Re: UNION REPUBLICAINE Dundee
Publié : dim. mars 08, 2009 12:33 pm
Bonjour à tous,
UNION REPUBLICAINE
Dundee de Groix de 44 tx armé à la pêche au thon.
Voici sa liste d’équipage
YVON Benjamin Patron Groix 1214
RIO Jean François Matelot Auray 713
BARM Joseph Matelot Groix 649
TONNERRE Henri Matelot Groix 1722
STEPHAN Hyacinthe Matelot Groix 1633
GAUDAL Pierre Matelot Groix 1976
YVON Benjamin Mousse Groix
Le 25 Septembre 1917 à 07h00, le thonier UNION REPUBLICAINE revenait à Concarneau après avoir effectué une pêche fructueuse pouvant se monter à 17000 francs (nota : somme très importante pour l’époque), lorsqu’il fut canonné par un sous-marin. Le capitaine Yvon mit en panne et ordonna l’évacuation.
Il se trouvait alors par 48°05 N et 07°14 W.
Le sous-marin continua son tir, endommageant le thonier, puis s’approcha, appela le youyou et embarqua tout l’équipage à son bord. Il envoya trois de ses hommes poser des bombes sur l’UNION REPUBLICAINE, qui firent sauter le navire. Auparavant, comme à l’habitude, ils s’étaient emparés de vivres, vêtements et instruments de navigation.
Toutefois, avant de rendre la liberté au youyou, le commandant allemand fit restituer au capitaine Yvon le compas, le baromètre, la montre et ses jumelles, ainsi que quelques vêtements. Puis il s’éloigna.
Le youyou mit à la voile et fit route vers Ouessant, distant de 90 milles. Mais il n’avait à bord que du pain moisi et peu d’eau. Le lendemain, les hommes étaient à bout de force. Le vent avait fraîchi. La mer s’était creusée et embarquait. Le youyou se remplissait d’eau, malgré les efforts des matelots. Deux des marins, pris d’hallucinations, voyaient des feux partout. Les malheureux n’auraient pas passé une seconde nuit dans ces conditions.
Heureusement, à 17h00, après trente heures de très dure traversée, la frêle embarcation fut aperçue par le vapeur LEDA. Il recueillit les naufragés et les déposa à Brest. (nota : ce vapeur pourrait être un cargo finlandais de 1908, ou encore un cargo hollandais de 1898 qui fut torpillé en Décembre 1917)
L’officier enquêteur note :
« Le capitaine Yvon a été très éprouvé par la perte de son dundee. Il avait déjà été coulé avec son équipage en Mars dernier sur l’ALICE CHARLES, à 60 milles au large de La Rochelle. Juste avant, une mine avait explosé dans sa drague, endommageant gravement son navire. »
Et il ajoute :
« Il y aurait lieu d’obliger les armateurs, qui semblent s’en désintéresser, à embarquer sur leurs navires, les dundees comme les autres, une petite provision de vivres, conserves et eau, convenablement enfermée dans une caisse et disposée à demeure dans les embarcations de sauvetage. »
Ce rapport appelle trois commentaires.
La suggestion de l’officier enquêteur est bien sûr pleine de bon sens. On ne peut que s’étonner de voir que fin 1917, alors que la guerre sous-marine fait rage depuis bien longtemps, de telles dispositions n’aient pas encore été rendues obligatoires. Mais c’est une constante que l’on retrouve tout au long des rapports officiels. Si l’on accorde une grande importance au sauvetage des papiers et des instructions secrètes, on semble accorder moins d’attention au sauvetage des hommes eux-mêmes.
Les Allemands s’emparaient, quand ils le pouvaient, de tous les instruments de navigation. C’est un matériel coûteux, qui va manquer à l’adversaire, et être très utile pour eux.
Dans le cas de l’UNION REPUBLICAINE, la restitution de ce matériel au capitaine Yvon est exceptionnelle et assez étonnante, au point qu’elle est relevée dans le rapport d’enquête.
On peut penser que le commandant du sous-marin, ayant vu la fragilité du youyou, a voulu lui donner une chance d’atteindre Ouessant. Le compas, surtout était indispensable et les jumelles fort utiles.
On peut aussi penser (simple hypothèse) que le patron de l’UNION REPUBLICAINE, très choqué par la destruction de son dundee, de sa cargaison de poissons fruit d’une dure campagne, lui a confié que c’était la seconde fois qu’il était coulé et perdait tout. Devant la détresse manifestée par ce malheureux pêcheur, peut-être a-t-il éprouvé un certain remords…
Enfin, une autre raison qui a pu choquer et stresser le capitaine du thonier est que le mousse (même nom) était très probablement son fils. Il faudrait faire une enquête du côté de Groix pour confirmer cela. (Mais les YVON y sont nombreux ! )
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 90 du KL Walter REMY.
Nous avons déjà rencontré cet officier au sujet NEUILLY (voir sa photo sur fiche de ce navire). Il avait aussi coulé le morutier JEANNETTE.
Walter Remy est décédé le 15 Janvier 1965.
Cdlt
UNION REPUBLICAINE
Dundee de Groix de 44 tx armé à la pêche au thon.
Voici sa liste d’équipage
YVON Benjamin Patron Groix 1214
RIO Jean François Matelot Auray 713
BARM Joseph Matelot Groix 649
TONNERRE Henri Matelot Groix 1722
STEPHAN Hyacinthe Matelot Groix 1633
GAUDAL Pierre Matelot Groix 1976
YVON Benjamin Mousse Groix
Le 25 Septembre 1917 à 07h00, le thonier UNION REPUBLICAINE revenait à Concarneau après avoir effectué une pêche fructueuse pouvant se monter à 17000 francs (nota : somme très importante pour l’époque), lorsqu’il fut canonné par un sous-marin. Le capitaine Yvon mit en panne et ordonna l’évacuation.
Il se trouvait alors par 48°05 N et 07°14 W.
Le sous-marin continua son tir, endommageant le thonier, puis s’approcha, appela le youyou et embarqua tout l’équipage à son bord. Il envoya trois de ses hommes poser des bombes sur l’UNION REPUBLICAINE, qui firent sauter le navire. Auparavant, comme à l’habitude, ils s’étaient emparés de vivres, vêtements et instruments de navigation.
Toutefois, avant de rendre la liberté au youyou, le commandant allemand fit restituer au capitaine Yvon le compas, le baromètre, la montre et ses jumelles, ainsi que quelques vêtements. Puis il s’éloigna.
Le youyou mit à la voile et fit route vers Ouessant, distant de 90 milles. Mais il n’avait à bord que du pain moisi et peu d’eau. Le lendemain, les hommes étaient à bout de force. Le vent avait fraîchi. La mer s’était creusée et embarquait. Le youyou se remplissait d’eau, malgré les efforts des matelots. Deux des marins, pris d’hallucinations, voyaient des feux partout. Les malheureux n’auraient pas passé une seconde nuit dans ces conditions.
Heureusement, à 17h00, après trente heures de très dure traversée, la frêle embarcation fut aperçue par le vapeur LEDA. Il recueillit les naufragés et les déposa à Brest. (nota : ce vapeur pourrait être un cargo finlandais de 1908, ou encore un cargo hollandais de 1898 qui fut torpillé en Décembre 1917)
L’officier enquêteur note :
« Le capitaine Yvon a été très éprouvé par la perte de son dundee. Il avait déjà été coulé avec son équipage en Mars dernier sur l’ALICE CHARLES, à 60 milles au large de La Rochelle. Juste avant, une mine avait explosé dans sa drague, endommageant gravement son navire. »
Et il ajoute :
« Il y aurait lieu d’obliger les armateurs, qui semblent s’en désintéresser, à embarquer sur leurs navires, les dundees comme les autres, une petite provision de vivres, conserves et eau, convenablement enfermée dans une caisse et disposée à demeure dans les embarcations de sauvetage. »
Ce rapport appelle trois commentaires.
La suggestion de l’officier enquêteur est bien sûr pleine de bon sens. On ne peut que s’étonner de voir que fin 1917, alors que la guerre sous-marine fait rage depuis bien longtemps, de telles dispositions n’aient pas encore été rendues obligatoires. Mais c’est une constante que l’on retrouve tout au long des rapports officiels. Si l’on accorde une grande importance au sauvetage des papiers et des instructions secrètes, on semble accorder moins d’attention au sauvetage des hommes eux-mêmes.
Les Allemands s’emparaient, quand ils le pouvaient, de tous les instruments de navigation. C’est un matériel coûteux, qui va manquer à l’adversaire, et être très utile pour eux.
Dans le cas de l’UNION REPUBLICAINE, la restitution de ce matériel au capitaine Yvon est exceptionnelle et assez étonnante, au point qu’elle est relevée dans le rapport d’enquête.
On peut penser que le commandant du sous-marin, ayant vu la fragilité du youyou, a voulu lui donner une chance d’atteindre Ouessant. Le compas, surtout était indispensable et les jumelles fort utiles.
On peut aussi penser (simple hypothèse) que le patron de l’UNION REPUBLICAINE, très choqué par la destruction de son dundee, de sa cargaison de poissons fruit d’une dure campagne, lui a confié que c’était la seconde fois qu’il était coulé et perdait tout. Devant la détresse manifestée par ce malheureux pêcheur, peut-être a-t-il éprouvé un certain remords…
Enfin, une autre raison qui a pu choquer et stresser le capitaine du thonier est que le mousse (même nom) était très probablement son fils. Il faudrait faire une enquête du côté de Groix pour confirmer cela. (Mais les YVON y sont nombreux ! )
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 90 du KL Walter REMY.
Nous avons déjà rencontré cet officier au sujet NEUILLY (voir sa photo sur fiche de ce navire). Il avait aussi coulé le morutier JEANNETTE.
Walter Remy est décédé le 15 Janvier 1965.
Cdlt