu forcer son second à recopier entièrement le journal de bord, ceci afin d'apporter quelques "corrections" à la narration de l'évènement. Celui-ci avait refusé. La situation s'était envenimée allant presque jusqu'à une rébellion de l'équipage qui soutenait le second. Mais celui-ci avait tenu bon et l'avait emporté "aux points", au cours de deux batailles mémorables dans l'appartement de l'irascible capitaine. Non seulement Rio était un marin d'élite, mais aussi un de ces hommes de mer capable de tenir tête à tous les volatiles du monde.

Avec AMIRAL DE CORNULIER, il rallia Birkenhead à Portland d'Orégon en 115 jours.

Les capitaines suivants furent les CLC Humbert, qui essuya un fort coup de vent au cap Horn, perdant toutes ses voiles, puis Bidon, Torchet et Morvan.

Le 11 Septembre 1908, sortant en remorque de Limerick, AMIRAL DE CORNULIER fut pris dans une tempête d'une violence terrible et dut mouiller en catastrophe deux ancres à quelques mètres de brisants. Il resta en perdition pendant quatre jours, talonna sur les rochers, mais parvint à regagner Limerick en remorque du SHANNON.

AMIRAL DE CORNULIER traversa toute la Grande Guerre sans encombres. En 1921 il fut vendu à la Compagnie des voiliers Parisiens. Il fut livré à la démolition en 1924-1925.

Sources : Randier, Lacroix et Yves Le Scal "La Grande épopée des Cap-Horniers" éd. Bonne

Cdlt