Forum PAGES 14-18

Bonjour à tous,

Une deuxième JEANNE d' ARC :

- trois mâts barque en acier de 1303 tx,
- contruit en 1891 par le chantiers de la Loire à Saint-Nazaire pour l'armement Prentout-Leblond et Boniface,
- vendu à l'armement Gustave et Paul Dor en 1901,
- découvert abandonné par son équipage, suite à voie d'eau et prise en remorque par le vapeur anglais Obilidense,
- suite à de gros problèmes d'assurances, sera vendu à des armateurs italiens et finira sa carrière sous le nom de DORIDE.

- Aura la malchance de rencontrer le 19 septembre 1916, à l'ouest de la Sicile, le sous-marin U-35 d'Arnaud de la Perrière...

Cordialement,
Alain

Bonjour Alain, bonjour à tous

Dans le KTB de l'U 35, trace de la malchance...
Doride arrêté puis coulé au canon.



Cdlt
Yves

Bonjour,

Ce navire a été sous pavillon français durant la Grande Guerre ???

A bientot

Bonsoir

C'est marqué dans le KTB (mais en allemand )

A bientot

Bonjour Marc
Dans le KTB il est juste dit qu'il est italien mais pas depuis quand. En dehors de cette mention il n'et plus fait référence au navire.
Amts
Yves

Bonjour à tous,

Quelques précisions sur JEANNE D'ARC (grands voiliers n° 1 et n° 2)

Le voilier n° 1 (ci-dessus) était le 3e d'une série comportant également VILLE DE ROUEN et PIERRE CORNEILLE, construits à Saint Nazaire pour l'armement Prentout et Leblond.

En 1902, pris dans un ouragan, il perdit son mousse, enlevé par un paquet de mer qui balaya tout le navire. C'était le propre fils du capitaine.
Des marins se portèrent aussitôt volontaires pour amener une embarcation à la mer. Mais le père, bien que désespéré, estima que ces hommes allaient se sacrifier inutilement vu l'impossibilité de retrouver son fils dans cette mer démontée. Il n'écouta que son devoir et, la mort dans l'âme, refusa cette offre.
Le 3 Septembre 1903, JEANNE D'ARC fut abandonné dans l'Atlantique nord à 60 milles au large de Funchal (Madère), coulant bas d'eau.
Mais le vapeur anglais OBIDENSE (et non OBILIDENCE semble-t-il) de Liverpool remorqua cette épave jusqu'à Funchal où elle fut rachetée par un armateur italien qui la renomma DORIDE.
Pendant la Grande Guerre, il était donc sous pavillon italien.

Lacroix le donne (par erreur sans doute) coulé par un sous-marin le 7 Janvier 1917. Je pense que 19 Septembre 1916 est la date donnée par le KTB du sous-marin ?

Il ne faut pas confondre ce trois-mâts barque avec un autre trois-mâts barque (n° 2) de 2202 tx JB , type CA, construit en 1901 aux chantiers de la Loire de Saint Nazaire sous le nom de BELEN pour la Compagnie Celtique Maritime.
BELEN fut revendu en 1906 à l'armement Balande, de Bordeaux, qui le rebaptisa JEANNE D'ARC puis en 1912 à l'armement Bordes de Dunkerque qui lui conserva ce nom.
Le 12 Décembre 1904, BELEN s'était échoué sur la plage de Malo-les-Bains.
Il fallut dégréer entièrement le navire pour l'alléger. On utilisa des chevaux attelés aux cartahus pour remplacer les treuils et descendre les lourdes vergues. Le navire fut remis à flots dix jours plus tard.

Voici BELEN sur la plage de Malo-les-Bains



JEANNE D'ARC traversa la guerre sans dommages sous le pavillon Bordes et effectua plusieurs voyages du Chili.
Racheté par l'armement Potet en 1920, il fit des voyages sur les Antilles et la Guyane jusqu'en 1931 quand il fut revendu à la Société des Chalutiers à vapeur d'Arcachon et termina tristement ses jours transformé en ponton.

Voici JEANNE D'ARC, ex-BELEN, sous pavillon de la maison Bordes. (Ne pas confondre ce dernier nom avec BELEM...)



Cdlt

Je pense que 19 Septembre 1916 est la date donnée par le KTB du sous-marin ?

Bonjour Olivier
C'est en effet la date de cette entrée dans le KTB.
Amts
Yves

Bonjour à tous,

JEANNE D'ARC (n° 2)

Rapport de mer du capitaine PROVOST, du trois-mâts JEANNE D'ARC, relatif à son arrivée à Dakar le 21 Novembre 1917.

Rapport conservé dans les archives personnelles du capitaine GRONDIN, du LEON BLUM, qui s'était échoué le matin même sur la chaussée des Almadies.

« Le 21 Novembre à midi, le point donne la position 14°36 N 17°49 W (20°09 W Paris)

18h30
Aperçu un feu fixe blanc sur tribord. Distingué un phare ainsi qu'un vapeur que j'attaque par signaux lumineux. Il répond par coups de sifflet en donnant la lettre « U ».
J'interprète ce signal comme « Vous courrez sur un danger ».
Sondé et trouvé 86 m. Mis alors le cap au S 20 W.

20h00
Sondé et trouvé 104 m. Repris cap au S 65 E

21h00
Sondé et trouvé 77 m.

22h00
Sondé et trouvé 40 m. Aperçu une noirceur sur l'avant. Remis cap au S 20 W.

22h15
Aperçu un remorqueur qui vient le long du bord et m'informe que j'ai le feu des Mamelles droit sur l'arrière et que le feu fixe que j'aperçois est celui des Almadies.
Quelque temps plus tard, je prends connaissance des îles de La Madeleine. Croisé toute la bnuit au large, sous petite voilure.

08h00 le 22
Arraisonné par la canonnière AKLA qui me dit d'attendre les remorqueurs.

10h00
Mouillé dans le S 10 W du cap Manuel.

D'après mon point à midi du 21, je comptais atterrir dans le sud du cap Manuel. Lorsque j'ai vu un feu fixe,qui m'a paru très haut, j'ai cru que c'était le feu du cap Manuel modifié. C'était en réalité le feu fixe des Almadies, et nous avions dérivé de 8 à 10 milles dans le NNE entre midi et 18h30. »

Signé : Provost

(Nota : le capitaine Provost a toutefois eu une excellente réaction en sondant aussitôt et en reprenant un cap vers l'ouest. Mais il se trouvait à petite distance de la chaussée des Almadies car les fonds remontent très rapidement.)

Cdlt

Source : Pierre Bohé, Au secours des S.O.S., les remorqueurs de sauvetage, Neptunia n° 47, 1957

Un peu plus tard,
Alan Villiers & Henri Picard, The bounty ships of France, PSL, 1972