Bonjour,
COURONNE, frégate cuirassée du type Gloire (1862-1931)
Chantier à Lorient le 14/02/1859, mis à flot le 28/03/1861, en service le 02/02/1862, retiré en 1911, démoli en 1934.
5980 t, 3200 cv, 80,9 x 16,7 x 7,8 m, 12,6 noeuds, 572 h, 36 canons de 30
1865, accompagne Napoléon III dans un voyage officiel en Algérie.
1876, se rend à Salonique après l'assassinat des consuls de France et d'Allemagne
1881, transformée en vaisseau-école des canonniers à Toulon, par l'usine Mouraille du quartier de la Rode.
1908-1931, Caserne atelier central de la Flotte
25/10/1933 vendue pour démolition à M. Bonturi pour 226100 francs,
1934, fin de démolition à La Seyne sur Mer.
Comme navire-école des canonniers, la Couronne a connu un certain nombre d'accidents de tir, en voici un :
"L'accident de tir de la Couronne
Le vendredi 2 août 1907, dans la matinée, le vaisseau-école de canonnage la Couronne, effectuait un tir d'instruction au canon de 100 sur but fixe placé à 2 200 m. Ce tir devait comporter 32 coups tirés par 16 élèves pointeurs différents. La pièce n'était à bord que depuis un an environ ; mais après avoir subi, en 1900, les épreuves réglementaires, elle avait été en 1903, affectée au Sully, le beau croiseur cuirassé qui se perdit en Extrême-Orient. Retirée de l'épave, elle avait été rapportée en France et remise au bâtiment école pour les leçons à donner aux novices.
Depuis lors, elle avait tiré à plusieurs reprises ; mais on ne s'en était pas servi, néanmoins, très souvent "parce qu'on avait constaté un défaut de parallélisme entres les deux lignes de mire ; sa précision se trouvait par suite mise en suspicion, et les notes de tir des apprentis pouvaient être erronées, tant qu'on aurait pas établi la valeur du régime résultant de ce défaut" (extrait du rapport de la commission d'enquête).
Au cours de la matinée du 2 août 1907, la pièce avait tiré 27 coups dans les conditions normales lorsqu'un accident se produisit au 28 ème, le projectile tombant à une centaine de mètres du bord, et la culasse partant en arrière, en tuant et en blessant plusieurs hommes.
L'enseigne de vaisseau Fabre, qui se trouvait dans le voisinage de la pièce, fut légèrement brûlé et contusionné ; l'élève pointeur Petton, blessé ; le servant de culasse Le Rohellec, tué ; l'apprenti Quénéhervé, chargé de l'évacuation des douilles vides, blessé. La vis de la culasse violemment projetée hors de la batterie, avait traversé d'abord la cuisine des officiers, où les deux aides Robert et Venturi gisaient mortellement frappés, puis la cuisine du commandant où l'aide Fouque était blessé à la main gauche et au bras droit."
Source : LV Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome I, 1671-1870, Rezotel Maury, 2005.
Charles Humbert, La Flotte fantôme, ni bateaux, ni canons, ni obus, Jules Tallandier, 1909.
Jean Randier, La Royale, L'éperon et la cuirasse, Editions de la Cité, 1972, photo page 145.
Cordialement
