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Re: NIVERNAIS - Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur

Publié : ven. juin 05, 2009 10:39 pm
par alain13
Bonsoir à tous,

Une carte postale du Nivernais de la Société Générale des Transports à Vapeur,
coulé en Méditerrannée le 10/6/1918 par l'UB48 de Wolfgang Steinbauer.

Bonne soirée,
Alain

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Re: NIVERNAIS - Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur

Publié : ven. juin 05, 2009 11:10 pm
par Terraillon Marc
Bonsoir

L'ouvrage de JM ROCHE le signale comme navire auxiliaire
(et ex SUMATRA sous pavillon hollandais)

A bientot

Re: NIVERNAIS - Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur

Publié : mer. août 19, 2009 3:30 pm
par dbu55
Bonjour à toutes et à tous,

Un marin du NIVERNAIS mort pour la France :

RICA Louis né le 14/02/1888 à Trégunc (Finistère), Matelot Canonnier - Décédé le 10/06/1918 (30 Ans) Disparu en mer à bord du NIVERNAIS

Cordialement
Dominique

Re: NIVERNAIS - Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur

Publié : mer. août 19, 2009 6:56 pm
par Yves D
Bonjour à tous
Sa trace dans le Starke de 1882 :
SUMATRA (iron) NE 1C
2,618 N.V. Stoomvaart Mij. "Nederland", Amsterdam 325.5 x 37.1
P/C J. Elder & Co., Glasgow (8) #268
01 - NIVERNAIS Soc. Générale de Transports Maritimes à Vapeur, Marseille FR
Torp. and sunk by UB 48, 11 June 1918, 84 miles NW of Cape Bengut, voy. Algiers - Marseille, sheep

La présence à bord d'un canonnier de l'AMBC laisse supposer que le vapeur était armé

Cdlt
Yves

Publié : mar. oct. 12, 2010 11:45 pm
par Rutilius
oOo

Re: NIVERNAIS - Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur

Publié : jeu. oct. 14, 2010 12:42 am
par Memgam
Nivernais, 3 mâts-barque en fer à trois ponts, une cheminée et sept compartiments.
2197 tjb, 1363 tjn, 3010 tpl. 98 x 11 x 6,4 (te). une machine compound et deux chaudières, 1400 cv, vitesse 12 noeuds.
Passagers : 1170 émigrants.
Lancement en 1882 par J.Elder à Glasgow comme Sumatra pour la Stoomwaart Maatschappy Nederland.
08/08/1901 vendu à la SGTM, brevet de francisation n° 33276 du 02/10/1910.
19/04/1916, AMBC installé.
04/01/1917, requis non militarisé comme transport de chevaux.
16/01/1917, mis en ligne sur Salonique.
15/05/1917, en règime réquisition-affrètement.
24/01/1918, déréquisitionné
10/06/1918, appareille d'Alger en compagnie de la Nièvre avec une cargaison de moutons et sous escorte du Fier et de la Gracieuse. Torpillé par l'UB 48, OL Steinhaum (correction : Wolgang Steinbauer). 36 survivants, 17 disparus dont le commandant Paoli.

Source : Alain Croce, La Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur, MDV, 2003, Extraits des pages 160 et 161, iconographie identique à la cp du forum.

Re: NIVERNAIS - Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur

Publié : jeu. oct. 14, 2010 1:40 am
par Yves D
Bonsoir Memgam, bonsoir à tous
UB 48 était commandé par Wolfgang Steinbauer. Il coula 50 navires pour 181500 tonnes et reçut le "Pour le Mérite". Il fait partie des top aces de la Marine Impériale.

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Cdlt
Yves

NIVERNAIS ― Paquebot mixte — Société générale de transports maritimes à vapeur, Marseille (1901~1918).

Publié : mer. nov. 17, 2010 12:31 am
par Rutilius
Bonsoir à tous,

□ Selon le rapport mensuel d'activité de la Direction française des route près la 1re Armée navale se rapportant au mois de Juin 1918 [The National Archives, Kew, London, Cote ADM 137/2177], le pa-quebot mixte Nivernais fut coulé par 38° 10' N. et 04° 08' E., alors qu'il se trouvait dans un convoi es-corté par la canonnière Gracieuse et le patrouilleur Fier .

« Ire ARMÉE NAVALE
Direction générale française des routes

№ 1.031 ―
Secret

Bord, Eros, le 5 juillet 1918


Le Contre-amiral RATYÉ,
Délégué général français des routes en Méditerranée
à
Monsieur le Vice-amiral, commandant en chef de la Ire Armée navale

Objet : Rapport mensuel de Juin.

Amiral,

J’ai l’honneur de vous adresser le rapport du mois de Juin :

................................................................................................................................


TITRE II.
OPÉRATIONS DES SOUS-MARINS ENNEMIS

MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE

................................................................................................................................


Croisière (d.) ―

Se signale pour la première fois le 4 au large d’Alger où il est aperçu à 3 reprises entre 15 heures et 17 heures aux environs du point 37° 10' et 03° 10' par le dirigeable A.T.-7 ; celui-ci lance deux bombes.
Le sous-marin (d.) ne se manifeste pas au cours des journées suivantes, mais c’est à lui que, le 10 juin (22 h. 30) nous croyons pouvoir attribuer le torpillage du vapeur français Nivernais, en convoi escorté par Gracieuse et Fier (L. = 38° 10' ~ G. = 04° 08' E.).
Le 12 à 23 heures, (d.) lance trois torpilles contre le vapeur anglais Penhallow qu’il coule.
Restant toujours dans les mêmes parages, il est attaqué le 16 par le chasseur C-28, par 38° 30' et 04° 25'. Le chasseur parvient à conserver le contact par hydrophone jusqu’à ce qu’un changement de l’état de la mer le lui fasse perdre. Le chasseur lança plusieurs grenades, mais sans succès probable.
Le sous-marin (d.) paraît à partir de ce moment se déplacer vers l’Ouest. A deux reprises, il est signalé le 18 à 12 heures par 36° 16' et 05° 01', et à 20 heures par 38° 07'et 06° 40'.
Peut-être est-ce lui que l’on retrouve le 24 à 8 heures au large du Ras Matedia, où il coule à la torpille le voilier tunisien San Antonio. Il est de nouveau signalé le 25 à 9 heures au large de la Grande Kuriat.
[...] »

Re: NIVERNAIS - Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur

Publié : jeu. déc. 08, 2011 2:30 pm
par olivier 12
Bonjour à tous,

NIVERNAIS

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Rapport du second capitaine de NIVERNAIS, Francis CHABERT

Quitté Alger le 10 Juin 1918 à 11h00, affrété par les intendances française et britannique, avec 700 tonnes de divers et 7600 moutons vivants pour Marseille. Navigation en convoi avec chalutier FIER, canonnière GRACIEUSE et vapeur NIEVRE, dans la formation suivante.

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A 19h30, nuit noire, route au N29E à 9 nœuds, légère brise de nord, mer houleuse. Le capitaine donne l’ordre de fermer tous les hublots du spardeck.
A 22h30, par 238°18 N et 04°08 E, un sous-marin est aperçu à 400 m sur bâbord, en demi plongée. Presque aussitôt, on entend un sifflement et on voit le sillage d’une torpille. L’alerte est donnée par la vigie. Mis la barre toute à droite. La torpille explose entre les cales 1 et 2. Une gerbe d’eau et des objets de toutes sortes s’abattent sur la passerelle et le château. Les cales 1 et 2 sont envahies par l’eau. Le gaillard s’effondre, entraînant les ponts volants pleins de moutons.

Stoppé la machine et appelé aux postes d’abandon. Canot 1 et radeau tribord sont mis à la mer au moment où l’eau atteint le château central. Le navire s’engloutit par l’avant, avec une forte gîte sur tribord. Il s’est écoulé 30 secondes entre le moment où le sous-marin a été aperçu et l’explosion de la torpille, et 3 minutes jusqu’à la disparition du navire.

La canonnière GRACIEUSE a mis deux embarcations à la mer, éclairées par des projecteurs. Elle va sauver 34 hommes en une heure, puis laissera le FIER continuer les recherches jusqu’à l’aube.

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Fait l’appel. Le commandant, le 3e mécanicien et 16 hommes sont manquants. Soit ils n’ont pu sortir des cabines situées à l’avant, soit ils ont été tués par la chute du mât de misaine, soit, ils ont été entraînés par le remous et noyés. Le veilleur Bernard, de l’AMBC d’Alger et le chauffeur Moussaled Ahmed sont grièvement blessés et reçoivent des soins attentifs.

Je signale la conduite exemplaire du commandant Paoli qui, dès l’explosion de la torpille, a organisé le poste d’abandon et a dirigé avec le plus grand calme la mise à l’eau des embarcations. Il s’est jeté à l’eau quand le navire s’est englouti. Le matelot Begoc, qui était à la barre, a vu le sous-marin.
La conduite du commandant et de l’équipage de la canonnière GRACIEUSE est au dessus de tout éloge. Nous avons reçu vêtements secs, boissons chaudes et avons été soignés avec dévouement.

Rapport du capitaine Joseph Brondi, du vapeur NIEVRE

Quitté Alger le 10 Juin 1918 à 11h00 en convoi avec NIVERNAIS, escortés par la canonnière GRACIEUSE et le chalutier FIER. Nous transportons 7674 moutons et 503 tonneaux de vin pour l’intendance.
A 22h40, le second capitaine, Monsieur Mollard, de quart, et le canonnier de veille sur le gaillard voient le sillage d’une torpille lancée par bâbord avant qui se dirige sur le NIVERNAIS. Voici la situation des navires :

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Donné l’alarme, venu en grand sur bâbord et augmenté la vitesse. Cette torpille atteint le NIVERNAIS tandis qu’une 2e torpille passe à quelques mètres sur notre tribord. Le canonnier en poste à l’avant voit le sous-marin plonger soudainement sur notre tribord.

Rapport de l’officier enquêteur

Il reprend dans les mêmes termes le récit du second du NIVERNAIS. Mais il ajoute :

Les affirmations du capitaine de NIEVRE sont en contradiction formelle avec celles de son équipage. Il prétend qu’il était à 250 m de NIVERNAIS alors qu’il en était au moins à 500 m. Le sous-marin était en réalité sur son tribord, entre NIEVRE et NIVERNAIS.
Si le second capitaine de NIEVRE, au lieu de songer seulement à fuir à toute vitesse pour ne pas « suicider » son équipage, comme il l’a dit devant la commission d’enquête, était venu sur tribord et avait foncé sur le sous-marin qui était à quelques mètres de lui, il l’aurait certainement coulé. Il avait d’autant plus de chance que NIEVRE réagit très rapidement à la barre et que le risque aurait été minime pour l’équipage. Au lieu de manœuvrer comme le devoir et le bon sens l’exigeaient, il a pris la fuite.
Le capitaine prétend que c’est parce qu’une 2e torpille est passée près de son navire. C’est inexact. On peut affirmer qu’une seule torpille a été lancée. En revanche, en venant sur bâbord, il offrait effectivement le flanc au sous-marin.

Le rapport du capitaine de NIEVRE ne vise qu’à atténuer la responsabilité de son second.

L’esprit de discipline qui régnait sur NIVERNAIS fait honneur à son commandant.

Récompenses

Citation à l’Ordre de la Division

MOUREN Edouard Chef mécanicien

Lors du torpillage de son navire, a fait preuve du plus grand sang froid, transmettant, pendant que le bateau coulait les ordres du capitaine et donnant la main à leur exécution. S’est assuré de leur bon accomplissement.

FRANCHI César 2e mécanicien

Dès le torpillage de son navire, n’étant pas de quart, s’est immédiatement rendu dans la machine avec le plus grand sang froid, a fermé le registre de vapeur et donné les ordres pour assurer l’éclairage du navire qui s’enfonçait.

LENIER Jean TSF

Son navire ayant coulé en trois minutes a conservé tout son calme et, pendant ce temps très court, a trouvé le moyen de mettre en marche son moteur de secours et a réussi à lancer le SOS réglementaire. Déjà torpillé à deux reprises sur KARNAK et MOSSOUL.

Nota : KARNAK torpillé le 27/11/16 par U 32 KL Kurt Hartwig. 17 victimes. Coule en 5 minutes.
MOSSOUL torpillé le 21/11/17 par U 63 KL Otto Schultze

Citation à l’Ordre de la Brigade


PAOLI Antoine Capitaine

Lors du torpillage de son navire, a donné l’exemple du calme et du sang froid. Avait inculqué à son équipage un esprit de devoir et de discipline qui a permis de sauver une grande partie de l’équipage malgré la rapidité du naufrage. A disparu avec son navire.

CHABERT François 2e capitaine

Grâce à sa veille attentive, a aperçu le sous-marin avant le lancement de la torpille. Aurait pu l’éviter avec un navire manœuvrant mieux. Calme et sang froid dans sa manœuvre et lors du sauvetage du personnel.

Nota : Commandant et second ne sont pas cités à l’Ordre de la Division car la commission d’enquête leur reproche d’avoir déplacé sans ordres le parc à munitions du navire (afin d’installer les parcs à moutons) rendant inutilisable le canon de 47 mm placé à l’avant.

LEBRE Louis 3e mécanicien
JOURDAN Joseph 1er chauffeur

Sont restés à leur poste après l’explosion de la torpille afin d’exécuter les ordres de la passerelle. Ont disparu avec le bâtiment

CESTA Auguste 1er chauffeur

Ayant reçu l’ordre d’assurer l’éclairage du bâtiment, s’est rendu dans la machine sans se soucier des conditions pour exécuter cet ordre. A disparu victime de son esprit de devoir.

Témoignage Officiel de Satisfaction

COURTY Benjamin
Lieutenant
GOTZ Jean Maître d’équipage
CARATINI Louis Matelot

Grâce à leur veille attentive et à leur esprit de discipline ont assuré le sauvetage d’une partie de l’équipage.

Etat-major et équipage NIVERNAIS
Etat-major et équipage GRACIEUSE


Le sous-marin attaquant

C’était donc l’ UB 48 du KL Wolfgang STEINBAUER.

Wolfgang Steinbauer, ancien second de von Arnauld de la Périère sur l’U 35, était un officier alsacien, né à Strasbourg le 6 Mai 1888. Il est décédé à Cologne le 27 Janvier 1978.
Il avait obtenu la Croix « Pour le Mérite » le 3 Mars 1918.

Il aura coulé 51 navires et en aura endommagé 12.

Cdlt

Publié : mer. juin 12, 2013 7:58 pm
par Rutilius
oOo